Regards sur Micberth - Mot-clé - Eric AsudamCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearSerge de Beketchurn:md5:00d90da675ed8f5556de6d69b5d304412016-02-20T17:39:00+00:002016-02-20T18:17:15+00:00AMPetits potinsA.D.G.Eric AsudamGaston CoutéGeorge SandJeune Force poétique françaisele Chat NoirLes EpéesMicberthSerge de Beketch <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Le 1<sup>er</sup>
décembre 2010, Micberth écrit sur Facebook le texte qui suit.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333px;">« </em><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Petite émotion ce soir. Je classe encore mes
bouquins et je tombe sur le </span></em><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333px;">« </em><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Dictionnaire de la colère » de Serge de Beketch
qui est parti rejoindre, il y a quelques années, ses « chers anges ». Et
je trouve sur la page de garde cet envoi affectueux qui me touche encore
aujourd'hui :</span></em><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"> « À Michel-Georges Micberth d'Autremencourt
qui fut "mon meilleur ennemi", mon rival et mon frère par A.D.G., en
signe tardif de réconciliation et d'amitié. Avec mon admiration pour le
magnifique combat qu'il mène pour notre patrimoine. Fraternellement.
Serge. » <em>Pour trouver les références
des livres de Serge encore en vente, je vous renvoie à Google. Un excellent
bouquin de lui aussi : « Catalogue des nuisibles », sorti en
2006. Prudence en revanche devant les « Mémoires inachevés »,
composés de bric et de broc et totalement mensonge.</em></span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333px;"> »</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.De_Beketch_s.jpg" alt="De_Beketch.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">« Mon
meilleur ennemi », la formule est belle ! C’est qu’en effet, la
relation entre les deux hommes fut pour le moins houleuse dans les années 1970.
Micberth avait fait un passage remarqué à <em>Minute</em>
en tant que chroniqueur polémiste. <a href="http://sdebeketch.com/">S. de Beketch</a> était alors rédacteur en chef
adjoint du journal. Nous étions en 1974. Il fallut attendre trente ans pour que
naisse la grande amitié dont témoigne la dédicace ci-dessus.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">En décembre
2004, lorsque Serge de Beketch rend hommage à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/A._D._G.">A.D.G.</a>, qui vient de disparaître,
il déclare : « A 16 ans déjà, Alain écrivait des choses très belles.
Il composait des poèmes. Et, vers ses 16 ans, il a rencontré un personnage tout
à fait exceptionnel qui s’appelle Michel-Georges Micberth<sup>1</sup>. C’est un
colosse, avec un visage impressionnant, une gueule de lion, très impressionnant
intellectuellement aussi, toujours entouré d’une petite cour. Il dirigeait
alors un mouvement qui s’appelait Jeune Force poétique française. Alain l’a
rencontré. Par goût de l’écriture, il est entré dans ce mouvement, ce qui lui a
permis de rencontrer énormément de monde. Michel-Georges Micberth lui a ensuite
confié la direction d’une collection : là, il a vraiment appris à lire, à
sélectionner ses lectures, à écrire et à travailler son écriture. Il a
découvert la littérature en soi, Balzac, Céline et tous les autres. Il a écrit
des petits textes sous la signature d’Alain Dreux Gallou. » (Entretien
avec Serge de Beketch <em>in <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_%C3%89p%C3%A9es_(revue)">Les Epées</a></em>, Décembre 2004 n°14)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size: 10pt; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><o:p> </o:p></span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">1. Petit-fils d’une cuisinière tourangelle qui inspira à Gaston Couté,
du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chat_noir">Chat Noir</a>, sa fameuse « Complainte d’un gars qu’a mal tourné » et
petit-neveu du propriétaire du château où <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Ma%C3%AEtres_sonneurs">George Sand</a> écrivit « Les
Maîtres sonneurs ». Micberth collabora à </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt;">Minute</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;"> et au </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt;">Crapouillot</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">
sous le pseudonyme d’Eric Asudam.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><o:p> </o:p></span></p>La danse des motsurn:md5:1f54bdb361c5bf0063dbcbd083bf8ea32016-02-13T19:22:00+00:002021-07-03T14:24:40+01:00AMIci et làA.D.G.Actual-HebdoBloy (Léon)Céline (L.-F.)Eric AsudamGrevisseJeune Force poétique françaiseLa LettreLe Nouveau Palles motslibéralisme poétiqueLouis-Ferdinand CélineLéautaud (Paul)MicberthNMPPstyle mèque <p class="MsoNormal" style="text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;">Tout petit, déjà, Micberth aimait les mots.
C’est en 1953, à l’âge de 8 ans, qu’il écrit son premier poème, un moyen pour
lui d’échapper à l’incompréhension familiale, de s’évader du monde étroit qui
l’étouffe. Dix ans plus tard, il fonde </span><st1:personname productid="la Jeune Force" w:st="on" style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;"><st1:personname productid="la Jeune" w:st="on">la </st1:personname></st1:personname><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeune_Force_po%C3%A9tique_fran%C3%A7aise"><st1:personname productid="la Jeune Force" w:st="on" style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;"><st1:personname productid="la Jeune" w:st="on">Jeune</st1:personname> Force</st1:personname><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;"> poétique française</span></a><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;">.
Il lance alors le « <a href="http://archives.cg37.fr/Actualite.php?theme=3&idactualite=244">libéralisme poétique</a> » et part en guerre contre
les vers de mirliton. Il affirme : </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;">« Bien
écrire ne consiste pas à étudier mot à mot ses textes, à peser les phrases et
disséquer les propositions. Bien écrire consiste à rester simple, à communiquer
avec l’être par le coeur. L’imperfection touche par sa sincérité. »</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;">
C’est ainsi qu’avec ses élèves et collaborateurs du service de recherche de l’école
de Tours (le romancier <a href="http://micberth.org/index.php?post/2014/05/01/La-divine-surprise2">A.D.G</a>. entre autres), il mettra au point une nouvelle
façon d’écrire, véritable révolution dans l’évolution de notre langue : </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;">« Cette façon spécifique de mélanger au
français orthodoxe une langue approximative, argotique et technique »</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;">,
comme il le précisera plus tard. Ce qu’on appellera « le style
mèque », dont Micberth usera et abusera dans le journal pamphlétaire </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;"><a href="http://micberth.org/index.php?post/2015/11/28/La-mort-d-un-journal">Actual-Hebdo</a>,</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;"> en 1973 et 1974.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Il s’interroge alors : <em>« Doit-on passer son existence à se
rapprocher au mieux du bon usage, ou doit-on comme je le pense écrire avec ses
tripes en prenant le risque des approximations, des néologismes, des
barbarismes, etc. ?</em> »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Le texte qui suit, publié sous la signature
d’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel-Georges_Micberth">Eric Asudam</a>, est extrait <em>d’Actual-Hebdo</em>
du 17 mars 1973.</span></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-size:13.0pt;font-family:
TimesNewRomanPS">Les mots</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Quelle différence y-a-t-il entre le
mot formulé et l’idée que l’on souhaite exprimer ? Cela tient au
vocabulaire qui nous manque et à notre flemme endémique d’aller puiser dans
notre patrimoine linguistique. Nous vivons l’époque des approximations. Est-ce
un mal, est-ce un bien ? Nous vivons l’époque du moindre effort, de la
relation ébauchée, de la libération des passions. Le règne de l’hypothalamus
sur le cortex, de l’instinct sur la raison. Meuh !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Ainsi, il m’arrive très souvent dans
ce journal de ne pas corriger mes sales habitudes. J’ai parlé de <st1:personname productid="LA NMPP" w:st="on">LA NMPP</st1:personname>, alors que je voulais
dire DES NMPP (il s’agit des nouvelles messageries) pour la mauvaise raison
qu’entre nous, et depuis des années, en dépit de la réalité, nous conservons
dans le langage courant ce singulier erroné. Mystère.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je ne parle pas du bon usage dont je
me fous comme de l’an 40. Le grammairien <a href="http://www.deboecksuperieur.com/auteurs/21469_0/maurice-grevisse.html">Grevisse</a> lui-même, après nous avoir
montré le droit chemin, nous incite par des exemples prestigieux à cochonner le
français de la plus ingrate manière qui soit. Je parle de la persistance que
nous avons à prendre par flemme et par négligence des raccourcis qui deviennent
avec le temps des habitudes puis des méthodes. J’évoquais dans le n° 12 <em>d’Actual-Hebdo</em> l’enterrement de mon
père, et je disais que ma mère « chaloupait comme au temps des tangos de
sa jeunesse ». Eh bien non ! On ne chaloupe pas en dansant le tango,
on tangue. On chaloupe en dansant la java. Et cela est valable pour tout. Nous
sommes arrivés à une telle dose de couennerie qu’il devient nécessaire de tirer
le signal d’alarme.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Les Français ne se comprennent plus.
Ce qui restait admissible pour les idées abstraites est devenu intolérable
lorsqu’il s’agit d’exprimer des faits concrets. Combien de fois ai-je observé
avec colère les protagonistes d’un dialogue de sourds ! Et combien ai-je
eu de fois envie de leur mettre ma main à travers la gueule ! Des heures
de conversation inutile alors que les personnes pensaient les mêmes choses sans
pouvoir ajuster leur vocabulaire, sans écouter, sans expliquer, avec ce besoin
morbide de vouloir convaincre à n’importe quel prix.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Pourquoi distingue-t-on le langage
parlé du langage écrit et vice versa ? En contraignant la linguistique par
des règles insensibles et mathématiques, on appauvrit celle-ci ou pire, on
donne le prétexte facile aux commodités. Les apprentis conducteurs apprennent,
pour la passation de l’examen, le code de la route qu’ils oublient bientôt avec
candeur et désinvolture. Et lorsqu’ils se trouvent dans une situation
particulière où ils ont à répondre de leurs connaissances ou à exercer celles-ci,
ils s’octroient toutes les vertus, confiants dans un savoir mal assimilé et
faisant pourtant doctement référence à celui-ci. Pauvres merdeux du langage qui
s’agrippent désespérément aux petites technicités miteuses !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« – Mais on vous suit mal Asudam. N’y
aurait-il pas chez vous contradiction ? Vous désirez l’emploi du mot
juste, l’observation rigoureuse, et pourtant vous vous faites le chantre du
langage parlé, des néologismes, des barbarismes, des approximations, des
patois, de l’argot ! »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Oh comme je sens que cela vous
plairait que je sois confus et que je ne puisse me retrouver dans les dédales
de ma belle intelligence ! Manque de pot. Je sais de quoi je cause !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« La liberté d’expression – je
parle dans l’emploi et l’agencement des matériaux –, est à considérer en
dehors de toutes règles préétablies. Cela ne signifie pas que nous devons nous
passer de mètres étalons. Mais ces mètres étalons ne seraient que le reflet, ou
mieux, le glossaire des cultures originales spontanées ; voire
ésotériques. Une sorte d’Encyclopédie dans laquelle nous pourrions puiser à
notre gré, au fur et à mesure de nos besoins ou de nos connaissances. Me
suivez-vous ? Bon. Merci.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« C’est le mitan qui m’effraie, une
fois de plus. Ceux qui ont besoin de jalons pour exister, de cadres
étroits ; les grotesques lettrés qui s’affolent de l’intrusion des mots
étrangers dans notre vocabulaire ; ceux qui analysent logiquement et
grammaticalement les phrases et qui préfèrent étriquer leur pensée plutôt que
de concéder à la raison un emploi vicieux, une liberté osée ; ces faux
maîtres qui, en principe depuis Jules Ferry, enseignent une langue désincarnée,
appauvrie par les règles de la stricte observance ; ce bon usage sénile
qui fait tant goder nos académiciens.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Foutons en l’air ces règles !
Soyons responsables de nos lettres, de nos mots, de nos phrases. L’enfant
traverse la rue sans regarder, parce qu’il sait que ses parents le protègent.
Les parents tournent la tête : l’enfant est écrasé par une voiture. Il est
tellement facile de s’en remettre aux règles classiques. Feignasses
d’humains ! Sans couilles et sans volonté ! Sales petits
complexés ! Esclaves du moindre effort ! Comprenez une fois pour
toutes que la vie n’existe qu’en fonction de la conscience individuelle de la
vie. Toute autre démarche est de la spéculation, de la lâcheté collante et
gluante. Ne laissez pas aux autres la responsabilité de penser pour vous. Votre
conscience vous impose tous les devoirs, mais vous donne aussi tous les droits.
Lorsque vous souffrez, c’est VOUS qui souffrez. Lorsque vous mourrez, c’est
VOUS qui mourrez.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Tout reste donc une question
d’honnêteté entre l’éprouvé et l’exprimé, et cela individuellement nom de
dieu ! Je certifie que deux personnes mises en présence, ne parlant pas la
même langue, peuvent échanger progressivement une foules d’idées à la condition
que ces personnes harmonisent scrupuleusement l’éprouvé et l’exprimé. Alors que
Pierre et Paul, natifs du même pays, s’exprimant dans la même langue, sont
incapables de s’entendre s’ils font référence arbitrairement ou culturellement
à la signification des mots de la communication.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Que tous ceux qui n’ont pas compris
ce qui précède se tirent une balle dans la tête, car il n’y a aucun espoir pour
eux. Poil aux yeux ! » (<em>Actual-Hebdo</em>
n° 14)</span></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">*</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">*</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">*</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Leautaud3_m.jpg" alt="Leautaud3.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">S’il découvrit Louis-Ferdinand Céline avec
bonheur à l’âge de 12 ans, avec le temps et la maturité, Micberth se tournera
vers d’autres maîtres en écriture qui l’influenceront sans aucun doute. A
propos de Céline, il sera péremptoire : </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><span style="background: white;">« Savoir si Céline fut
le plus grand n’a aucun intérêt, c’est du domaine de la subjectivité. Ce que
l’on peut affirmer sans se tromper c’est sa dimension universelle, son
éblouissante importance dans le temps et dans l’espace. »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Concernant Bloy et Léautaud, deux immenses
talents diamétralement opposés, il écrit en 1983 dans sa préface à <em>Petite Somme contre les gentils</em>, avant
la publication du <em>Nouveau Pal</em> et de <st1:personname productid="La Lettre" w:st="on"><em>La Lettre</em></st1:personname> :</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je
suis un peu déchiré, il est vrai, entre deux conceptions opposées de
l’écriture : celle par exemple d’un <a href="http://barbey.chez.com/bloy/biographie/biog.htm">Léon Bloy</a> qui a tout sacrifié à l’art,
contempteur de la facilité, puriste jusqu’à la déraison, fignoleur de phrases,
poutre maîtresse posée sur le patrimoine antique et celle d’un <a href="http://www.jesuismort.com/biographie_celebrite_chercher/biographie-paul_leautaud-4820.php">Paul Léautaud</a>
qui haïssait l’art pour l’art, refusait le dictionnaire et militait pour</span></em><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> <em>une
écriture spontanée, naturelle, pleine d’imperfections, de mauvais usages, mais
touchante, authentique, vraie.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Léon
Bloy, le « pèlerin de l’absolu », pour beaucoup de nos contemporains,
est presqu’illisible. Il demande un gros effort d’attention, une solide culture
et le « Larousse » en dix volumes à portée de la main. Le
« Larousse » est d’ailleurs bien insuffisant, tout comme le
« Littré », mais quelle joie de le lire ! Quelle constante
aventure de l’esprit ! Quel enrichissement ! Léautaud quant à lui,
donne le même plaisir mais sans effort. Qui des deux voyait juste, qui disait
vrai ?</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Léautaud
prétendait qu’avant la quarantaine un homme rongé du désir d’écrire doit se
consacrer presqu’exclusivement à la lecture puis ensuite s’attaquer à son
oeuvre. Mouais...</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Ces
deux auteurs (philosophes ?) prévoyaient avec lucidité l’abêtissement
complet de la multitude ; pourtant ni l’un ni l’autre n’aurait pu imaginer
que la niaiserie (à laquelle, il faut adjoindre la surculture universitaire)
atteindrait chez les jeunes de tels sommets. Vertige... »</span></em></p>Paris sera toujours Parisurn:md5:5aca80e0a0c7987a47beab77883bee412016-01-10T17:00:00+00:002016-01-11T09:19:43+00:00AMHumeur du jourActual-HebdoCavannaEric AsudamJean-Marie Le PenLe CrapouillotMicberthPanameParisSaint-Germain <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Nous sommes en mars 1973. Micberth se remet
d’une sévère hépatite. <a href="http://micberth.org/index.php?post/2015/05/03/Jean-Marie-Le-Pen-hors-syst%C3%A8me">Jean-Marie Le Pen,</a> qui a créé le Front national quelques
mois plus tôt, lui propose d’être son candidat aux prochaines législatives dans
le Cher. <a href="http://micberth.org/index.php?post/2014/02/01/Charlie%2C-Fran%C3%A7ois%2C-Eric-et-les-autres...">Cavanna</a> vient de lui écrire en concluant par « ... et de toute
façon, je vous emmerde ». Son père, Georges, est mort à Tours le 20
février. Il publie des articles incendiaires dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Actual-Hebdo">« Actual-Hebdo »</a>.
Devenu Berrichon d’adoption, il exècre Paris et nous explique pourquoi :</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« J’arrive
dimanche matin à </span></em><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Austerlisse<em>. Qué bataille ! Qué soleil !
