Regards sur Micberth - Mot-clé - Edwy PlenelCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearLe beau « Monde »urn:md5:49a681a7822c93ae5f88bbd67c90632f2015-01-05T22:24:00+00:002015-01-06T09:54:07+00:00AMIci et làAlain RollatAndré FontaineBernard BrigouleixBernard LauzanneClub de la presseEdwy PlenelFrançois MitterrandJacques FauvetJean Lecanuetjean-Marc ThéolleyreLa LettreLe MondeMarie-France GaraudMicberthMichel PoniatowskiNouvelle Droite françaiseOlivier GuichardPierre VialRaymond BarreRobert BadinterRPRThierry PfisterTribune libreUDR <p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Le journal
« Le Monde », quotidien dit de référence, vient de fêter ses <a href="http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2014/12/17/les-70-ans-du-monde-toujours-se-reinventer_4541832_3236.html">70 ans</a> (Premier
numéro paru le 18 décembre 1944, daté du 19). Si depuis 1970, il a connu de
nombreuses crises qui ont mis sa vie en péril, le journal <em>de gôche</em> a – curieusement – souvent ouvert ses colonnes à Micberth à
la fin des années 1970 et au début des années 1980, reprenant régulièrement ses
communiqués de presse, mises au point, prises de position, lui offrant même des
tribunes pour exprimer ses idées. C’est dire ! D’où une certaine sympathie
d’icelui pour le canard... En novembre 1984, il écrit dans « <st1:personname productid="La Lettre" w:st="on">La Lettre</st1:personname> » à propos de l’agonie
du journal : <em>« C’était à prévoir. On
ne trahit pas l’intelligence, ou bien... elle se venge. On ne devient pas le
journal officiel de la pire pantalonnade républicaine depuis Mac Mahon sans y
laisser quelques plumes (lourde plaisanterie). Mêmes faussaires, les
journalistes du « Monde » gardent un fond de morale, une culpabilité
étrange bien utile à la presse sans foi ni loi. Bon on aura compris que j’ai
une tendresse pour ce journal et que je serais triste de le voir disparaître,
mais ce qui vient du diable retourne au diable. »</em></span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Il parachèvera
le trait quelques mois plus tard, en dressant le portrait de l’un de ses
rédacteurs qui le descend en flèche dans un livre intitulé « Les
Hommes de l’extrême droite ». <em>« <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Rollat">Alain Rollat</a> est épatant. Il possède les deux qualités indispensables pour
réussir une brillante carrière de rédacteur au journal « Le
Monde » : une plume lixivielle et une tête de parfait honnête homme.
Le reste étant accessoire. (...) Il incarne le bon sens, la haute respiration,
la course journalistique à longues foulées régulières. Il voit tout, rien ne
lui échappe et il sait. Quand il parle, c’est à coup sûr, d’or. Sa faillibilité
– s’il y a – se situerait à la périphérie de sa parfaite honnêteté,
d’ailleurs unanimement reconnue alentour la rue des Italiens. Parangon à peine
perfectible, taillé dès l’enfance dans un porphyre qui n’a pas même gardé la
plus microscopique trace de ciseau. »</em></span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Entre nous, ne
dirait-on pas le portrait craché d’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Edwy_Plenel">Edwy Plenel</a> (qui fut directeur de la
rédaction de 1996 à 2004, ne l’oublions pas) ? (NDRL : Et pour ceux
qui l’ignoreraient, le journal eut longtemps son siège au <a href="http://www.lexpress.fr/actualite/medias/un-nouveau-siege-social-pour-le-journal-le-monde-en-2017_1619203.html">5, rue des Italiens</a>.)</span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;"><br /></span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Flagrant_delit_m.jpg" alt="Flagrant_delit.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Il faut savoir
qu’à la fin des années 1970, il n’y avait que deux possibilités : être de
gauche ou bien prendre sa carte à l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_pour_la_d%C3%A9fense_de_la_R%C3%A9publique">UDR</a> (jusqu’en 1976) puis au <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Rassemblement_pour_la_R%C3%A9publique">RPR</a>. Et pour le
reste des individus penchant vers la droite, le grand cabas appelé
