Regards sur Micberth - Mot-clé - Front nationalCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearLe Pen hors système ?urn:md5:f92362c3081cd14cab3865d5ee0d36492015-05-03T19:39:00+01:002015-05-03T19:39:00+01:00AMIci et làBruno Mégretdroite aristocratiquedroite populaireFront nationalhallaliJean-Marie Le PenLa LettreLe Nouveau PalMarchaisMicberthTrinité-sur-Mer <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Est-on en train de sonner l’hallali de
<a href="http://www.microsoft.com/isapi/redir.dll?prd=ie&ar=windows">Jean-Marie Le Pen</a> qui déclare pourtant que la bête est toujours vivante ?
Quel est le plus terrible : perdre un être cher ou se faire tuer par les
affidés de ce dernier ? Etre viré de chez soi ? Etre convoqué devant
les « instances disciplinaires » d’un parti que l’on a porté sur les
fonts baptismaux ? Etre invité à « ne plus parler au nom » de ce
parti ? Passer pour un vieillard sénile, afin de clore le débat ? Il
y a de quoi être fatigué et baisser les bras. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Micberth écrivait en avril 1985 : <em>« Que c’est pompeux de dire
« ennemis » mais il faut bien dire les choses comme elles sont. Mes
ennemis, fort nombreux, au cours d’une vie riche en événements, n’auront réussi
ni à me faire plier, ni à m’abattre. A quoi bon se salir les mains quand il y a
une destinée pour cela et d’inconscientes taupes ? Mon trépas reviendra –
si je baisse les bras – à ceux que j’aime et qui ont dit hier m’avoir aimé.
Quel paradoxe ! »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Pourquoi, en dépit d’amis communs (Je pense
en particulier à ce cher Maître <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-Paul_Wagner">Georges-Paul Wagner</a> qui défendit les deux
hommes), les chemins de Micberth et Le Pen (bretons de souche) ne se sont-ils
jamais croisés ? Tout simplement parce que l’un et l’autre n’avaient pas
la même vision de la droite et que rien ne pouvait les réunir. Le premier la
voyait « aristocratique », le second « populaire ». Le Pen
défend les valeurs républicaines tandis que Micberth combattait <st1:personname productid="la R←publique" w:st="on">la République</st1:personname> <em>« bâtie
sur les cadavres de centaines de milliers de Français »</em>. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">Rappelons-nous
cette définition très claire de Micberth : <em>«
La droite est aristocratique, bougres d’ânes, fermée, hostile, sauvage, sûre
d’elle-même, ironique, égoïste ou généreuse selon son intérêt, savante,
aventurière, héroïque. Elle ne se reconnaît pas dans les bourgeois englués dans
la peur, dans les petits vieux frileux, les travailleurs chrétiens à l’esprit
civique, les militaires infantiles aux oripeaux chamarrés, oncques, mais dans
les fauves aux dents de granit, ceux qui bâfrent avec les </em>dieux païens<em>, qui jonglent avec vie et mort pour
l’honneur ou le plaisir, ceux qui ne composent pas, qui ne renient rien, qui
incarnent chaque jour la grandeur, la force, le plaisir. »</em> (« Le
Nouveau Pal », n° 14, septembre-octobre 1982)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">Et
voyons maintenant comment il démolit allègrement la droite populaire : <em>« La droite populaire a du ventre, pue
de la gueule, habite dans des pavillons encaustiqués et enclos, à patins pour
les parquets et à chiens méchants pour la trouille ; diffuse des lieux
communs, moralise, cancane, voue un culte sacré au bon sens, approuve l’armée
et l’applaudit ; suce le gendarme, lapide la créature, attache les mains
de ses enfants et encule la bonne avant de la congédier sans indemnités après
avoir porté plainte contre elle pour vol d’argenterie.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« La droite populaire a des
varices, elle aime l’ordre, le mauvais goût ; elle regarde derrière ses
rideaux et compte attentivement la monnaie que lui rendent les
commerçants ; ses livrets de Caisse d’épargne sont pleins, quand elle parle
de ses produits d’entretien, elle les « pronom-possessive » ;
elle entrebâille vingt ans après les autres sa porte à la lubricité. Et elle en
use puis en abuse.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« La droite populaire vénère les
peaux d’âne, les sinécures, l’apparat, elle applaudit à la peine de mort ;
elle est bêtement antisémite, fasciste, nazie. Elle flatte le fort, le
glorieux, le puissant, elle chie sur le faible ou elle lui fait l’aumône et
toujours en fanfare. » </span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">(« <st1:personname productid="La Lettre" w:st="on">La Lettre</st1:personname> », avril 1985)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;"> </span><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Je
n’étonnerai personne en précisant que Micberth n’avait pas que des amis... et
notamment au <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_national_%28parti_fran%C3%A7ais%29">FN.</a> </span><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Il appréciait
néanmoins le talent de tribun de Jean-Marie Le Pen, son érudition, son humour,