Plutôt frisquet les aminches ! Prends taxi qui branle comme un tortillard
d’avant-guerre. Me retrouve à Montparnasse. Paname, dieu que tu as
changé !</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Ici
nous n’aimons pas Paris, à l’unanimité. Mais comme tous provinciaux, il ne nous
déplaisait pas, de temps à autre, de traîner flânement nos sabots pleins de
paille sur les Champs-Elysées. Depuis quelques années, mes voyages à Paris se
résumaient à gare, taxi, but du voyage, taxi, gare, bye bye.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Dimanche,
j’ai voulu retrouver des plaisirs anciens. J’ai flâné dans Paris, de pubs en
brasseries et de cafés en drugstores. Qué surprise, vous disais-je ! Paris
est moche, puante, crasse. Les femmes, de 15 à 95 ans, tuent leur ennui devant un
même caoua contenu dans une espèce de dé à coudre en terre cuite.
Regardent-elles le reflet de leurs paupières outrageusement peinturlurées en
arc-en-ciel ? Essaient-elles de trouver au fond du liquide noir les
raisons de leur solitude ? Ben je sais pas. Ce grand troupeau de femelles
trop baisées, trop laissées, trop déçues, qui, tels les chameaux d’une caravane
dodelinent dans les immensités hostiles...</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">«
J’ai vu à Saint-Germain des gamines qui se vendaient pour un demi tiède ou un
chocolat chaud. J’ai vu des hommes sans âge, translucides, s’accrocher en
tremblotant aux rotondités de femmes sans espoir. J’ai vu les monstruosités
pustulantes des mélanges raciaux : gnomes eurasiens d’un quintal, saouls
de drogue, de poussière et de bruit. J’ai vu ces animaux tristes et ces grands
chiens malades. Ce qui m’a le plus effrayé est la pâleur des Parisiens, cette
fragilité morbide, ce nervosisme vital, et le manque de fric d’une jeunesse
sans but. Tout cela baignant dans une sensualité de rats d’égout, dans une pornographie
de paumés.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Seul
un couple de Noirs, beau comme tout, éclairait cette grisaille. Des Noirs
lumineux, on voit décidément de tout à Paris ! Ils avaient un demi-siècle
à eux deux. Ils pétaient la santé et le bonheur de vivre. Curiosa !</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Alors
ça serait ça <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> ?
Des clowns anémiés pour mauvais cirque de vie et de mort ? Combien en
province sommes-nous privilégiés, sommes-nous loin de ces pantalonnades ?
Que la nature est belle dans nos campagnes, dans nos arbres gavés de sève, dans
nos champs forniqués par le soc dru ! Nos volailles, nos vents, nos
pluies, nos femmes, nos enfants... Quelle santé possédons-nous !</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« En
tournant dans le carrousel du drugstore Saint-Germain, j’avais honte, honte de
ma santé (malgré les suites d’hépatite), honte de mon poids, de ma force, de ma
lumière (pas bêcheur Asudam). Par instants, j’avais vraiment peur d’être
bouffé. Les Parisiens me regardaient avec les yeux sanguinolents de leur ventre
vide, des grands yeux profonds comme nos puits, expressifs comme les plantes
des pieds de nos femmes. Il y en avait bien deux ou trois qui m’avaient repéré
dans l’intention légitime de m’estourbir pour me consommer. Cochon rose
frétillant de la queue en tire-bouchon j’étais, le groin encore humide de la
rosée de mon terroir.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Bon
comme je suis, on m’aurait demandé poliment un petit bout de doigt, d’orteil ou
de fesse gauche, j’aurais pas su refuser. J’entendais bien derrière moi les
reniflements. Ils aspiraient mon oxygène, adoucissaient leur haleine fétide
avec ma chlorophylle. Certains voulurent sucer, juste trois coups de langue,
rapidement pour ne pas déranger. Je ne pouvais pas tolérer, comprenez-moi.
J’appréhendais la réflexion d’un titi : « Vise un peu la grosse
friandise ! » J’étais tellement superbe que c’en était inadmissible !
L’insulte à la carence.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« A
peine avais-je posé le pied sur la plate-forme du train qui me ramenait chez
moi, que j’entendis les clap clap sinistres des mâchoires qui se refermaient derrière
moi dans le vide. Asudam s’en allait. Rastignac, jamais il serait. » </span></em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">(Micberth-Asudam in <em>Actual-Hebdo</em> n° 14, 17 mars 1973)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Quelques mois plus tard, <a href="http://www.ebay.fr/itm/1861-Le-crapouillot-Anthologie-du-pamphlet-de-la-liberation-a-nos-jours-N-26-/252049332991">« Le
Crapouillot »</a> consacrera son talent dans « L’anthologie du pamphlet
de <st1:personname productid="la Libération" w:st="on">la Libération</st1:personname>
à nos jours ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.pamphlet_002_s.jpg" alt="pamphlet_002.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"><br /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"><br /></span></p>The bombette partyurn:md5:a4de31eb51a1e0d3d230ccf3c5ba788e2015-08-12T16:35:00+01:002015-08-12T16:42:28+01:00AMIci et làActual-HebdoAdolf Hitlerarmearmes nucléairesbombe atomiqueEric Asudamguerreguerre atomiqueguerre de VendéeHiroshimalibertéMicberthMururoapaixpeupleradioactivitéRépublique <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">L’arme nucléaire reste un grand sujet de
réflexion et suscite la polémique. <a href="http://www.sudouest.fr/2015/05/26/daesh-estime-pouvoir-se-doter-de-l-arme-nucleaire-1931751-6093.php">Daech</a> serait même en train d’y penser...
Bref, un sujet d’actualité sur lequel Micberth s’est étendu en 1973 dans un
article paru le </span></em><st1:date ls="trans" month="8" day="11" year="1973"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">11 août</span></em></st1:date><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">. Un pamphlet rédigé dans le plus pur « style
mèque », qu’il affectionnait alors. </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« L’été mon grand, ça me fait marcher
à reculons. Réac, je suis devenu ou je n’ai jamais cessé d’être. On ne se change
pas. Tu me reproches souvent de laisser de côté des sujets importants, le
racisme, l’avortement, l’exploitation de l’homme par l’homme, la bombe, etc. et
de batifoler avec des sujets de second ordre. Je vais te faire hurler, m’en
fous, j’ai la bite rude.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Aujourd’hui, je te cause de la
<a href="http://www.bastamag.net/Essais-nucleaires-en-Polynesie-la-France-meprise-les-consequences">bombette de Mururoa</a>. Je te cause parce que vous me tapez sur les nerfs, vous
autres, avec vos vapeurs de gonzesse en retour de couches. Vous gueulez comme
des ânes et ne voyez pas plus loin que le bout de votre pif.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« On est bien d’accord, la bombette,
c’est de la merde ; les essais polluent, mouais et la dissuasion reste à
prouver, remouais.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Pourtant en regardant de plus près,
on cerne mieux le machin.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Tiens, suppose que tu cohabites avec
deux types et que les décisions vous les preniez à trois, je parle de ta
survie, de celle de ta femme et de tes gosses ; tu me suis ? Suppose
encore que les deux mecs possèdent un flingue, chacun le sien, bourré jusqu’à
la gueule de munitions. Que se passe-t-il ? Ben, si tu veux discuter,
trois solutions. Un, tu te procures un flingue ; deux, tu passes dans l’un
ou l’autre camp en implorant aide et protection. Trois, tu cherches un moyen
proche du flingue pour les décourager de t’imposer leurs idées par la force.
Suppose toujours que tu réfutes la deuxième solution et que tu ne puisses
accéder à la première. Dilemme. Tu cherches dans ta tête, puis tu trouves le
poignard, tu t’entraînes comme un grand et tu deviens le roi du couteau. Bon.
Te voilà respecté. Bien sûr, les deux pommes se foutront de ta gueule mais de
loin et ils hésiteront à te brandir sous le nez leur pétard. Tu pourras parler
et faire reconnaître tes droits. La bombe atomique, c’est du pareil au même. Tu
dis que la nôtre est un pétard mouillé et qu’elle n’impressionne
personne ? Que t’es con quand même... Renseigne-toi et dis-moi franchement
quel zozo risquerait de se le recevoir notre pétard mouillé. J’en connais pas.
Nous serions peut-être à tout jamais détruits mais le gus d’en face il aurait
de sales blessures. Et les gus d’en face n’aiment pas vivre défigurés.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/MGM_Mazange2.jpg" alt="MGM_Mazange2.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><span style="font-size: 9pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><em>M.-G.
Micberth en 1971</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« La guerre est une vacherie hideuse,
tout le monde se congratule sur ce lieu commun, mais il n’y a pas de bonnes ou
de mauvaises guerres. Celui qui décide d’employer ce procédé abject a tous les
droits, tous.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Hitler, lui au moins, a eu le
courage et la lucidité dans l’abjection, d’aller jusqu’au bout de ses idées.
C’est son seul mérite. Il a foutu en l’air cette notion désuète de la bonne
guéguerre : messieurs les Anglais, tirez les premiers. Je méprise les
militaires mais plus encore ceux qui moralisent les affrontements en disant
avec des bouches en cul de poule, dans les salons parisiens : <em>On ne torture pas nous, on ne tue que
contraints, on n’utilise pas les défoliants nous, on respecte les conventions
internationales</em>, etc. Ceux-là perpétuent les massacres en idéalisant le
crime mesuré.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Si j’avais été militaire, j’aurais banni
toute pitié, je serais devenu essentiellement cruel, rationnellement sauvage.
Allons, merde, pas d’hypocrisie. Il suffit de se souvenir de la dernière et de
se rappeler les « bons pères de famille » qui n’hésitèrent pas à
massacrer les gosses par dizaines. Que celui qui n’a jamais péché dans sa tête,
ne serait-ce qu’une seule fois, me tire un coup de revolver dans la tempe. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« C’est vrai, j’en ai plus que marre
de vos sornettes, de votre façon d’accommoder l’histoire et la vie. Depuis
Jules Ferry, tout le monde s’octroie l’art de donner son avis. Pitoyables
branleurs. On refait le monde, à coups de plume acérée, sans jamais se mouiller
vraiment. On cause, on cause. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« <em>Alors,
comme ça, Asudam, t’es pour la prolifération des armes nucléaires, ben mon salaud !</em>
Tu vois bien que tu n’as rien compris et que je perds mon temps à essayer de te
rendre moins con. Je suis contre les guerres, contre la violence puante, ouais,
mais je suis pas trop naïf quand même. Pas d’accord pour faire confiance à mon
voisin ; je connais trop l’âme humaine et en attendant des jours meilleurs
je préfère être pourvu. Chacun pose son flingue et discute mais à la condition
que chacun possède un flingue. (...)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Si la liberté des Français était
étouffée par les armes, c’est avec des armes que j’essaierais de libérer mon
pays. A l’école, on a négligé de te parler de la chouannerie, seule guerre
populaire, si on excepte </span><st1:personname productid="la Commune. Eh"><st1:personname productid="la Commune."><span style="font-family:TimesNewRomanPS">la Commune.</span></st1:personname><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> Eh</span></st1:personname><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> bien, la guerre de Vendée a connu le
sacrifice de 600 000 paysans français qui refusèrent la conscription (le
service militaire obligatoire, si tu préfères, invention de la glorieuse et
méprisable révolution française). Bien sûr, on te rabâche dans les oreilles que
les chouans étaient bondieuseries et compagnie, monarchistes au délire. Comment
vas-tu m’expliquer alors une révolte qui dura de 1790 à 1832 et qui ne figure
dans nos livres d’histoire que comme une péripétie insignifiante. Broutilles
des nostalgiques. Parce que aujourd’hui, il ne faut plus nous raconter des
salades. Tout mec un peut instruit sait que 1789, c’était le règne d’une
bourgeoisie envieuse et d’une poignée de paumés et de pochardes. Le peuple, le
vrai, connaissait ses libertés et il a défendu jusqu’à en crever son Dieu et
son roi. Depuis, on prend sottement des raccourcis, on mélange monarchie et
fascisme. Et allez donc ! Elle est chouette, deux siècles plus tard </span><st1:personname productid="la R←publique. Si"><st1:personname productid="la R←publique."><span style="font-family:TimesNewRomanPS">la République.</span></st1:personname><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> Si</span></st1:personname><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> t’en es fier, ben mon pauvre vieux ! </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.actual_n31_m.jpg" alt="actual_n31.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« (...) Cela dit, j’en reviens à la
guerre et plus précisément aux guerres atomiques. Franchement je n’y crois pas.
Excepté la décision d’un délirant ou le partage systématique du globe en deux
forces antagonistes. Voilà pourquoi et au nom de la paix, j’approuve la
politique des pays qui s’arment atomiquement. C’est tristement merdique mais
inévitable. Jusqu’au jour où tous les peuples s’embrasseront sur la bouche.
Alors là, d’accord. On foutra aux chiottes les armes meurtrières, mais t’y
crois toi à ce jour ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« N’importe quel con peut se retrouver
à la tête d’un pays. Plus un type est sournois et plus le peuple l’acclame. Le
désarroi actuel nous fait vivre sur une véritable poudrière. Tu as envie toi
gros cul d’exister sur un territoire sacrifié, dans un pays sans bite, à la
merci du moindre belliqueux ? Moi pas. Si le monde était séparé en deux,
les pays antagonistes ne s’embarrasseraient pas de scrupules, tu peux en être
sûr. Leurs petites cochonneries, ils les feraient chez le voisin incapable de
se défendre. Merde, toute l’histoire le prouve. Les bombes atomiques pèteraient
au-dessus de nos hures. Si les Américains avaient possédé la bombe H en 40, la
guerre se serait vite terminée dans les embrassades et même Hitler n’aurait pas
risqué à cette époque la destruction de son peuple. C’est peut-être odieux à
dire mais la bombe d’Hiroshima a sauvé des centaines de milliers d’hommes.
Alors tes jugements à l’emporte-pièce tu peux te les coller au cul.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Il faut te faire une raison, nous
vivons entourés de 97% d’irrécupérables. Si toi et moi possédions la bombe, il
est bien certain qu’on l’aurait déjà foutue aux ordures. Mais toi et moi, on
est pas le monde. Simplement de pauvres bougres, éternellement condamnés à
subir les dictatures de droite, de gauche, les mélasseries du centre, les
fougues des hypers, les lâchetés des hypos, toute cette crasse qui nous soulève
le coeur, toute cette bêtise oppressante qui nous ruine l’espoir.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Mais je t’en supplie, mon grand,
arrête de monter sur tes grands chevaux et regarde mieux l’espèce, regarde-la
mieux bouger. Tu sauras faire avec le moins mauvais. Ne lance pas tes rêves en
avant comme on lance ses dernières forces dans la bataille, alors qu’on sait
qu’on va succomber et que la camarde est là avec sa sale gueule de
« jamais plus ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Quand ton voisin te frappe sur la
joue gauche avec une bombe atomique, tends la joue droite. C’est bien joli, bien
mignon, mais la chienne ne donne plus l’occase de tendre quoi que ce soit. Ne
crache plus sur ton ridicule poignard, il protège ta vie et la vie des tiens.
La pollution, me diras-tu ? Mouais, je sais. Mais momentanément je préfère
renifler de la radioactivité plutôt que de voir mes gosses complètement cramés.
Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, comme dit l’autre. Et j’ai
tellement de joie à penser que nos générations seront moins connes que celles
qui nous ont précédés. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">(Micberth-Asudam. </span><span lang="EN-GB" style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Extrait de
l’article « The bombette party », <em>in Actual-Hebdo</em> n°
31, samedi </span><st1:date ls="trans" month="8" day="11" year="1973" style="text-indent: 14.2pt;"><span lang="EN-GB" style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-ansi-language:EN-GB">11 août
1973</span></st1:date><span lang="EN-GB" style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span lang="EN-GB" style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-ansi-language:EN-GB"> </span></p>Et Dieu dans tout ça ?urn:md5:3751735f96492cc0426952c07f8aa5e32015-04-05T17:57:00+01:002015-04-06T11:03:35+01:00AMIci et làActual-Hebdoanarchistes de droiteDieuEric AsudamFrançois RichardLa LettreLe Nouveau Palles gros niqueursMicberthMégaloni Dieu ni MarxNouvelle Droite françaiseQue sais-jevertus cardinalesvertus théologales <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">Quand son petit-neveu me demanda, il y
quelques semaines, quelle était la relation de son grand-oncle avec Dieu,
j’avoue, je fus embarrassée. Je lui promis néanmoins de chercher des textes
pouvant répondre à sa question. L’heure est venue de tenir ma promesse.</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">Lorsque nous évoquions, avec Micberth, les
points communs de notre enfance, il m’expliquait qu’il avait été marqué par une
éducation judéo-chrétienne, liée à une morale de la culpabilité et de l’interdiction,
contre laquelle il avait lutté toute sa vie. Il écrit à ce sujet : <em>« L’homme n’a pas besoin de Dieu. On
cherche sans arrêt à le culpabiliser, ce petit homme, pour l’asservir :
« Dis bonjour à la dame ! Touche pas ta quéquette ! Sois poli,
gentil ! Trime, humilie-toi, mouche ton nez ! Repens-toi de tes
péchés (ah ! les péchés !) et tu connaîtras le Nirvana ; dans sa
grande bonté, Dieu te donnera l’orgasme éternel. » </em></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">Pourtant ses parents ne furent pas les seuls
responsables de cette éducation. En 1954, âgé de 9 ans, assoiffé d’absolu et de
connaissances, il a pour ami un prêtre charismatique de la paroisse du Sacré-Coeur,
à Tours, qui devient son éducateur et lui ouvre sa bibliothèque. Au début de
l’année 1955, il rencontre des <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A8res_blancs">Pères blancs</a> et envisage d’entrer au petit séminaire
(les démarches seront entamées) pour devenir missionnaire en Afrique. Ce qui
lui vaut le rejet (fictif) de son grand-oncle Pierre, qui l’accueille chez lui,
à Saint-Brévin-les-Pins, en disant qu’il « n’accepte pas les curés ».