« l’extrême droite » était tout indiqué. C’est ainsi que <a href="http://www.radioactu.com/actualites-radio/37737/rfi-un-nouveau-directeur-de-l-information/#.VKsbMtKG9WI">Bernard
Brigouleix</a> publie en juin 1976 dans « Le Monde » une série
nauséabonde sur l’extrême droite à la recherche d’un avenir, où il place, bien
entendu, <st1:personname productid="la Nouvelle Droite" w:st="on">la Nouvelle
Droite</st1:personname> française et son dirigeant. Ce qui amène Micberth à
réagir auprès du directeur, qui est alors <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Fauvet">Jacques Fauvet</a> : <em>« Devons-nous espérer qu’un jour vos
journalistes sortiront un peu de leurs agitations fébriles et feront preuve de
la plus primaire des honnêtetés ? Est-ce faire du journalisme que se contredire
d’un jour à l’autre, jusqu’à ce que changement de mode s’ensuive ? » </em>(Lettre
du 16 juin 1976). Une mise au point est publiée quelques jours plus tard dans
les colonnes du journal où l’on peut lire :<em> « <st1:personname productid="La N.D" w:st="on">La ND</st1:personname>F a toujours, dans ses prises de positions politiques, affiché le plus total
mépris pour les mouvements extrémistes de gauche et de droite, ainsi que pour
la droite traditionnelle. Elle prend ses sources dans l’anarchisme et le
monarchisme, ce qui, </em>a priori<em>, pour
les âmes simples, peut paraître contradictoire et prêter à confusion. »</em></span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;">C’est dit,
mais le message passe difficilement chez les rédacteurs qui s’emmêlent les
pinceaux et qui, selon l’humeur, qualifient Micberth de « monarchiste
libertaire, anarchiste, élitiste, antirépublicain, antidémocrate... », au
choix, et <st1:personname productid="la NDF" w:st="on">la NDF</st1:personname>
de « mouvement d’extrême droite qui se réclame du monarchisme
libertaire » (tant qu’on y est...). <em>« Quand
on se pique d’être de grands démocrates et de grands libéraux, on laisse aux
hommes qui en expriment le désir la possibilité de développer leur profession
de foi. Après coup, chaque journaliste a le droit, voire le devoir, de
critiquer, d’ironiser et de vilipender tout ce qui n’entre pas dans le cadre de
sa réflexion logique sur le monde </em>», écrit Micberth à Brigouleix (le 6
juillet 1976). Dès lors, ses communiqués, bien souvent à contre-courant du
consensus, seront repris par le journal : <em>« La démocratie indirecte telle qu’elle se pratique en France est
une escroquerie morale. 7 à 8% des électeurs ont une connaissance honnête de la
vie politique et sont à même de voter librement. Pour le reste, les confusions
et l’indigence culturelle sont vertigineuses</em> », peut-on lire le 25
mars 1977. Quelques mois plus tard, Micberth fera l’apologie de l’abstention à
la télévision dans une Tribune libre qui est toujours d’actualité. Le cabas de
l’extrême droite sera toutefois régulièrement ouvert par d’autres journalistes du
« Monde » : Alain Rollat (déjà cité) qui publie un article
odieux le 23 novembre 1980 sous le titre « Un leader pour les
surdoués », ou encore <a href="http://www.la-croix.com/Archives/2001-06-18/Jean-Marc-Theolleyre-incarnait-une-haute-idee-du-journalisme-_NP_-2001-06-18-135358">Jean-Marc Théolleyre </a>(et son obsession maladive) avec ses enquêtes
et son livre sur « les néo-nazis ». Ils rencontreront Micberth mais
n’en démordront pas ! <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Pfister">Thierry Pfister,</a> lui, fera exception et diversion avec
son « été de la nouvelle droite » en juillet 1979. </span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;"> <img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Le_monde_bernard_lauzanne_m.jpg" alt="Le_monde_bernard_lauzanne.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;">On ne peut
parler du « Monde » sans citer deux personnalités de qualité (avec un
zest d’honnêteté) qui ne furent sans doute pas étrangères à l’ouverture du
journal : <a href="http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/03/17/mort-d-andre-fontaine-ancien-directeur-du-monde_1849637_3382.html">André Fontaine</a>, rédacteur en chef de 1969 à 1985 et <a href="http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2010/09/29/bernard-lauzanne-ancien-directeur-de-la-redaction-du-monde_1417665_3382.html">Bernard
