Regards sur Micberth - Mot-clé - France-InterCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearAllons z'enfants...urn:md5:cc4057f5599654a7e7252798398f2bc72014-04-17T21:47:00+01:002016-04-10T19:58:25+01:00AMIci et làActual-HebdoClaude Villersdocteur SolomidèsEric AsudamFrance-InterJean BoizeauJean RoyerJean-Claude BourretLa moutarde au nezMicberthMichel BoussonMinute <p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Je vous propose un grand saut dans le passé : 40
ans pile-poil. Semaine du 10 au 16 avril 1974. <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Actual-Hebdo">Actual-Hebdo</a></em> ayant cessé de paraître, Micberth a répondu
favorablement aux propositions de collaboration de <a href="http://www.ina.fr/audio/PHD97009297">Jean Boizeau</a>. Depuis
février, il publie dans l’hebdomadaire <em>Minute,</em>
sous le nom d’Eric Asudam, une chronique polémique intitulée « La moutarde
au nez ». Promesse lui a été faite de ne pas le caviarder. Mais <em>« cette promesse ne fut pas respectée,
et je dirai même que le rédacteur en chef Bousson, surnommé
« gratte-couilles » par le personnel, s’offrit sur mes textes des
compensations à sa triste médiocrité »</em>, écrit Micberth. <em>« Je pris donc mes fonctions, sous
contrat, au mois de février, et fis paraître dans </em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Minute_(journal)">Minute</a><em> quatre chroniques, dont une sur les OVNI
qui me valut les honneurs haineux de <a href="http://www.franceinter.fr/emission-hors-circuit-50-ans-de-france-inter-claude-villers-0">Claude Villers</a> et de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Bourret">Jean-Claude Bourret</a>
sur les antennes de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/France_Inter">France-Inter</a>. »</em></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">La chronique ci-dessous (largement caviardée) sera la
dernière des quatre publiées. Micberth ajoute : <em>« Puis Pompidou calencha, alors que je préparais mon voyage pour
l’URSS, une enquête sur la drogue et un reportage sur le docteur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Solomid%C3%A8s">Solomidès</a>. Et </em>Minute<em> joua à fond, pendant deux semaines, la
carte <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Royer_(homme_politique)">Royer</a>. J’avais eu une conversation avec Jean Boizeau, qui m’avait donné des orientations
politiques précises. Et, quelques jours plus tard, en arrivant au journal, je
trouvai le panégyrique sur Royer imprimé, alors que dans ma sacoche se trouvait
un article qui démolissait la gueule au fol de Tours... »</em></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Fin de l’histoire. Reste ce très beau texte, qui
convient parfaitement (pile-poil ?) à la semaine du 10 au 16 avril 2014.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p align="center" style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:center;
background:white"><strong><span style="font-size: 13pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Pour les sauver malgré eux</span></strong></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Parler du malaise de notre société actuelle me
semble plus que léger, car ce malaise est en fait une peur qui n’a jamais été
plus indicible, plus paralysante, plus insidieuse... Une grande frousse qui
nous monte de je ne sais quel inconscient collectif, pour exploser à la surface
tourmentée d’un conscient précaire.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Analyser cette peur, c’est déjà reconnaître
à celle-ci une réalité spéculative.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Mais on fait avec ce que l’on a.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Le saccage systématique des valeurs morales, le
dénigrement exhaustif du sacré, l’insécurité matérielle, la pollution, etc.,
demeurent les combustibles <em>privilégiés</em>
de ce foyer d’angoisse. Instruit de louvoiements, circonvolutions et
rotondités, l’homme moderne a perdu la faculté de se diriger toujours droit
devant. Il tourne sur lui-même puis, alourdi, s’écrase et se dispose à tous les
artifices que les apprentis sorciers lui mitonnent dans leurs creusets de la
mort.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Depuis trente ans, notre pays engendre périodiquement
des enfants désespérés, nourris du nihilisme et de matérialité, saouls de
verbiage et de pathos. Au fil des années, le guerrier bronzé a été transmué en
cochon boueux.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Faut-il sans cesse dénoncer cette situation pitoyable
et se lamenter en se frappant la poitrine, les genoux enfoncés dans la
glaise ; ou devons-nous agir vite et fort, énergiquement ?</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Je suis de ceux qui croient à l’action. Il ne s’agit
bien évidemment pas de se faire l’adepte de la méthode Coué en criant aux
immensités, comme pour se convaincre : « Nous sommes des ânes !
Nous sommes des ânes ! ». Car en procédant ainsi, nous prendrons le
risque de sentir bientôt de grandes oreilles brunes et velues pousser de chaque
côté de notre tête.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.aout_2012_169_m.jpg" alt="aout_2012_169.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">La société est pourrie, c’est vrai. Lieu commun.
Personne ne peut oser prétendre le contraire. Cet axiome n’implique pas
forcément une sentence de mort. Il y a dans la société malade des hommes naïfs,
au coeur gonflé d’amour et d’espoir, qui donneraient leur vie pour que notre
espèce se perpétue dans la joie, le plaisir d’exister, de travailler, de
construire et d’aimer.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">C’est pourquoi je garde une confiance inébranlable
dans l’homme, dans son imagination prodigieuse et ineffable.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">La misère matérielle reste une bien petite chose,
comparée à la misère morale. Un peuple libre et cossu sans idéal, sans grandes
aspirations, est un peuple décadent, donc moribond.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">De tristes philosophes ont pénétré sur le terrain du
combat des idées en plantant la bannière du bien-vivre et du bien-jouir.
