Regards sur Micberth - Mot-clé - François HollandeCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearCantonales à Toursurn:md5:1d2e7a0cba7e3d0973840a1afcbaa5ce2015-03-26T22:25:00+00:002015-03-28T18:14:55+00:00AMIci et làAmboisearchives départementalesbonnets rougescommission de propagandeFrançois HollandeJean RoyerLimerayMicberthMichel DebréToursélections cantonales <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Aujourd’hui la question c’est
l’abstention », a déclaré <a href="http://www.liberation.fr/politiques/2015/03/22/hollande-aujourd-hui-la-question-c-est-l-abstention-et-le-score-du-fn_1225912">François Hollande</a> après avoir accompli son
« devoir » de citoyen républicain à Tulle, dimanche dernier (le 22
mars). L’abstention est effectivement devenue le premier parti de France. A
quand son interdiction ? Micberth, on le sait, en fit <a href="http://clubrogernimier.fr/apologie-de-labstention-par-michel-georges-micberth-1977/">l’apologie en 1977</a>
dans une allocution télévisée diffusée le 3 juin sur France 3 (et largement
reprise sur le Net depuis quelques années). Il déclarait alors : <em>« La lutte des classes est dépassée.
Caduque. Plus réel est de faire front commun contre la bêtise-crasse qui sévit
dans toutes les couches de la société. »</em></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">En 1970, il se livra à une expérience dans sa
bonne ville de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Tours">Tours</a>, qui est ainsi résumée par les archives départementales :
« En mars 1970, Micberth se présente aux élections cantonales à
Tours-centre contre <a href="https://lacolonnedefer.wordpress.com/2012/03/01/une-statue-de-jean-royer-dans-le-centre-ville-de-tours-non-merci/">Jean Royer</a>, sa femme à <a href="http://www.histoire-locale.fr/livre/AMBOISE-3221.html">Amboise</a> contre <a href="http://www.gouvernement.fr/michel-debre">Michel Debré</a>. </span></strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">Leurs professions de foi ne sont pas acceptées
par la commission de propagande électorale. Seuls les bulletins de vote sont
envoyés aux électeurs. Il obtient 70 voix sur 4 676 exprimés, sa femme 56
voix sur 7 331 exprimés (<a href="http://archives.cg37.fr/Actualite.php?theme=3&idactualite=244">Archives départementales</a>, 3 W 371, 373). »
Le résumé est un peu... succinct. Je vais donc essayer de vous en dire plus en
reprenant le chapitre publié à ce sujet dans <em>Pardon de ne pas être mort
le 15 août 1974.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.MGM1970_m.jpg" alt="MGM1970.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">Micberth
raconte : </span><em style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Nous nous
présentâmes, ma femme et moi, aux élections cantonales des 8 et 15 mars
1970 ; ma femme à Amboise, et moi à Tours-centre. L’affiche éditée par le
comité de propagande montrait ma fille qui me tendait un énorme colt, en disant
dans un phylactère : « Dis, mon papa, quand nettoies-tu la ville...
Bientôt, hein ? » Je lui répondais : « Le plus tôt
possible ! » (Cette affiche, on le comprend, fit sensation et provoqua
une nouvelle fois le tollé général. Ma femme, qui se présentait contre Michel
Debré, était elle aussi, sur son affiche, en compagnie de notre petite fille.
L’enfant questionnait sa mère : « Dis maman, ils ne vont quand même
pas encore une fois voter pour Michel ? » Les tracts de propagande
reproduisaient d’un côté ces affiches, et de l’autre nos professions de
foi. »</em><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white">Les tracts
de l’épouse de Micberth d’alors n’étaient pas vraiment flatteurs pour Michel
Debré (l’ennemi juré) qui était présenté comme un <em>« homme des tempêtes, tordu sous la vague et, à force,
complètement agité – le pôvre – du bocal. Il faut chercher, fouiller loin dans
l’histoire de <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname>,
pour retrouver pareil phénomène ».</em> Quant aux habitants d’Amboise,
pardonnez-moi l’expression, ils en prenaient plein la tronche (« ploucs
régressés, ignares, culs-terreux, petits bourgeois pourris, crétins, etc. »)<em> </em>! Ce qui ne se fait pas quand on se
présente à une élection démocratique.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white">Aussi, la
commission de propagande électorale, considérant que les circulaires
contenaient « des propos injurieux et orduriers, à l’égard de tout le
corps électoral et même à l’égard de tous les Français », et que l’envoi
de ces circulaires risquait de « troubler les esprits et de jeter un
discrédit sur les élections cantonales », décida-t-elle de ne pas accepter
les circulaires et d’envoyer seulement aux électeurs les bulletins de vote de
la candidate.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">Micberth
continue : </span><em style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« La bombette lancée
par ma femme préfigura le cataclysme nucléaire que je déclenchai à la municipalité
de Tours, en proposant le texte suivant :</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Madame, Mademoiselle, Monsieur,</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Cela va faire sept ans, je crois, que je
fais chier tout le monde. On ne se refait pas. Sept ans que vous et moi
subissons la loi d’une minorité d’édiles formée au lendemain de <st1:personname productid="la R←sistance" w:st="on">la Résistance</st1:personname> et qui
exploite le charnier 44 pour se maintenir aux postes usurpés.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Si ces gens-là ne passaient pas leur
temps qu’à gagner du fric, l’affaire serait de moindre importance, mais ils
bloquent systématiquement toutes les originalités, les valeurs, pour placer
leurs rejetons nantis et diffuser leurs verbeuses théories.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Nous devons en finir !</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 1. Je suis contre l’utilisation de la
drogue par les adolescents, mais pour la liberté d’en consommer aux adultes responsables.