Lauzanne</a>, directeur de la rédaction de 1978 à 1983. Appréciaient-ils la verve
micberthienne ? Étaient-ils sensibles aux petites phrases qui faisaient
mouche ? Étaient-ils intéressés par les idées de cet homme qui dénotait
dans le paysage politique et parlait « juste » ? Quelques
exemples de communiqués repris par le journal le laissent à penser : <em>« On
peut néanmoins se féliciter du départ des « grands méchants mous »
(MM. <a href="http://www.institutjeanlecanuet.org/jean-lecanuet/biographie-parcours-politique">Lecanuet</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Poniatowski">Poniatowski</a> et <a href="http://www.charles-de-gaulle.org/pages/la-memoire/accueil/hommages/hommage-a-olivier-guichard.php">Guichard</a>) qui ont, plus encore que les autres,
durant les derniers mois, offert aux Français un affligeant spectacle »</em>
(1<sup>er</sup> avril 1977, après un remaniement ministériel) ; <em>« Une fois de plus, la montagne a
accouché d’une souris. En fait, cette participation militaire effective sera
limitée dans le temps. »</em> (15 avril 1977, à propos d’une intervention
au Zaïre) ; </span><em><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">« M. <a href="http://www.raymondbarre.com/histoire.php">Raymond Barre</a> a été en toute
occasion le moins mauvais du pire. Gérer l’incohérence représente une prouesse
quotidienne que le détracteur professionnel serait le plus souvent dans
l’incapacité d’assumer. Dans une barque qui prend l’eau de toutes parts, ce n’est
pas la qualité d’esprit de l’occupant qui fait priorité mais son énergie à
écoper vite et fort pour éviter le naufrage. </span></em><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">» (26 août 1980, à propos du 4<sup>e</sup>
anniversaire de R. Barre au poste de Premier ministre) ; <em>« Mme <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-France_Garaud">Garaud</a> a fait preuve d’indigence
intellectuelle. » </em>(24</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 16px; text-indent: 18.9333324432373px;"> </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">septembre 1980, après une intervention au <a href="http://boutique.ina.fr/politique/politique-internationale/video/DVC8008247401/marie-france-garaud.fr.html">Club
de la presse</a>) ; </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt; text-indent: 14.2pt;">« Le 7 octobre
1980, des centaines de milliers de personnes ont fait renaître en France et
pour des décennies, l’antisémitisme. »</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;"> (9 octobre 1980, après
l’attentat de la rue Copernic) ; </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt; text-indent: 14.2pt;">« Et
comme M. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Vial_%28homme_politique%29">Vial</a> se couronne avec complaisance, je lui suggère de changer de
sigle, d’éliminer <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupement_de_recherche_et_d%27%C3%A9tudes_pour_la_civilisation_europ%C3%A9enne">GRECE</a> et de choisir, par exemple, MONACO (Mouvement des
oligophrènes nains attentifs aux coups obliques. »</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;"> (2 mai 1981, dans
le débat sur la nouvelle droite).</span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">La palme revient sans doute à ce dernier exemple d’une
déclaration qui, si elle n’étonne plus aujourd’hui où le <em>bashing</em> est devenu « tendance », doit être replacée dans
le contexte d’alors : <em>« Le
président de <st1:personname productid="la R←publique" w:st="on">la République</st1:personname>
française est un imbécile. Il vient de le confirmer à l’occasion de sa courte
prestation télévisée. Un gouvernement qui avait trouvé en M. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Badinter">Badinter</a> le
protecteur privilégié des assassins de l’intérieur ne pouvait que mettre son
armée à la disposition des assassins de l’extérieur. L’O.L.P. est responsable
directement et indirectement de dizaines de milliers de victimes innocentes.
