Regards sur Micberth - Mot-clé - Jean RoyerCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearComité antidrogueurn:md5:a36a0a35110a6bd9c5163a7e38c9c1a42021-09-19T19:51:00+01:002021-09-19T19:51:00+01:00AMIci et làA.D.G.Burroughscomité antidrogueDégagements autobusiaquesEmmanuel MacronGinsbergJean RoyerMicberthRévolution 70 <p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm">« La
lutte contre le trafic de drogue est notre priorité numéro un »,
a déclaré <a href="https://www.lefigaro.fr/politique/marseille-la-lutte-contre-le-trafic-de-drogue-est-notre-priorite-numero-un-martele-emmanuel-macron-20210901">Emmanuel Macron</a>, en visite à Marseille le 1<sup>er</sup>
septembre dernier. Vaste programme et vœu pieux ? Une
déclaration qui mériterait d'être suivie d'effet...</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-top: 0.5cm; margin-bottom: 0cm">
C'est un fléau de longue date,
auquel Micberth s'est attaqué dans les années 1966-1967 en créant
un comité antidrogue dans sa bonne ville de Tours. A l'époque,
quand il évoque la filière marseillaise et dénonce les dangers du
trafic pour la jeunesse de notre pays, personne n'y croit. Surtout
pas l'intelligentsia, lectrice indulgente de Ginsberg et de
Burroughs. Faisant fi des menaces et des agressions contre sa
personne, il mène son enquête et prépare un dossier étayé. Il
démonte les filières locales, dénonce la banalisation du phénomène
et le mimétisme qu'il pressent chez des milliers de jeunes fragiles,
angoissés. Il tente de se battre du côté des forces de l'ordre
avec qui la collaboration est parfois difficile.</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm">Alain
Camille (futur <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/A._D._G.">A.D.G.</a>) écrit en 1968 dans un article rédigé pour
le journal <em>Révolution 70 </em><span style="font-style: normal">:
« Une action est envisagée. En quinze jours d'enquête, nous
démasquons trois réseaux à Tours. Constitués pour la plupart par
de jeunes désoeuvrés qui passent souvent les frontières, qu'elles
soient scandinaves ou arabes. Ils sont animés par une gent dite
intellectuelle qui, sous prétexte de « recherches »,
empoisonne littéralement leurs petits camarades. (…) Afin de
prendre le réseau la main dans le sac – ou plutôt, la cigarette
dans la main – nous montons une provocation avec la bénédiction
des inspecteurs précités. Le commissaire principal avait donné son
accord et mobilisé (ciel !) une voiture dite « panier à
salade », pleine de penseurs à képi. Le coup échoua... »</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><span style="font-style: normal">En
fait, l'enquête (gênante) révélant l'implication d'enfants de
notables locaux comme passeurs ou consommateurs, Micberth ne peut
aller plus loin dans son action qui dérange. Il devra se contenter
de dénoncer le danger à travers ses écrits et notamment dans ses
spectacles, les «<a href="https://www.wikiwand.com/fr/Jeune_Force_po%C3%A9tique_fran%C3%A7aise"> Dégagements autobusiaques</a> » qui
décoiffent<a href="https://lacolonnedefer.wordpress.com/2012/03/01/une-statue-de-jean-royer-dans-le-centre-ville-de-tours-non-merci/"> Jean Royer</a>, le maire de la ville.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-top: 0.5cm; margin-bottom: 0cm">
<span style="font-style: normal">En
1976, il écrit dans son journal (inédit) :</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« 16
mars 1976. Il y a dix ans, ces jours-ci, je créais le « premier »
comité antidrogue français. Dix ans déjà.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Pour
les connards de flics, la drogue n'était pas un « phénomène »
français. Pourtant, des dizaines de jeunes pourrissaient sur les
trottoirs. La came se fabriquait par tonnes à Marseille et
empoisonnait les États-Unis.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Quelle
histoire pour obtenir le droit de porter un flingue ! On voulait
probablement que je me batte à mains nues comme OSS 117. Quel
idéaliste imbécile et meurtrier j'étais !</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« On
me demandait de trois à six mois pour analyser les échantillons et,
souvent, le pauvre flic qui marchait avec moi, était-il obligé de
payer de sa poche les analyses.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Ah !
Ma pauvre dame, la société évolue vite et oublie ses pionniers...</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Qui
se souvient de mes gueulements d'hier ? (…)</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Il
n'en est pas moins vrai que les autorités françaises portent
l'entière responsabilité de l'empoisonnement de la jeunesse. Vieux
cons qui réagissent toujours avec cinq années de retard, gros culs
variqueux chevillés aux banquettes confortables du fonctionnariat.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Et
pendant ce temps, des Rimbaud aux iris couleur de sable humide se
shootaient une dernière fois, implosant sous les effets de
l'overdose, alors que ces messieurs, lecteurs de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Brigneau">François Brigneau</a>,
le crâne bourré de conneries préfabriquées, rotaient la
blanquette acide de Médème-leur-flome, en répétant pour la
milliardième fois que le problème de la drogue n'est pas français.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm"><em>« Mais
quand, bon Dieu, cette connerie criminelle va-t-elle finir ? »</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-top: 0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal">
Proscrivant tout ce qui peut
altérer la lucidité de l'homme, Micberth annonce en mars 1970, dans
le premier article de son programme aux cantonales : <em>« Je
suis contre l'utilisation de la drogue par les adolescents, mais pour
la liberté d'en consommer aux adultes responsables. Ce n'est pas mon
goût, mais cela regarde ceux qui s'y soumettent. »</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-top: 0.5cm; margin-bottom: 0cm; font-style: normal">
Sources : <em>Micberth
anarchiste de droite</em> (François Richard, 1992)), <em>Pardon de na
pas être mort le 15 août 1974</em> (M.-G. M., 1977), <em>Journal
1976</em> (Inédit).</p>L'examen psychiatrique en questionurn:md5:7a04280cd3142c13dbbfe25b007d48322018-09-25T20:17:00+01:002019-03-18T21:49:21+00:00AMIci et làA.D.G.Dr FerrandDr Fromentyexamen psychiatriqueGilles CormeryjargonaphasieJean MeunierJean Royerjuge MartyMai 68MicberthNathalie Saint-CricqpsychiatresRévolution 70 <p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">L'épreuve pour abaisser,
humilier l'opposant fait parler d'elle ces temps-ci, mais elle ne
date pas d'hier. Ainsi Micberth dut-il l'affronter dans les années
60. Rappelons que<a href="http://www.pearltrees.com/dadavidov/rip-jean-royer-vie-oeuvre/id2682931#l25"> Jean Royer</a>, maire de Tours, lui avait confié
l'organisation d'une partie des <a href="http://micberth.org/index.php?post/2018/05/08/Mai-68-%C3%A0-Tours">activités artistiques et culturelles
de la ville</a> pour la saison 1967-1968. Aussi, devenu « homme de
spectacle » avait-il mis en scène de nombreux <em>dégagements
autobusiaques </em>et spectacles divers sous le signe de la dérision
et de la démystification, ouvrant la voie au café-théâtre. Ses
collaborateurs et lui militent alors pour une révolution des mœurs,
de la pensée sociale, de la morale, de la politique et entreprennent
un « déconditionnement » de la société. Puis arrive
Mai 1968. Micberth lance alors le 12 mai, le premier numéro de
<em>Révolution 70</em>, journal provocateur et pamphlétaire dont
<a href="http://micberth.org/index.php?post/2014/05/01/La-divine-surprise2">A.D.G</a> est le rédacteur en chef. Quatre numéros verront le jour en
1968, le quatrième (2 juin 1968) étant celui de trop. Micberth y
écrit notamment : <em>« Ne vous laissez plus enculer par
des poulitichiens galeux, vrombisseurs honnis. Informez-vous
travailleurs, ceux qui profitent de vos revendications légitimes
pour leurs ambitions politiques personnelles ne doivent plus vous
représenter. » </em>Cerise sur
le gâteau, le journal publie un photomontage (de mauvais aloi...) où
la jeune Anne Frank demande qu'on lui envoie des caramels (mous) si
possible et des illustrés pour adoucir son sort.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
Micberth
écrit dans « Pardon » : <em>« Nous
eûmes, tout à la fois, contre nous, la droite, la gauche, le
centre, en passant par les extrêmes, et bien évidemment les
pouvoirs publics. La presse locale, inféodée à François
Mitterrand en la personne du président-fondateur de </em>La
Nouvelle République<em>, l'ancien ministre Jean Meunier, nous
dénonça à la vindicte populaire, dans un article intitulé
« Inadmissible !... » et réclama nos têtes aux
autorités. » (NDLR : </em>Jean
Meunier, vous savez, le grand-papa de la petite <a href="http://micberth.org/index.php?post/2016/06/08/Nathalie-Saint-Cricq">Nathalie
Saint-Cricq</a>...)</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
Jean
Royer convoque Micberth pour lui dire qu'il se désolidarise de son
action. <em>« Dans nos correspondances et nos articles,
nous avions dénoncé tous ceux qui avaient fait la gloire
« scabreuse » de notre région depuis trente ans. Une
telle démystification, un tel viol des usages ne pouvaient rester
impunis. Et nous fûmes contraints de quitter la ville de Tours, lieu
principal de nos « méfaits ».</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
Micberth
est alors « invité » à se présenter (le 7 octobre
1968) au cabinet du juge d'instruction Marty en tant qu'inculpé
d'outrages aux bonnes mœurs par voie de presse. Le juge demande un
examen psychiatrique du prévenu avant la rencontre. Il n'a
retenu comme délit que le photomontage avec la petite Anne parmi
tous les possibles.</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
Dans un premier temps, mauvais
tête, Micberth ne répond pas à la convocation des médecins
experts chargés de l'examiner et se fait engueuler par son avocat
qui lui enjoint de répondre à la seconde convocation : « Je
vous conseille très vivement de répondre à cette seconde
convocation du 28 août. M. Le Juge d'Instruction vous a indiqué
dans quel esprit cette commission des médecins experts avait été
faite et vous ne sauriez vous en formaliser. D'autant qu'elle est
prise dans votre intérêt, car elle ne peut que vous servir. »
</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
Il obtempère finalement et se
retrouve devant le Dr Ferrant et le Dr Fromenty qui procèdent à son examen psychiatrique afin de répondre aux questions suivantes :
« 1°) L'examen du sujet révèle-t-il chez lui des anomalies
mentales ou psychiques ? Le cas échéant les décrire et
préciser à quelles affections elles se rattachent. 2°)
l'infraction qui est reprochée au sujet est-elle ou non en relation
avec de telles anomalies ? 3°) Le sujet présente-t-il un état
dangereux ? 4°) Le sujet est-il accessible à une sanction
pénale ? 5°) Le sujet est-il curable ou réadaptable ? »</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.censure_m.jpg" alt="censure.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff"><span style="text-indent: 0.5cm;">Voici quelques extraits du
rapport (établi le 31 août 1968) qui se passent de commentaires ou presque.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
« <em>Les faits.</em> (…)
Dès le début des événements de Mai 1968, accompagnant les
manifestations de la révolte estudiantine, l'inculpé a sorti 4
numéros d'un nouveau journal <em>Révolution 70</em> destiné selon lui
à défendre le gaullisme, à confondre ses adversaires. (...)</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
« <em>Antécédents de
l'inculpé</em>. (…) Il est né à Tours en 1945. Son père est
mécanicien et en bonne santé. Sa mère, 49 ans, est bien portante.
Il a une sœur 30 ans, mariée à un peintre en bâtiment, mère et
bien portante. Lui-même s'est marié et a une fille de deux ans et
demi qu'il paraît chérir. Il a déclaré faire bon ménage et avoir
une sexualité normale. Il a été dès huit ans à l'école, puis au
lycée ; mais a rapidement contesté la valeur de l'enseignement
qu'on y donnait, a cessé de le fréquenter et a suivi la voie
publicitaire. (...)</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
« <em>Examen de l'inculpé</em>.