Ce n’est pas mon goût, mais cela regarde ceux qui s’y soumettent.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 2. Je suis contre la pornographie, la
pédophilie (Comédie de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname>),
mais pour l’érotisme et la plurisexualité, car c’est dans cette voie que la
société évoluera et que les couples trouveront l’harmonie physique nécessaire à
la bonne éducation des jeunes âmes.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 3. Je suis pour la liberté totale d’expression
politique, littéraire et artistique. Le citoyen doit être suffisamment adulte
pour repousser ce qu’il exècre.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 4. Je suis contre l’exclusivité et
l’intention dirigée de la presse régionale et de ses supports publicitaires.
Pour une dépolitisation de <st1:personname productid="la Nouvelle R←publique" w:st="on"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on">la Nouvelle</st1:personname>
République</st1:personname> et l’implantation d’un grand quotidien concurrent.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 5. Je suis contre l’obligation de se
conformer aux lois et usages de <st1:personname productid="la S←curit←" w:st="on">la
Sécurité</st1:personname> sociale. En particulier, pour les travailleurs
indépendants, les commerçants et les petits artisans.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 6. Je suis contre toute organisation
policière armée (fasciste à Tours), visant à faire respecter les décisions
contestables des utopistes du pouvoir (la nouvelle société, une
rigolade !).</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 7. Je suis contre la magistrature et ses
coutumes bouffonnes et moyenâgeuses. Quand vous pensez que l’inculpé en
correctionnelle est jugé et condamné par un seul homme (!!!). Les progrès de la
psychologie interdisent de souscrire à ce genre de fantaisie. D’ailleurs,
chacun sait que lorsqu’on est incapable de réussir sa vie dans une profession
normale, on choisit la carrière de magistrat.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 8. Je suis contre la politique
culturelle définie à Tours par <st1:personname productid="la Com←die" w:st="on">la
Comédie</st1:personname> de <st1:personname productid="la Loire. Le" w:st="on"><st1:personname productid="la Loire." w:st="on">la Loire.</st1:personname> Le</st1:personname>
cas de son directeur, Guy Suarès, relevant plus de la psychopathologie sexuelle
que de l’animation culturelle.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 9. Je suis contre l’exploitation de
l’homme par l’homme mais pour la conservation de la hiérarchie des valeurs.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 10. Je suis pour la construction
rationnelle mais contre les démolitions abusives et sauvages du dictateur
clownesque Jean Royer.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 11. Je suis pour le développement, dans
le centre-ville, des petits commerces et artisanats originaux, particuliers et
précieux.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 12. Je suis, en passant, contre mes
concurrents aux élections, qui vous raconteront leurs conneries habituelles à
n’en plus finir.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 13. Je suis contre le service militaire
obligatoire et j’encourage les jeunes appelés à se révolter ou à déserter, ou
mieux, à foutre une bonne raclée aux gradés Algérie française en place.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 14. Je suis contre les universités
traditionnelles et pour les étudiants et enseignants aux ambitions
multidirectionnelles qui désirent vivre et éprouver ce qu’ils apprennent et
enseignent.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 15. Je suis pour l’implantation dans le
centre-ville, dans des locaux restaurés, de communautés de vieillards avec
salles d’activités où ils pourraient travailler une à deux heures par jour,
pour ne plus avoir le sentiment d’être inutiles et à charge.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« La place réduite ne me permet qu’un
exposé succinct dont les lecteurs voudront bien m’excuser.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Si vous êtes autre chose que des rascals
et des lâches, dans le secret de l’isoloir, </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« vous voterez* Michel Micberth.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white"><o:p> </o:p></span></em><em style="text-indent: 18.9333324432373px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(34, 34, 34); background: white;">« </span></em><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">*</span></em><em style="text-indent: 18.9333324432373px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(34, 34, 34); background: white;"> </span></em><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">Surtout ne vous en vantez pas, on rirait de
vous ! »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Une fois encore, la commission
intercantonale de propagande électorale dut-elle se réunir. Reprenant les
points 6, 7, 8, 10, 13 et considérant que les mentions portaient
« atteinte à l’honneur ou à la considération de personnes publiques
(armée, magistrature) ou de personnes privées nommément désignées »,
considérant également qu’elles incitaient à la désertion et provoquaient la
violence, les membres décidèrent à l’unanimité, « de ne pas accepter les
circulaires remises par le candidat Micberth et d’envoyer seulement aux
électeurs les bulletins de vote de ce candidat. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">(Ceci dit, il est utile de s’arrêter sur le
programme micberthien, très novateur en 1970. Certaines des propositions,
jugées alors incongrues et inadmissibles, ont depuis été retenues et appliquées.