Les familles des victimes apprécieront la décision de M. François
Mitterrand. » </em>(« Le Monde », 22 septembre 1982).</span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Ah ! Que le monde était beau !</span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><o:p> </o:p></span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">Sources : correspondance inédite Micberth
journal « Le Monde » et articles de presse 1976-1982, « </span><st1:personname productid="La Lettre" w:st="on" style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt; text-indent: 14.2pt;"><a href="http://www.histoire-locale.fr/livre/DIVERS-0016.html">La Lettre</a></st1:personname><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;"> » (1984-1985).</span></p>
<p class="MsoPlainText" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 12pt; font-family: TimesNewRomanPS;"> </span></p>Bonne fournée, m’sieur dameurn:md5:1f0ef9cf89c24100fb8a9203e29013cb2014-06-11T21:59:00+01:002014-06-12T08:11:00+01:00AMIci et làAlain RollatCandidedroite populaireEdwy Plenelextrême droiteLa LettreLe PenMarchaisMarine Le PenMicberthVoltaire <p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Pardonnez-moi, je suis en train de relire
<a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6546305g/f11.image.r=candide%20ou%20l%27optimisme.langFR">« Candide ou l’optimi<em>f</em>me »</a> (1778) : « Tout étant fait pour
une fin, tout e<em>f</em>t néce<em>ff</em>airement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les
nez ont été faits pour porter des lunettes, au<em>ff</em>i avons-nous des lunettes. Les
jambes font vi<em>f</em>iblement in<em>f</em>tituées pour être chau<em>ff</em>ées, & nous avons des
chau<em>ff</em>es... » Et j’ai un peu de mal à abandonner le langage de M. de
Voltaire, d’où le titre de cet article. Je voulais simplement dire bonjour,
bonne journée. <em>Capito</em> ? En ces temps incertains, on ne sait plus trop à quel vocabulaire se vouer. Ainsi, quand je cite Micberth à propos de JMLP (comme on
l’appelle) : <em>« Je n’aime pas la
droite populaire. Elle me fait peur, tout comme le parti communiste. Mais
Jean-Marie est un copain avec qui j’ai torturé 200 bougnoules à Alger en
1957 »</em>, C’EST DE l’HUMOUR. Vous entendez ? DE L’HUMOUR ! En
1957, Micberth avait douze ans ! Quant à la citation, elle fait partie de
l’un des 100 aphorismes « commandés » et publiés dans « L’Echo
des savanes » en avril 1985. Vous imaginez ? Il y a pratiquement
quarante ans !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;background:white">A
propos de citation, j’en ai une de Sartre qui tombe à pic dans l’actualité.
Elle illustre la définition du mot « Fournée » </span><span style="font-family:TimesNewRomanPS">(au sens figuré), donnée par <em>Le Petit Robert</em> : Ensemble de personnes
nommées à la fois aux mêmes fonctions ou dignités. Exemple : <em>« Lorsqu’un nouveau parti s’emparait du
pouvoir, il proscrivait la moitié du Sénat et créait d’urgence une nouvelle
fournée de sénateurs pour boucher les trous »</em> (Sartre,
« Situations II », 1948). Désolée, ce n’est pas moi qui rédige.
Et <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Le_Pen">Jean-Marie Le Pen</a> serait-il le seul à connaître le sens figuré de ce mot
plus que banal ? Faut croire. L’a-t-il employé par provoc ? Avec
malice ? Sans doute. Micberth, qui n’aimait pas la droite nationale et
populaire disait de lui : <em>« C’est
un acteur né, un Marchais haut de gamme. Nous avons besoin de ces tribuns
mascottes, un peu dérisoires dans leur acharnement idéologique. Cela nous
change des sucreries des énarques qui d’ordinaire confiturent nos tympans. Je
suis plus tiède quand je lis les discours de Le Pen, quand je l’entends
chantonner du Montand ou hardrocker avec mademoiselle sa fille. Je suis froid
quand il remue à la tribune les vieux démons de <st1:personname productid="la Franche" w:st="on">la France</st1:personname> franchouillarde :
par exemple, le bellicisme du passé qui aurait plus donné au patriotisme
naturel qu’aux Schneider du Creusot. Je suis glacé quand je feuillette les
curriculum vitae de sa garde blanche. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Nous sommes alors en octobre 1984. JMLP est
député européen depuis quelques mois. Son parti peut enfin s’exprimer. Il est malheureusement
entouré de petits chefs ambitieux et <a href="http://www.lepoint.fr/tags/marine-le-pen">Marine</a> n’a que 16 ans. Trois ans plus
tard, elle travaillera auprès de Maître <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-Paul_Wagner">Georges-Paul Wagner</a> et j’aurai le
plaisir de la rencontrer (C’est pour l’anecdote). Micberth poursuit : <em>« La soudaine et divine notoriété dont
jouit Le Pen l’amollira c’est vrai, mais elle radicalisera certains membres de