C'est un homme de taille moyenne, mince, en très bonne santé. A la
manière de nombreux adolescents actuels il porte les cheveux très
longs et une barbe assez longue, respectée des ciseaux. Il est
souriant et poli, mais demande la permission de fumer, ce qu'il fera
sans cesse au cours de l'examen. Il est vêtu de noir, avec une mise
un peu recherchée. Il parle d'une voix douce, sans colère et sans
réticence. (…) La vulgarité, la pornographie et la scatologie des
gravures de son journal ne sont pour lui que des symboles. Ce qu'il
veut, c'est l'éducation de l'homme que les méthodes officielles
d'enseignement abrutissent. Comme nous l'avons déjà dit sur le plan
pratique, son intelligence est d'un niveau normal. Probablement
supérieur à la moyenne. Mais c'est un autodidacte, qui emploie
souvent de grands mots dont il ne connaît pas le sens exact. <em>(NDLR :
Là, tous ceux qui ont connu Micberth et l'ont entendu s'exprimer
hurlent de rire ! Micberth aimait les mots et s'exprimait avec
très grande clarté, dans une langue choisie et imagée. Il aurait
dû venir avec son dictionnaire en poche. Et pourquoi ce mépris pour
l'autodidactisme ?)</em> (…) Il semble que la vague
révolutionnaire qui a soulevé nombre de jeunes de Mai 1968 ait
brusquement libéré chez l'inculpé ce fonds ordurier tenu en
tutelle jusqu'ici dans son inconscient, et qui a symbolisé sa
libération politique. L'examen physique ne montre chez lui aucune
maladie. L'examen neurologique ne montre aucun signe de lésion
organique des centres nerveux. »</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
Et les experts de conclure que
le personnage n'est pas dangereux, qu'il est accessible à une
sanction pénale et réadaptable. Ouf !</p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
Pour ce qui concerne les textes
incriminés... c'est une autre histoire. Afin d'établir leur
rapport, les psychiatres n'examineront pas les articles de Micberth
mais ceux de ses collaborateurs. Micberth écrit : <em>« On
décela dans mes textes de la jargonaphasie schizophrénique. Et
cette affirmation prend toute sa saveur quand on sait que pour
appuyer cette hypothèse, les psychiatres prélevèrent, dans les
publications éditées par moi, des textes de mon jeune collaborateur
Gilles Cormery*. Cela relevait du canular et ne fit qu'accentuer ma
révolte. Je résolus de m'opposer de toutes mes forces à cette
inculpation grotesque. Le juge Marty me fit connaître, lui-même,
ses sentiments sur cette affaire et me convainquit qu'il ne pouvait
passer outre les décisions du procureur de la République. (...)</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
<em>« Je devais par
n'importe quel moyen, éviter le jugement du tribunal correctionnel,
car je savais la magistrature prévenue contre ma personne, et rien
n'aurait pu faire entendre raison à des individus téléguidés,
sournoisement conditionnés à juger sans nuances. Prenant le
contre-pied, je publiai une revue scatologique, glauque, aux relents
caséeux </em>(NDLR : en janvier
1969)<em>, qui traînait la magistrature dans la boue la plus
« gadouilleuse », ne me privant pas de déféquer sur des
hommes, comme je l'ai écrit plus haut, sans dignité et sans
honneur. Curieusement, la loi ne fut pas appliquée. Jamais pourtant,
dans notre pays, un homme n'avait osé franchir de telles limites.
Jamais encore on ne s'était risqué à déverser de telles ordures
sur les magistraillons. Enfin, mon affaire vint en audience.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
<em>« Pendant que je me
prélassais dans un bain chaud, mes collaborateurs, employant une
technique que je ne puis révéler ici, firent repousser l'audience.
J'avais télégraphié au président du tribunal correctionnel que je
ne pouvais me rendre à sa convocation, étant retenu à la foire
pornographique de Copenhague. »</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; background: #ffffff">
Quelque temps plus tard, le
général de Gaulle démissionnait. Georges Pompidou, une fois élu,
ordonna une amnistie générale. <em>« Son élection me tira des
griffes de la justice qui, entre-temps, m'avait envoyé à domicile
un nouvel expert psychiatre. »</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm; background: #ffffff"><em><br /></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm; background: #ffffff"><em>*
Gilles Cormery (1950-1999), peintre et poète tourangeau, fut enfermé
à la fin de sa vie en raison d'une « paraphrénie
fantastique » particulièrement délirante (les psy de Tours
avaient donc vu juste). Remis en liberté, il se consacra à la
peinture jusqu'à sa mort hélas prématurée.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-indent: 0.5cm; margin-bottom: 0cm; background: #ffffff">Sources : Rapport d'examen psychiatrique par les Drs Ferrant et Fromenty. Micberth, « Pardon de ne pas être mort le 15 août 1974 ».</p>Une virulente plume...urn:md5:859cef929fb5983c1aff139d1df4baee2016-05-16T18:37:00+01:002017-06-28T17:39:31+01:00AMÉtudesA.D.G.AragonBernard Deyrièsconservatoire de ToursJacques VilleretJean ChalopinJean RoyerJeune Force poétique françaiseMagazine ville de ToursMicberthMonographiespamphlétairePatrice LeconteTours <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">Si <a href="http://micberth.org/index.php?post/2016/05/16/Michel-Georges Micberth (1945-2013) Le virulent pamphlétaire">Jean Royer</a>, maire de Tours de 1959 à 1995, confia au Tourangeau
Micberth une partie de l’animation culturelle de sa ville pour la saison
1967-1968, la situation se compliqua en 1968, année difficile pour l’équipe de </span><st1:personname productid="la Jeune Force" w:st="on" style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><st1:personname productid="la Jeune" w:st="on">la </st1:personname></st1:personname><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeune_Force_po%C3%A9tique_fran%C3%A7aise"><st1:personname productid="la Jeune Force" w:st="on" style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><st1:personname productid="la Jeune" w:st="on">Jeune</st1:personname> Force</st1:personname><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;"> poétique française</span></a><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">,
association née en 1963 « qui va marquer fortement de son empreinte la vie
culturelle tourangelle pendant une dizaine d’années » (Source : <a href="http://archives.cg37.fr//Actualite.php?theme=3&idarchi=ADEX">archives d’Indre-et-Loire</a>). Micberth écrit : </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« C’est là, en fait, que se situent les premiers conflits violents
qui m’opposèrent aux pouvoirs publics de mon pays et que commencent mes
véritables ennuis. »</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;"> Des conflits qui l’obligeront à quitter sa bonne ville
pour s’installer un peu plus loin avec ses collaborateurs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Micberth fit de Tours durant les années soixante un lieu
sacré de la jeunesse artistique et littéraire de Touraine qui vit éclore de
nombreux talents. Représentée dans environ quarante pays, <st1:personname productid="la JFPF" w:st="on">la JFPF</st1:personname> fut également un centre
national et international de rencontres. Aussi, l’hommage rendu dans le
Magazine de la ville de Tours au </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333px; background-color: rgb(255, 255, 255);">« </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">virulent pamphlétaire » est-il un
juste retour des choses. Gageons que Micberth ne l’aurait pas boudé.</span></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center;text-indent:14.2pt"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.ToursMag_m.jpg" alt="ToursMag.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><strong><span style="font-size: 11pt; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Michel-Georges Micberth (1945-2013). Le
virulent pamphlétaire</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">« Michel-Georges Berthe, dit Micberth, a trouvé précocément dans les lettres un moyen de défier ses p</span><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-color: white;">arents maltraitants. Pamphlétaire virulent, l’</span><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-color: white;"><em>anarchiste libertaire</em> était aussi l’amoureux des terroirs : il éditera près de 3 000 monographies portant sur des villes et villages de France. Soutenu par Jean Royer, il fonde en 1963 </span><st1:personname productid="la Jeune Force" w:st="on" style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;"><st1:personname productid="la Jeune" w:st="on">la Jeune</st1:personname> Force</st1:personname><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-color: white;"> poétique française présidée par Aragon. Le cinéaste Patrice Leconte, les dessinateurs Bernard Deyriès et Jean Chalopin, ou le romancier ADG ont adhéré. Anecdote : Jacques Villeret apprend l’éloquence au Conservatoire de Tours en récitant des poèmes de Micberth. » (</span><em style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Tours & Moi</em><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-color: white;">, n° 171, mai-juin 2015, p. 25 Forces vives).</span></p>La mort du pèreurn:md5:0be393e39e3a63b85897bd55bcf7b9832016-01-17T18:46:00+00:002016-01-17T20:56:56+00:00AMIci et làActual-HebdoAsudamcardiologuecimetièrefossoyeurshôpitalJean RoyermamanMicberthmortobsèquespèretoubibéglise <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Janvier 2016 sonnant le glas pour de
nombreuses personnalités, les hommages fleurissent çà et là. Ce qui m’a remis
en mémoire celui de Micberth à son père Georges, Breton d’origine, décédé le 20
février 1973. </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; text-transform: uppercase;">é</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">tonnante nécro
parue dans </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Actual-Hebdo</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> quelques
semaines plus tard sous le titre « Papa ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.La_Salle_s.jpg" alt="La_Salle.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Télégramme. Moi assis avec mes amis D.
Femme m’apporte, l’oeil éteint, triste nouvelle. Elle tend : « Ton
père ». « Mort ? » J’ouvre télégramme. Je lis : père
décédé. Deux mots. Obsèques vendredi 23. J’arrive pas à décoller mon regard du
papier bleu. Père décédé. Alors comme ça papa a p’us ! Saute dans voiture
avec femme. Arrive chez maman. Toute noire, recroquevillée, malade. Famille
plein partout, la plaie. Apprends que papa est mort d’un infarctus du myocarde
après repas. « J’ai mal dans poitrine », a-t-il dit.
« Couche-toi », a répondu maman, « vais décommander coiffeur et
appeler toubib. » Toubib arrive clic clac. Toubib généraliste fait une
drôle de bobine. C’est grave. Appelle cardiologue. Cardiologue arrive. 17
heures. Faut envoyer papa Asudam dans grand hôpital blanc, tcheuf tcheuf.
Cardiologue dit à maman : « C’est grave mais pas désespéré. » On
ne veut pas maman à l’hôpital. </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; text-transform: uppercase;">ç</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">a
servirait à rien qu’ils disent. « A demain », lui dit-on. Clip clap
clop, maman retourne chez elle, chancelante. Elle se couche. Dring. 2 heures du
matin. C’est un monsieur tout noir dans le noir, une enveloppe blanche à la
main. Le monsieur bafouille : « Votre mari est mort. » Maman
saute dans les escaliers, tourne quatre ou cinq fois autour de table de la
salle à manger en geignant et s’effondre.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Voilà comment tout cela s’est passé.
Mon père avait 58 ans, à faire ; 35 ans de mariage samedi, un bail.
C’était un couple de petits ouvriers bien polis, bien honnêtes, bien
transparents. Maman se retrouve seule et sans ressources. Papa avait déjà perdu
un oeil dans son travail, ses vertèbres étaient usées jusqu’à la moelle, sa
prostate bourgeonnait, de violentes céphalées chroniques depuis l’adolescence,
aussi. Tout pour la joie ! Depuis deux ans, son sale con d’employeur avait
institué les primes de productivité. Alors mon papa à moi, tout fier mais
poussif, voulait damer le pion à ses jeunes collègues et se tuait au boulot.
Pas exactement pour damer le pion d’ailleurs, mais plutôt pour éviter de se
faire foutre à la porte quelques années avant la retraite. La porte, c’eût été
la misère. La tête, les vertèbres, la prostate, tout résista sauf le coeur. Pas
très consciente, maman a dit : « Ils sont quand même gentils ses
employeurs. Ils ont payé l’enterrement. » Mais non. Les employeurs n’ont
pas le sens de l’humour. C’est papa qui avait cotisé à une nouvelle caisse qui
couvre les frais d’enterrement pour un forfait de <st1:metricconverter productid="1000 F" w:st="on">1000 F</st1:metricconverter>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« J’ai été jusqu’à l’hôpital. On a sorti
papa du réfrigérateur pour me le montrer. Dans la mort il était beau comme il
n’avait jamais été de son vivant. Eau bénite. Mise en bière. Longue procession.
<span style="text-transform:uppercase">é</span>glise. Curé. Orgue.
Chansonnettes. Rebénédiction. Remerciements. Montée au cimetière. Longue et
lente marche dans le territoire des morts sous un vent glacial. Je portais
presque maman qui chaloupait comme au temps des tangos de sa jeunesse*. Papa
est descendu paré de sa robe de bois et de fer au fond d’un grand trou, tout au
fond. Fossoyeur s’est avancé vers moi : « On y va
m’sieur ? » Oui, j’ai fait de la tête. Puis je me suis approché du
grand trou pour y jeter une poignée de terre. Ma femme aussi. Ma mère aussi. Et
aïe donc ! Les fossoyeurs ont craché dans leurs mains. Ma femme a glissé
un biffeton dans la paume grassouillette de l’ordonnateur, et nous sommes
repartis sur le petit chemin qui ne sentait pas la noisette mais l’encens. Le
temps pour moi de lire une grande pancarte sur laquelle <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Royer_(homme_politique)">Royer</a> dit
autoritairement qu’on est des beaux dégueulasses si on ne nettoie pas la tombe
de ses morts. Quelle délicatesse Royer ! On s’est bien embrassés avec la
famille, bien promis de ne pas attendre dix ans pour se revoir, ou la mort d’un
autre. J’ai grimpé dans ma voiture. Maman était là, assise, et pleurait
doucement dans ses mains. » (Micberth-Asudam, « Papa » in <em>Actual-Hebdo</em> n° 12, samedi 3 mars
1973)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Son
dernier tango à... Tours</span></em><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;"> !
(Note manuscrite ajoutée par Micberth à la fin de l’article.)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">NDRL : Jean Royer était alors maire de
Tours.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></p>Cantonales à Toursurn:md5:1d2e7a0cba7e3d0973840a1afcbaa5ce2015-03-26T22:25:00+00:002015-03-28T18:14:55+00:00AMIci et làAmboisearchives départementalesbonnets rougescommission de propagandeFrançois HollandeJean RoyerLimerayMicberthMichel DebréToursélections cantonales <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">« Aujourd’hui la question c’est
l’abstention », a déclaré <a href="http://www.liberation.fr/politiques/2015/03/22/hollande-aujourd-hui-la-question-c-est-l-abstention-et-le-score-du-fn_1225912">François Hollande</a> après avoir accompli son
« devoir » de citoyen républicain à Tulle, dimanche dernier (le 22
mars). L’abstention est effectivement devenue le premier parti de France. A
quand son interdiction ? Micberth, on le sait, en fit <a href="http://clubrogernimier.fr/apologie-de-labstention-par-michel-georges-micberth-1977/">l’apologie en 1977</a>
dans une allocution télévisée diffusée le 3 juin sur France 3 (et largement
reprise sur le Net depuis quelques années). Il déclarait alors : <em>« La lutte des classes est dépassée.