(Cinquante ans plus tard, il évoquera toujours la scène avec bonheur.) C’est
l’époque également où <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Abb%C3%A9_Pierre">l’abbé Pierre</a> lance un appel aux bonnes volontés pour le
relogement. Micberth écrit dans « <st1:personname productid="La Lettre" w:st="on">La Lettre</st1:personname> » (novembre 1984) :</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Flash-back...
Me voilà trente ans en arrière : petit merdeux idéaliste, je cracherai
dans mes mains et au nom de la sainte Croix j’irai de par le monde guérir les
écrouelles et évangéliser l’aborigène. Le Bantou surtout, avec sa bonne tête
d’oligophrène qui ne demande qu’à recevoir le bon Dieu pour vivre serein et
heureux dans la lumineuse clarté du Seigneur.</span></em></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Et
puis, et puis... l’abbé Pierre, comme Zorro, est arrivé. A nous autres, petits
merdeux de Dieu, micro-pèlerins de l’absolu, il nous a dit : « Finis
les regards au-delà de l’Atlas, balayez l’exotisme de vos têtes, le boulot est
là dans cette France d’après-guerre, vous marchez sur les pauvres sans vous en
rendre compte ! »</span></em></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Et
on a tous retroussé nos manches. Avec un enthousiasme que je ne saurais décrire
aujourd’hui. Ce que j’ai fait ? Je l’ai oublié et là n’est pas
l’important, je devais le faire.</span></em></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Je
me souviens mieux de mes rêves. De l’extraordinaire amour que j’éprouvais pour
ce petit curé crotté. De toutes mes aventures imaginaires à ses côtés.</span></em></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Je
me vois encore arpentant les bidonvilles avec au-dessus de la tête une auréole
presque aussi astiquée que celle du saint abbé.</span></em></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Ah !
Qu’est-ce que j’ai pu les adorer mes frères c..., pauvres, n..., malades,
infirmes, mes soeurs putains. Bref, je m’en suis tellement mis jusque-là
d’indigence, de misérabilisme et de charité chrétienne que je m’en suis dégoûté
pour la vie.</span></em></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">« J’ai
appris là, à cette dure école du chagrin perpétuel, que l’on était
désespérément seul et pour la vie, que l’autre, quand on refusait de
l’asservir, de le broyer, c’est lui qui vous anéantissait et parfois avec un
raffinement de cruauté inimaginable. »</span></em></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">Et alors, quid du séminaire, me
direz-vous ? Problème avec le petit abbé du Sacré-Coeur qui ose un geste
déplacé sur Micberth. Le petit garçon part en courant, abandonnant
définitivement Dieu, ses saints et ses oeuvres.</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(34, 34, 34); font-weight: normal; background: white;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.MGM1957_m.jpg" alt="MGM1957.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><em><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS">Micberth en
1957</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(34, 34, 34); font-weight: normal; background: white;">En 1973, Micberth-Asudam écrit dans « Actual-Hebdo » (n° 37) : <em>« S’il y avait la moindre vraisemblance dans les religions que nous connaissons, nous serions tous des mystiques convaincus, et les serviteurs du bon Dieu, sans faille. » </em>Cette année-là, il fonde <st1:personname productid="la Nouvelle Droite" w:st="on"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on">la Nouvelle</st1:personname> Droite</st1:personname> française, association politique libre clandestine, dont l’un des buts est de « faire régner une nouvelle sagesse universelle qui ne soit pas une morale de la résignation et du sens commun, mais l’expression la plus haute et la plus achevée de l’homme nu et seul – ni Dieu ni Marx– lavé de ses superstitions, débarrassé de tout esprit de système, assumant son être physique, moral et créatif... »</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">En 1982, Micberth publie dans « Le
Nouveau Pal » (n° 14) un article incendiaire intitulé « Ch...
sur Dieu et se torcher le c... avec <em>Présent</em> »
(NDRL : amusant le jeu des mots à compléter, non ?).</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">Il écrit : <em>« Quelle curieuse disposition d’esprit
que de croire ! Il est si simple de vivre conformément à l’équité, de
trouver dans sa conduite quotidienne la force et la sérénité. Si simple d’être
pleinement soi-même sans nuire à autrui (autrui, pour moi, c’est l’homme,
l’humanoïde connais pas !)</em></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">« (...)
Si je dis : « Dieu n’existe pas », je le prouve. Il n’existe
pas. Si on me dit : « Dieu existe ! », on est dans
l’incapacité de me le prouver, de mettre Dieu sur ma table de travail. On
m’opposera la sémiologie, les traces de Dieu, tout ce qui permettrait
d’appréhender sa « réalité ». Et nous voilà retombés dans l’irrationnel,
dans l’imaginaire, dans le n’importe quoi, dans la littérature. »</span></em></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Aristocrate mécréant », selon
François Richard, il puise néanmoins ses références dans les vertus
théologales : foi, espérance, charité et dans les vertus cardinales qui
ont été définies par les philosophes païens : prudence, tempérance,
courage, justice. Il écrit dans « <st1:personname productid="La Lettre" w:st="on">La Lettre</st1:personname> » (avril 1985) : <em>« Je suis un aristocrate solitaire,
châtelain pour que mes yeux n’aient que le beau à regarder ; gourmet pour
que mon palais n’ait que le bon à goûter ; libertin pour que ma bite </em>(NDLR :
ce mot-là, on a le droit ?)<em> n’ait
que de jolies femmes à baiser ; courageux pour ne pas rougir de mon
âme ; non-croyant parce que réaliste ; élitiste par honnêteté pour
les imbéciles qui ne pourront jamais grimper jusqu’à moi ; amoureux de la
vie qui est extraordinaire même quand la mort nous pend au nez... »</em></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">Micberth était-il « sans dieu » ou
« sans Dieu » ? Sa recherche de l’absolu, du meilleur, voire de
la transcendance, s’est exercée sans doute ailleurs que dans la religion, qui
n’est pas forcément synonyme de spiritualité. Je citerai François Richard dans
son « <a href="http://www.amazon.fr/Les-anarchistes-droite-Fran%C3%A7ois-Richard/dp/2130435602">Que sais-je</a> » sur les anarchistes de droite : « Car
s’il est vrai que la notion d’absolu est habituellement évoquée dans une
perspective métaphysique, souvent d’une abstraction redoutable, on ne peut
raisonnablement exclure qu’elle puisse être présente au confluent de la
volonté, des forces créatrices et de l’intelligence humaine, à la fois comme un
sixième sens, une dimension supplémentaire et comme un horizon vers lequel on
tend obstinément. »</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Je
sais l’homme que je suis. Quel vieil homme vais-je devenir ? En fait, on
ne porte d’intérêt qu’à soi-même. C’est bien naturel. L’univers n’existe que
par notre propre conscience de l’univers. Le monde meurt avec l’évanouissement,
le sommeil ou la mort. Il n’y a aucune réalité du monde en dehors de notre
propre conscience. Le monde est situé très exactement à l’intérieur de soi. Le
reste est un sophisme. »</span></em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold"> (Micberth, chronique du 10 décembre 1989 sur
« Mégalo »)</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:
white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold"><br /></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:
white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold">Sources :</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:
white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold"><a href="http://www.histoire-locale.fr/livre/DIVERS-0016.html"><st1:personname productid="La Lettre" w:st="on"><em>La Lettre </em>(1</st1:personname>986).</a></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:
white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold"><a href="http://www.histoire-locale.fr/livre/DIVERS-0620.html"><em>Micberth et les gros niqueurs </em>(1990).</a></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:
white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold"><a href="http://www.amazon.fr/ACTUAL-HEBDO-No-14-1972/dp/B0047OECX6"><em>Actual-Hebdo </em>(1973-1974).</a></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:
white;font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:bold"><em>Le
Nouveau Pal </em>(1982).</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold"><o:p> </o:p></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold"><o:p> </o:p></span></strong></p>Un certain 15 aoûturn:md5:6fdb7d37787d4199579bcad3d4c4142e2014-08-15T18:52:00+01:002014-08-15T19:43:21+01:00AMIci et làaffaire des chèques Pompidoucommissaire MonneraEric AsudamFresnesGeorges-Paul Wagnerinspecteur Pasquetjournal MinuteL Echo de la presseLa LettreLe CaignecLe LudaixMicberthNouvelle Droite françaisePardon de ne pas...quai des Orfèvres <p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">A </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">L’Echo de la
presse</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> qui rappelait que sous l’Ancien Régime les auteurs de libelles comme
« </span><st1:personname productid="La Lettre" w:st="on" style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><a href="http://histoire-locale.fr/livre/DIVERS-0016.html">La Lettre</a></st1:personname><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> »
étaient embastillés, Micberth répondit : </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Votre serviteur connut Fresnes à défaut de <st1:personname productid="la Bastille" w:st="on">la Bastille</st1:personname> et pour motifs
aussi peu ragoûtants que ceux connus par Diderot et par tant d’autres ».</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">
C’est, en effet, il y a tout juste quarante ans (bien triste
anniversaire !) que Micberth fut arrêté au château du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcillat-en-Combraille">Ludaix</a>, dans
l’Allier, dans des conditions rocambolesques.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p align="center" style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:center;
background:white"><strong><span style="font-size: 13pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">La fantasia</span></strong></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Le 15 août 1974, ma femme, mes enfants et moi,
jardinions dans le parc de la propriété occupée par <st1:personname productid="la Nouvelle Droite" w:st="on"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on">la </st1:personname></st1:personname><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Droite_fran%C3%A7aise"><st1:personname productid="la Nouvelle Droite" w:st="on"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on">Nouvelle</st1:personname> Droite</st1:personname> française.</a>
Soudain, un groupe d’hommes sautèrent par-dessus la chaîne qui interdit
l’entrée du château, et se précipitèrent vers nous. Je levai les yeux et vis
des gendarmes qui braquaient des mitraillettes dans ma direction. Le château
était cerné. L’inspecteur divisionnaire Pasquet déclina son nom et sa qualité.
Il était suivi d’un collègue de la brigade des faux et d’un jeune inspecteur de
la criminelle. Plus loin, se tenait un commissaire de Clermont-Ferrand, assisté
de deux inspecteurs, puis, en retrait, le commandant de gendarmerie de
Montluçon. Autour de la propriété, en position, deux brigades de gendarmerie en
armes. Le portail d’entrée était resté bloqué par les véhicules de la police.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Ainsi, c’était cela une arrestation !
Mille fois je m’étais imaginé ce jour. L’imagination enjolive la réalité et lui
donne des reliefs tout particuliers. Je cachai mon émotion, dans l’intérêt même
de mes enfants, et conviai cette équipée à venir se désaltérer. (...)</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« L’inspecteur divisionnaire Pasquet me glissa
sous les yeux un mandat de perquisition. Les ordres étaient formels. Il devait
récupérer les formules des chèques Pompidou que je détenais. Spontanément, je
conduisis M. Pasquet aux archives où nous avions classé le dossier Delocty,
puis lui remis l’enveloppe que j’avais conservée et dans laquelle se trouvaient
les chèques. M. Pasquet me certifia qu’on me ramènerait à mon domicile le
lendemain. Ses propos me parurent peu raisonnables, au regard des forces de
l’ordre qui entouraient Le Ludaix. Je feignis de le croire, avec la volonté de
ne pas inquiéter mon entourage, et surtout mes enfants. Je changeai de
vêtements, glissai quelques paquets de cigarettes dans ma sacoche, un carnet de
chèques ; et après avoir serré très courtoisement la main des policiers
présents, je montai dans la voiture qui devait me conduire au <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/36,_quai_des_Orf%C3%A8vres">quai des
Orfèvres.</a></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Je dois dire que c’est sans aucune appréhension
que je suivis ces hommes. Je n’imaginais pas un coup fourré, une machination,
mais plutôt un quiproquo qui allait s’éclaircir après quelques minutes
d’audition. Mes gardiens furent charmants. Les petites maladresses qui, de
temps à autre, fusaient, de la bouche des officiers de police, étaient contrées
avec autorité par l’inspecteur divisionnaire. Il faisait une chaleur étouffante
dans la nuit du 15 au 16 août. Nous arrêtâmes à Bourges pour nous restaurer. Le
jeune inspecteur de la criminelle conservait son arme, et pour la cacher,
gardait sur les épaules une lourde veste en tweed. La sueur ruisselait sur son
visage. Les policiers et moi parlions en sautant du coq à l’âne, comme des
voyageurs qui seraient revenus d’un agréable séjour à la campagne. L’aubergiste
s’approcha de nous, et, inconscient de la situation, nous lança :
« Vous avez de la chance. Moi aussi, j’aimerais pouvoir m’évader. »
Il faisait allusion à ses servitudes qui le contraignaient, par cette canicule,
à travailler dans une salle qui, cette nuit-là, était une véritable étuve. Je
partis d’un grand rire, et lui répondis : « Pas tant que
moi ! », ce qui eut pour effet de déclencher une franche rigolade
chez mes compagnons de table. L’aubergiste ne comprenant pas ce qui provoquait
notre hilarité, nous regardait l’air nigaud, en se demandant ce qu’il avait pu
dire de si drôle. Après un frugal repas que je touchai à peine, mes nouveaux
« amis » et moi, en regagnant le véhicule, pissâmes de conserve (je
ne peux m’empêcher de sourire quand j’évoque cette scène des trois policiers et
de leur prisonnier, la quéquette à l’air, urinant leur joie de vivre dans une
nuit bleutée d’août). Le reste du voyage fut pénible. Les flics, qui étaient
sur le pied de guerre depuis plusieurs jours, semblaient exténués, et la
conduite s’en ressentait. Nous arrivâmes enfin à Paris, à deux ou trois heures
du matin, et après avoir bu une bière dans un établissement douteux, les
inspecteurs me conduisirent au quai des Orfèvres, d’abord dans les locaux de la
brigade des faux, puis, à l’arrivée du commissaire Monnera, dans les bureaux de
la police criminelle. C’est là que j’appris ce qu’on me reprochait. (...) »</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.mgm_1980_s.jpg" alt=" " style="margin: 0 auto; display: block;" /></o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">A la question : « Pourquoi cette
pantalonnade et cette arrestation grand-guignolesque ? », le
commissaire Monnera répondra : « Nous avions des informations qui
nous laissaient supposer une arrestation difficile. On disait que vous étiez
entouré d’une cinquantaine de conjurés armés. » </span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Sa garde à vue prenant fin, Micberth est conduit aux
archives pour une photographie en pied. Il continue : « Puis je fus
entendu par le commissaire principal Fouché, de la police judiciaire. C’est à
ce moment que je pris conscience du guet-apens qu’on m’avait tendu. Le court
interrogatoire qu’il me fit subir fut presque essentiellement politique. Il
était évident que cet homme n’était plus qu’un pion, et que mon sort avait été
décidé en haut lieu. </span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Un jeune inspecteur, très jovial, m’entraîna
dans les couloirs, en m’affirmant que cette affaire allait connaître son dénouement
dans l’après-midi (...) Je devais subir pourtant une dernière formalité :
rencontrer le procureur de <st1:personname productid="la République. On" w:st="on"><st1:personname productid="la République." w:st="on">la République.</st1:personname> On</st1:personname>
m’affirma que ce ne serait guère long. J’étais à nouveau rassuré et plaisantai
avec le policier. Nous traversâmes une cour ; un lourd portail s’ouvrit,
puis se referma derrière moi. Je vis des cellules. Des matons en bouse bleue
m’entourèrent. Je compris que j’avais été joué. Puis ce fut la descente aux
enfers. On me conduisit à la fouille où je fus invité à remettre mes lacets à
un préposé goguenard, le contenu de mes poches et ma sacoche, ainsi que ma
montre et mes allumettes. On n’osa pas me fouiller, ce qui me permit de
conserver celles-ci. Désemparé, trébuchant à cause de mes chaussures devenues
trop grandes, je fus conduit en cellule.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« L’imagination la plus morbide ne peut décrire
un endroit aussi répugnant. Des murs ruisselants et gluants, des insectes qui
grouillent à terre – cloportes, cafards – et cette odeur suffocante
d’urine et de matières fécales qui vous envoie le coeur au bord des lèvres.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Je me retrouvais au coeur de la pègre, avec un
proxénète, un escroc, un voleur qui avait flanqué une volée sévère à deux
policiers, et un jeune Marocain couvert de plaies, qui avait blessé grièvement – ou
tué – un de ses coreligionnaires. Certains de ces hommes étaient là depuis
quatre jours et n’avaient ni dormi, ni mangé. L’escroc avait été battu par des
policiers du quai des Orfèvres, et portait sur le visage et les mains diverses
traces de coups. Mes allumettes furent accueillies avec la plus grande joie,
car l’administration, qui ne néglige aucune torture morale, aucune humiliation,
laisse aux prisonniers leurs cigarettes sans leur fournir d’allumettes. Ces
hommes, déjà très éprouvés, doivent sous les quolibets des matons quémander à
tout instant du feu par la petite ouverture aménagée dans la porte et dont le
diamètre n’est pas supérieur à deux centimètres. Pendant des heures, ces hommes,
le visage collé aux portes crasseuses, la cigarette introduite dans le trou,
implorent la générosité de leurs gardiens. Il arrive bien souvent que les
cigarettes soient arrachées des lèvres ou que la flamme soit mise à une telle
distance que le prisonnier, en gémissant, tète dans le vide, sous les lazzi des
gardes-chiourme. »</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Micberth est alors conduit au service
anthropométrique ; on prend ses empreintes, on le mesure, on le pèse, on
le photographie de face et de profil. Il est ensuite ramené en cellule.