son entourage. Son destin se réalise mais efface du coup le destin de ses
suivants. On attrape les mouches avec du miel, dit-on, tout comme on émasculera
le leader du Front national avec les feux de l’actualité. Les sunlights
n’éclairent que le champion de <st1:personname productid="La Trinit←-sur" w:st="on">La Trinité-sur</st1:personname>-Mer. Les ambitieux de son parti ne se
résigneront pas très longtemps à jouer les faire-valoir dans les zones d’ombre
portée du Maître.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je
les connais. Je sais leurs appétits de fauves. Leur indiscipline coutumière. Il
suffit de bien se pénétrer des extravagantes articulations de l’extrême droite
française et cela depuis trente ans, pour en être sûr.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Il
fallait donner la parole à Le Pen. Il l’a. Ce sera un des seuls mérites de la
gauche. La démocratie a toujours eu peur d’être démocrate. En muselant les
singularités, on crée les extrêmes ; en bâillonnant les extrêmes, on
génère l’activisme aveugle et meurtrier. »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">On connaît la suite de l’histoire, les
défections, les trahisons, la scission, comme Micberth l’avait prédit.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">2014 : <em>Remake</em> du film, avec
quelques variantes.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-color: rgb(249, 249, 249);">Pour ce qui est de la droite populaire,
Micberth en dresse un portrait fleuri quelque temps plus tard, dans « </span><st1:personname productid="La Lettre" w:st="on" style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-color: rgb(249, 249, 249);">La Lettre</st1:personname><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-color: rgb(249, 249, 249);"> » (avril 1985),
lorsqu’il est cité par l’épatant <a href="http://www.acrimed.org/article977.html">Alain Rollat</a> (un pote à Edwy Plenel), du
journal « Le Monde », dans son <a href="http://www.ebay.fr/itm/ALAIN-ROLLAT-LES-HOMMES-D-EXTREME-DROITE-1985-/310172606490">livre sur les hommes de l’extrême
droite.</a> Entre parenthèses, c’est fou ce qu’on a pu écrire sur l’extrême droite
dans les années 1980 ! Pour en revenir au Rollat, il cite Micberth
dans son chapitre V intitulé « Les réfractaires », un moindre mal,
mais néanmoins Micberth n’apprécie pas du tout sa présence dans le bouquin. Il
s’en explique dans « </span><st1:personname productid="La Lettre" w:st="on" style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-color: rgb(249, 249, 249);">La
Lettre</st1:personname><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-color: rgb(249, 249, 249);"> » qui est alors sa tribune :</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je
vomis l’extrême droite parce qu’elle est normalement composée de la droite
populaire et du fascisme. Je suis un féodal, un élitiste, un aristocrate ou
cratiste comme on veut, un individualiste voire un anarcho-droitiste mais
certainement pas un extrémiste de droite. </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« La
droite populaire a du ventre, pue de la gueule, habite dans des pavillons
encaustiqués et enclos, à patins pour les parquets et à chiens méchants pour la
trouille ; diffuse des lieux communs, moralise, cancane, voue un culte
sacré au bon sens, approuve l’armée et l’applaudit ; suce le gendarme,
lapide la créature, attache les mains de ses enfants et encule la bonne avant
de la congédier sans indemnités après avoir porté plainte contre elle pour vol
d’argenterie.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« La
droite populaire a des varices, elle aime l’ordre, le mauvais goût ; elle
regarde derrière ses rideaux et compte attentivement la monnaie que lui rendent
les commerçants ; ses livrets de Caisse d’épargne sont pleins, quand elle
parle de ses produits d’entretien, elle les
« pronom-possessive » ; elle entrebâille vingt ans après les
autres sa porte à la lubricité. Et elle en use puis en abuse.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Mais ça, c’était avant...</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; font-variant: small-caps; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.pamphlet_014_m.jpg" alt="pamphlet_014.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; font-variant: small-caps; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; font-variant: small-caps; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Sources</span><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"> :
«<a href="http://histoire-locale.fr/livre/DIVERS-0016.html"> <st1:personname productid="La Lettre" w:st="on">La Lettre</st1:personname> »</a>
(Recueil des textes parus d’octobre 1984 à avril 1985).</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>