Caduque. Plus réel est de faire front commun contre la bêtise-crasse qui sévit
dans toutes les couches de la société. »</em></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">En 1970, il se livra à une expérience dans sa
bonne ville de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Tours">Tours</a>, qui est ainsi résumée par les archives départementales :
« En mars 1970, Micberth se présente aux élections cantonales à
Tours-centre contre <a href="https://lacolonnedefer.wordpress.com/2012/03/01/une-statue-de-jean-royer-dans-le-centre-ville-de-tours-non-merci/">Jean Royer</a>, sa femme à <a href="http://www.histoire-locale.fr/livre/AMBOISE-3221.html">Amboise</a> contre <a href="http://www.gouvernement.fr/michel-debre">Michel Debré</a>. </span></strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">Leurs professions de foi ne sont pas acceptées
par la commission de propagande électorale. Seuls les bulletins de vote sont
envoyés aux électeurs. Il obtient 70 voix sur 4 676 exprimés, sa femme 56
voix sur 7 331 exprimés (<a href="http://archives.cg37.fr/Actualite.php?theme=3&idactualite=244">Archives départementales</a>, 3 W 371, 373). »
Le résumé est un peu... succinct. Je vais donc essayer de vous en dire plus en
reprenant le chapitre publié à ce sujet dans <em>Pardon de ne pas être mort
le 15 août 1974.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.MGM1970_m.jpg" alt="MGM1970.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">Micberth
raconte : </span><em style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Nous nous
présentâmes, ma femme et moi, aux élections cantonales des 8 et 15 mars
1970 ; ma femme à Amboise, et moi à Tours-centre. L’affiche éditée par le
comité de propagande montrait ma fille qui me tendait un énorme colt, en disant
dans un phylactère : « Dis, mon papa, quand nettoies-tu la ville...
Bientôt, hein ? » Je lui répondais : « Le plus tôt
possible ! » (Cette affiche, on le comprend, fit sensation et provoqua
une nouvelle fois le tollé général. Ma femme, qui se présentait contre Michel
Debré, était elle aussi, sur son affiche, en compagnie de notre petite fille.
L’enfant questionnait sa mère : « Dis maman, ils ne vont quand même
pas encore une fois voter pour Michel ? » Les tracts de propagande
reproduisaient d’un côté ces affiches, et de l’autre nos professions de
foi. »</em><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white">Les tracts
de l’épouse de Micberth d’alors n’étaient pas vraiment flatteurs pour Michel
Debré (l’ennemi juré) qui était présenté comme un <em>« homme des tempêtes, tordu sous la vague et, à force,
complètement agité – le pôvre – du bocal. Il faut chercher, fouiller loin dans
l’histoire de <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname>,
pour retrouver pareil phénomène ».</em> Quant aux habitants d’Amboise,
pardonnez-moi l’expression, ils en prenaient plein la tronche (« ploucs
régressés, ignares, culs-terreux, petits bourgeois pourris, crétins, etc. »)<em> </em>! Ce qui ne se fait pas quand on se
présente à une élection démocratique.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white">Aussi, la
commission de propagande électorale, considérant que les circulaires
contenaient « des propos injurieux et orduriers, à l’égard de tout le
corps électoral et même à l’égard de tous les Français », et que l’envoi
de ces circulaires risquait de « troubler les esprits et de jeter un
discrédit sur les élections cantonales », décida-t-elle de ne pas accepter
les circulaires et d’envoyer seulement aux électeurs les bulletins de vote de
la candidate.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">Micberth
continue : </span><em style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« La bombette lancée
par ma femme préfigura le cataclysme nucléaire que je déclenchai à la municipalité
de Tours, en proposant le texte suivant :</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Madame, Mademoiselle, Monsieur,</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Cela va faire sept ans, je crois, que je
fais chier tout le monde. On ne se refait pas. Sept ans que vous et moi
subissons la loi d’une minorité d’édiles formée au lendemain de <st1:personname productid="la R←sistance" w:st="on">la Résistance</st1:personname> et qui
exploite le charnier 44 pour se maintenir aux postes usurpés.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Si ces gens-là ne passaient pas leur
temps qu’à gagner du fric, l’affaire serait de moindre importance, mais ils
bloquent systématiquement toutes les originalités, les valeurs, pour placer
leurs rejetons nantis et diffuser leurs verbeuses théories.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Nous devons en finir !</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 1. Je suis contre l’utilisation de la
drogue par les adolescents, mais pour la liberté d’en consommer aux adultes responsables.
Ce n’est pas mon goût, mais cela regarde ceux qui s’y soumettent.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 2. Je suis contre la pornographie, la
pédophilie (Comédie de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname>),
mais pour l’érotisme et la plurisexualité, car c’est dans cette voie que la
société évoluera et que les couples trouveront l’harmonie physique nécessaire à
la bonne éducation des jeunes âmes.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 3. Je suis pour la liberté totale d’expression
politique, littéraire et artistique. Le citoyen doit être suffisamment adulte
pour repousser ce qu’il exècre.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 4. Je suis contre l’exclusivité et
l’intention dirigée de la presse régionale et de ses supports publicitaires.
Pour une dépolitisation de <st1:personname productid="la Nouvelle R←publique" w:st="on"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on">la Nouvelle</st1:personname>
République</st1:personname> et l’implantation d’un grand quotidien concurrent.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 5. Je suis contre l’obligation de se
conformer aux lois et usages de <st1:personname productid="la S←curit←" w:st="on">la
Sécurité</st1:personname> sociale. En particulier, pour les travailleurs
indépendants, les commerçants et les petits artisans.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 6. Je suis contre toute organisation
policière armée (fasciste à Tours), visant à faire respecter les décisions
contestables des utopistes du pouvoir (la nouvelle société, une
rigolade !).</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 7. Je suis contre la magistrature et ses
coutumes bouffonnes et moyenâgeuses. Quand vous pensez que l’inculpé en
correctionnelle est jugé et condamné par un seul homme (!!!). Les progrès de la
psychologie interdisent de souscrire à ce genre de fantaisie. D’ailleurs,
chacun sait que lorsqu’on est incapable de réussir sa vie dans une profession
normale, on choisit la carrière de magistrat.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 8. Je suis contre la politique
culturelle définie à Tours par <st1:personname productid="la Com←die" w:st="on">la
Comédie</st1:personname> de <st1:personname productid="la Loire. Le" w:st="on"><st1:personname productid="la Loire." w:st="on">la Loire.</st1:personname> Le</st1:personname>
cas de son directeur, Guy Suarès, relevant plus de la psychopathologie sexuelle
que de l’animation culturelle.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 9. Je suis contre l’exploitation de
l’homme par l’homme mais pour la conservation de la hiérarchie des valeurs.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 10. Je suis pour la construction
rationnelle mais contre les démolitions abusives et sauvages du dictateur
clownesque Jean Royer.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 11. Je suis pour le développement, dans
le centre-ville, des petits commerces et artisanats originaux, particuliers et
précieux.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 12. Je suis, en passant, contre mes
concurrents aux élections, qui vous raconteront leurs conneries habituelles à
n’en plus finir.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 13. Je suis contre le service militaire
obligatoire et j’encourage les jeunes appelés à se révolter ou à déserter, ou
mieux, à foutre une bonne raclée aux gradés Algérie française en place.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 14. Je suis contre les universités
traditionnelles et pour les étudiants et enseignants aux ambitions
multidirectionnelles qui désirent vivre et éprouver ce qu’ils apprennent et
enseignent.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« 15. Je suis pour l’implantation dans le
centre-ville, dans des locaux restaurés, de communautés de vieillards avec
salles d’activités où ils pourraient travailler une à deux heures par jour,
pour ne plus avoir le sentiment d’être inutiles et à charge.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« La place réduite ne me permet qu’un
exposé succinct dont les lecteurs voudront bien m’excuser.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« Si vous êtes autre chose que des rascals
et des lâches, dans le secret de l’isoloir, </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">« vous voterez* Michel Micberth.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white"><o:p> </o:p></span></em><em style="text-indent: 18.9333324432373px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(34, 34, 34); background: white;">« </span></em><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">*</span></em><em style="text-indent: 18.9333324432373px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(34, 34, 34); background: white;"> </span></em><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#222222;background:white">Surtout ne vous en vantez pas, on rirait de
vous ! »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Une fois encore, la commission
intercantonale de propagande électorale dut-elle se réunir. Reprenant les
points 6, 7, 8, 10, 13 et considérant que les mentions portaient
« atteinte à l’honneur ou à la considération de personnes publiques
(armée, magistrature) ou de personnes privées nommément désignées »,
considérant également qu’elles incitaient à la désertion et provoquaient la
violence, les membres décidèrent à l’unanimité, « de ne pas accepter les
circulaires remises par le candidat Micberth et d’envoyer seulement aux
électeurs les bulletins de vote de ce candidat. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">(Ceci dit, il est utile de s’arrêter sur le
programme micberthien, très novateur en 1970. Certaines des propositions,
jugées alors incongrues et inadmissibles, ont depuis été retenues et appliquées.
Je ferme la parenthèse.)</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Micberth poursuit : <em>« Ma femme décida de se retirer et
interdit la diffusion de ses tracts. Par contre, je doublais les miens et les
repiquais en imprimant en surimpression sur le texte original cet avertissement :
« Ce texte a été censuré arbitrairement par la commission de propagande
fasciste qui ne tenait pas à ce que les électeurs soient informés des
véritables problèmes qui se posent dans notre région. Nous vous serions reconnaissants
de bien vouloir informer vos voisins et vos connaissances, en faisant connaître
au plus grand nombre possible de personnes, cet imprimé. » Des commandos
de propagande s’éparpillèrent sur la ville de Tours et diffusèrent ce brûlot.