« Pour tromper le temps, les codétenus et moi-même organisâmes une course
de cafards, occupation bien étrange pour un leader politique qui, la veille, au
coeur du Bourbonnais, jardinait avec sa femme et ses enfants. La porte de la
cellule s’ouvrit ; on cria : « Berthe ! », patronyme
que je ne portais plus depuis dix ans, et deux policiers en uniforme me
passèrent des menottes auxquelles était attachée une longue laisse. Mes
chaussures, libérées des lacets, me fuyaient des pieds, et j’avais le plus
grand mal à suivre le rythme de la marche. On me traîna ainsi dans de longs
couloirs sombres, des souterrains à l’odeur de remugle caséeux. Puis je
débouchai dans une pièce où, derrière une sorte de comptoir, se tenaient des
magistrats à la « gueule » sinistre. Un substitut du procureur de <st1:personname productid="la République" w:st="on">la République</st1:personname>, adipeux, au
crâne luisant comme un casque de CRS., aboya dans ma direction quelques imprécations.
J’appris que je serais inculpé de recel lorsque je passerais devant le juge
d’instruction. A peine ouvris-je la bouche pour protester, que j’étais de
nouveau entraîné dans les souterrains et jeté en cellule. Un maton poussa devant
la porte cinq bidons en aluminium, qui contenaient une soupe que je n’aurais
jamais osé faire manger à mon chien, et dans le couvercle, du chou-fleur
ébouillanté, à l’odeur de fèces. Inutile de préciser qu’aucun des prisonniers,
malgré la faim qui les tenaillait, ne toucha au brouet. »</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Après un nouveau passage dans la salle des pas perdus,
Micberth est présenté devant le juge d’instruction. « Enfin je fus
introduit dans le bureau du juge Le Caignec. Malgré une défense qui me
paraissait inattaquable, il m’imposa une fin de non-recevoir, sous le prétexte
que nous étions le 16 août, et qu’il exerçait une fonction intérimaire.
Néanmoins, il me promit que la presse ne soufflerait mot de cette histoire,
promesse qu’il ne tint pas, car plus tard, j’appris que France Inter, Europe 1
et RTL informaient sans barguigner leurs auditeurs. On me reconduisit de
nouveau en cellule. Puis je connus un cagibi et la fouille où je récupérai
quelques affaires ; à nouveau le cagibi, puis le départ pour la prison. Le
juge Le Caignec m’avait remis mon mandat de dépôt. Nous fûmes mis en file, et
nous nous dirigions vers la sortie lorsqu’un jeune maton se précipite vers moi
et me dit : « Il paraît que vous êtes le journaliste de <em>Minute</em> impliqué dans l’affaire des
chèques Pompidou. « Je ne suis plus à <em>Minute.</em> »
« Ah ! C’est dommage ! C’est un journal que j’achète toutes les
semaines. Et puis, vous êtes pour nous à <em>Minute</em>.
C’est comment votre nom ? </span><span lang="EN-GB" style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Eric
Asudam. » </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Celui qui a écrit l’article sur la
justice ? » « Oui. » « Eh ben ! Qu’est-ce que vous foutez
là ? » Je hausse les épaules et le policier nous entraîne.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Nous sortons dans une cour bourrée de flics qui
ferment la garde du déshonneur. On nous introduit dans les voitures cellulaires.
L’endroit est si exigu que mes cent kilos ont du mal à y pénétrer. On pousse un
peu avec la porte métallique. Han ! <span style="text-transform:uppercase">ç</span>a
y est. Me voilà casé. Je me retrouve dans le noir absolu. Mon corps touche à
toutes les parois. Le camion cellulaire démarre et ma tête heurte violemment le
métal de la cabine. Pendant près de trois quarts d’heure, ce sera une lutte
permanente pour maintenir mon équilibre. J’ai de la peine à respirer et mon
corps ruisselle. La fatigue me donne des vertiges. Dans le noir, les événements
de ces dernières vingt-quatre heures défilent devant mes yeux, comme au cinéma.
Enfin, le fourgon cellulaire s’arrête ; des portes s’ouvrent, et je suis
ébloui par la luminosité. La nuit, pourtant, tombe sur Fresnes. J’ai du mal à
retrouver mon équilibre. En bringuebalant, je descends les marches de
l’escalier et me retrouve dans la cour de la prison entre une haie de
policiers. Sur les marches, un fat en costume élégant de ville me toise
ironiquement et lance : « Tiens, voilà le père Noël ! » Il
fait probablement allusion à mon gabarit et à mon épaisse barbe fleurie. J’arrive
à sa hauteur et lui dis dans un grognement : « Pauvre
con ! » Puis Fresnes m’avale. »</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Micberth passera 15 jours à Fresnes dont il sortira
avec les excuses du juge Le Caignec pour cette <a href="http://micberth.org/index.php?post/2014/07/10/Pour-une-justice-apolitique">incarcération arbitraire</a>. Il lui
faudra 5 ans pour obtenir sa totale relaxe avec l’aide de M<sup>e</sup>
<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-Paul_Wagner">Georges-Paul Wagner.</a></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Le texte ci-dessus est extrait de « Pardon de ne
pas être mort le 15 août 1974 », rapport de 330 pages dont le
dactylogramme, terminé en 1975, annoté, fut imprimé en fac-similé en 1977.
Quelques mois avant de partir, M.-G. Micberth avait commencé à revoir « Pardon... »
afin de lui donner une publication définitive, mais il dut s’arrêter page 73.
En sous-titre, il avait ajouté : « Ce que dicte la conscience ».
Et à son avertissement d’origine, il précisait : <em>« Un peu moins de quarante ans plus tard (2013), j’ai relu ce
témoignage de jeune homme, avec colère et émotion. J’ai ajouté quelques notes
et supprimé des lourdeurs inutiles ; enfin, je l’ai complété avec la plume
d’un vieux monsieur qui est au soir de sa vie. Quelle tristesse que la bêtise
des hommes ! »</em></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p><br /><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Pardon_s.jpg" alt="Pardon.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></o:p></span></p>Pour une justice apolitiqueurn:md5:204d3201c2cf57f825480a2e15277cd42014-07-10T22:12:00+01:002016-03-28T18:53:11+01:00AMIci et làAbel DahuronEric AsudamFrançois MitterrandGeorges MarchaisGeorges PompidouGeorges-Paul Wagnerjustice apolitiqueLe Caignecle LudaixMicberthMichel DeloctyMinuteNouvelle Droite françaiseRaymond de SèzeRobespierreRépubliqueValéry Giscard d Estaing <p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Je cherche parmi vous des juges et je ne vois
que des accusateurs. » C’est ainsi que s’exprima Raymond de Sèze, l’un
des avocats qui défendit le roi devant <st1:personname productid="la Convention" w:st="on">la Convention</st1:personname> le 26 décembre 1792. On connaît
la suite. Il fut un temps où dans notre doux pays de France on punissait le
régicide par l’écartèlement, ou bien on vous coupait la main droite avant de
vous décapiter. Aujourd’hui, on applique d’autres méthodes, plus douces en
apparence, pour se débarrasser d’un homme puissant devenu gênant. Suivez mon
regard...</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">N’est-ce pas <a href="http://www.toupie.org/Biographies/Robespierre.htm">Robespierre</a> qui dit : « Louis
doit mourir parce qu’il faut que la patrie vive » ? Qu’elle est jolie
notre patrie, avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots
noirs et luisants et ses petits chefs assoiffés de puissance... A quand le
rétablissement de la guillotine pour punir les ex-présidents de <st1:personname productid="la République" w:st="on">la République</st1:personname> (une et
indivisible) ? Après un jugement en bonne et due forme, bien sûr. <st1:personname productid="La Justice" w:st="on">La Justice</st1:personname> est indépendante,
on le sait.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Louis_XVI_m.jpg" alt="Louis_XVI.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Micberth, qui eut maille à partir avec ses
représentants, écrit en 1975 dans son épilogue à « Pardon de ne pas être
mort le 15 août 1974 » : <em>« Tout
homme à qui l’on a confié une autorité artificielle évoque immanquablement le
clown. L’autorité naturelle impose le respect ; l’autorité artificielle, les
lazzi. Le port d’un uniforme, quel qu’il soit, en plein vingtième siècle, ne
peut paraître que suspect. Il faut une sacrée dose d’inconscience et
d’infantilisme pour se vêtir des oripeaux symboliques de l’autorité. Ne nous
méprenons pas. Je ne remettrai pas en cause l’autorité naturelle, qui est
légitime, mais celle que donnent la place, les diplômes, la promotion, à de
pâles humanoïdes qui, sans les extravagances des principes républicains,
n’auraient jamais pu prétendre à d’autre fonction que celle de valet de
ferme. »</em></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Le 1<sup>er</sup> décembre 1975, il refuse de se
présenter devant la 16<sup>e</sup> chambre correctionnelle du Tribunal de
grande instance de Paris dans le cadre de l’affaire des chèques Pompidou et
s’en explique dans un communiqué envoyé à la presse :</span></p>
<p align="center" style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:center;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p align="center" style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:center;
background:white"><strong><span style="font-size: 13pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Pour une justice apolitique</span></strong></p>
<p align="center" style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:center;
background:white"><st1:personname productid="la Nouvelle Droite" w:st="on"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">La </span></st1:personname><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Droite_fran%C3%A7aise"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Nouvelle</span></st1:personname><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"> Droite</span></a></st1:personname><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"> ne veut pas passer l’arme à
gauche</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Jadis, M. Mitterrand
courait un steeple-chase improvisé « sous le feu » de mon cousin <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_de_l'Observatoire">Abel
Dahuron</a> ; M. Marchais contenait sa fureur, « au profit du Führer » ;
un autre enseignait l’abécédaire de la gérontophilie à de jeunes éphèbes ;
celui-là perdait une jambe pour retrouver un équilibre ; patiemment, M.
Valéry Giscard d’Estaing tressait les cheveux qui poussaient sur sa langue pour
confectionner la corde à virer le vent de l’Histoire. Et tant d’autres...</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Curiosités
des choses et des hommes de la vie politique en France.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« En tant
que leader d’un mouvement confidentiel, <st1:personname productid="la Nouvelle Droite" w:st="on"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on">la Nouvelle</st1:personname> Droite</st1:personname> française, je
me devais de ne pas faillir à la tradition glorieuse de mes aînés. Je trouvai
bientôt, dans les « bavures » des pouvoirs publics, l’occasion de me
distinguer.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Le 15 août
1974, le centre de formation des cadres de <st1:personname productid="la N.D" w:st="on">la N.D</st1:personname>.F. était cerné par deux brigades de
gendarmerie, tandis que sous les regards effrayés de mes petites filles, une
cohorte d’inspecteurs armés jusqu’aux dents investissait la propriété. Pour
métamorphoser de braves pandores en tueurs à gages, on avait dû – selon
les déclarations d’un adjudant de Montluçon – faire courir le bruit que
j’étais un « dangereux espion » (sic). Conduit dans la nuit au quai
des Orfèvres par la brigade criminelle, mis au secret puis jeté en prison,
j’eus le loisir pendant quinze jours à Fresnes, de méditer sur les vicissitudes
de l’engagement politique.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Que me
reprochait-on ? </span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« En vertu
de l’article 460 du Code pénal, de receler dans les quinze tonnes d’archives
classées au <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcillat-en-Combraille">château du Ludaix, à Marcillat</a> (Allier), quatre chèques vierges
détachés d’un carnet ayant appartenu à M. Georges Pompidou.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Ces
chèques m’avaient été envoyés, quelques mois auparavant, au siège d’un grand
hebdomadaire parisien (où je tenais une chronique polémiste sous la signature d’<a href="http://www.anarchisme.wikibis.com/actual-hebdo.php">Eric
Asudam</a>), par un jeune délinquant, drogué, qui se proposait de me faire des
révélations sensationnelles. Selon ses dires, une « officine »
gauchiste qui s’était infiltrée dans l’imprimerie de <st1:personname productid="la Soci←t←" w:st="on">la Société</st1:personname> générale,
confectionnait des fac-similés de chèques de personnalités pour acquérir de la
drogue et ainsi discréditer lesdites personnalités. Histoire cousue de fil blanc,
mais néanmoins surprenante par l’existence de ces « faux chèques ».</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Je n’eus
pas le loisir de vérifier d’aussi alléchantes déclarations, car pour des
raisons d’éthique personnelle, je cessai toute collaboration avec
l’hebdomadaire en question.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« C’est Mme
Morcher, mon agent littéraire, qui quelques mois plus tard, piquée par une
curiosité toute féminine, voulut reprendre l’enquête là où je l’avais laissée.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Maladresse
de la dame ? Précipitation des magistrats ? Indiscrétion ou prétexte
pour mettre le nez dans les papiers d’un jeune mouvement ? Ces questions
resteront sans réponse.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Ce fut
« <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel-Georges_Micberth">l’affaire des chèques Pompidou</a> », qui défraya la chronique (300
articles de presse environ) et me précipita la tête la première dans un océan
de boue.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Le monstre
engendra un souriceau. L’enquête révéla qu’une gamine, vaguement gauchisante,
pour « épater » ses copains, avait volé aux imprimeurs qui
l’employaient un carnet de chèques destiné au président Pompidou. Un de ses
amis, M. Delocty, écrivain amateur et drogué
notoire, avait imaginé ce conte rocambolesque pour intéresser la presse
à sa production. Un concours de circonstances avait rendu plausibles les
inventions du mythomane. Mais après quinze jours d’enquête, la perspicacité du
juge Le Caignec démêla, fort heureusement, l’écheveau. Je sortis de son cabinet
avec une chaude poignée de main, un cigare offert par la magistrature penaude
et la promesse d’un non-lieu.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Malgré le
désastre occasionné par une telle publicité, j’avais repris espoir. C’était
bien naïf de ma part d’oublier qu’en politique il n’y a pas de beaux
sentiments. C’était oublier les propos tenus à ma femme, désemparée, par un
magistrat célèbre pour ses prises de positions extrémistes : « Tous
les fascistes devraient être incarcérés. » C’était oublier que le 15 août
1974 j’avais été condamné à mort par une poignée de furieux. C’était oublier
aussi que le juge qui prit la suite de M. Le Caignec me reprocha par l’injure
mes prises de position contre la justice et, en particulier, <a href="http://micberth.org/index.php?post/2013/09/30/Apostrophe-%C3%A0-la-justice">l’article du 13
février 1974 publié dans « Minute »</a>.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Voilà
pourquoi, quels que soient les risques encourus, je ne serai pas présent
aujourd’hui à l’audience de la 16<sup>e</sup> chambre correctionnelle. Voilà
pourquoi j’estime que les conditions requises pour un jugement sans passion,
apolitique, ne sont pas réunies. Voilà pourquoi, enfin, je doute de la sérénité
des débats ; la droite n’a pas bonne presse.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Tous les
juristes consultés affirment que je suis innocent en droit et en fait. Je ne
tiens pas à faire les frais des connivences du Palais. Relaxe par défaut (les textes
l’autorisent) ? Condamné ?</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Peu importe.