Je ferme la parenthèse.)</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Micberth poursuit : <em>« Ma femme décida de se retirer et
interdit la diffusion de ses tracts. Par contre, je doublais les miens et les
repiquais en imprimant en surimpression sur le texte original cet avertissement :
« Ce texte a été censuré arbitrairement par la commission de propagande
fasciste qui ne tenait pas à ce que les électeurs soient informés des
véritables problèmes qui se posent dans notre région. Nous vous serions reconnaissants
de bien vouloir informer vos voisins et vos connaissances, en faisant connaître
au plus grand nombre possible de personnes, cet imprimé. » Des commandos
de propagande s’éparpillèrent sur la ville de Tours et diffusèrent ce brûlot.
Cette initiative permit d’obtenir un score faible, malgré tout honorable. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></em><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Mais les événements prirent une drôle de
tournure<em>. « A Amboise, dans l’espoir
de ridiculiser ma femme, les autorités passèrent outre son retrait et
maintinrent, au mépris du bon sens, sa candidature. Bien que les tracts ne fussent
pas distribués, en moins de vingt-quatre heures, le contenu de la circulaire
était connu de tout l’électorat. Pour en faire profiter amis et voisins, les
braves gens se la recopiaient à la veillée, en plusieurs exemplaires. Cette
propagande, que nous ne souhaitions plus, nous fit connaître des journées,
disons... mouvementées. »</em></span><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">C’est alors que les choses se gâtent. <em>« Les Amboisiens retrouvèrent, pour
quelques semaines, la violence des ancêtres qui avaient vécu 1789. Ma femme fut
agressée et molestée, la carrosserie de sa voiture défoncée. Elle dut effectuer
ses achats, un pistolet d’alarme à la main. Excédé par les insultes et les
violences des populations hargneuses, je décidai de me mesurer à elles, et je
me rendis alors, armé, sur la place d’Amboise, une heure après que ma femme y
fut attaquée. Les révolutionnaires en eau de boudin préféraient visiblement
regarder leur western à la télévision, plutôt que le vivre sur la place de leur
village. La gendarmerie ne bougea pas, ce qui, avec le recul, paraît pour le
moins stupéfiant. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">S’ensuivent alors des manifestations
violentes derrière les murs de la propriété qu’occupent alors à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Limeray">Limeray</a>
Micberth et ses collaborateurs, qui organisent des tours de garde, l’arme en
bandoulière. <em>« Les paysans se
découvrirent alors des virtualités de bonnets rouges et, en proférant des
menaces, renversèrent une charrette branlante contre l’entrée du château. Le
mur d’enceinte de la propriété fut couvert de graffiti parmi lesquels on
pouvait lire : « Tais-toi minus » et « Micberth salaud, le
peuple aura ta peau », etc. On me jeta des défis et certains me
proposèrent des duels en place publique. On croyait rêver. (...) Une nuit, alors
que j’étais occupé à quelque écriture, l’homme en faction laissa passer trois
jeunes gens venus m’avertir qu’ils avaient surpris, dans un café d’Amboise, la
levée d’un commando qui s’était juré de me noyer dans <st1:personname productid="la Loire. Les" w:st="on"><st1:personname productid="la Loire." w:st="on">la Loire.</st1:personname> Les</st1:personname> hommes rameutaient
leurs troupes dans le dessein de prendre d’assaut notre propriété. Nous fîmes
tout notre possible pour impressionner les éclaireurs de cette armée
improvisée. Les passagers des voitures qui s’arrêtèrent, cette nuit-là, contre
le mur d’enceinte du château, eurent probablement le sentiment que nous étions
très nombreux pour garder les lieux, et parfaitement armés. Pliés en deux, mes
amis et moi, nous nous déplacions, ventre à terre, derrière le mur, et nous
redressant, surgissions promptement en contrefaisant nos voix. Ainsi, un seul homme en figurait dix, à des endroits divers
et très éloignés les uns des autres. Ce fut une nuit éprouvante tant pour les nerfs que pour le souffle. Mais quelle
aventure ! »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Ah ! On savait s’amuser en ce
temps-là !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size:11.0pt;font-family:TimesNewRomanPS">Source : Micberth, <em>Pardon de ne pas être mort le 15 août 1974</em>,
chapitre « Jacquou le croquant »
(Fac-similé du dactylogramme publié en 1977).</span></p>
<p class="MsoNormal"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;
background:white"><o:p> </o:p></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;
background:white"><o:p> </o:p></span></strong></p>