son sens de la formule. Il écrit en 1984 : <em>« Comme beaucoup, j’ai apprécié la grande prestation télévisée de
Le Pen et son succès aux élections européennes. C’est un acteur né, un Marchais
haute gamme. Nous avons besoin de ces tribuns mascottes, un peu dérisoires dans
leur acharnement idéologique. Cela nous change des sucreries des énarques qui
d’ordinaire confiturent nos tympans.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je
suis plus tiède quand je lis les discours de Le Pen, quand je l’entends
chantonner du Montand ou hardrocker avec mademoiselle sa fille. »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Il s’agit bien de la petite Marine, qui est
alors une charmante enfant de 16 ans. Elle entrera en politique deux ans plus
tard.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Micberth poursuit : <em>« Je suis froid quand il remue à la
tribune les vieux démons de <st1:personname productid="la France" w:st="on">la
France</st1:personname> franchouillarde : par exemple, le bellicisme du
passé qui aurait donné plus au patriotisme naturel qu’aux Schneider du Creusot.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je
suis glacé quand je feuillette les curriculum vitae de sa garde blanche.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« La
soudaine et divine notoriété dont jouit Le Pen l’amollira, c’est vrai, mais
elle radicalisera certains membres de son entourage.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Son
destin se réalise mais efface du coup le destin de ses suivants. On attrape les
mouches avec du vinaigre, dit-on, tout comme on émasculera le leader du Front
national avec les feux de l’actualité. Les sunlights n’éclairent que le
champion de <st1:personname productid="La Trinit←-sur" w:st="on">La Trinité-sur</st1:personname>-Mer.
Les ambitieux de son parti ne se résigneront pas très longtemps à jouer les
faire-valoir dans les zones d’ombre portée du Maître.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je
les connais. Je sais leurs appétits de fauves. Leur indiscipline coutumière. Il
suffit de bien se pénétrer des extravagantes articulations de l’extrême droite
française et cela depuis trente ans, pour en être sûr.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Il
fallait donner la parole à Le Pen. Il l’a. Ce sera un des seuls mérites de la
gauche. La démocratie a toujours eu peur d’être démocrate. En muselant les
singularités, on crée les extrêmes, on génère l’activisme aveugle et
meurtrier. » </span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333324432373px;">(« </span><st1:personname productid="La Lettre" w:st="on" style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333324432373px;">La Lettre</st1:personname><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333324432373px;"> », octobre 1984)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> <img src="http://micberth.org/dotcl/public/.pamphlet_014_m.jpg" alt="pamphlet_014.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Quand on parcourt l’histoire du Front
national et qu’on aborde par exemple la scission de <a href="http://www.lefigaro.fr/politique/2012/11/23/01002-20121123ARTFIG00612-scission-d-un-parti-le-precedent-du-fn.php">Bruno Mégret</a> en 1998, on
comprend parfaitement ce que Micberth annonçait. Peut-on dire aujourd’hui que
l’histoire repasse les plats et que c’est encore l’ambition qui anime ceux qui
combattent Jean-Marie Le Pen ? Laissons de côté sa fille (Une affaire de
famille. Cela ne nous regarde pas.) et regardons simplement s’agiter les « bras
droit ou gauche » de celle-ci. Les dents de ces beaux messieurs sont
longues, elles rayent le parquet.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">JMLP fut l’un des plus jeunes députés de la
législature (si ce n’est <em>le</em> plus
jeune). Il totalise près de 60 ans de vie politique. Comment peut-on le
reléguer au zoo des politiques fatigués ? Sa manière de fonctionner fut et reste la provocation, car il
pense que c’est ainsi que les choses bougent et c’est là un grand point commun
avec Micberth qui écrit en 1983 (C’était « avant ») : <em>« (...) Ma vérité, constamment
confirmée par les faits, mérite l’attention du lecteur quand même serait-il
choqué par la violence du ton et de la forme. » </em>Jean-Marie Le Pen a-t-il
menti, volé, trahi le parti qu’il a construit de ses pauvres mains calleuses ?
Non, son style ne plaît plus, c’est tout. Sa provocation verbale est assimilée
à « un acte de malveillance ». Il n’est plus dans l’air du temps. Il
est hors système. Demain, il sera face à ses juges. Et pourquoi pas l’abandonner
sur la banquise, comme tous les vieillards encombrants ? Après tout, ce
serait une solution pour faire de la place. Seulement voilà, la banquise est en
train de fondre. Pauvres de nous !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Source : <em><a href="http://www.histoire-locale.fr/livre/DIVERS-0016.html">La Lettre de Micberth</a></em>, éd. 1986.</span></p>
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<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></p>