Je préfère la prison dans l’honneur à la liberté dans la honte.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">« Homme sain
et sans ombres, j’attends de pied ferme les décisions d’un système qui
s’humiliera en me contraignant. Le temps, la raison et l’intelligence sont les
remparts naturels contre la médiocrité de convenance, le sel de la sincérité,
l’espoir. »</span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"> (Micberth, communiqué de presse du 1<sup>er </sup> décembre 1975)</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">Défendu par M<sup>e</sup> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-Paul_Wagner">Georges-Paul Wagner</a>, Micberth
obtiendra finalement sa relaxe après 5 ans de combat avec <st1:personname productid="la Justice." w:st="on">la Justice.</st1:personname></span></p>Allons z'enfants...urn:md5:cc4057f5599654a7e7252798398f2bc72014-04-17T21:47:00+01:002016-04-10T19:58:25+01:00AMIci et làActual-HebdoClaude Villersdocteur SolomidèsEric AsudamFrance-InterJean BoizeauJean RoyerJean-Claude BourretLa moutarde au nezMicberthMichel BoussonMinute <p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Je vous propose un grand saut dans le passé : 40
ans pile-poil. Semaine du 10 au 16 avril 1974. <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Actual-Hebdo">Actual-Hebdo</a></em> ayant cessé de paraître, Micberth a répondu
favorablement aux propositions de collaboration de <a href="http://www.ina.fr/audio/PHD97009297">Jean Boizeau</a>. Depuis
février, il publie dans l’hebdomadaire <em>Minute,</em>
sous le nom d’Eric Asudam, une chronique polémique intitulée « La moutarde
au nez ». Promesse lui a été faite de ne pas le caviarder. Mais <em>« cette promesse ne fut pas respectée,
et je dirai même que le rédacteur en chef Bousson, surnommé
« gratte-couilles » par le personnel, s’offrit sur mes textes des
compensations à sa triste médiocrité »</em>, écrit Micberth. <em>« Je pris donc mes fonctions, sous
contrat, au mois de février, et fis paraître dans </em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Minute_(journal)">Minute</a><em> quatre chroniques, dont une sur les OVNI
qui me valut les honneurs haineux de <a href="http://www.franceinter.fr/emission-hors-circuit-50-ans-de-france-inter-claude-villers-0">Claude Villers</a> et de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Bourret">Jean-Claude Bourret</a>
sur les antennes de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/France_Inter">France-Inter</a>. »</em></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">La chronique ci-dessous (largement caviardée) sera la
dernière des quatre publiées. Micberth ajoute : <em>« Puis Pompidou calencha, alors que je préparais mon voyage pour
l’URSS, une enquête sur la drogue et un reportage sur le docteur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Solomid%C3%A8s">Solomidès</a>. Et </em>Minute<em> joua à fond, pendant deux semaines, la
carte <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Royer_(homme_politique)">Royer</a>. J’avais eu une conversation avec Jean Boizeau, qui m’avait donné des orientations
politiques précises. Et, quelques jours plus tard, en arrivant au journal, je
trouvai le panégyrique sur Royer imprimé, alors que dans ma sacoche se trouvait
un article qui démolissait la gueule au fol de Tours... »</em></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Fin de l’histoire. Reste ce très beau texte, qui
convient parfaitement (pile-poil ?) à la semaine du 10 au 16 avril 2014.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p align="center" style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:center;
background:white"><strong><span style="font-size: 13pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Pour les sauver malgré eux</span></strong></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Parler du malaise de notre société actuelle me
semble plus que léger, car ce malaise est en fait une peur qui n’a jamais été
plus indicible, plus paralysante, plus insidieuse... Une grande frousse qui
nous monte de je ne sais quel inconscient collectif, pour exploser à la surface
tourmentée d’un conscient précaire.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Analyser cette peur, c’est déjà reconnaître
à celle-ci une réalité spéculative.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Mais on fait avec ce que l’on a.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Le saccage systématique des valeurs morales, le
dénigrement exhaustif du sacré, l’insécurité matérielle, la pollution, etc.,
demeurent les combustibles <em>privilégiés</em>
de ce foyer d’angoisse. Instruit de louvoiements, circonvolutions et
rotondités, l’homme moderne a perdu la faculté de se diriger toujours droit
devant. Il tourne sur lui-même puis, alourdi, s’écrase et se dispose à tous les
artifices que les apprentis sorciers lui mitonnent dans leurs creusets de la
mort.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Depuis trente ans, notre pays engendre périodiquement
des enfants désespérés, nourris du nihilisme et de matérialité, saouls de
verbiage et de pathos. Au fil des années, le guerrier bronzé a été transmué en
cochon boueux.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Faut-il sans cesse dénoncer cette situation pitoyable
et se lamenter en se frappant la poitrine, les genoux enfoncés dans la
glaise ; ou devons-nous agir vite et fort, énergiquement ?</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Je suis de ceux qui croient à l’action. Il ne s’agit
bien évidemment pas de se faire l’adepte de la méthode Coué en criant aux
immensités, comme pour se convaincre : « Nous sommes des ânes !
Nous sommes des ânes ! ». Car en procédant ainsi, nous prendrons le
risque de sentir bientôt de grandes oreilles brunes et velues pousser de chaque
côté de notre tête.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.aout_2012_169_m.jpg" alt="aout_2012_169.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">La société est pourrie, c’est vrai. Lieu commun.
Personne ne peut oser prétendre le contraire. Cet axiome n’implique pas
forcément une sentence de mort. Il y a dans la société malade des hommes naïfs,
au coeur gonflé d’amour et d’espoir, qui donneraient leur vie pour que notre
espèce se perpétue dans la joie, le plaisir d’exister, de travailler, de
construire et d’aimer.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">C’est pourquoi je garde une confiance inébranlable
dans l’homme, dans son imagination prodigieuse et ineffable.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">La misère matérielle reste une bien petite chose,
comparée à la misère morale. Un peuple libre et cossu sans idéal, sans grandes
aspirations, est un peuple décadent, donc moribond.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">De tristes philosophes ont pénétré sur le terrain du
combat des idées en plantant la bannière du bien-vivre et du bien-jouir.
Spontanément, les combattants qui n’étaient que des hommes, ont déserté leur
idéal, pour se vautrer aux pieds des tribuns de la facilité. </span><ins style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Entre le quignon frotté d’ail, frugal repas tout juste
nécessaire pour continuer le combat, et le gras brouet de la facilité, l’homme
a choisi de bâfrer, de se mépriser, de poser ses fesses là dans la fange, de se
voiler la face et de croiser les bras.</span></ins><sup style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">1</span></sup></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Les philosophes sont morts. Mais l’homme de tous les
jours vit. Il n’a plus, aujourd’hui, qu’un seul désir : transformer son
brouet en caviar, sans bouger un cil, sans se décider à renier le moindre de
ses privilèges. Et il a peur.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il prend
conscience, d’une manière confuse, que sa vie a stagné dans la cuvette, que sa
volonté appauvrie ne lui permettra plus jamais d’atteindre les sommets que lui
proposaient ses vieux chefs trahis. Les philosophes, pervertis par la soif de
convaincre, avaient omis de lui préciser que cette cuvette ne pouvait faire
vivre illusoirement que quelques générations d’hommes, et qu’elle serait
recouverte bientôt par les hautes eaux et par la boue. </span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><ins style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">L'homme d'aujourd'hui sent confusément qu'il va se noyer, que tous les siens disparaîtront avec lui, qu'il ne restera plus rien de cet éden en carton-pâte. Que vaut la plus belle des automobiles recouverte par des millions de tonnes de </span><span style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">boue ?</span></span><sup style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">1</span></sup></ins></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Rousseau, Fourier, Karl Marx et les autres ne sont
plus. Mais leurs mensonges ont séduit de nouveaux petits philosophes qui, au
lieu d’inciter cette population malade à aller se réchauffer sur les cimes
paradisiaques, lui conseillent de creuser davantage dans la cuvette stérile,
afin que l’eau et la boue parviennent plus rapidement à l’anéantir.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Pour la plus grande tristesse de l’espèce, l’homme a
toujours été plus taupe qu’épervier. Sa multiplication effarante l’entraîne
irrémédiablement vers un conformisme médiocre. Son instinct d’imitation lui
féminise la voix et le rend transparent.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Dans dix ans, il aura inventé le mouvement pour la
libération des poupons...</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Nous qui savons tout cela, qui sommes assis sur les
promontoires, nous devons, sans faillir, haranguer nos frères, leur montrer
d’une main qui ne tremble pas les cimes sur lesquelles ils seront sauvés. Nous
devons les encourager à imaginer, combattre les dégoiseurs de l’irréversible,
démontrer qu’en grattant avec obstination la pourriture, nous ferons apparaître le sain et le beau. </span><ins style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Nous devons leur dire que chaque minute est précieuse, et
qu’elle marque le témoignage indélébile de notre passé. Nous devons nous
transcender pour offrir des exemplarités sans faille qui inciteront nos
contemporains au respect. Nous devons refuser toute frustration, tout
compromis, toute lâcheté ; nous regarder avec la plus extrême des sévérités.</span></ins><sup style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">1</span></sup></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Il ne s’agit plus de </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">dire</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">, mais de </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">vivre</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">, de
prouver, de combattre, sans pitié et avec férocité, les fossoyeurs de nos
richesses. Nous devons les dépister, là où ils se trouvent, à quelque poste
qu’ils occupent, et les discréditer sans faiblesse.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Ainsi, nous sauverons ce qui reste à sauver.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Nous mijotons dans l’intolérable. Chaque jour, les
mass media nous apportent les miasmes du grand tas d’ordures. L’odieux est
couronné et les sujets féaux baissent davantage la tête. Il n’est pas possible
que cela dure ; il n’est pas souhaitable que cela demeure.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Assez ! Le Français ne doit plus être flatté,
léché, pouponné. Nous devons le saisir par sa tignasse, et lui flanquer la
trogne contre les miroirs en lui criant : </span><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">« Regarde-toi, mais regarde-toi
donc ! » </span><ins style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Nous devons lui ouvrir les yeux à l’aide de nos deux
mains crispées sur le bord de ses paupières :
« Regarde-toi ! »</ins><sup style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">1</sup></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Le gouvernement, les partis politiques, les syndicats
parlent de la sagesse des Français. Quelle foutrerie ! Dialectique dormitive.
Qu’il est doux de régner sur une masse qui ronfle, qui se laisse pourrir ses
gosses, dauffer ses filles, voler ses biens ; qui accepte la jargonaphasie
d’une poignée d’excités engraissés dans des universités foutoirs ; qui
porte au pinacle ses voleurs et ses assassins, et qui ricane de la détresse des
victimes suppliciées.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Ah ! Que nos princes les connaissent bien les
défauts et les faiblesses des hommes !</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Quels merveilleux apothicaires ! Le génie de la
pommade ! Que ne lui fait-on pas dire à cette majorité silencieuse – cruel
paradoxe : le silence qui cause !</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Mais il y a vous, il y a moi, qui n’accepterons jamais
de déposer les armes, qui ne nous résignerons jamais à trembloter dans le cocon
de notre peur et qui hurlerons jusqu’à nos dernières forces pour préserver
au-dessus du marécage l’intelligence, la tendresse et l’amour.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Allons z’enfants...</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">(Micberth-Asudam in </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Minute</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> n° 626, semaine du 10 au 16 avril
1974)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt;tab-stops:264.75pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><o:p> </o:p></span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">1. Passages censurés par Boizeau ou Bousson, et
pour cause ! </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt;">(Note ajoutée par
M.-G.M.)</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt;tab-stops:264.75pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>Charlie, François, Eric et les autres...urn:md5:44eca32515ca11f3b42fb69ff475b0402014-02-01T23:45:00+00:002021-07-03T14:23:48+01:00AMIci et làA.D.G.Actual-HebdoAlbert ParazAlphonse BoudardautobusiaqueCharlie HebdoCéline (L.-F.)Eric AsudamFrançois CavannaHara-KiriJean Royerl école de ToursLouis-Ferdinand CélineMicberthnouvelle droiteNouvelle Droite française <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white"><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Cavanna">François
Cavanna</a> vient de partir. L’hommage des médias est unanime :
une grande plume vient de disparaître. Nous l’évoquions régulièrement ces
dernières années avec M.-G. Micberth, ce dernier estimant que l’écrivain n’avait
pas dans les années 2000 la place qu’il méritait et qu’on avait tendance à
l’oublier. En consultant les archives, je retrouve une lettre datée du 23
juillet 1976 où Micberth s’insurge contre Cavanna, à propos d’un article
concernant <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Cavanna">Céline</a> : <em>« Quand
Alain Camille (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/A._D._G.">A.D.G</a>.) écrivait – il y a bientôt dix ans – « Comment
devenir le troisième trou du cul de Céline », je crois qu’il te situait à
la première place, moi à la seconde et lui, le modeste, à la troisième. Paraz
était oublié et l’<a href="http://andrepousse.free.fr/alphonse.htm">Alphonse</a> balbutiait. Aujourd’hui, toi et A.D.G. faites une brillante carrière ; quant à moi, je n’intéresse plus que quelques
universiteux vicelards et masochistes. En tout cas, grâce à vous deux – entre
autres – la charogne de Céline se voit percée d’un demi-millier de trous du cul. »
</em>Convaincu que le « con » de Cavanna était le « juif »
de Céline, il ajoute : <em>« Beaucoup
d’entre nous faisaient du Céline avant même d’avoir ouvert un de ses livres,
c’est vrai. Mais avoue, toute honte bue, qu’il a affirmé notre volonté de nous
exprimer autrement, qu’il a permis de nous servir de la totalité du
vocabulaire, y compris des approximations, et de cette fameuse petite
musique... »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white">Les échanges
entre Micberth et Cavanna seront souvent houleux durant les années 1970. Le
premier numéro d’« Actual » mensuel paraît en mai 1972. Quelques mois
plus tard, Micberth doit s’expliquer sur de supposées similitudes : <em>« C’était à redouter. Il y a des
mauvais esprits qui ont cru sentir chez nous des odeurs de </em>Hara-Kiri<em> ou de </em>Charlie Hebdo<em>. On va s’expliquer une bonne fois là-dessus et on n’y reviendra pas.
(...) Pendant dix ans, Cavanna a été emmerdé avec Céline. « Dis-le, allez
dis-le que tu dois tout à Céline, que t’es un sale rital plagiaire,
voleur ! » Comprenez que nous n’avons pas envie d’être emmerdés
pendant dix ans avec Cavanna et d’entendre les mêmes conneries. D’autre part,
nous avons commencé à déconner dans les mêmes époques que lui, les années 60,
Cavanna a « réussi », nous pas. Quand on écrivait merde en ce temps-là,
il se trouvait toujours un juge pour nous voler nos journaux et nous envoyer en
prison. J’exagère à peine. » </em></span><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">(« Actual »
n° 2, août-septembre 1972)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white">En février
1973 (« <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Actual-Hebdo">Actual-Hebdo</a> » n° 8), Micberth fait à nouveau une mise au
point sur sa parenté avec l’équipe de Charlie : <em>« Non, notre maître d’écriture n’est pas Cavanna. Nous respectons
l’écriture mais nous méprisons l’homme. Et cela pour des raisons que nous
n’avons pas à porter à votre connaissance, c’est-à-dire des raisons
personnelles. Le style <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Limeray">C.E.R.E.P</a>. (Centre d'études et de recherches expérimentales du Plessis) est en fait un succédané du style autobusiaque
J.F.P.F. (Jeune Force poétique française). Je vous assure bien que nous n’avons
pas attendu Cavanna pour écrire mal. Il y eut après Céline et au sortir de la
guerre, tout un courant d’écrivains illustres ou inconnus qui adopta
délibérément pour s’exprimer le langage parlé. Les années 60 virent deux
groupes originaux se révéler : l’équipe <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Hara-Kiri_(journal)">Hara-Kiri</a>, l’équipe <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_autobusiaque">autobusiaque</a>.
Deux personnes aujourd’hui connaissent, l’une la célébrité, l’autre la
notoriété ; Cavanna pour l’équipe Hara-Kiri et Alain Camille dit A.D.G.
pour le groupe autobusiaque. (...) Pour me résumer je dirai que ces deux
courants de pensée ont accéléré considérablement l’évolution littéraire et
artistique occidentales. L’équipe Hara-Kiri opta délibérément pour la satire
bête et méchante d’extrême gauche ; le groupe autobusiaque se referma sur
lui-même et livra aux universitaires ses travaux. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white">Si le groupe
autobusiaque, appelé aussi « l’école de Tours », était apolitique et
militait pour une révolution des consciences, on ne peut dire qu’il penchait à
gauche. Dans son livre « <st1:personname productid="La France" w:st="on">La
France</st1:personname> marginale », paru en 1975, Irène Andrieu précisera :
« <span style="font-variant:small-caps">Actual-Hebdo</span>. A lire avant
ou après « Charlie » pour ceux qui commencent à en avoir assez de
« ne penser qu’à ça ». Actual est une entreprise de démolition
personnelle, Asudam est nerveux, mais les pronostics de cet anti-<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Professeur_Choron">Choron</a> tombent
diablement juste. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white"><o:p><span style="text-indent: 14.2pt;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Lettre_de_Cavanna_005_m.jpg" alt="Lettre_de_Cavanna_005.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="text-indent: 14.2pt; background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS;">Le 12
février 1973, Cavanna envoie une lettre à Eric Asudam (Micberth) en réponse à
sa précédente mise au point et exige sa publication.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:
white">Je relève dans le n° 8 de « Actual-Hebdo » (3.2.73) la phrase
suivante : « Non, notre maître d’écriture n’est pas Cavanna. Nous
respectons l’écrivain mais nous méprisons l’homme. Et cela pour des raisons que
nous n’avons pas à porter à votre connaissance, c’est-à-dire des raisons
personnelles. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:
white">C’est signé « Eric ». Je suppose qu’il s’agit de l’Eric Asudam
dont le nom figure à la rubrique « rédaction ». Alors je somme l’Eric
en question de donner ces raisons, car moi je suis le Cavanna en question, et
je n’ai pas l’intention de laisser passer cette petite lâcheté sans réagir.
Vous allez donc, plaise ou non, expliquer à vos lecteurs ce qui entraîne ce
mépris à mon égard. Et on verra ce qu’il en est, on pourra causer. Démolir
quelqu’un par allusions est un peu trop commode, non ? J’attends donc la
publication intégrale de ma lettre dans votre journal ainsi que votre réponse.
Je vous signale en passant que c’est mon droit le plus strict et que je n’ai
pas l’intention de m’en priver.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:
white">Ceci dit, et de toute façon, je vous emmerde. </span><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt;">Signé : Cavanna.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Micberth
publie donc cette lettre dans « Actual-Hebdo » n° 13 (3 mars 1973),
avec une réponse dont voici un extrait.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Mouche-toi Cavanna. Qui est morveux se.
« Plaise ou non », dis-tu. Oh l’osé ! Crois-tu folliculaire
matuvu que je ploie comme ça devant pareille jean-foutrerie ? J’ai deux
cents livres de bonne et saine graisse qui me mettent à l’abri des sautillants
plumitifs qui prennent allègrement l’honnêteté pour un sphincter anal et qui se
mouchent avec. Si tu comprends pas tout très bien, je t’expliquerai doucement.
Je pensais, délicat comme je suis, que le respect que j’éprouvais pour le grand
écriveur Cavanna était incompatible avec le déballage de mes griefs personnels.
L’homme pouah !</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Tu les veux beau blond ? Les voilà.