Spontanément, les combattants qui n’étaient que des hommes, ont déserté leur
idéal, pour se vautrer aux pieds des tribuns de la facilité. </span><ins style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Entre le quignon frotté d’ail, frugal repas tout juste
nécessaire pour continuer le combat, et le gras brouet de la facilité, l’homme
a choisi de bâfrer, de se mépriser, de poser ses fesses là dans la fange, de se
voiler la face et de croiser les bras.</span></ins><sup style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">1</span></sup></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Les philosophes sont morts. Mais l’homme de tous les
jours vit. Il n’a plus, aujourd’hui, qu’un seul désir : transformer son
brouet en caviar, sans bouger un cil, sans se décider à renier le moindre de
ses privilèges. Et il a peur.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il prend
conscience, d’une manière confuse, que sa vie a stagné dans la cuvette, que sa
volonté appauvrie ne lui permettra plus jamais d’atteindre les sommets que lui
proposaient ses vieux chefs trahis. Les philosophes, pervertis par la soif de
convaincre, avaient omis de lui préciser que cette cuvette ne pouvait faire
vivre illusoirement que quelques générations d’hommes, et qu’elle serait
recouverte bientôt par les hautes eaux et par la boue. </span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><ins style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">L'homme d'aujourd'hui sent confusément qu'il va se noyer, que tous les siens disparaîtront avec lui, qu'il ne restera plus rien de cet éden en carton-pâte. Que vaut la plus belle des automobiles recouverte par des millions de tonnes de </span><span style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">boue ?</span></span><sup style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">1</span></sup></ins></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Rousseau, Fourier, Karl Marx et les autres ne sont
plus. Mais leurs mensonges ont séduit de nouveaux petits philosophes qui, au
lieu d’inciter cette population malade à aller se réchauffer sur les cimes
paradisiaques, lui conseillent de creuser davantage dans la cuvette stérile,
afin que l’eau et la boue parviennent plus rapidement à l’anéantir.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Pour la plus grande tristesse de l’espèce, l’homme a
toujours été plus taupe qu’épervier. Sa multiplication effarante l’entraîne
irrémédiablement vers un conformisme médiocre. Son instinct d’imitation lui
féminise la voix et le rend transparent.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Dans dix ans, il aura inventé le mouvement pour la
libération des poupons...</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Nous qui savons tout cela, qui sommes assis sur les
promontoires, nous devons, sans faillir, haranguer nos frères, leur montrer
d’une main qui ne tremble pas les cimes sur lesquelles ils seront sauvés. Nous
devons les encourager à imaginer, combattre les dégoiseurs de l’irréversible,
démontrer qu’en grattant avec obstination la pourriture, nous ferons apparaître le sain et le beau. </span><ins style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Nous devons leur dire que chaque minute est précieuse, et
qu’elle marque le témoignage indélébile de notre passé. Nous devons nous
transcender pour offrir des exemplarités sans faille qui inciteront nos
contemporains au respect. Nous devons refuser toute frustration, tout
compromis, toute lâcheté ; nous regarder avec la plus extrême des sévérités.</span></ins><sup style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">1</span></sup></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Il ne s’agit plus de </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">dire</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">, mais de </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">vivre</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">, de
prouver, de combattre, sans pitié et avec férocité, les fossoyeurs de nos
richesses. Nous devons les dépister, là où ils se trouvent, à quelque poste
qu’ils occupent, et les discréditer sans faiblesse.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Ainsi, nous sauverons ce qui reste à sauver.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Nous mijotons dans l’intolérable. Chaque jour, les
mass media nous apportent les miasmes du grand tas d’ordures. L’odieux est
couronné et les sujets féaux baissent davantage la tête. Il n’est pas possible
que cela dure ; il n’est pas souhaitable que cela demeure.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Assez ! Le Français ne doit plus être flatté,
léché, pouponné. Nous devons le saisir par sa tignasse, et lui flanquer la
trogne contre les miroirs en lui criant : </span><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">« Regarde-toi, mais regarde-toi
donc ! » </span><ins style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Nous devons lui ouvrir les yeux à l’aide de nos deux
mains crispées sur le bord de ses paupières :
« Regarde-toi ! »</ins><sup style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">1</sup></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Le gouvernement, les partis politiques, les syndicats
parlent de la sagesse des Français. Quelle foutrerie ! Dialectique dormitive.
Qu’il est doux de régner sur une masse qui ronfle, qui se laisse pourrir ses
gosses, dauffer ses filles, voler ses biens ; qui accepte la jargonaphasie
d’une poignée d’excités engraissés dans des universités foutoirs ; qui
porte au pinacle ses voleurs et ses assassins, et qui ricane de la détresse des
victimes suppliciées.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Ah ! Que nos princes les connaissent bien les
défauts et les faiblesses des hommes !</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Quels merveilleux apothicaires ! Le génie de la
pommade ! Que ne lui fait-on pas dire à cette majorité silencieuse – cruel
paradoxe : le silence qui cause !</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Mais il y a vous, il y a moi, qui n’accepterons jamais
de déposer les armes, qui ne nous résignerons jamais à trembloter dans le cocon
de notre peur et qui hurlerons jusqu’à nos dernières forces pour préserver
au-dessus du marécage l’intelligence, la tendresse et l’amour.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Allons z’enfants...</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">(Micberth-Asudam in </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Minute</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> n° 626, semaine du 10 au 16 avril
1974)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt;tab-stops:264.75pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><o:p> </o:p></span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">1. Passages censurés par Boizeau ou Bousson, et
pour cause ! </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt;">(Note ajoutée par
M.-G.M.)</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt;tab-stops:264.75pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>