Cette initiative permit d’obtenir un score faible, malgré tout honorable. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></em><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Mais les événements prirent une drôle de
tournure<em>. « A Amboise, dans l’espoir
de ridiculiser ma femme, les autorités passèrent outre son retrait et
maintinrent, au mépris du bon sens, sa candidature. Bien que les tracts ne fussent
pas distribués, en moins de vingt-quatre heures, le contenu de la circulaire
était connu de tout l’électorat. Pour en faire profiter amis et voisins, les
braves gens se la recopiaient à la veillée, en plusieurs exemplaires. Cette
propagande, que nous ne souhaitions plus, nous fit connaître des journées,
disons... mouvementées. »</em></span><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">C’est alors que les choses se gâtent. <em>« Les Amboisiens retrouvèrent, pour
quelques semaines, la violence des ancêtres qui avaient vécu 1789. Ma femme fut
agressée et molestée, la carrosserie de sa voiture défoncée. Elle dut effectuer
ses achats, un pistolet d’alarme à la main. Excédé par les insultes et les
violences des populations hargneuses, je décidai de me mesurer à elles, et je
me rendis alors, armé, sur la place d’Amboise, une heure après que ma femme y
fut attaquée. Les révolutionnaires en eau de boudin préféraient visiblement
regarder leur western à la télévision, plutôt que le vivre sur la place de leur
village. La gendarmerie ne bougea pas, ce qui, avec le recul, paraît pour le
moins stupéfiant. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">S’ensuivent alors des manifestations
violentes derrière les murs de la propriété qu’occupent alors à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Limeray">Limeray</a>
Micberth et ses collaborateurs, qui organisent des tours de garde, l’arme en
bandoulière. <em>« Les paysans se
découvrirent alors des virtualités de bonnets rouges et, en proférant des
menaces, renversèrent une charrette branlante contre l’entrée du château. Le
mur d’enceinte de la propriété fut couvert de graffiti parmi lesquels on
pouvait lire : « Tais-toi minus » et « Micberth salaud, le
peuple aura ta peau », etc. On me jeta des défis et certains me
proposèrent des duels en place publique. On croyait rêver. (...) Une nuit, alors
que j’étais occupé à quelque écriture, l’homme en faction laissa passer trois
jeunes gens venus m’avertir qu’ils avaient surpris, dans un café d’Amboise, la
levée d’un commando qui s’était juré de me noyer dans <st1:personname productid="la Loire. Les" w:st="on"><st1:personname productid="la Loire." w:st="on">la Loire.</st1:personname> Les</st1:personname> hommes rameutaient
leurs troupes dans le dessein de prendre d’assaut notre propriété. Nous fîmes
tout notre possible pour impressionner les éclaireurs de cette armée
improvisée. Les passagers des voitures qui s’arrêtèrent, cette nuit-là, contre
le mur d’enceinte du château, eurent probablement le sentiment que nous étions
très nombreux pour garder les lieux, et parfaitement armés. Pliés en deux, mes
amis et moi, nous nous déplacions, ventre à terre, derrière le mur, et nous
redressant, surgissions promptement en contrefaisant nos voix. Ainsi, un seul homme en figurait dix, à des endroits divers
et très éloignés les uns des autres. Ce fut une nuit éprouvante tant pour les nerfs que pour le souffle. Mais quelle
aventure ! »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Ah ! On savait s’amuser en ce
temps-là !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size:11.0pt;font-family:TimesNewRomanPS">Source : Micberth, <em>Pardon de ne pas être mort le 15 août 1974</em>,
chapitre « Jacquou le croquant »
(Fac-similé du dactylogramme publié en 1977).</span></p>
<p class="MsoNormal"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;
background:white"><o:p> </o:p></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;
background:white"><o:p> </o:p></span></strong></p>Allons z'enfants...urn:md5:cc4057f5599654a7e7252798398f2bc72014-04-17T21:47:00+01:002016-04-10T19:58:25+01:00AMIci et làActual-HebdoClaude Villersdocteur SolomidèsEric AsudamFrance-InterJean BoizeauJean RoyerJean-Claude BourretLa moutarde au nezMicberthMichel BoussonMinute <p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Je vous propose un grand saut dans le passé : 40
ans pile-poil. Semaine du 10 au 16 avril 1974. <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Actual-Hebdo">Actual-Hebdo</a></em> ayant cessé de paraître, Micberth a répondu
favorablement aux propositions de collaboration de <a href="http://www.ina.fr/audio/PHD97009297">Jean Boizeau</a>. Depuis
février, il publie dans l’hebdomadaire <em>Minute,</em>
sous le nom d’Eric Asudam, une chronique polémique intitulée « La moutarde
au nez ». Promesse lui a été faite de ne pas le caviarder. Mais <em>« cette promesse ne fut pas respectée,
et je dirai même que le rédacteur en chef Bousson, surnommé
« gratte-couilles » par le personnel, s’offrit sur mes textes des
compensations à sa triste médiocrité »</em>, écrit Micberth. <em>« Je pris donc mes fonctions, sous
contrat, au mois de février, et fis paraître dans </em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Minute_(journal)">Minute</a><em> quatre chroniques, dont une sur les OVNI
qui me valut les honneurs haineux de <a href="http://www.franceinter.fr/emission-hors-circuit-50-ans-de-france-inter-claude-villers-0">Claude Villers</a> et de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Bourret">Jean-Claude Bourret</a>
sur les antennes de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/France_Inter">France-Inter</a>. »</em></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">La chronique ci-dessous (largement caviardée) sera la
dernière des quatre publiées. Micberth ajoute : <em>« Puis Pompidou calencha, alors que je préparais mon voyage pour
l’URSS, une enquête sur la drogue et un reportage sur le docteur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Solomid%C3%A8s">Solomidès</a>. Et </em>Minute<em> joua à fond, pendant deux semaines, la
carte <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Royer_(homme_politique)">Royer</a>. J’avais eu une conversation avec Jean Boizeau, qui m’avait donné des orientations
politiques précises. Et, quelques jours plus tard, en arrivant au journal, je
trouvai le panégyrique sur Royer imprimé, alors que dans ma sacoche se trouvait
un article qui démolissait la gueule au fol de Tours... »</em></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Fin de l’histoire. Reste ce très beau texte, qui
convient parfaitement (pile-poil ?) à la semaine du 10 au 16 avril 2014.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p align="center" style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:center;
background:white"><strong><span style="font-size: 13pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Pour les sauver malgré eux</span></strong></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Parler du malaise de notre société actuelle me
semble plus que léger, car ce malaise est en fait une peur qui n’a jamais été
plus indicible, plus paralysante, plus insidieuse... Une grande frousse qui
nous monte de je ne sais quel inconscient collectif, pour exploser à la surface
tourmentée d’un conscient précaire.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Analyser cette peur, c’est déjà reconnaître
à celle-ci une réalité spéculative.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Mais on fait avec ce que l’on a.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Le saccage systématique des valeurs morales, le
dénigrement exhaustif du sacré, l’insécurité matérielle, la pollution, etc.,
demeurent les combustibles <em>privilégiés</em>
de ce foyer d’angoisse. Instruit de louvoiements, circonvolutions et
rotondités, l’homme moderne a perdu la faculté de se diriger toujours droit
devant. Il tourne sur lui-même puis, alourdi, s’écrase et se dispose à tous les
artifices que les apprentis sorciers lui mitonnent dans leurs creusets de la
mort.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Depuis trente ans, notre pays engendre périodiquement
des enfants désespérés, nourris du nihilisme et de matérialité, saouls de
verbiage et de pathos. Au fil des années, le guerrier bronzé a été transmué en
cochon boueux.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Faut-il sans cesse dénoncer cette situation pitoyable
et se lamenter en se frappant la poitrine, les genoux enfoncés dans la
glaise ; ou devons-nous agir vite et fort, énergiquement ?</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Je suis de ceux qui croient à l’action. Il ne s’agit
bien évidemment pas de se faire l’adepte de la méthode Coué en criant aux
immensités, comme pour se convaincre : « Nous sommes des ânes !
Nous sommes des ânes ! ». Car en procédant ainsi, nous prendrons le
risque de sentir bientôt de grandes oreilles brunes et velues pousser de chaque
côté de notre tête.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.aout_2012_169_m.jpg" alt="aout_2012_169.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">La société est pourrie, c’est vrai. Lieu commun.
Personne ne peut oser prétendre le contraire. Cet axiome n’implique pas
forcément une sentence de mort. Il y a dans la société malade des hommes naïfs,
au coeur gonflé d’amour et d’espoir, qui donneraient leur vie pour que notre
espèce se perpétue dans la joie, le plaisir d’exister, de travailler, de
construire et d’aimer.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">C’est pourquoi je garde une confiance inébranlable
dans l’homme, dans son imagination prodigieuse et ineffable.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">La misère matérielle reste une bien petite chose,
comparée à la misère morale. Un peuple libre et cossu sans idéal, sans grandes
aspirations, est un peuple décadent, donc moribond.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">De tristes philosophes ont pénétré sur le terrain du
combat des idées en plantant la bannière du bien-vivre et du bien-jouir.
Spontanément, les combattants qui n’étaient que des hommes, ont déserté leur
idéal, pour se vautrer aux pieds des tribuns de la facilité. </span><ins style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Entre le quignon frotté d’ail, frugal repas tout juste
nécessaire pour continuer le combat, et le gras brouet de la facilité, l’homme
a choisi de bâfrer, de se mépriser, de poser ses fesses là dans la fange, de se
voiler la face et de croiser les bras.</span></ins><sup style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">1</span></sup></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Les philosophes sont morts. Mais l’homme de tous les
jours vit. Il n’a plus, aujourd’hui, qu’un seul désir : transformer son
brouet en caviar, sans bouger un cil, sans se décider à renier le moindre de
ses privilèges. Et il a peur.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il prend
conscience, d’une manière confuse, que sa vie a stagné dans la cuvette, que sa
volonté appauvrie ne lui permettra plus jamais d’atteindre les sommets que lui
proposaient ses vieux chefs trahis. Les philosophes, pervertis par la soif de
convaincre, avaient omis de lui préciser que cette cuvette ne pouvait faire
vivre illusoirement que quelques générations d’hommes, et qu’elle serait
recouverte bientôt par les hautes eaux et par la boue. </span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><ins style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">L'homme d'aujourd'hui sent confusément qu'il va se noyer, que tous les siens disparaîtront avec lui, qu'il ne restera plus rien de cet éden en carton-pâte. Que vaut la plus belle des automobiles recouverte par des millions de tonnes de </span><span style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">boue ?</span></span><sup style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-image: initial; background-attachment: initial; background-size: initial; background-origin: initial; background-clip: initial; background-position: initial; background-repeat: initial;">1</span></sup></ins></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Rousseau, Fourier, Karl Marx et les autres ne sont
plus. Mais leurs mensonges ont séduit de nouveaux petits philosophes qui, au
lieu d’inciter cette population malade à aller se réchauffer sur les cimes
paradisiaques, lui conseillent de creuser davantage dans la cuvette stérile,
afin que l’eau et la boue parviennent plus rapidement à l’anéantir.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Pour la plus grande tristesse de l’espèce, l’homme a
toujours été plus taupe qu’épervier. Sa multiplication effarante l’entraîne
irrémédiablement vers un conformisme médiocre. Son instinct d’imitation lui
féminise la voix et le rend transparent.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Dans dix ans, il aura inventé le mouvement pour la
libération des poupons...</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Nous qui savons tout cela, qui sommes assis sur les
promontoires, nous devons, sans faillir, haranguer nos frères, leur montrer
d’une main qui ne tremble pas les cimes sur lesquelles ils seront sauvés. Nous
devons les encourager à imaginer, combattre les dégoiseurs de l’irréversible,
démontrer qu’en grattant avec obstination la pourriture, nous ferons apparaître le sain et le beau. </span><ins style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">Nous devons leur dire que chaque minute est précieuse, et
qu’elle marque le témoignage indélébile de notre passé. Nous devons nous
transcender pour offrir des exemplarités sans faille qui inciteront nos
contemporains au respect. Nous devons refuser toute frustration, tout
compromis, toute lâcheté ; nous regarder avec la plus extrême des sévérités.</span></ins><sup style="text-indent: 14.2pt; background-color: rgb(249, 249, 249);"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">1</span></sup></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Il ne s’agit plus de </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">dire</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">, mais de </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">vivre</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">, de
prouver, de combattre, sans pitié et avec férocité, les fossoyeurs de nos
richesses. Nous devons les dépister, là où ils se trouvent, à quelque poste
qu’ils occupent, et les discréditer sans faiblesse.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Ainsi, nous sauverons ce qui reste à sauver.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Nous mijotons dans l’intolérable. Chaque jour, les
mass media nous apportent les miasmes du grand tas d’ordures. L’odieux est
couronné et les sujets féaux baissent davantage la tête. Il n’est pas possible
que cela dure ; il n’est pas souhaitable que cela demeure.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Assez ! Le Français ne doit plus être flatté,
léché, pouponné. Nous devons le saisir par sa tignasse, et lui flanquer la
trogne contre les miroirs en lui criant : </span><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">« Regarde-toi, mais regarde-toi
donc ! » </span><ins style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Nous devons lui ouvrir les yeux à l’aide de nos deux
mains crispées sur le bord de ses paupières :
« Regarde-toi ! »</ins><sup style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">1</sup></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Le gouvernement, les partis politiques, les syndicats
parlent de la sagesse des Français. Quelle foutrerie ! Dialectique dormitive.
Qu’il est doux de régner sur une masse qui ronfle, qui se laisse pourrir ses
gosses, dauffer ses filles, voler ses biens ; qui accepte la jargonaphasie
d’une poignée d’excités engraissés dans des universités foutoirs ; qui
porte au pinacle ses voleurs et ses assassins, et qui ricane de la détresse des
victimes suppliciées.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Ah ! Que nos princes les connaissent bien les
défauts et les faiblesses des hommes !</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Quels merveilleux apothicaires ! Le génie de la
pommade ! Que ne lui fait-on pas dire à cette majorité silencieuse – cruel
paradoxe : le silence qui cause !</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Mais il y a vous, il y a moi, qui n’accepterons jamais
de déposer les armes, qui ne nous résignerons jamais à trembloter dans le cocon
de notre peur et qui hurlerons jusqu’à nos dernières forces pour préserver
au-dessus du marécage l’intelligence, la tendresse et l’amour.</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Allons z’enfants...</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">(Micberth-Asudam in </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Minute</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> n° 626, semaine du 10 au 16 avril
1974)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt;tab-stops:264.75pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><o:p> </o:p></span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">1. Passages censurés par Boizeau ou Bousson, et
pour cause ! </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt;">(Note ajoutée par
M.-G.M.)</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt;tab-stops:264.75pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>Charlie, François, Eric et les autres...urn:md5:44eca32515ca11f3b42fb69ff475b0402014-02-01T23:45:00+00:002021-07-03T14:23:48+01:00AMIci et làA.D.G.Actual-HebdoAlbert ParazAlphonse BoudardautobusiaqueCharlie HebdoCéline (L.-F.)Eric AsudamFrançois CavannaHara-KiriJean Royerl école de ToursLouis-Ferdinand CélineMicberthnouvelle droiteNouvelle Droite française <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white"><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Cavanna">François
Cavanna</a> vient de partir. L’hommage des médias est unanime :
une grande plume vient de disparaître. Nous l’évoquions régulièrement ces
dernières années avec M.-G. Micberth, ce dernier estimant que l’écrivain n’avait
pas dans les années 2000 la place qu’il méritait et qu’on avait tendance à
l’oublier. En consultant les archives, je retrouve une lettre datée du 23
juillet 1976 où Micberth s’insurge contre Cavanna, à propos d’un article
concernant <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Cavanna">Céline</a> : <em>« Quand
Alain Camille (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/A._D._G.">A.D.G</a>.) écrivait – il y a bientôt dix ans – « Comment
devenir le troisième trou du cul de Céline », je crois qu’il te situait à
la première place, moi à la seconde et lui, le modeste, à la troisième. Paraz
était oublié et l’<a href="http://andrepousse.free.fr/alphonse.htm">Alphonse</a> balbutiait. Aujourd’hui, toi et A.D.G. faites une brillante carrière ; quant à moi, je n’intéresse plus que quelques
universiteux vicelards et masochistes. En tout cas, grâce à vous deux – entre
autres – la charogne de Céline se voit percée d’un demi-millier de trous du cul. »
</em>Convaincu que le « con » de Cavanna était le « juif »
de Céline, il ajoute : <em>« Beaucoup
d’entre nous faisaient du Céline avant même d’avoir ouvert un de ses livres,
c’est vrai. Mais avoue, toute honte bue, qu’il a affirmé notre volonté de nous
exprimer autrement, qu’il a permis de nous servir de la totalité du
vocabulaire, y compris des approximations, et de cette fameuse petite
musique... »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white">Les échanges
entre Micberth et Cavanna seront souvent houleux durant les années 1970. Le
premier numéro d’« Actual » mensuel paraît en mai 1972. Quelques mois
plus tard, Micberth doit s’expliquer sur de supposées similitudes : <em>« C’était à redouter. Il y a des
mauvais esprits qui ont cru sentir chez nous des odeurs de </em>Hara-Kiri<em> ou de </em>Charlie Hebdo<em>. On va s’expliquer une bonne fois là-dessus et on n’y reviendra pas.