Un peu d’histoire pour nous rajeunir la mémoire. En 1964, toi ou tes petits
copains proposaient des accords de réciprocité à « L’Homère
d’alors », brûlot en gestation pour lequel j’avais été pressenti comme
rédacteur en chef. Jusque-là rien à dire, sinon qu’on t’aimait bien. Rien ne se
fit. Quelques mois passèrent puis nous entrâmes dans l’aventure exaltante de <st1:personname productid="la Jeune Force" w:st="on"><st1:personname productid="la Jeune" w:st="on">la Jeune</st1:personname> Force</st1:personname> poétique française,
action multiforme qui nous permit d’être partout les premiers et qui nous vit
fiers de l’être. (Ris pas). Mais les pouvoirs publics et la cohorte ne
tardèrent pas à nous tomber sur le poil. Même les journalistes parisiens les
plus engagés se rangèrent aux côtés de la gueuserie et nous décrétèrent
inadmissibles. Tandis que <a href="http://lacolonnedefer.wordpress.com/2012/03/01/une-statue-de-jean-royer-dans-le-centre-ville-de-tours-non-merci/">Jean Royer</a> accomplissait son apprentissage de chevalier
du noble esprit sur nos jeunes cuirs, les inculpations pleuvaient. Dangereux
pour Hachette, pour les NMPP, pour la famille. Des pestiférés nous étions, les
lépreux du langage. Et les rares papiers des journalistes partisans étaient
bloqués au marbre par les rédacteurs en chef, puis fondus. Nous crevions de
faim, de rage, de haine. Un seul type pouvait nous aider : le pimpant
Cavanna. Suffisamment de ventre le bougre, défiant dans ses colonnes l’ordre
bourgeois. Confiance et respect. Après tout, un court papier de Cavanna et tout
s’enchaînerait. C’était alors notre logique et surtout notre espoir. (...)</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.actual_hebdo_12_recto_m.jpg" alt="actual_hebdo_12_recto.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Miteux, sans tripes et tout bouffés par
les vers, nous avons sollicité. Siou plaît, un peu de justice. Oh
attention ! Pas aide et assistance, justice. Pas encouragements, justice.
Pas soutien ni reconnaissance, justice.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Cavanna le pape tourna la tête, beurk,
un oeil collé sur les résultats des ventes des NMPP, l’autre matant par la
fenêtre l’horizon champenois, la vallée de l’Aube et au-delà, la forêt gauloise
qui vit les légions de César poursuivre Vercingétorix par-dessus la plaine et
les bois, les hauteurs du versant opposé et les fonds sauvages où la forêt
enveloppe le site comme la mer bat le promontoire. Le troisième ? Le troisième
je m’en souviens plus au juste. C’en était trop ! Pourtant je regardais
bien les petits caractères dans « Hara-Kiri ». Cavanna soutenait tout
et tous, même les choses sans importance. Pas nous.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Tu comprends, cher Directeur, pourquoi
je ne tenais pas spécialement à parler de tout cela, de mes sales jalousies. Tu
me diras « ben mince, on a bien le droit d’accepter ce que l’on veut et de
repousser le reste ! » C’est vrai. Mais bon dieu, ne te présente plus
alors comme l’écrivain public des torturés et le Saint-Just de la presse
gauchiste ! (...) »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white"><o:p> </o:p></span></em><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">En juillet
1979 (l’été de la nouvelle droite), alors responsable du service de presse de </span><st1:personname productid="la Nouvelle Droite" w:st="on" style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on">la Nouvelle</st1:personname> Droite</st1:personname><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> française,
j’eus Cavanna au téléphone (le 18 juillet). Sur son invitation, j’avais envoyé
un article de Micberth situant </span><st1:personname productid="la NDF" w:st="on" style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">la
NDF</st1:personname><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> dans le débat, pour publication dans la rubrique
« Radio Libre » de « Charlie Hebdo ». Cet article reprenait
un texte antimilitariste intitulé « Nier l’armée », publié quelques
années plus tôt dans « Le Réfractaire » par <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/May_Picqueray">May Picqueray</a>. Cavanna me
déclara qu’il ne pouvait tout publier : « J’ai pas envie d’avoir un
procès. On en sort, j’ai pas envie de recommencer. » Aussi le passage
fut-il « supprimé » et présenté dans le chapeau de l’article comme
une « enfilade d’injures d’une violence telle que, si nous le publiions,
même en citant les auteurs, nous n’y couperions pas d’une nouvelle condamnation
en correctionnelle. C’est déjà pas drôle de se faire fesser pour ce qu’on a
écrit, mais aller en taule pour la (vraie de vraie) Nouvelle Droite, pas question ! »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.radio_libre_m.jpg" alt="radio_libre.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white">Ce à quoi
Micberth répondit dans un courrier daté du 23 juillet 1979 : <em>« Que tu me caviardes (par deux fois
d’ailleurs, une seule mentionnée), je m’en branle. Tu es chez toi, tu fais
c’que tu veux. Il faudra simplement à l’avenir modifier légèrement le titre de
ta rubrique : Radio « presque » libre. (...) Chiés par la
droite, vomis par la gauche, impubliables dans « Charlie Hebdo »,
nous voilà plutôt mal barrés ! »</em> Et pour terminer sa lettre, en
réponse à une éventuelle inquiétude de la montée d’une extrême droite, Micberth
proposait l’asile à Cavanna : <em>« Blond
aux yeux verts, Breton depuis la nuit des temps, moi dans l’fond, je m’en tape.
J’échapperai probablement aux hordes de nazillons. Mais toi Cavanna, un
tantinet métèque, par le papa Rital, si je comprends bien tu devrais commencer
à t’oublier dans ton pantalon (Il faut entendre par métèque tout individu né en
dessous de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname>).
Tu sais maintenant que s’ils se mettent après ton cul, tu pourras toujours
trouver refuge chez nous ; nous te cacherons dans la cave. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white"><o:p> </o:p></span><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Je
vends pas des idées, je sauve pas mon âme, moi », m’avait déclaré Cavanna.
Il n’empêche qu’il avait un énorme talent littéraire que Micberth appréciait. Pour conclure, je voudrais reprendre l’hommage que ce dernier lui
avait rendu dans son courrier 23 juillet 1976 (cité plus haut) : </span><em style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Allez, au plan de l’écriture, l’ombre
du gigantesque Ferdinand ne t’ôte rien. Voilà déjà bien des années que les
anthologues distingués fouissent dans ta production avec des cris de verrat. Tu
finiras glorieux. Plus personne n’en doute. J’écris ça avec une tristesse
jalouse et résignée. (Tu peux remplacer tristesse par tendresse. Question de
pudeur ! »</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; background-color: rgb(255, 255, 255);">Les pronostics de Micberth tombent diablement juste...</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; background-color: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>Ils nous ont quittésurn:md5:c042e67010392dcb4abc7989f1396ea52013-10-24T21:17:00+01:002021-07-03T14:23:02+01:00AMHommageA.D.G.anarchisme de droiteAnthologie du pamphletAristocrate libertaireCéline (L.-F.)Eric AsudamFrançois MauriacGeorges BernanosGeorges-Paul WagnerJean AnouilhJeune Force poétique françaiseLe CrapouillotLectures françaisesLouis-Ferdinand CélineMicberthMonographiesnouvelle droiteNouvelle Droite françaiseTours <p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(51, 51, 51); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.lectures_francaises_s.jpg" alt="lectures_francaises.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />« Michel-Georges MICBERTH s’est éteint le
19 mars 2013 à Autremencourt (Aisne), à l’âge de 67 ans. Il était né à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Tours">Tours</a>,
le 12 août 1945, sous le patronyme de Michel-Georges Berthe.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(51, 51, 51); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« Editeur, pamphlétaire, écrivain, son oeuvre
est considérée comme se rattachant à « l’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchisme_de_droite">anarchisme de droite</a> ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(51, 51, 51); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« Sa carrière est longue, ses ouvrages
nombreux, ses activités multiples. En 1963 (à l’âge de 18 ans), il avait fondé <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeune_Force_po%C3%A9tique_fran%C3%A7aise"><st1:personname productid="La Jeune Force" w:st="on"><em>La
Jeune Force</em></st1:personname><em>
poétique française</em></a>, à laquelle a collaboré le jeune Alain Fournier, qui
allait se faire ensuite connaître sous le pseudonyme d’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/A._D._G.">A.D.G</a>. Ensuite, jusqu’en
1980, environ, il a créé et dirigé une dizaine de petits journaux et
publications. Une anecdote est bien oubliée aujourd’hui et mérite d’être sortie
de l’oubli : en 1969, il s’est présenté à l’élection présidentielle et
bien qu’ayant recueilli le nombre de signatures nécessaires, sa candidature ne
fut pas retenue par le conseil constitutionnel.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(51, 51, 51); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« En 1973, <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Crapouillot">Le Crapouillot</a></em> a publié une <em><a href="http://lecrapouillot.doomby.com/pages/les-magazines/nouvelle-serie-1967-1996/anthologie-du-pamphlet-de-la-liberation-a-nos-jours.html">Anthologie
des pamphlétaires de <st1:personname productid="la Libération" w:st="on">la Libération</st1:personname>
à nos jours</a></em>, dans laquelle figurait Eric Asudam (pseudonyme de Micberth)
aux côtés d’<a href="http://www.alalettre.com/anouilh-bio.php">Anouilh</a>, <a href="http://www.lepetitcelinien.com/">Céline</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Mauriac">Mauriac</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Bernanos">Bernanos</a>... La même année, il a fondé le
mouvement politique <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Droite_fran%C3%A7aise">Nouvelle Droite
française</a></em> (qui n’avait rien à voir avec le courant en vogue à l’époque de
la <em><a href="http://grece-fr.com/">nouvelle droite</a></em>) qui se
définissait comme « Révolutionnaire », « Aristocratique »
et « Anti-républicain ». Lui-même, afin de mettre un terme aux
différentes étiquettes qui lui étaient attribuées, se présentait comme « <a href="http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2009/07/24/aristocratique-et-libertaire/">Aristocrate
libertaire </a>».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(51, 51, 51); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« En 1974, il fut poursuivi et traduit en
justice pour avoir détenu un chéquier volé portant le nom de Georges Pompidou
(l’ancien président de <st1:personname productid="la République" w:st="on">la
République</st1:personname>). Défendu par M<sup>e</sup> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-Paul_Wagner">Georges-Paul Wagner</a>,
il a finalement été relaxé. En 1975, il a tiré un livre de cette « aventure »,
<em>Pardon de ne pas être mort le 15 août
1974</em> et écrivait dans son avertissement : « Mon souci n’a pas été
d’offrir au lecteur une oeuvre littéraire, mais le témoignage d’un homme loyal
qui se bat pour ses idées, le cri d’un combattant qu’on a voulu assassiner un
soir de 15 août dans ce sale pays, <st1:personname productid="la France" w:st="on">la
France</st1:personname> giscardienne qui ment, qui vole et qui tue. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(51, 51, 51); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« Auteur de multiples pamphlets, essais et
poèmes, il fit aussi des dessins humoristiques (sous le pseudonyme de
Freuslon). A partir de 1986, il s’est consacré à l’édition de la collection
devenue très connue des <em><a href="http://histoire-locale.fr/">Monographies des
villes et villages de France</a></em>, dont le catalogue, en 2011, répertoriait 3150
titres ! Au total, pour l’ensemble de sa vie professionnelle il a publié
près de <st1:metricconverter productid="5000 livres" w:st="on">5000 livres</st1:metricconverter>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(51, 51, 51); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« Depuis son décès, son épouse Virginie
Beaufils-Micberth poursuit son oeuvre d’édition. Nous lui adressons l’assurance
de nos sincères condoléances.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(51, 51, 51); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« Nous pouvons mentionner qu’au moment de
sa mort, il était abonné à <em><a href="http://www.chire.fr/CT-443-lectures-francaises.aspx">Lectures
françaises</a></em> depuis plus de 10 ans. » (<em>Lectures françaises</em>, n° 675, juillet-août 2013, pp. 53-54)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(51, 51, 51); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:6.0pt;text-align:justify;background:
white"><span style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS;">NDLR. Nous aurons l’occasion de revenir sur la
présentation de Micberth à l’élection </span><span style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS;">présidentielle de 1969 avec documents à l’appui. Quant à « Pardon
de ne pas être mort le 15 août 1974 », nous publierons en août 2014 une
nouvelle version de cet ouvrage dont il avait entrepris la correction quelques
semaines avant son départ.</span></p>Les petits bonheursurn:md5:a3818db3aa5c015ed2c3458d0791ea032013-08-10T19:51:00+01:002016-04-03T15:37:01+01:00AMIci et làActual-HebdoEric AsudamJacques ChancelJean-Claude PascalJean-Paul SartreMicberthPhilippe BouvardSan Antonio <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#37404E;
background:white">En janvier dernier, quelques semaines avant son départ,
Micberth écrivait : <em>« La neige m'épatera toujours, j'ouvre les
fenêtres de mon bureau et je tombe sur ce spectacle d'enfant. Même vieux con,
je me surprends à sourire ; le hachage du temps qui passe n'a pas entamé ma
candeur de petit d'homme. C'est probablement ce mystère qui nous donne encore
et toujours, malgré les épreuves, le courage de vivre. »</em> C’est que toute
son existence aura été un acte de révolte contre la bêtise, la laideur, la
méchanceté, l’injustice, sous-tendu par un désespoir constructeur. <em>« Judéo-chrétien, de la valvule de
Vieussens jusqu’à celle de Bauhin, de la tête au fion »</em>, il ne concevait
pas la vie sans épreuves, acceptant <em>« les
larmes après le rire, la souffrance qui précède ou qui suit le bonheur »</em>.
Il avait construit autour de lui un monde fort, un univers magique, hors du
temps, loin des conventions et des stéréotypes. Le texte qui suit est extrait
d’un article intitulé « Seigneur, que j’oubliasse enfin », paru il y
a 40 ans sous le nom d’Eric Asudam. Il résume son refus de l’absurdité du monde
et évoque les petits bonheurs micberthiens.</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:10.0pt;font-family:Tahoma;color:#37404E;
background:white"><o:p> <img src="http://micberth.org/dotcl/public/.100_4577_m.jpg" alt="Micberth et Gently en 2011 (Photo Virginie Micberth)" title="Micberth et Gently en 2011 (Photo Virginie Micberth)" style="margin: 0 auto; display: block;" /></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#37404E;
background:white">« Mais bon dieu qu’on se le dise ! S’il y avait la
moindre vraisemblance dans les religions que nous connaissons, nous serions <em>tous</em> des mystiques convaincus et les
serviteurs du bon dieu, sans faille. S’il y avait la plus petite preuve de bon
sens dans le marxisme, nous serions <em>tous</em>
de fidèles militants. S’il y avait du bon sens dans le fascisme, nous serions <em>tous</em> en veston noir. Nous, hein, on
demande que ça, la générosité au profit du plus grand nombre, le
désintéressement, et tout et tout ! Mais merde, que nous
montre-t-on ? Des dogmes et manifestes irréalistes, basés sur des valeurs
poussiéreuses, violentes et sans espoir. Le sang, la peur, le désespoir, la
soumission, le mensonge, le vol, l’égoïsme, le reniement, la facilité, la
lâcheté, etc. Une politique bouffonne, une sciencette qui tue sous prétexte de
soigner, une information tronquée et truquée, des loisirs imposés et ternes.
J’en ai rien à foutre moi de faire le con sur deux planches de bois qui
glissent sur la neige ou sur les flots bleus, sur un vélo en dural, dans une
voiture cercueil, une raquette à la main pour renvoyer pendant des heures et
des heures une balle qui m’arrive de mon vis-à-vis en pleine trogne, de monter
sur un pauvre canasson et de lui meurtrir les flancs et la gueule pour me
prouver ma masculinité, de battre des rectangles de carton coloré et de perdre
mes biffetons, de me faire bronzer la quéquette au milieu de trois mille ploucs
chiants, de faire des loopings dans l’azur, de tuer les petits z’osiaux avec un
bâton de tonnerre, de courir pour arriver le premier ou pour simplement
« participer » comme dit l’autre (ché biau), de pousser un ballon
avec le bout du pied ou de la main, de faire passer au-dessous de moi ou de
déséquilibrer un adversaire, de faire l’amour collectivement le samedi soir
avec les dames et les messieurs de mon quartier après l’émission de Bouvard à
la téloche. Rien à foutre de <st1:personname productid="la Bretagne" w:st="on">la
Bretagne</st1:personname> aménagée, du Languedoc-Roussillon, des oeuvres
complètes de Jean-Paul Sartre ou celles de San Antonio (même intérêt, le
premier est encore plus marrant que le second). Rien à foutre de l’Elysée, du
voyage de Pompidou en Chine, du Watergate, du conflit au Moyen-Orient, des réserves
naturelles <em>(sic)</em>, des ennuis de
Clo-Clo ou du retour à la chanson de Jean-Claude Pascal (ma fille, 8 ans, me
demande : « Qui c’est Jean-Claude Pascal ? » « Le
philosophe, mon enfant », je réponds). Rien à foutre, pour terminer, du
plus grand nombre et des modèles merdeux qu’on lui tend à longueur de journée
sous le nez.</span></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><strong><span style="font-size:13.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#37404E;background:white">Les petits bonheurs</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="background-color: white; color: rgb(55, 64, 78); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Moi, modestement, j’aime flâner sans but, être bien
grippé et lire au lit des vieux illustrés qui puent l’encre d’imprimerie, ouvrir
un livre scientifique, le refermer et me sentir moins con, m’allonger sous un
noyer et me foutre des cerneaux plein la gueule, et me tordre dans mille
diarrhées brûlantes, regarder attentivement ma femme enfiler une aiguille.
