Regards sur Micberth - Mot-clé - BurroughsCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearComité antidrogueurn:md5:a36a0a35110a6bd9c5163a7e38c9c1a42021-09-19T19:51:00+01:002021-09-19T19:51:00+01:00AMIci et làA.D.G.Burroughscomité antidrogueDégagements autobusiaquesEmmanuel MacronGinsbergJean RoyerMicberthRévolution 70 <p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm">« La
lutte contre le trafic de drogue est notre priorité numéro un »,
a déclaré <a href="https://www.lefigaro.fr/politique/marseille-la-lutte-contre-le-trafic-de-drogue-est-notre-priorite-numero-un-martele-emmanuel-macron-20210901">Emmanuel Macron</a>, en visite à Marseille le 1<sup>er</sup>
septembre dernier. Vaste programme et vœu pieux ? Une
déclaration qui mériterait d'être suivie d'effet...</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-top: 0.5cm; margin-bottom: 0cm">
C'est un fléau de longue date,
auquel Micberth s'est attaqué dans les années 1966-1967 en créant
un comité antidrogue dans sa bonne ville de Tours. A l'époque,
quand il évoque la filière marseillaise et dénonce les dangers du
trafic pour la jeunesse de notre pays, personne n'y croit. Surtout
pas l'intelligentsia, lectrice indulgente de Ginsberg et de
Burroughs. Faisant fi des menaces et des agressions contre sa
personne, il mène son enquête et prépare un dossier étayé. Il
démonte les filières locales, dénonce la banalisation du phénomène
et le mimétisme qu'il pressent chez des milliers de jeunes fragiles,
angoissés. Il tente de se battre du côté des forces de l'ordre
avec qui la collaboration est parfois difficile.</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm">Alain
Camille (futur <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/A._D._G.">A.D.G.</a>) écrit en 1968 dans un article rédigé pour
le journal <em>Révolution 70 </em><span style="font-style: normal">:
« Une action est envisagée. En quinze jours d'enquête, nous
démasquons trois réseaux à Tours. Constitués pour la plupart par
de jeunes désoeuvrés qui passent souvent les frontières, qu'elles
soient scandinaves ou arabes. Ils sont animés par une gent dite
intellectuelle qui, sous prétexte de « recherches »,
empoisonne littéralement leurs petits camarades. (…) Afin de
prendre le réseau la main dans le sac – ou plutôt, la cigarette
dans la main – nous montons une provocation avec la bénédiction
des inspecteurs précités. Le commissaire principal avait donné son
accord et mobilisé (ciel !) une voiture dite « panier à
salade », pleine de penseurs à képi. Le coup échoua... »</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><span style="font-style: normal">En
fait, l'enquête (gênante) révélant l'implication d'enfants de
notables locaux comme passeurs ou consommateurs, Micberth ne peut
aller plus loin dans son action qui dérange. Il devra se contenter
de dénoncer le danger à travers ses écrits et notamment dans ses
spectacles, les «<a href="https://www.wikiwand.com/fr/Jeune_Force_po%C3%A9tique_fran%C3%A7aise"> Dégagements autobusiaques</a> » qui
décoiffent<a href="https://lacolonnedefer.wordpress.com/2012/03/01/une-statue-de-jean-royer-dans-le-centre-ville-de-tours-non-merci/"> Jean Royer</a>, le maire de la ville.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-top: 0.5cm; margin-bottom: 0cm">
<span style="font-style: normal">En
1976, il écrit dans son journal (inédit) :</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« 16
mars 1976. Il y a dix ans, ces jours-ci, je créais le « premier »
comité antidrogue français. Dix ans déjà.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Pour
les connards de flics, la drogue n'était pas un « phénomène »
français. Pourtant, des dizaines de jeunes pourrissaient sur les
trottoirs. La came se fabriquait par tonnes à Marseille et
empoisonnait les États-Unis.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Quelle
histoire pour obtenir le droit de porter un flingue ! On voulait
probablement que je me batte à mains nues comme OSS 117. Quel
idéaliste imbécile et meurtrier j'étais !</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« On
me demandait de trois à six mois pour analyser les échantillons et,
souvent, le pauvre flic qui marchait avec moi, était-il obligé de
payer de sa poche les analyses.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Ah !
Ma pauvre dame, la société évolue vite et oublie ses pionniers...</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Qui
se souvient de mes gueulements d'hier ? (…)</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Il
n'en est pas moins vrai que les autorités françaises portent
l'entière responsabilité de l'empoisonnement de la jeunesse. Vieux
cons qui réagissent toujours avec cinq années de retard, gros culs
variqueux chevillés aux banquettes confortables du fonctionnariat.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Et
pendant ce temps, des Rimbaud aux iris couleur de sable humide se
shootaient une dernière fois, implosant sous les effets de
l'overdose, alors que ces messieurs, lecteurs de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Brigneau">François Brigneau</a>,
le crâne bourré de conneries préfabriquées, rotaient la
blanquette acide de Médème-leur-flome, en répétant pour la
milliardième fois que le problème de la drogue n'est pas français.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Mais
quand, bon Dieu, cette connerie criminelle va-t-elle finir ? »</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-top: 0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal">
Proscrivant tout ce qui peut
altérer la lucidité de l'homme, Micberth annonce en mars 1970, dans
le premier article de son programme aux cantonales : <em>« Je
suis contre l'utilisation de la drogue par les adolescents, mais pour
la liberté d'en consommer aux adultes responsables. Ce n'est pas mon
goût, mais cela regarde ceux qui s'y soumettent. »</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-top: 0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal">
Sources : <em>Micberth
anarchiste de droite</em> (François Richard, 1992)), <em>Pardon de na
pas être mort le 15 août 1974</em> (M.-G. M., 1977), <em>Journal
1976</em> (Inédit).</p>