(...) Pendant dix ans, Cavanna a été emmerdé avec Céline. « Dis-le, allez
dis-le que tu dois tout à Céline, que t’es un sale rital plagiaire,
voleur ! » Comprenez que nous n’avons pas envie d’être emmerdés
pendant dix ans avec Cavanna et d’entendre les mêmes conneries. D’autre part,
nous avons commencé à déconner dans les mêmes époques que lui, les années 60,
Cavanna a « réussi », nous pas. Quand on écrivait merde en ce temps-là,
il se trouvait toujours un juge pour nous voler nos journaux et nous envoyer en
prison. J’exagère à peine. » </em></span><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">(« Actual »
n° 2, août-septembre 1972)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white">En février
1973 (« <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Actual-Hebdo">Actual-Hebdo</a> » n° 8), Micberth fait à nouveau une mise au
point sur sa parenté avec l’équipe de Charlie : <em>« Non, notre maître d’écriture n’est pas Cavanna. Nous respectons
l’écriture mais nous méprisons l’homme. Et cela pour des raisons que nous
n’avons pas à porter à votre connaissance, c’est-à-dire des raisons
personnelles. Le style <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Limeray">C.E.R.E.P</a>. (Centre d'études et de recherches expérimentales du Plessis) est en fait un succédané du style autobusiaque
J.F.P.F. (Jeune Force poétique française). Je vous assure bien que nous n’avons
pas attendu Cavanna pour écrire mal. Il y eut après Céline et au sortir de la
guerre, tout un courant d’écrivains illustres ou inconnus qui adopta
délibérément pour s’exprimer le langage parlé. Les années 60 virent deux
groupes originaux se révéler : l’équipe <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Hara-Kiri_(journal)">Hara-Kiri</a>, l’équipe <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_autobusiaque">autobusiaque</a>.
Deux personnes aujourd’hui connaissent, l’une la célébrité, l’autre la
notoriété ; Cavanna pour l’équipe Hara-Kiri et Alain Camille dit A.D.G.
pour le groupe autobusiaque. (...) Pour me résumer je dirai que ces deux
courants de pensée ont accéléré considérablement l’évolution littéraire et
artistique occidentales. L’équipe Hara-Kiri opta délibérément pour la satire
bête et méchante d’extrême gauche ; le groupe autobusiaque se referma sur
lui-même et livra aux universitaires ses travaux. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white">Si le groupe
autobusiaque, appelé aussi « l’école de Tours », était apolitique et
militait pour une révolution des consciences, on ne peut dire qu’il penchait à
gauche. Dans son livre « <st1:personname productid="La France" w:st="on">La
France</st1:personname> marginale », paru en 1975, Irène Andrieu précisera :
« <span style="font-variant:small-caps">Actual-Hebdo</span>. A lire avant
ou après « Charlie » pour ceux qui commencent à en avoir assez de
« ne penser qu’à ça ». Actual est une entreprise de démolition
personnelle, Asudam est nerveux, mais les pronostics de cet anti-<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Professeur_Choron">Choron</a> tombent
diablement juste. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white"><o:p><span style="text-indent: 14.2pt;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Lettre_de_Cavanna_005_m.jpg" alt="Lettre_de_Cavanna_005.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="text-indent: 14.2pt; background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS;">Le 12
février 1973, Cavanna envoie une lettre à Eric Asudam (Micberth) en réponse à
sa précédente mise au point et exige sa publication.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:
white">Je relève dans le n° 8 de « Actual-Hebdo » (3.2.73) la phrase
suivante : « Non, notre maître d’écriture n’est pas Cavanna. Nous
respectons l’écrivain mais nous méprisons l’homme. Et cela pour des raisons que
nous n’avons pas à porter à votre connaissance, c’est-à-dire des raisons
personnelles. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:
white">C’est signé « Eric ». Je suppose qu’il s’agit de l’Eric Asudam
dont le nom figure à la rubrique « rédaction ». Alors je somme l’Eric
en question de donner ces raisons, car moi je suis le Cavanna en question, et
je n’ai pas l’intention de laisser passer cette petite lâcheté sans réagir.
Vous allez donc, plaise ou non, expliquer à vos lecteurs ce qui entraîne ce
mépris à mon égard. Et on verra ce qu’il en est, on pourra causer. Démolir
quelqu’un par allusions est un peu trop commode, non ? J’attends donc la
publication intégrale de ma lettre dans votre journal ainsi que votre réponse.
Je vous signale en passant que c’est mon droit le plus strict et que je n’ai
pas l’intention de m’en priver.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-size:10.0pt;font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:
white">Ceci dit, et de toute façon, je vous emmerde. </span><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 10pt; text-indent: 14.2pt;">Signé : Cavanna.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Micberth
publie donc cette lettre dans « Actual-Hebdo » n° 13 (3 mars 1973),
avec une réponse dont voici un extrait.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Mouche-toi Cavanna. Qui est morveux se.
« Plaise ou non », dis-tu. Oh l’osé ! Crois-tu folliculaire
matuvu que je ploie comme ça devant pareille jean-foutrerie ? J’ai deux
cents livres de bonne et saine graisse qui me mettent à l’abri des sautillants
plumitifs qui prennent allègrement l’honnêteté pour un sphincter anal et qui se
mouchent avec. Si tu comprends pas tout très bien, je t’expliquerai doucement.
Je pensais, délicat comme je suis, que le respect que j’éprouvais pour le grand
écriveur Cavanna était incompatible avec le déballage de mes griefs personnels.
L’homme pouah !</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Tu les veux beau blond ? Les voilà.
Un peu d’histoire pour nous rajeunir la mémoire. En 1964, toi ou tes petits
copains proposaient des accords de réciprocité à « L’Homère
d’alors », brûlot en gestation pour lequel j’avais été pressenti comme
rédacteur en chef. Jusque-là rien à dire, sinon qu’on t’aimait bien. Rien ne se
fit. Quelques mois passèrent puis nous entrâmes dans l’aventure exaltante de <st1:personname productid="la Jeune Force" w:st="on"><st1:personname productid="la Jeune" w:st="on">la Jeune</st1:personname> Force</st1:personname> poétique française,
action multiforme qui nous permit d’être partout les premiers et qui nous vit
fiers de l’être. (Ris pas). Mais les pouvoirs publics et la cohorte ne
tardèrent pas à nous tomber sur le poil. Même les journalistes parisiens les
plus engagés se rangèrent aux côtés de la gueuserie et nous décrétèrent
inadmissibles. Tandis que <a href="http://lacolonnedefer.wordpress.com/2012/03/01/une-statue-de-jean-royer-dans-le-centre-ville-de-tours-non-merci/">Jean Royer</a> accomplissait son apprentissage de chevalier
du noble esprit sur nos jeunes cuirs, les inculpations pleuvaient. Dangereux
pour Hachette, pour les NMPP, pour la famille. Des pestiférés nous étions, les
lépreux du langage. Et les rares papiers des journalistes partisans étaient
bloqués au marbre par les rédacteurs en chef, puis fondus. Nous crevions de
faim, de rage, de haine. Un seul type pouvait nous aider : le pimpant
Cavanna. Suffisamment de ventre le bougre, défiant dans ses colonnes l’ordre
bourgeois. Confiance et respect. Après tout, un court papier de Cavanna et tout
s’enchaînerait. C’était alors notre logique et surtout notre espoir. (...)</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.actual_hebdo_12_recto_m.jpg" alt="actual_hebdo_12_recto.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Miteux, sans tripes et tout bouffés par
les vers, nous avons sollicité. Siou plaît, un peu de justice. Oh
attention ! Pas aide et assistance, justice. Pas encouragements, justice.
Pas soutien ni reconnaissance, justice.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Cavanna le pape tourna la tête, beurk,
un oeil collé sur les résultats des ventes des NMPP, l’autre matant par la
fenêtre l’horizon champenois, la vallée de l’Aube et au-delà, la forêt gauloise
qui vit les légions de César poursuivre Vercingétorix par-dessus la plaine et
les bois, les hauteurs du versant opposé et les fonds sauvages où la forêt
enveloppe le site comme la mer bat le promontoire. Le troisième ? Le troisième
je m’en souviens plus au juste. C’en était trop ! Pourtant je regardais
bien les petits caractères dans « Hara-Kiri ». Cavanna soutenait tout
et tous, même les choses sans importance. Pas nous.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white">« Tu comprends, cher Directeur, pourquoi
je ne tenais pas spécialement à parler de tout cela, de mes sales jalousies. Tu
me diras « ben mince, on a bien le droit d’accepter ce que l’on veut et de
repousser le reste ! » C’est vrai. Mais bon dieu, ne te présente plus
alors comme l’écrivain public des torturés et le Saint-Just de la presse
gauchiste ! (...) »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
color:#333333;background:white"><o:p> </o:p></span></em><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">En juillet
1979 (l’été de la nouvelle droite), alors responsable du service de presse de </span><st1:personname productid="la Nouvelle Droite" w:st="on" style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"><st1:personname productid="la Nouvelle" w:st="on">la Nouvelle</st1:personname> Droite</st1:personname><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> française,
j’eus Cavanna au téléphone (le 18 juillet). Sur son invitation, j’avais envoyé
un article de Micberth situant </span><st1:personname productid="la NDF" w:st="on" style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">la
NDF</st1:personname><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> dans le débat, pour publication dans la rubrique
« Radio Libre » de « Charlie Hebdo ». Cet article reprenait
un texte antimilitariste intitulé « Nier l’armée », publié quelques
années plus tôt dans « Le Réfractaire » par <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/May_Picqueray">May Picqueray</a>. Cavanna me
déclara qu’il ne pouvait tout publier : « J’ai pas envie d’avoir un
procès. On en sort, j’ai pas envie de recommencer. » Aussi le passage
fut-il « supprimé » et présenté dans le chapeau de l’article comme
une « enfilade d’injures d’une violence telle que, si nous le publiions,
même en citant les auteurs, nous n’y couperions pas d’une nouvelle condamnation
en correctionnelle. C’est déjà pas drôle de se faire fesser pour ce qu’on a
écrit, mais aller en taule pour la (vraie de vraie) Nouvelle Droite, pas question ! »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.radio_libre_m.jpg" alt="radio_libre.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white">Ce à quoi
Micberth répondit dans un courrier daté du 23 juillet 1979 : <em>« Que tu me caviardes (par deux fois
d’ailleurs, une seule mentionnée), je m’en branle. Tu es chez toi, tu fais
c’que tu veux. Il faudra simplement à l’avenir modifier légèrement le titre de
ta rubrique : Radio « presque » libre. (...) Chiés par la
droite, vomis par la gauche, impubliables dans « Charlie Hebdo »,
nous voilà plutôt mal barrés ! »</em> Et pour terminer sa lettre, en
réponse à une éventuelle inquiétude de la montée d’une extrême droite, Micberth
proposait l’asile à Cavanna : <em>« Blond
aux yeux verts, Breton depuis la nuit des temps, moi dans l’fond, je m’en tape.
J’échapperai probablement aux hordes de nazillons. Mais toi Cavanna, un
tantinet métèque, par le papa Rital, si je comprends bien tu devrais commencer
à t’oublier dans ton pantalon (Il faut entendre par métèque tout individu né en
dessous de <st1:personname productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:personname>).
Tu sais maintenant que s’ils se mettent après ton cul, tu pourras toujours
trouver refuge chez nous ; nous te cacherons dans la cave. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#333333;background:white"><o:p> </o:p></span><span style="background-color: white; color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Je
vends pas des idées, je sauve pas mon âme, moi », m’avait déclaré Cavanna.
Il n’empêche qu’il avait un énorme talent littéraire que Micberth appréciait. Pour conclure, je voudrais reprendre l’hommage que ce dernier lui
avait rendu dans son courrier 23 juillet 1976 (cité plus haut) : </span><em style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Allez, au plan de l’écriture, l’ombre
du gigantesque Ferdinand ne t’ôte rien. Voilà déjà bien des années que les
anthologues distingués fouissent dans ta production avec des cris de verrat. Tu
finiras glorieux. Plus personne n’en doute. J’écris ça avec une tristesse
jalouse et résignée. (Tu peux remplacer tristesse par tendresse. Question de
pudeur ! »</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; background-color: rgb(255, 255, 255);">Les pronostics de Micberth tombent diablement juste...</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS; background-color: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>Vers l'obscurantisme ?urn:md5:28c4726f1300a927311ad9f65376abf92014-01-12T19:05:00+00:002021-07-03T14:23:25+01:00AMIci et làA.D.G.antisémiteBloy (Léon)Céline (L.-F.)fascismeFrançois MitterrandHitlerJean MeunierJean RoyerjuifLa LettreLouis-Ferdinand CélineMicberthMicberth et les gros niqueursMégalonazismeobscurantismePetite SommeRobert FaurissonrévisionnistesRévolution 70 <p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">En avril 1992, Micberth écrit dans sa préface à
« Petite Somme contre les gentils » (troisième édition) : <em>« Mitterrand finit son règne dans les
odeurs louches de poupinette chargée de bran, Le Pen contre son gré monopolise
l’actualité de chaque jour, la justice est devenue folle et se fait injurier
dans les colonnes d’une presse qui ne se lit plus beaucoup ou alors, de temps à
autre, comme catalogue publicitaire. »</em> Vingt ans plus tard, l’histoire
repasse les plats. </span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">2013 sera l’année de la censure : <a href="http://www.lefigaro.fr/livres/2013/11/27/03005-20131127ARTFIG00338-defense-de-leon-bloy.php">Léon Bloy</a> (voir
notre billet du 3 décembre, « Le pèlerin de l’absolu »), Edouard
Drumont, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-%C3%89ric_Blanrue">Paul-Eric Blanrue</a> (livre interdit). 2014 s’ouvre sur l’interdiction
d’un spectacle au motif que les propos d’un humoriste « pourraient »
porter atteinte à la dignité humaine, la liberté d’expression ayant des
« limites nécessaires dans une société démocratique » (<em>sic</em> le vice-président du Conseil
d’Etat).</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Sommes-nous en route vers l’obscurantisme ?</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« J’ai été
trahi cent fois, insulté dans presque tous les journaux de l’hexagone, déformé,
volé, plagié. On m’a jeté en prison, traîné devant les tribunaux, on a attenté
à ma vie, à ma liberté de vivre, de dire et d’agir »</span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">,
écrit Micberth qui eut à comparaître devant ses juges... à Tours, dès février
1969, suite à la dénonciation de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Meunier">Jean Meunier</a>, directeur de « La Nouvelle
République » et ancien ministre. Son collaborateur, Alain Camille (futur
<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/A._D._G.">A.D.G</a>., auteur de la Série noire) résume la situation : « De quoi est
accusé Micberth ? 1.- D’avoir laissé passer des dessins d’inspiration
libidineuse et de facture pornographique. 2.- D’avoir chahuté Anne Frank,
symbole de la pureté angélique, victime de la barbarie. 3.- D’avoir écrit
toutes sortes d’abominations dont le détail m’échappe. (Il m’en revient
une : « Le colonel se dépantalonnait ». <em>Révolution 70</em> n° 4) »</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Précisons que l’objet du délit n° 2 cité par A.D.G.