J’aime me promener sur les plages de l’Atlantique au mois de mars et shooter
dans l’écume avec mes enfants, être embrassé tendrement par de douces
adolescentes qui croient que je suis dieu le père et qui ont bien raison,
baiser jusqu’à plus pouvoir juter en commentant l’action avec des mots rudes,
tendres et grossiers, me faire peigner de longues heures les cheveux, la barbe,
les moustaches et les poils du cul par une femme sensuelle, me faire gratter,
me faire sucer, me faire manger. J’aime creuser la terre, travailler le bois,
sculpter la pierre, peindre, dessiner, bricoler, réparer un jouet brisé,
construire un jouet pour un enfant, voler au secours d’une détresse, me donner
corps et âme à une cause difficile ou perdue, regarder les saisons avec
complicité, boire avec des amis, contrer les autorités, vivre dangereusement,
chier une grosse envie en écoutant Chancel, uriner la nuit sur une pelouse
pleine de grillons, réconforter mes semblables, donner ce qui ne m’est pas strictement
indispensable, donner, donner, donner encore, etc. Voilà mes loisirs et cent
autre oubliés. Les vôtres sont différents, tant mieux, chacun doit être le
créateur de ses plaisirs, crénom ! Mais j’entends au fond de mon oreille
agressée : productivité, discipline imposée, autorité. » (Micberth </span><em style="color: rgb(55, 64, 78); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">in Actual-Hebo</em><span style="background-color: white; color: rgb(55, 64, 78); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> n° 37, 10 novembre 1973)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333;
background:white"><o:p> </o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333;
background:white"><o:p> </o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333;
background:white"><o:p> </o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333;background:white"><o:p> </o:p></span></p>Vitesse limitéeurn:md5:7eb8b3833a3d712a3a1447c1728a52732013-07-20T14:38:00+01:002018-01-22T18:24:20+00:00AMIci et làActual-HebdoEric AsudamJean Royerle style mèqueMaurice Druonvitesse <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt;line-height:
150%"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; line-height: 150%; text-indent: 14.2pt;">Le sujet est récurrent et
préoccupe nos dirigeants depuis de longues années. Pour preuve, ce texte de
Micberth-Asudam publié le 14 juillet 1973, soit (si le compte est bon) il y a
tout juste 40 ans ! Et toujours rien de nouveau sous le soleil. Le style </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; line-height: 150%; text-indent: 14.2pt;">mèque</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; line-height: 150%; text-indent: 14.2pt;"> de cet article intitulé
« Kilomètre », est du pur Asudam, celui des années 1970 qui
fleurissait dans le journal pamphlétaire <em>Actual-Hebdo</em> (Cf.
rubriques « Biographie sommaire » et « Le pamphlétaire ».)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Paraît, c’est le porte-coton du
gouvernement qui le dit, que la limitation de vitesse imposée par nos princes
aurait effectivement réduit l’hécatombe du premier week-end de juillet. Hi, hi,
des cons se laisseront prendre à ces déclarations mensongères, toi, toi et toi.
Têtes de petits piafs, pignoufs incongrus.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Alors toi aussi, gaucho de mes deux, tu
penses que la vitesse est un fléau et qu’il faut châtrer tous ces fous du
volant qui pulvérisent dans l’Olympe les familles françaises méritantes
obsédées par les joies bucoliques ? Tu penses ça, dis ? Eh ben mon
grand et sauf ton respect, permets-moi de t’apprendre que tu cogites avec les
arpions, ouais môssieur, avec les pieds.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Facile à comprendre, bon dieu, la vitesse
pour nous autres est une seconde nature. Allez hop, chevauchons le luma, aïe
donc la bête, crébonsouère, avance bijou, hue ! Bien calé sur la coquille
du gastéropode, tu fais corps avec l’animal, tu lui arraches les flancs sous
les molettes de tes éperons d’argent, hue, avance, avance, et te voilà tout
grisé de vitesse ; la poussière du chemin collée sur ton front noyé de
rosée, hue ma garce, ma fille, mais hue donc, slack, ton fouet siffle et
claque, slack et ton luma fait ce qu’il peut, secrétant tout le mucus visqueux
de son pied musculaire ventral pour te faire glisser encore plus vite sur ton rêve.
Tu abuses, tu en demandes trop, alors il se cabre, holà, tout doux, paix bijou,
paix hooo, et ton luma s’apaise, la gueule tordue par le harnais maintenu par
ta poigne de fer poilue. La gonzesse qui te suit pisse d’admiration dans sa
nuisette et te roule des yeux gourmands. T’es comblé glandu, hein ? Oh pas
pour longtemps car tu remplaceras bien vite l’escargot par la bique, la bique
par le cheval et le canasson par un bolide de sport.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« T’es comme ça, mon grand, qu’est-ce que tu
veux y faire ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« La société t’a vendu des bagnoles légères
comme le cerveau de M. Pompidou. Des tires incomplètes, sans réelle sécurité.
Pas de routes appropriées. La société elle est comme ça, pas compliquée pour
deux ronds, pas bêcheuse. Elle se fout de ta vie ou de ta mort, l’important est
que tu bouges et en bougeant que tu déplaces du pognon. A ta mort, ta famille
bougera pour toi et fera circuler le pèze pour ton jouli pitit enterrement,
pour ta tombe.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Tu commences à piger maintenant. Non ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Patchou_m.jpg" alt="Micberth et son âne Patchou (2010)" title="Micberth et son âne Patchou (2010), juil. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Ah, j’oublie de te dire que depuis quelques
années déjà nous sommes en République. <st1:personname productid="La R←publique" w:st="on">La République</st1:personname>, c’est – comment te dire – heu, la
monarchie des bourgeois. <span style="text-transform:uppercase">é</span>tymologiquement,
ça veut rien dire mais je vois bien que tu me comprends. Avec la monarchie, on
savait au moins d’où les coups venaient et qui les donnait. Propre et franche
elle était. Tu te disais : « Si je bouffe pas à ma faim, je sais ben
pourquoué. » Tu suçais ta racine et tu fermais ta gueule pour éviter le
pilori. Les nobles étaient cons et désuets ; les bourgeois sont rusés et mauvais.
Tu vois d’ici la différence entre un mec couvert de dentelles et prout-ma-chère
et un manouvrier sournois. Je te fais pas un dessin. Le bourgeois a inventé la
démocratie dans le but de te faire avaler que tu deviendrais responsable de ton
sort et de la destinée de ton pays. Désormais un petzouille représenterait par
le jeu des élections et sous le couvert d’une bannière politique quelconque,
des centaines de milliers de cons comme toi et disposerait de ton corps
(service militaire) et de ton âme (propagande) par délégation de lois et
décrets qui t’étrangleraient chaque jour davantage. C’est-y pas ça ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Tu te laisses faire car tu es
essentiellement lâche. Une minorité se fait chaque jour péter la gueule pour
toi et ça te suffit. (Je parle des vraies minorités agissantes et non pas des
mouvements publicitaires progouvernementaux comme <st1:personname productid="La Ligue" w:st="on">La Ligue</st1:personname> communiste ou Ordre
nouveau. Ces extrêmes officialisés qui bénéficient de la pub télé et radio.
Point.) Des fouais (lis <em>des fois</em>) tu
sens ta couille se durcir et tu fondes avec quelques potes un petit mouvement
contestataire. Bien, mais à quoi cela sert-il ? Hein, dis-le. Trois ou
quatre pavetons sur la gueule d’un pauvre bougre de CRS, des défilés sans queue
ni tête avec des banderoles brandies, aux textes aussi tartignolles les uns que
les autres, quèques voitures incendiées, plus d’ailleurs par défoulement que
par détermination ou stratégie politique. <span style="text-transform:uppercase">ç</span>a
rime à quoi ça, dis gros cul, hein ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Et te voilà arborant le treillis et le
cigare cubain, tout original et jouasse de ta découverte. Petit con-suicide du
système. Chiotteries et tristesse.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Pendant ce temps-là, tu prêtes le flanc à
l’<span style="text-transform:uppercase">é</span>tat patron qui embauche des
flics à pleines casernes, tu imposes <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Royer_(politique)">Royer</a> le fol et Druon <st1:personname productid="la Joie. Tu" w:st="on"><st1:personname productid="la Joie." w:st="on">la
Joie.</st1:personname> Tu</st1:personname> peux être fier de ton boulot, il y
a vraiment de quoi.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je sais, je rabâche, t’as raison.
Arrêtons-nous là, j’en reviens à la limitation de vitesse, le pied sidéral.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« En te limitant à <st1:metricconverter productid="100 km/h" w:st="on">100 km/h</st1:metricconverter>, le gouvernement
vole ta liberté d’homme, mon grand. Il t’initie aux chaînes du cachot en
t’obligeant à t’entraver dans ta propre voiture avec une ceinture de sécurité
dont l’efficacité reste d’ailleurs à démontrer. Tu deviens le maître de ta
prison et comme ta prison circule, on a prévu des gendarmes un peu partout pour
que tu n’aies pas l’idée saugrenue de te libérer en roulant.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Chouette, non ? Les infectes salauds.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Et t’acceptes ce joug sous prétexte que tu
vomis la bagnole et le modernisme. Mon grand, je ne te le cacherai pas plus
longtemps, tu es un beau con. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Micberth <em>in Actual-Hebdo</em> n°
29, 14 juillet 1973)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><o:p> </o:p></p>Lettre ouverte...urn:md5:4b60046cfbacf48434e8c03de1dcc6432013-07-12T23:51:00+01:002016-03-28T17:25:30+01:00AMIci et làEric AsudamGébéHara-KiriJean BoizeauJean Royerjournal MinuteMichel EberhardtTopor <p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"><br /></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"><img style="MARGIN: 0 1em 1em 0; FLOAT: left" title="Boizeau_Envoi.jpg, juil. 2013" alt="Boizeau_Envoi.jpg" src="http://micberth.org/dotcl/public/.Boizeau_Envoi_s.jpg" /></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; LINE-HEIGHT: 150%" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Un de nos lecteurs vient d’acquérir un exemplaire de « Révolution droitiste » dédicacé à Jean Boizeau par Micberth. Si ce dernier a toujours gardé une certaine tendresse pour le directeur de « Minute » qui lui avait confié en février 1974 une chronique polémique (« La moutarde au nez » publiée sous le nom d’Eric Asudam) dans son journal, il dut subir pressions et attaques à l’intérieur et à l’extérieur de l’hebdomadaire qui vivait alors sa « grande époque ». Faisant fi de son grand talent de polémiste, on lui reprochait de travailler pour un journal classé à l’extrême droite. Il s’en est expliqué dans un article inédit figurant à la fin de l’ouvrage « Les Vociférations d’un ange bariolé » (à paraître), qui réunit entre autres ses articles parus dans « Actual-Hebdo » et « Minute » au cours des années 1970. Le texte qui suit est un extrait de cet article.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"> </p>
<p style="TEXT-ALIGN: center" class="MsoNormal" align="center"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 13pt">Un journal de combat</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 13pt"> </span><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« Alors ça y est. Le tollé général. Les lazzi. Les crachats à travers la gueule. La presse parallèle se déchaîne. « On vous l’avait bien dit. Asudam n’est qu’un facho. Il bosse à « Minute », dans ce journal merdeux, conservateur, nazi. »</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Il est amusant, d’ailleurs, de constater que c’est depuis la cessation de mon journal qu’on me traîne de cette façon dans la merde. Ne pouvant pas répondre, n’ayant aucun support à ma disposition, je suis donc acculé dans le coin du ring, avec des gros paquets qui m’arrivent dans le buffet. Même mon ami Yaset qui me pisse sur la tête ! Gentiment, mais il me pisse quand même dessus.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">D’abord, pour moi « Minute » n’est pas le journal répugnant que l’on veut bien dire. C’est un journal de combat, et le lecteur est parfois surpris de constater les convergences de vues et d’opinions qu’il y a entre l’hebdomadaire de Devay et le canard de Cavanna. A cet égard, – comme dit notre président de <!--?xml:namespace prefix =" ""st1" /--><!--?xml:namespace prefix =" ""st1" /--><st1:personname productid="la R←publique" w:st="on">la République</st1:personname> –, un universitaire s’était, il y a quelques années, proposé de rédiger une analyse comparée de ces deux organes de presse. Même virulence, même combat, exceptés certains points de détail concernant des idéologies, de part de d’autres, ringardes et désuètes.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je pensais aussi, et à tort, que « Minute » devait se lire comme on lit un journal humoristique. La deuxième dimension de l’écriture. Enfin, – et tenez-vous bien les petits gauchos – d’illustres prédécesseurs m’avaient devancé dans ce journal : Gébé, directeur d’« Hara-Kiri » mensuel, travaillait à « Minute », Topor, un des premiers piliers de l’esprit bête et méchant, travaillait à « Minute ». Et cela, mes agneaux, en pleine période algérienne. Et tout n’a pas été dit. Un jour on saura – là, j’invente, mais sait-on jamais ! – que Cavanna était le nègre à Jean-François Devay et, pourquoi pas, un des trésoriers de l’O.A.S. C’est un régal de feuilleter les archives du journal « Minute » ! Pendant trois mois, j’ai fait cela consciencieusement, et je vous assure que je suis pleinement édifié.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">C’est vrai, j’avais un mal fou à encaisser toutes ces saloperies. Je tournais du nez devant ces brouets de la basse cuisine parisienne. Et je pensais à ces centaines de milliers de petits cons, agglutinés autour de ces idoles en carton-pâte, qui exploitent leur crédulité pour mieux bâfrer, avec dans la conscience un je ne sais quoi de rationelo-gaucho-anarchiste qui donne la tranquillité d’âme, et justifie le plus abject de ses actes.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">C’est marrant, les purs et durs. Je n’ai jamais retrouvé dans aucune des lignes ou des dessins de l’équipe « Hara-Kiri », la moindre trace de leur appartenance à « Minute ». Pour paraphraser De Gaulle, je dirai : On a été à « Minute », on est à « Minute » ou on sera à « Minute ».</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><img style="MARGIN: 0 auto; DISPLAY: block" title="Minute_asudam.jpg, juil. 2013" alt="Minute_asudam.jpg" src="http://micberth.org/dotcl/public/.Minute_asudam_m.jpg" /></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Tout ça est bien beau, mais n’explique pas pourquoi j’ai consenti à m’asseoir derrière un bureau de l’avenue Marceau.</span><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Un peu d’histoire. La grande presse a bien voulu, depuis quelques années, voir en moi un nouveau grand pamphlétaire. C’était beaucoup d’honneur, concrétisé brillamment par cette anthologie du pamphlet parue au milieu de l’année dernière. Lorsqu’« Actual » cessa de paraître, je restai vacant, et <a href="http://www.ina.fr/video/PHD97009297">Jean Boizeau</a>, directeur de « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Minute_(journal)">Minute</a> », me convoqua pour me proposer une collaboration en quatre points :</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt; MARGIN-LEFT: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 36.0pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-bidi-font-family: TimesNewRomanPS; mso-fareast-font-family: TimesNewRomanPS">1-</span><span style="FONT-SIZE: 9px"> </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La direction épisodique du « Crapouillot », ce que je refusai, pensant à juste titre que l’unité de ce journal devait être assurée par la personnalité de Michel Eberhardt ; d’autant que j’appris plus tard que cette proposition avait, en fait, pour but de contraindre Michel Eberhardt à aller exercer ses talents sous d’autres cieux – poste qui fut attribué, sous une autre appellation, au gélatineux et inconnu Marc Heimer, issu de « L’Express » où ses idées fascisantes n’étaient guère appréciées.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt; MARGIN-LEFT: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 36.0pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-bidi-font-family: TimesNewRomanPS; mso-fareast-font-family: TimesNewRomanPS">2-<span style="FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; FONT-SIZE: 7pt"> </span></span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La responsabilité d’une chronique polémique hebdomadaire, puis mensuelle, sur les grands problèmes de notre temps. Jean Boizeau me précisa que je serais libre de tout écrire, et qu’en aucun cas personne ne me caviarderait. Cette promesse ne fut pas respectée, et je dirai même que le rédacteur en chef Bousson, surnommé « gratte-couilles » par le personnel, s’offrit sur mes textes des compensations à sa triste médiocrité.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt; MARGIN-LEFT: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 36.0pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-bidi-font-family: TimesNewRomanPS; mso-fareast-font-family: TimesNewRomanPS">3-<span style="FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; FONT-SIZE: 7pt"> </span></span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Un travail de grand reporter, qui devait m’envoyer, dans un premier temps, en URSS (contrat signé) puis aux quatre coins du monde, là où l’opportunité de l’actualité l’eût imposé.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt; MARGIN-LEFT: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 36.0pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-bidi-font-family: TimesNewRomanPS; mso-fareast-font-family: TimesNewRomanPS">4-<span style="FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; FONT-SIZE: 7pt"> </span></span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La participation hebdomadaire au conseil de rédaction du mardi.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je pris donc mes fonctions, sous contrat, au mois de février, et fis paraître dans « Minute » quatre chroniques, dont une sur les ovni qui me valut les honneurs haineux de Claude Villers et de Jean-Claude Bourret sur les antennes de France Inter.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Puis, Pompidou calencha, alors que je préparais mon voyage pour l’URSS, une enquête sur la drogue et un reportage sur le docteur Solomidès. Et « Minute » joua à fond, pendant deux semaines, la carte Royer. J’avais eu une conversation avec Jean Boizeau, qui m’avait donné des orientations politiques précises. Et, quelques jours plus tard, en arrivant au journal, je trouvai le panégyrique sur Royer imprimé, alors que dans ma sacoche se trouvait un article qui démolissait la gueule au fol de Tours.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La période présidentielle me confirma que je m’étais fait enviander, depuis le départ, par l’équipe de « Minute ». Et je pris conscience enfin de la connerie ambiante. Sous le prétexte d’évolution, ces gens n’étaient que des opportunistes et des marchands de papier. Je désertai le conseil de rédaction et ne produisis plus que le minimum pour le respect du contrat qui me liait au journal.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Après avoir essuyé quelques brimades, vexations en tous genres et petits coups en dessous, je remis ma démission à Jean Boizeau qui crut subtil de la refuser pour me flanquer dehors une semaine après. » (Micberth, extrait de « Lettre ouverte à tous ceux qui se posent bien gentiment des questions sur mézigue », 1974)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><!--?xml:namespace prefix =" ""o" /--><!--?xml:namespace prefix =" ""o" /--><o:p> </o:p></p>Le pamphlétaireurn:md5:734c6725399ec414f433bedc441ebdf12013-05-26T21:20:00+01:002016-02-07T20:19:14+00:00AMLe pamphlétaireActual-HebdoEric AsudamJean BoizeauJean Royerjournal MinuteL Anthologie du pamphletLe CrapouillotMicberthMichel EberhardtpamphlétaireRévolution 70style mèque <p style="TEXT-ALIGN: justify; mso-line-height-alt: 13.5pt" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">Les années </span></strong></span><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">1970</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; mso-line-height-alt: 13.5pt" class="MsoNormal"><strong><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">Révolution 70</span></em></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Le texte ci-dessous, paru en 1968, est certainement l’un des premiers écrits pamphlétaires de Micberth qui nous laisse quelques définitions fleuries convenant à merveille à nos « poulitichiens » d’aujourd’hui. Ce numéro déclencha l’ire des forces politiques locales (sur cinq départements), pouvoirs publics, francs-maçons, membres éminents du Lyon’s et du Rotary et obligea Micberth (inculpé d’outrage aux bonnes moeurs par voie de presse) et ses collaborateurs à quitter la ville.</span></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Il écrira : <em>« Nous étions considérés comme de véritables rebelles, aux principes « naturels », car nous avions refusé de jouer le jeu qu’on nous imposait. Dans nos correspondances et nos articles, nous avions dénoncé tous ceux qui avaient fait la gloire « scabreuse » de notre région depuis trente ans. »</em></span></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><!--?xml:namespace prefix =" ""o" /--><o:p> </o:p></span><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">Extrait de </span><em style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">Révolution 70</em><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)"> n° 4 du 2 juin 1968 :</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Puant le vrai conditionnement, puante la phénoménologie réifiante. Je me pue. Armes, crises, larmes, chevaux, popots, la belle lavallière, comte d’hier et du devenir humain. Crapules communistes et poireaux, oui poireaux, pire que poireaux. Ah ! les lâches, les peu-à-genoux, les guenilles chienliteuses, vestes à mille revers, syndicats casseroles et caramels, brûlés<span class="apple-converted-space"> </span><span class="textexposedshow">bien sûr ; leaders lie-de-vin, jaunes de pisse et de chinoiseries chiées, petits cris de bise anale, au cholédoque bouffé par la corrosive impuissance. Français, mes frères, vous vivez les vomissements agnostiques des particules reflets d’humain. Ne vous laissez plus enculer par des poulitichiens galeux, vrombisseurs honnis. Informez-vous travailleurs, ceux qui profitent de vos revendications légitimes pour leurs ambitions politiques ne doivent plus vous représenter... »</span></span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Cette édition de « Révolution 70 » portait le titre (stratégique) de « France Noire » pour tromper l’ennemi et éviter aux personnes qui distribuaient le journal à Tours de se faire lyncher. </span></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><o:p> </o:p></span><strong><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Actual-Hebdo ». Le style « mèque »</span></em></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">De décembre 1972 à janvier 1974, Micberth publie l’hebdomadaire pamphlétaire « Actual-Hebdo » qui aura pour objectif d’interpeller les consciences et bousculer les idées reçues. Il impose le « style mèque » et signe ses articles incendiaires sous le nom d’Eric Asudam, pseudonyme utilisé depuis les années 1960. Explication de l’intéressé : <em>« A 15 ans, on m’a fait dormir dans un camion de merde sur l’île d’Oléron. Les parois étaient tapissées d’affiches d’agences de voyage sur lesquelles s’étalait en grandes lettres capitales le titre : SUD AMERICA, d’où Eric Asudam. J’avais besoin d’un pseudonyme pour signer mes livraisons libres, érotiques et violentes, bref, mes cochonneries, à l’instar de Boris Vian qui avait choisi Vernon Sullivan pour « J’irai cracher sur vos tombes » ou « Les morts ont tous la même peau </em></span><em style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS;">»</em><em style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS;">, Frédéric Dard : San-Antonio pour les frasques de son célèbre commissaire et tant d’autres. » (Micberth, FB, 19 décembre 2012)</em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">Tous les textes de Micberth parus dans le « Actual-Hebdo » (ainsi que ceux de « Minute », « Le Quotidien de Paris », « Le Réfractaire », etc. ) ont été réunis dans un recueil intitulé « Les Vociférations d’un ange bariolé » à paraître prochainement. Micberth a rédigé un avant-propos où il raconte cette fabuleuse aventure éditoriale et la consécration qu’elle lui apporta.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><img style="MARGIN: 0 auto; DISPLAY: block" title="pamphlet_005.jpg, mai 2013" alt="pamphlet_005.jpg" src="http://micberth.org/dotcl/public/.pamphlet_005_m.jpg" /></span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Alors c’est dit. Je suis un gra</span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">nd pamphlétaire ! Même descendu des oeuvres complètes de P.L. Courie</span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">r, Barbey d’Aurevilly, Proudhon, Drumont, Bloy, Daudet, Jeanson, Matzneff, même à genoux dans le limon, même roulé en boule comme un vulgaire mouchoir en papier, même déjection séchée, je suis…</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Des anthologues éminents l’ont écrit, noir sur blanc, avec de beaux caractères artistiquement dessinés dans un journal exécuté sur papier couché. Ben, me voilà tout fier.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« La modestie est la dignité des imbéciles », disais-je. Trop soucieux de paraître savant et inquiet de me contredire, je goûte donc l’honneur qui m’est fait ou, plus exactement, la justice qui m’est rendue, avec la candeur des satisfaits vachement comblés. Meuh ! Ce n’est pas tant la considération d’un torche-cul qui me flatte, mais l’événement qu’a suscité le choix de ses collaborateurs. Enfin, soyons sérieux. Comment ce cacographe de Micberth-Asudam a-t-il pu s’introduire à la table des prestigieux faiseurs ? Par effraction assurément. Le bougre n’en est pas à sa première friponnerie…</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Désolé, mes sires, on m’y a traîné de force, presque contre mon gré et, autant que vous, j’ai été surpris de découvrir mon patronyme au beau milieu de ces potentats.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Je parle, pour le lecteur qui ne me suivrait que d’assez loin, du numéro anthologique du « Crapouillot », « L’Anthologie du pamphlet de <!--?xml:namespace prefix =" ""st1" /--><st1:personname productid="la Lib←ration" w:st="on">la Libération</st1:personname> à nos jours » qui fit en 1973 son impérissable grandeur en me présentant comme un maître plausible.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« J’entends d’ici les jaloux, ceux qui tètent les conduits des latrines, la main sur le coeur, affirmer doctement que « Le Crapouillot » n’est plus ce qu’il était, gnagnagna et que la charogne de Galtier-Boissière tressaute dans son sépulcre. Peut-être, mais les faits sont là.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Contents ou pas, ces drôles seront tout de même contraints de m’avaler jusqu’au bout et en poussant un peu leur gros cul pour que j’y mette le mien.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Et puis, qu’on se rassure, mon règne aura été de courte durée. Dans un premier temps, le gouvernement Pompidou a « suicidé » mon journal, dynamité mon estrade qu’il prenait dans sa myopie d’indigent de la tête pour une tribune ; et enfin, le ministre de l’Intérieur de Giscard I<sup>er</sup>, parachevant l’oeuvre de ses illustres devanciers, m’a jeté en août 1974 dans un cul-de-basse-fosse. Fresnes, vous connaissez ? Depuis, je m’épuise en vindictes procédurières. »</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><o:p> </o:p></span><strong><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Le Crapouillot », « Minute »</span></em></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Dans son numéro 26 d’août-septembre 1973, <em>Le Crapouillot</em> publie « L’Anthologie du pamphlet de <st1:personname productid="la Lib←ration" w:st="on">la Libération</st1:personname> à nos jours ». Eric Asudam y figure en bonne place aux côtés d’Anouilh, Bernanos, Bloy, Céline, Daudet, etc. Il est l’un des plus jeunes pamphlétaires consacrés dans l’anthologie, avec Jean-Edern Hallier.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Le rédacteur en chef, Michel Eberhardt, le présente ainsi : <em>« Approche la trentaine et passe volontiers pour un « ave<span class="textexposedshow">nturier ». Rédacteur en chef d’</span>« <span class="textexposedshow">Actual-Hebdo », publication incendiaire et « marginale », dont l’équipe est issue de la défunte Jeune Force poétique française. Bien que ses opinions puissent paraître d’extrême gauche, Eric Asudam avoue préférer la lecture de Maurras et de Céline à celle de Karl Marx. En tout cas, il ne fait pas de doute qu’il a su trouver un ton (le style « mèque » ou langage parlé) et qu’il ne s’empêtre point de convenances. En résumé, un représentant doué de la génération des « contestataires », qui choisit ses cibles dans tous les secteurs de l’actualité, ainsi que le démontre cette philippique débridée contre les fâcheuses incertitudes de la transplantation cardiaque. »</span></em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)"><img style="MARGIN: 0 auto; DISPLAY: block" title="pamphlet_002.jpg, mai 2013" alt="pamphlet_002.jpg" src="http://micberth.org/dotcl/public/.pamphlet_002_m.jpg" /></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">En février 1974, Jean Boizeau, directeur de « Minute », confiait à Eric Asudam (Micberth) une chronique intitulée « La moutarde au nez ». La première de ces chroniques qui fut publiée dans le n° 618 de l’hebdomadaire (du 13 au 19 février 1974) était présentée ainsi : <em>« Eric Asudam, ce nom ne vous dit peut-être encore rien. Mais vous allez en entendre parler. Les fidèles du « Crapouillot » ont déjà<span class="textexposedshow">pu apprécier, dans « L’Anthologie du pamphlet », le talent au vitriol de ce jeune bretteur de plume – il n’a pas trente ans – qui fulmine contre notre triste époque comme son maître Céline. « Minute » à son tour est heureux de faire entendre à ses lecteurs cette voix nouvelle dans la polémique mais déjà vigoureusement timbrée.»</span></em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><o:p> </o:p></span></span><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">Jean Boizeau projetait de donner à Micberth la responsabilité de plusieurs numéros du « Crapouillot ». Mais les relations se détériorèrent et la collaboration cessa quelques mois plus tard (en mai), lorsque « Minute » prit position pour Jean Royer, candidat à l’élection présidentielle, Micberth s'étant violemment opposé au maire de Tours pendant une dizaine d’années. Micberth écrira le 10 mai à Jean Boizeau : </span><em style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">« Il est vrai que j’ai été profondément attristé, voire heurté, par votre numéro clownesque consacré à Royer, panégyrique infantile, bourré d’erreurs journalistiques et procédant d’un enthousiasme plus que douteux. (...) Il aurait été grave, pour moi, de mêler mon nom à ces fantaisies de plume. Les quelques personnes qui me témoignent de l’estime ne m’auraient jamais pardonné cette bassesse. » (...) Je garderai un bon souvenir des petits gens de « Minute », de tous ceux qui n’ont pas la température du journal et savent. C’est d’ailleurs partiellement grâce à eux que j’ai perdu mes illusions. »</em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt"><br /></span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">Texte de Micberth signé Eric Asudam publié dans </span></strong><em><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">Actual-Hebdo </span></strong></em><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">n° 15, du 24 mars 1973 et repris dans « L’Anthologie du pamphlet » parue dans </span></strong><em><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">Le Crapouillot n° 26 </span></strong></em><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">d’août septembre 1973</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« Je ne sais si vous vous rendez bien compte, mais je suis mort depuis vingt-quatre heures. « Tu l’aimes, toi, ton coeur ? », m’avait-on dit. « Bof, pas plus que ça ! », j’avais répondu. Un mot en entraînant un autre, « vingt-deux t’es pas cap’ », et moi je fus cap’. J’allai trouver un professeur, une belle tête et tout, avec de grands verres tout ronds qui dissimulaient à peine les immensités de son savoir.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Tiens donc !</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Oui, Monsieur. Le mien s’est usé à trop de passions vaines... Enfin, j’ai besoin d’une pompe toute neuve.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Vous avez des sous ?</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Un peu.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Bon.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je rigole comme ça, mais je suis mort depuis vingt-quatre heures…</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Vous êtes le 32 843<sup>e</sup> opéré, me dit une frétillante infirmière tout en palpant à l’intérieur de la poche de mon veston mon portefeuille, pour voir si j’étais solvable. </span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— J’en suis heureux, répondis-je avec d’infinies précautions pour ne point abîmer le gros tuyau en caoutchouc qu’un interne m’avait enfoncé dans la gorge.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Vous n’avez aucune raison d’être heureux, persifla-t-elle, parce que tous vos prédécesseurs sont morts, sans exception.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">J’avais sollicité une anesthésie locale, soucieux de suivre seconde par seconde le déroulement de l’intervention. Journalisme oblige, que voulez-vous.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Scalpel glisse sur poitrine qui s’ouvre comme sexe d’une femme qui désire. Cage thoracique apparaît avec nonos et poumons. En tirant un peu sur le cou, je le voyais enfin ce coeur, ni trop beau ni trop moche, solide au poste, palpitant comme un oiseau blessé.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">A ce moment, je vous l’avoue, j’eus presque des regrets. Aussi j’exigeai qu’on m’apportât le coeur du donneur afin de le comparer au mien. On s’exécuta. C’était un coeur qui, ma foi, faisait bon an mal son affaire de coeur. Ni trop gros, ni trop petit, il avait, en plus d’une brillance particulière, un côté sympathique qui donnait au mien un aspect de betterave pourrie, et par surcroît quelque air de jeunesse qui me ravit du coup. Et puis en toute chose le changement a du bon !</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Allez-y ! ordonnai-je.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">On me brancha sur une grosse machine située à ma droite, une sorte de lave-vaisselle en plus compliqué, sur lequel je déchiffrai, inscrit en roumain : « Coeur, poumons artificiels ». J’oubliais de vous dire que je pratique, entre autres, le roumain, pour des raisons personnelles de communication. J’ai en effet pris conscience que parler le roumain ou le français à des tiers ne changeait pas grand-chose à la compréhension.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La pompe électromécanique pompa, respira, pulsa, débita, tachycarda à ma place pendant que le chirurgien, professeur éminent, découpait avec allégresse et joie de vivre mon artère aorte, mes veines pulmonaires et tout le toutim. Lorsqu’il eut extirpé mon coeur, il le palpa, le renifla, goûta du bout de la langue, fit une mine franchement dégoûtée, le montra à ses assistants, rigola. Tous les autres rigolèrent, mais alors la franche rigolade !</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« Bande de cons ! », murmurai-je entre mes tuyaux.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Puis dans un geste que n’eût point réfuté un grand orateur grec, il expédia le viscère dans une corbeille à papier. Une infirmière apporta sur un plateau de porphyre et de nacre incrustée le coeur du donneur. Il était temps, car mes bons soigneurs commençaient à patauger dans mon sang.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Le chirurgien fit glisser le greffon dans la plaie béante, et à l’aide d’une cuillère à soupe, récura proprement le plateau pour ne pas en laisser.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Le plus dur fut de bien disposer ce puzzle. Et que je te recommence vingt fois la même chose, les artères ne correspondant pas. Coups de ciseaux par-ci, coups de burin par-là. Je commençais à ne plus apprécier le spectacle. Mauvais spectateur j’étais.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je vis l’étoile filante qui traversa le regard du professeur, et je compris qu’il tenait enfin le bon bout. Comme il avait pris du retard, c’est avec une certaine rapidité, peut-être même avec négligence, qu’il recousit les artères aux artères, les veines aux veines, et ainsi de suite, sauf erreur. Il récura ses doigts sanglants sur les bords de la plaie, et après avoir soufflé dans le trou pour ne pas laisser de poussière, il me confia à l’agrafeuse.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Cette petite troupe se congratula, puis se dispersa, alors que j’étais entraîné vers la chambre stérile . Heureusement, là je retrouvai des figures connues : Pierre Desgraupes m’attendait avec 8 cameramen, 12 preneurs de son, 43 directeurs de la photographie, 5 producteurs, 12 ingénieurs du son, 667 scripts, 12 directeurs adjoints de la production, 7 ingénieurs vidéo, 23 perche-men, 22 claque-men, 5 ingénieurs aux effets spéciaux, 2 gag-men et la petite amie de Desgraupes.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Comme ces doux amis étaient déjà bien indisposés par l’étroitesse de la chambre stérile, on me laissa dans le couloir. Et c’est ainsi que je mourus, juste au moment où une script qui faisait office de maquilleuse pour qu’il n’y eût point trop de monde, me passait la houpette sur les tuyaux.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je vous l’ai toujours caché, maintenant que je suis mort cela n’a plus aucune importance, j’avais 60 ans, et j’étais mareyeur à Concarneau.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">A côté de saint Pierre, quelques instants plus tard, j’entendis mon professeur dire que « l’expérience ne pouvait avoir de signification que si elle était reproduite fréquemment avec un grand nombre de personnes ». Eh bien, si j’avais su, je serais venu avec tous les copains ! » </span></p>
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<p class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span></p>