était un photomontage où la jeune fille demandait qu’on lui envoie des caramels
(mous) si possible et des illustrés... Rien ne pouvant justifier la réaction
suscitée ni les conséquences pour Micberth et ses collaborateurs, qui furent
littéralement chassés de la cité tourangelle par le maire, <a href="http://lacolonnedefer.wordpress.com/2012/03/01/une-statue-de-jean-royer-dans-le-centre-ville-de-tours-non-merci/">Jean Royer
</a>(Décidément !)</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.199468_1634021535870_1396645194_31303094_2487156_n_1__m.jpg" alt="Dessin Bernos-Freulon, Actual-Hebdo 1973" title="Dessin Bernos-Freulon, Actual-Hebdo 1973" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Alors, Micberth était-il antisémite, comme on a
parfois tenté de le faire accroire ? Certainement pas ! </span><em style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">« Ma compagne la plus ancienne est
juive marocaine par sa mère. Son fils, que j’ai élevé et qui est aujourd’hui
mon fils, est donc juif »</em><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">, écrit-il en février 1990. Il évoquera ses
craintes à plusieurs reprises, sur « Mégalo », notamment, en février
1990 : </span><em style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">« Je vieillis et,
malgré le temps qui passe, je vois et entends toujours les mêmes couenneries,
je constate avec lassitude que le plus sinistre conformisme reste encore
d’avant-garde et que les antiennes rechantées sont toujours celles qui gonflent
les baudriers et sont entonnées par les mêmes imbéciles.</em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« J’ai dit,
il y a quelques années, à 20 h 30, sur la première chaîne allemande, que je
n’avais rien à cirer des indices multiplicateurs diffusés par la propagande
juive. Je suis l’enfant du génocide vendéen et la comptabilité des martyrs me
répugne ; elle nous éloigne toujours du sujet.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« Ce qui est
intolérable, ce n’est jamais le nombre dont on n’a rien à foutre, mais le
meurtre du premier juif ; à celui-là va toute ma commisération. La
discussion sur le nombre ou les moyens d’extermination atténue la faute :
c’est-à-dire l’aberration intellectuelle de supprimer la différence.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« En 1939,
le monde entier était antisémite ; même les intellectuels français,
spécialement odieux entre les deux guerres et tous n’avaient pas l’extraordinaire
talent de Louis-Ferdinand Céline, ni son « courage » de plume.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« J’ai
tourné, en 1981, une vidéo contre le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Faurisson">professeur Faurisson</a>. On y voyait, à
Buchenwald, un juif « shakespearien », à côté d’un crâne
authentiquement celui d’un chouan), qui, au fond d’un cul-de-basse-fosse,
persiflait le révisionniste. Je regrette d’avoir mis en scène cette séquence.
Je n’avais pas lu Faurisson, je hurlais avec les loups.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« J’étais un
con.</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« Depuis,
j’ai lu les révisionnistes. Attentivement. Ils sont troublants. Pourquoi ?
Parce que froids et méthodiques, sans passion, avec les seuls documents et les
recoupements des témoignages, ils présentent une autre histoire qui ne rend pas
du tout l’hitlérisme sympathique mais logique, donc mille fois plus répugnant que
les contes à dormir debout des exterminationnistes fabulateurs. »</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Nous sommes le 9 février 1990, sur
« Mégalo ». Une semaine plus tard, Micberth précise : <em>« Je ne sais pas ce qu’est un juif.
Pour moi, il y a les Israéliens, qui ont retrouvé la Palestine, la terre de
Chanaan. Ce sont les Hébreux dont certains pratiquent le judaïsme. Il y a ceux
qui pensent que la diaspora est une mission divine et ceux-là, dans tous les
coins du monde, cornaqués par leur chef spirituel, le rabbin, sont des juifs
pratiquants.</em></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« Mais les
autres ? Peuvent-ils, issus de la plus imposante religion monothéiste,
sans Dieu, se considérer comme des Juifs à part entière, membres de la
communauté et de la civilisation juive ? J’en doute et surtout quand ils
habitent (circoncises) Toronto, Aix-en-Othe ou kanazawa et ressemblent à Michel
Debré, John Wayne ou Thapavumamoto... »</span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><br /></span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.100_5127_m.jpg" alt="Micberth en 2011 (Photo V. Micberth)" title="Micberth en 2011 (Photo V. Micberth)" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></em></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">En ce début d’année 2014, il semblerait que
<a href="http://www.leparisien.fr/societe/mein-kampf-un-editeur-bresilien-fait-exploser-les-ventes-sur-internet-10-01-2014-3481373.php">« Mein Kampf »</a> se taille un franc succès en e-book. A qui la
faute ? Micberth dénonçait le danger dans « La Lettre », il y a
pratiquement trente années. </span><em style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">« Hitler
n’a jamais été plus dangereux qu’aujourd’hui. Sous la plume des apprentis
sorciers qui le couvrent d’immondices, il apparaît aux jeunes générations comme
une sorte d’ange satanique blasphémé par les penseurs épais du conformisme
débilitant. Pour un peu, il deviendrait le symbole d’un romantisme intemporel.
L’homme ayant esthétisé sa cruauté glacée : le courage absolu d’une
solitude désespérée qui se domine, domine les autres et les extermine. Bref, la
création par la destruction sublimée. </em><span style="text-indent: 14.2pt; font-family: TimesNewRomanPS;">»</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Cela signifie-t-il pour autant que « l’hydre
pouacreuse du fascisme et du nazisme » va montrer à nouveau l’un de ses
vilains nez ?</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">« L’histoire le hurle : c’est
toujours le juifaillon qui engendre le nazillon. A force de crier </span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">au
loup !<em> dans le bocage sécurisant de
nos démocraties popotes, un jour, le loup sortira vraiment de sa tanière. Les
idéologues hébreux qui se prennent volontiers pour Cassandre, à force de
prophéties noires et mortifères, excitent et exacerbent les bas instincts de la
lie en mal d’exactions et réveillent la fureur sauvage des bénêts qui
n’attendent que cette occasion pour s’attifer de chemises brunes et imposer à
coups de gueule et de poings leur terreur de brutes aveugles et cruelles. </em></span><span style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 16px; line-height: 24px;">» </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt;">(« </span><st1:personname productid="La Lettre" w:st="on" style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt;">La
Lettre</st1:personname><span style="font-family: TimesNewRomanPS; font-size: 12pt;"> », avril 1985)</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-size: 11pt; font-family: TimesNewRomanPS; font-variant: small-caps; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><br /></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;text-indent:14.2pt;
background:white"><span style="font-size: 11pt; font-family: TimesNewRomanPS; font-variant: small-caps; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;">Sources</span><span style="font-size: 11pt; font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"> : <a href="http://histoire-locale.fr/livre/DIVERS-0016.html">« La
Lettre »</a> (Recueil des textes parus d’octobre 1984 à avril 1985),
<a href="http://histoire-locale.fr/livre/DIVERS-0017.html">« Petite Somme contre les gentils »</a> (Allocutions télévisées
1976-1982), <a href="http://histoire-locale.fr/Modules/recherche/pg_recherche_gen.php?CH_RECH=avancee&VILLE=&DEP=VIDE&CHX_VAL=micberth+et+les+gros+niqueurs&CHX=TITRE&Valid=RECHERCHER">« Micberth et les gros niqueurs »</a> (Billets télématiques
publiés entre novembre 1989 et mai 1990).</span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;line-height:14.65pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;line-height:14.65pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;line-height:14.65pt;
background:white"><span style="font-size: 11pt; font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(55, 64, 78); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;line-height:14.65pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(55, 64, 78); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>
<p style="margin:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:justify;line-height:14.65pt;
background:white"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; color: rgb(55, 64, 78); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><o:p> </o:p></span></p>Vitesse limitéeurn:md5:7eb8b3833a3d712a3a1447c1728a52732013-07-20T14:38:00+01:002018-01-22T18:24:20+00:00AMIci et làActual-HebdoEric AsudamJean Royerle style mèqueMaurice Druonvitesse <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt;line-height:
150%"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; line-height: 150%; text-indent: 14.2pt;">Le sujet est récurrent et
préoccupe nos dirigeants depuis de longues années. Pour preuve, ce texte de
Micberth-Asudam publié le 14 juillet 1973, soit (si le compte est bon) il y a
tout juste 40 ans ! Et toujours rien de nouveau sous le soleil. Le style </span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; line-height: 150%; text-indent: 14.2pt;">mèque</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; line-height: 150%; text-indent: 14.2pt;"> de cet article intitulé
« Kilomètre », est du pur Asudam, celui des années 1970 qui
fleurissait dans le journal pamphlétaire <em>Actual-Hebdo</em> (Cf.
rubriques « Biographie sommaire » et « Le pamphlétaire ».)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Paraît, c’est le porte-coton du
gouvernement qui le dit, que la limitation de vitesse imposée par nos princes
aurait effectivement réduit l’hécatombe du premier week-end de juillet. Hi, hi,
des cons se laisseront prendre à ces déclarations mensongères, toi, toi et toi.
Têtes de petits piafs, pignoufs incongrus.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Alors toi aussi, gaucho de mes deux, tu
penses que la vitesse est un fléau et qu’il faut châtrer tous ces fous du
volant qui pulvérisent dans l’Olympe les familles françaises méritantes
obsédées par les joies bucoliques ? Tu penses ça, dis ? Eh ben mon
grand et sauf ton respect, permets-moi de t’apprendre que tu cogites avec les
arpions, ouais môssieur, avec les pieds.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Facile à comprendre, bon dieu, la vitesse
pour nous autres est une seconde nature. Allez hop, chevauchons le luma, aïe
donc la bête, crébonsouère, avance bijou, hue ! Bien calé sur la coquille
du gastéropode, tu fais corps avec l’animal, tu lui arraches les flancs sous
les molettes de tes éperons d’argent, hue, avance, avance, et te voilà tout
grisé de vitesse ; la poussière du chemin collée sur ton front noyé de
rosée, hue ma garce, ma fille, mais hue donc, slack, ton fouet siffle et
claque, slack et ton luma fait ce qu’il peut, secrétant tout le mucus visqueux
de son pied musculaire ventral pour te faire glisser encore plus vite sur ton rêve.
Tu abuses, tu en demandes trop, alors il se cabre, holà, tout doux, paix bijou,
paix hooo, et ton luma s’apaise, la gueule tordue par le harnais maintenu par
ta poigne de fer poilue. La gonzesse qui te suit pisse d’admiration dans sa
nuisette et te roule des yeux gourmands. T’es comblé glandu, hein ? Oh pas
pour longtemps car tu remplaceras bien vite l’escargot par la bique, la bique
par le cheval et le canasson par un bolide de sport.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« T’es comme ça, mon grand, qu’est-ce que tu
veux y faire ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« La société t’a vendu des bagnoles légères
comme le cerveau de M. Pompidou. Des tires incomplètes, sans réelle sécurité.
Pas de routes appropriées. La société elle est comme ça, pas compliquée pour
deux ronds, pas bêcheuse. Elle se fout de ta vie ou de ta mort, l’important est
que tu bouges et en bougeant que tu déplaces du pognon. A ta mort, ta famille
bougera pour toi et fera circuler le pèze pour ton jouli pitit enterrement,
pour ta tombe.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Tu commences à piger maintenant. Non ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Patchou_m.jpg" alt="Micberth et son âne Patchou (2010)" title="Micberth et son âne Patchou (2010), juil. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Ah, j’oublie de te dire que depuis quelques
années déjà nous sommes en République. <st1:personname productid="La R←publique" w:st="on">La République</st1:personname>, c’est – comment te dire – heu, la
monarchie des bourgeois. <span style="text-transform:uppercase">é</span>tymologiquement,
ça veut rien dire mais je vois bien que tu me comprends. Avec la monarchie, on
savait au moins d’où les coups venaient et qui les donnait. Propre et franche
elle était. Tu te disais : « Si je bouffe pas à ma faim, je sais ben
pourquoué. » Tu suçais ta racine et tu fermais ta gueule pour éviter le
pilori. Les nobles étaient cons et désuets ; les bourgeois sont rusés et mauvais.
Tu vois d’ici la différence entre un mec couvert de dentelles et prout-ma-chère
et un manouvrier sournois. Je te fais pas un dessin. Le bourgeois a inventé la
démocratie dans le but de te faire avaler que tu deviendrais responsable de ton
sort et de la destinée de ton pays. Désormais un petzouille représenterait par
le jeu des élections et sous le couvert d’une bannière politique quelconque,
des centaines de milliers de cons comme toi et disposerait de ton corps
(service militaire) et de ton âme (propagande) par délégation de lois et
décrets qui t’étrangleraient chaque jour davantage. C’est-y pas ça ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Tu te laisses faire car tu es
essentiellement lâche. Une minorité se fait chaque jour péter la gueule pour
toi et ça te suffit. (Je parle des vraies minorités agissantes et non pas des
mouvements publicitaires progouvernementaux comme <st1:personname productid="La Ligue" w:st="on">La Ligue</st1:personname> communiste ou Ordre
nouveau. Ces extrêmes officialisés qui bénéficient de la pub télé et radio.
Point.) Des fouais (lis <em>des fois</em>) tu
sens ta couille se durcir et tu fondes avec quelques potes un petit mouvement
contestataire. Bien, mais à quoi cela sert-il ? Hein, dis-le. Trois ou
quatre pavetons sur la gueule d’un pauvre bougre de CRS, des défilés sans queue
ni tête avec des banderoles brandies, aux textes aussi tartignolles les uns que
les autres, quèques voitures incendiées, plus d’ailleurs par défoulement que
par détermination ou stratégie politique. <span style="text-transform:uppercase">ç</span>a
rime à quoi ça, dis gros cul, hein ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Et te voilà arborant le treillis et le
cigare cubain, tout original et jouasse de ta découverte. Petit con-suicide du
système. Chiotteries et tristesse.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Pendant ce temps-là, tu prêtes le flanc à
l’<span style="text-transform:uppercase">é</span>tat patron qui embauche des
flics à pleines casernes, tu imposes <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Royer_(politique)">Royer</a> le fol et Druon <st1:personname productid="la Joie. Tu" w:st="on"><st1:personname productid="la Joie." w:st="on">la
Joie.</st1:personname> Tu</st1:personname> peux être fier de ton boulot, il y
a vraiment de quoi.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je sais, je rabâche, t’as raison.
Arrêtons-nous là, j’en reviens à la limitation de vitesse, le pied sidéral.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« En te limitant à <st1:metricconverter productid="100 km/h" w:st="on">100 km/h</st1:metricconverter>, le gouvernement
vole ta liberté d’homme, mon grand. Il t’initie aux chaînes du cachot en
t’obligeant à t’entraver dans ta propre voiture avec une ceinture de sécurité
dont l’efficacité reste d’ailleurs à démontrer. Tu deviens le maître de ta
prison et comme ta prison circule, on a prévu des gendarmes un peu partout pour
que tu n’aies pas l’idée saugrenue de te libérer en roulant.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Chouette, non ? Les infectes salauds.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Et t’acceptes ce joug sous prétexte que tu
vomis la bagnole et le modernisme. Mon grand, je ne te le cacherai pas plus
longtemps, tu es un beau con. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Micberth <em>in Actual-Hebdo</em> n°
29, 14 juillet 1973)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><o:p> </o:p></p>Lettre ouverte...urn:md5:4b60046cfbacf48434e8c03de1dcc6432013-07-12T23:51:00+01:002016-03-28T17:25:30+01:00AMIci et làEric AsudamGébéHara-KiriJean BoizeauJean Royerjournal MinuteMichel EberhardtTopor <p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"><br /></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"><img style="MARGIN: 0 1em 1em 0; FLOAT: left" title="Boizeau_Envoi.jpg, juil. 2013" alt="Boizeau_Envoi.jpg" src="http://micberth.org/dotcl/public/.Boizeau_Envoi_s.jpg" /></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; LINE-HEIGHT: 150%" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Un de nos lecteurs vient d’acquérir un exemplaire de « Révolution droitiste » dédicacé à Jean Boizeau par Micberth. Si ce dernier a toujours gardé une certaine tendresse pour le directeur de « Minute » qui lui avait confié en février 1974 une chronique polémique (« La moutarde au nez » publiée sous le nom d’Eric Asudam) dans son journal, il dut subir pressions et attaques à l’intérieur et à l’extérieur de l’hebdomadaire qui vivait alors sa « grande époque ». Faisant fi de son grand talent de polémiste, on lui reprochait de travailler pour un journal classé à l’extrême droite. Il s’en est expliqué dans un article inédit figurant à la fin de l’ouvrage « Les Vociférations d’un ange bariolé » (à paraître), qui réunit entre autres ses articles parus dans « Actual-Hebdo » et « Minute » au cours des années 1970. Le texte qui suit est un extrait de cet article.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"> </p>
<p style="TEXT-ALIGN: center" class="MsoNormal" align="center"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 13pt">Un journal de combat</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 13pt"> </span><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« Alors ça y est. Le tollé général. Les lazzi. Les crachats à travers la gueule. La presse parallèle se déchaîne. « On vous l’avait bien dit. Asudam n’est qu’un facho. Il bosse à « Minute », dans ce journal merdeux, conservateur, nazi. »</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Il est amusant, d’ailleurs, de constater que c’est depuis la cessation de mon journal qu’on me traîne de cette façon dans la merde. Ne pouvant pas répondre, n’ayant aucun support à ma disposition, je suis donc acculé dans le coin du ring, avec des gros paquets qui m’arrivent dans le buffet. Même mon ami Yaset qui me pisse sur la tête ! Gentiment, mais il me pisse quand même dessus.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">D’abord, pour moi « Minute » n’est pas le journal répugnant que l’on veut bien dire. C’est un journal de combat, et le lecteur est parfois surpris de constater les convergences de vues et d’opinions qu’il y a entre l’hebdomadaire de Devay et le canard de Cavanna. A cet égard, – comme dit notre président de <!--?xml:namespace prefix =" ""st1" /--><!--?xml:namespace prefix =" ""st1" /--><st1:personname productid="la R←publique" w:st="on">la République</st1:personname> –, un universitaire s’était, il y a quelques années, proposé de rédiger une analyse comparée de ces deux organes de presse. Même virulence, même combat, exceptés certains points de détail concernant des idéologies, de part de d’autres, ringardes et désuètes.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je pensais aussi, et à tort, que « Minute » devait se lire comme on lit un journal humoristique. La deuxième dimension de l’écriture. Enfin, – et tenez-vous bien les petits gauchos – d’illustres prédécesseurs m’avaient devancé dans ce journal : Gébé, directeur d’« Hara-Kiri » mensuel, travaillait à « Minute », Topor, un des premiers piliers de l’esprit bête et méchant, travaillait à « Minute ». Et cela, mes agneaux, en pleine période algérienne. Et tout n’a pas été dit. Un jour on saura – là, j’invente, mais sait-on jamais ! – que Cavanna était le nègre à Jean-François Devay et, pourquoi pas, un des trésoriers de l’O.A.S. C’est un régal de feuilleter les archives du journal « Minute » ! Pendant trois mois, j’ai fait cela consciencieusement, et je vous assure que je suis pleinement édifié.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">C’est vrai, j’avais un mal fou à encaisser toutes ces saloperies. Je tournais du nez devant ces brouets de la basse cuisine parisienne. Et je pensais à ces centaines de milliers de petits cons, agglutinés autour de ces idoles en carton-pâte, qui exploitent leur crédulité pour mieux bâfrer, avec dans la conscience un je ne sais quoi de rationelo-gaucho-anarchiste qui donne la tranquillité d’âme, et justifie le plus abject de ses actes.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">C’est marrant, les purs et durs. Je n’ai jamais retrouvé dans aucune des lignes ou des dessins de l’équipe « Hara-Kiri », la moindre trace de leur appartenance à « Minute ». Pour paraphraser De Gaulle, je dirai : On a été à « Minute », on est à « Minute » ou on sera à « Minute ».</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><img style="MARGIN: 0 auto; DISPLAY: block" title="Minute_asudam.jpg, juil. 2013" alt="Minute_asudam.jpg" src="http://micberth.org/dotcl/public/.Minute_asudam_m.jpg" /></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Tout ça est bien beau, mais n’explique pas pourquoi j’ai consenti à m’asseoir derrière un bureau de l’avenue Marceau.</span><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Un peu d’histoire. La grande presse a bien voulu, depuis quelques années, voir en moi un nouveau grand pamphlétaire. C’était beaucoup d’honneur, concrétisé brillamment par cette anthologie du pamphlet parue au milieu de l’année dernière. Lorsqu’« Actual » cessa de paraître, je restai vacant, et <a href="http://www.ina.fr/video/PHD97009297">Jean Boizeau</a>, directeur de « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Minute_(journal)">Minute</a> », me convoqua pour me proposer une collaboration en quatre points :</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt; MARGIN-LEFT: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 36.0pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-bidi-font-family: TimesNewRomanPS; mso-fareast-font-family: TimesNewRomanPS">1-</span><span style="FONT-SIZE: 9px"> </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La direction épisodique du « Crapouillot », ce que je refusai, pensant à juste titre que l’unité de ce journal devait être assurée par la personnalité de Michel Eberhardt ; d’autant que j’appris plus tard que cette proposition avait, en fait, pour but de contraindre Michel Eberhardt à aller exercer ses talents sous d’autres cieux – poste qui fut attribué, sous une autre appellation, au gélatineux et inconnu Marc Heimer, issu de « L’Express » où ses idées fascisantes n’étaient guère appréciées.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt; MARGIN-LEFT: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 36.0pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-bidi-font-family: TimesNewRomanPS; mso-fareast-font-family: TimesNewRomanPS">2-<span style="FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; FONT-SIZE: 7pt"> </span></span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La responsabilité d’une chronique polémique hebdomadaire, puis mensuelle, sur les grands problèmes de notre temps. Jean Boizeau me précisa que je serais libre de tout écrire, et qu’en aucun cas personne ne me caviarderait. Cette promesse ne fut pas respectée, et je dirai même que le rédacteur en chef Bousson, surnommé « gratte-couilles » par le personnel, s’offrit sur mes textes des compensations à sa triste médiocrité.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt; MARGIN-LEFT: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 36.0pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-bidi-font-family: TimesNewRomanPS; mso-fareast-font-family: TimesNewRomanPS">3-<span style="FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; FONT-SIZE: 7pt"> </span></span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Un travail de grand reporter, qui devait m’envoyer, dans un premier temps, en URSS (contrat signé) puis aux quatre coins du monde, là où l’opportunité de l’actualité l’eût imposé.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt; MARGIN-LEFT: 0cm; mso-list: l0 level1 lfo1; tab-stops: list 36.0pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-bidi-font-family: TimesNewRomanPS; mso-fareast-font-family: TimesNewRomanPS">4-<span style="FONT-FAMILY: 'Times New Roman'; FONT-SIZE: 7pt"> </span></span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La participation hebdomadaire au conseil de rédaction du mardi.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je pris donc mes fonctions, sous contrat, au mois de février, et fis paraître dans « Minute » quatre chroniques, dont une sur les ovni qui me valut les honneurs haineux de Claude Villers et de Jean-Claude Bourret sur les antennes de France Inter.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Puis, Pompidou calencha, alors que je préparais mon voyage pour l’URSS, une enquête sur la drogue et un reportage sur le docteur Solomidès. Et « Minute » joua à fond, pendant deux semaines, la carte Royer. J’avais eu une conversation avec Jean Boizeau, qui m’avait donné des orientations politiques précises. Et, quelques jours plus tard, en arrivant au journal, je trouvai le panégyrique sur Royer imprimé, alors que dans ma sacoche se trouvait un article qui démolissait la gueule au fol de Tours.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La période présidentielle me confirma que je m’étais fait enviander, depuis le départ, par l’équipe de « Minute ». Et je pris conscience enfin de la connerie ambiante. Sous le prétexte d’évolution, ces gens n’étaient que des opportunistes et des marchands de papier. Je désertai le conseil de rédaction et ne produisis plus que le minimum pour le respect du contrat qui me liait au journal.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Après avoir essuyé quelques brimades, vexations en tous genres et petits coups en dessous, je remis ma démission à Jean Boizeau qui crut subtil de la refuser pour me flanquer dehors une semaine après. » (Micberth, extrait de « Lettre ouverte à tous ceux qui se posent bien gentiment des questions sur mézigue », 1974)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><!--?xml:namespace prefix =" ""o" /--><!--?xml:namespace prefix =" ""o" /--><o:p> </o:p></p>Le Dico des injures littérairesurn:md5:6dcbc28a12ed082c0375c0b0b6e92eee2013-06-29T15:32:00+01:002013-10-07T08:45:04+01:00AMIci et làAlexandre MinkowskiBernard-Henri LévyFrançois CavannaFrançois MitterrandGaston DefferreGeorges PompidouIndira GandhiJean RoyerJean-Paul SartreJulio IglesiasL Echo des savanesL Evénement du jeudiLe Livre de pocheMarc-Edouard NabeMichel PiccoliPierre ChalminSerge Gainsbourg <p><img style="MARGIN: 0 1em 1em 0; FLOAT: left" title="Dico_chalmin.jpg, juin 2013" alt="Dico_chalmin.jpg" src="http://micberth.org/dotcl/public/.Dico_chalmin_s.jpg" /></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(55,64,78)">« Le dico de Pierre est jubilatoire. Dans les années 90, il y avait le Dag’Naud (</span><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(55,64,78)">première </span><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(55,64,78)">édition exclusivement), demain on dira le « Chalmin » qui deviendra un nom commun. Les compilateurs sont de jeunes stagiaires incultes qu’on charge d’un tra</span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(55,64,78)" class="textexposedshow">vail littéraire comme on charge une mule ; on y adjoint une plume, une notoriété qui relit les choix de ses jeunes collègues d’un derrière distrait et un dico de plus sort dans le monde déjà chargé de l’édition. Ici, on a un authentique écrivain qui nous fait avec ces milliers d’entrées originales, un travail remarquable. Bravo Pierre et mille mercis. Brami (éditeur de L’Editeur) est un en(<em>censuré</em>) de première, couille you(<em>censuré</em>) à gauche, couille mag(<em>censuré</em>) à droite, autoproclamé expert-célinien. Il aurait sucré selon Pierre une grande partie de mes textes me laissant la portion congrue de ce magnifique ouvrage. J’allais le confondre avec Serge Bramly, l’ex de Bettina Reims qui fut aussi , à la fin des années 80 le ramo(<em>censuré</em>) de l’actrice Ann-Gisèle Glass (« Blandine l’insoumise », FR3, « <!--?xml:namespace prefix =" ""st1" /--><st1:personname w:st="on" productid="La Tentation">La Tentation</st1:personname> d’Isabelle » de Doillon, etc.), meilleure amie de ma seconde femme. Je vieillis nom de Dieu, je vieillis ! Du coup, de rage, j'ai commandé six dicos au Brami. On va le pourrir d'argent, qu'il crè(<em>censuré</em>) dans sa graisse. » (Micberth, chronique sur Facebook, 24 septembre 2010)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #37404e; mso-bidi-font-family: Tahoma"><!--?xml:namespace prefix =" ""o" /--><o:p> </o:p></span></span><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(55,64,78)">Le « <a href="http://www.livredepoche.com/biographie-pierre-chalmin-2449">Chalmin</a> » eut l’heur de paraître dans Le Livre de poche deux ans plus tard, mais les six exemplaires commandés dans la première édition ne furent jamais livrés.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #37404e; mso-bidi-font-family: Tahoma"><o:p> </o:p></span></span><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(55,64,78)">Micberth aimait beaucoup l’écriture de Pierre Chalmin dont il publia un recueil de nouvelles intitulé : « Perdu en mer ». Pour la petite histoire, il est vrai que Pierre dut se battre comme un beau diable avec son éditeur qui ne conserva que 3 citations sur celles que nous lui avions proposées. Les voici en totalité :</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: center" class="MsoNormal" align="center"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth injurie</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">BONAPARTE (Napoléon)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La plus détestable fripouille de l’histoire de France, une honte absolue pour le pays de Montaigne, Rabelais, Bloy et moi-même. A Sainte-Hélène, il ne pouvait plus s’asseoir aux toilettes sans que les matières contenues dans la fosse lui remontassent spontanément dans le derrière. Une abjection !</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth <em>(In L’Echo des savanes, 1985)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">CAVANNA (François)*</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Cavanna, je t’accuse d’être un menteur, un faussaire, un salaud. J’affirme que tu exploites à des fins lucratives et personnelles l’espoir que des centaines de milliers d’êtres humains mettent en toi. J’affirme qu’il est impossible dans la société actuelle de faire vivre un journal national sans se compromettre d’une façon ou d’une autre. J’affirme que tu es lâche et vil car tu présentes chaque semaine un idéal que tu es incapable de respecter toi-même.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-ansi-language: EN-GB" lang="EN-GB">Micberth <em>(In Actual-Hebdo, 1973)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">DEFFERRE (Gaston)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Un jean-foutre sénile, malsain et cruel, fanfaron et lâche, gluant de sottise, dont la philosophie de marchande de violettes est tressée de ficelles tellement grosses et navrantes qu’on reste anéanti par tant de misérable bassesse.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-ansi-language: EN-GB" lang="EN-GB">Micberth <em>(In L’Echo des savanes, 1985)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">GAINSBOURG (Serge)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Gainsbourg, c’est vraiment le minable revanchard, le petit youtre honteux de ses origines (pourquoi ?), le nain qui, en marchant dans un caca de chien, a la sensation enthousiaste d’écraser une montagne.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth <em>(In <st1:personname w:st="on" productid="La Lettre">La Lettre</st1:personname> de Micberth, 1984)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">GANDHI (Indira)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Crasse entre toutes les crasses qui gouvernèrent dans le monde, Indira fut la plus calculatrice, la plus vénale, la plus sordide.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth (<st1:personname w:st="on" productid="La Lettre"><em>La Lettre</em></st1:personname><em>)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">IGLESIAS (Julio)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Lui au moins n’a pas vraiment l’air d’un pédé et n’a du phoque que le cheveu rare sur les magnifiques tempes de sa jolie tête d’intellectuel de la chanson grasse.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth (<st1:personname w:st="on" productid="La Lettre"><em>La Lettre</em></st1:personname><em>)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">J’aime Iglesias parce qu’il a su, mieux que personne, imposer son caca vocal, comme une religion planétaire et surtout parfaitement le vendre. L’incendie planétaire des culs à éteindre est un créneau comme un autre. Le fléau est universel.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth <em>(In L’Echo des savanes, 1985)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">LEVY (Bernard-Henri)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Bernard-Henri Lévy a des haines, oui, mais des « idées », point. Il tremble de berlue car partout il croit voir renaître, surtout dans l’anodin, l’hydre pouacreuse du fascisme et du nazisme. Même chez le turbulent Nabe qu’il traite dans <em>L’Evénement du jeudi</em> d’ « écrivaillon nazi ».</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth (<st1:personname w:st="on" productid="La Lettre"><em>La Lettre</em></st1:personname><em>)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">MINKOWSKI (Alexandre)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Epouvante ! Le vieux mégalo Alexandre Minkowski a investi les médias. Ce faux-cul qui se prend pour un pamphlétaire et pire, pour un impertinent, éructe ses balourdises avec la désinvolture tranquille du hâbleur majestueux et impuni.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth (<st1:personname w:st="on" productid="La Lettre"><em>La Lettre</em></st1:personname><em>)</em></span></p>
<p class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">MITTERRAND (François)*</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">J’ai honte de son physique de prélat pervers ou de gluant florentin, de ses manières onctueuses de sodomite incontinent, de sa posture de potiche peinturlurée ou de momie enclose derrière une vitrine sale, de sa dialectique qui évoque les momeries d’un tribun de sous-préfecture, de toute la détestable médiocrité qui se dégage de son image télévisée et qui fait penser au « parrain » d’une quelconque association de malfaiteurs. On aura compris que je n’aime pas M. Mitterrand.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth (<em>Petite Somme contre les gentils)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">PICCOLI (Michel)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Sex-symbol pour garde-barrières, ex-petit ramoneur de la péripatéticienne communiste de la chanson.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-ansi-language: EN-GB" lang="EN-GB">Micberth <em>(In L’Echo des savanes, 1985)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">POMPIDOU (Georges)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Il est gros, il sent mauvais, il est bouffi, il est sénile et partiellement aphasique, il est taché comme une vieille pomme tombée à terre et visitée par des vers voraces, il quitte difficilement son fauteuil pour pisser le coup en songeant à la chère France, il souffre d’artérite cérébrale et gagâte.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth (<em>Les Vociférations d’un ange bariolé)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">ROYER (Jean)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Royer, c’est un Hitler raté avec la petite moustache en moins, une façade hypnotisante qui cache un désarroi de grand malade, c’est le bon à lape catalyseur de détresses. Il sait parfaitement exploiter les situations. C’est enfin et surtout un électoraliste démagogue.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth <em>(In Actual-Hebdo, 1973)</em></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Un petit malade répugnant, serré sur ses hémorroïdes.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth (<em>Le Crapouillot, Dictionnaire des injures politiques)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">SARTRE (Jean-Paul)*</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Torve de regard, collabo pendant la guerre, épurateur à <st1:personname w:st="on" productid="la Lib←ration">la Libération</st1:personname>, ténia dans un bocal pour Céline. A eu bien raison d’avoir toujours tort.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: center" class="MsoNormal" align="center"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Micberth injurié</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Démolir quelqu’un par allusions est un peu trop commode, non ? J’attends donc la publication intégrale de ma lettre ainsi que votre réponse. Je vous signale en passant que c’est mon droit le plus strict et que je n’ai pas l’intention de m’en priver. Ceci dit, et de toute façon, je vous emmerde.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Cavanna <em>(In Actual-Hebdo, 1973)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Reçu la feuille pamphlétaire de <st1:personname w:st="on" productid="la Nouvelle Droite"><st1:personname w:st="on" productid="la Nouvelle">la Nouvelle</st1:personname> Droite</st1:personname> française, <st1:personname w:st="on" productid="La Lettre"><em>La Lettre</em></st1:personname><em> de Micberth</em>, et le dossier de presse de ce parti. Il s’agit d’un groupe souterrain mené par un certain Michel-Georges Micberth, pape mégalomane du néo-droitisme pur et dur. </span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; mso-ansi-language: EN-GB" lang="EN-GB">Marc-Edouard Nabe (<em>Journal intime I, Nabe’s dream)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Mais Micberth n’est pas un écrivain, il fait de la « littérature » : c’est toute la différence. Pour moi, la solitude, l’indépendance coulent de source avec mon écriture. Micberth est un meneur d’hommes sans hommes qui racole bruyamment.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: right" class="MsoNormal" align="right"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS" lang="EN-GB">Marc-Edouard Nabe (<em>Journal intime I, Nabe’s dream)</em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 10pt">* Les citations retenues par l’éditeur sont marquées d’un astérisque.</span></p>Définitions, aphorismesurn:md5:f83b9f9c726cddfe66e12874f21c82602013-05-30T22:14:00+01:002017-01-21T15:16:12+00:00AMDicoaphorismesBernard TapieFrançois MitterrandJean RoyerJulio IglesiasJérôme DuhamelMicberthNicolas SarkozyPablo Picasso <p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">IGLESIAS (Julio)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« J’aime Iglesias parce qu’il a su, mieux que personne, imposer son caca vocal, comme une religion planétaire et surtout parfaitement le vendre. L’incendie planétaire des culs à éteindre est un créneau comme un autre. Le fléau est universel. » (Micberth <em>in L’Echo des savanes, </em>avril 1985)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: Tahoma; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 10pt"><!--?xml:namespace prefix =" ""o" /--><o:p> </o:p></span><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">INTELLIGENCE</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Fourier, Marx et Freud n’ont pas fait leurs preuves. Si la technologie a connu un essor prodigieux, l’intelligence a stagné. Quelle distance sépare Sartre de Platon, infime, pour ne pas dire inexistante ? » (Micberth, <em>Pardon de ne pas être mort le 15 août 1974</em>, dactylogramme 1977)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">MASSE</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Le gouvernement, les partis politiques, les syndicats parlent de la sagesse des Français. Quelle foutrerie ! Dialectique dormitive. Qu’il est doux de régner sur une masse qui ronfle, qui se laisse pourrir ses gosses, dauffer ses filles, voler ses biens ; qui accepte la jargonaphasie d’une poignée d’excités engraissés dans des universités foutoires ; qui porte au pinacle ses voleurs et ses assassins et qui ricane de la détresse des victimes suppliciées. (Micberth in <em>Minute </em>10-16 avril 1974)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="TEXT-TRANSFORM: uppercase; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="TEXT-TRANSFORM: uppercase; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Médias</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="TEXT-TRANSFORM: uppercase; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Nous mijotons dans l’intolérable. Chaque jour, les mass-media nous apportent les miasmes du grand tas d’ordures. L’odieux est couronné et les sujets féaux baissent davantage la tête. » (Micberth <em>in Minute</em> du 10-16 avril 1974)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">MITTERRAND (François)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« J’ai honte de son physique de prélat pervers ou de gluant florentin, de ses manières onctueuses de sodomite incontinent, de sa posture de potiche peinturlurée ou de momie enclose derrière une vitrine sale, de sa dialectique qui évoque les momeries d’un tribun de sous-préfecture, de toute la détestable médiocrité qui se dégage de son image télévisée et qui fait penser au « parrain » d’une quelconque association de malfaiteurs. On aura compris que je n’aime pas M. Mitterrand. » (Micberth<em> in Dictionnaire des injures littéraires</em> de Pierre Chalmin<em>, </em>2012)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: Tahoma; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 10pt"><o:p> </o:p></span><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">PEUPLE</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« N’importe quel con peut se retrouver à la tête d’un pays. Plus un type est sournois et plus le peuple l’acclame. Le désarroi actuel nous fait vivre sur une véritable poudrière. » (Micberth <em>in Actual-Hebdo </em>n° 31, 11 août 1973).<span class="apple-converted-space"> </span></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">PICASSO (Pablo)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« Il écrivait, jouait la comédie, composait des vers, chantait, grattait la guitare. Et malgré tous ses efforts, il ne parvint jamais à se faire un vrai nom dans l’une ou l’autre de ces formes d’art. » (Micberth <em>in Le Grand Méchant Dictionnaire, </em>de Jérôme Duhamel, 1985)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: Tahoma; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 10pt"><o:p> </o:p></span><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">PO<span style="TEXT-TRANSFORM: uppercase">é</span>SIE</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« A force de vanité et d’hermétisme, nos « grands » poètes contemporains ont tué la poésie. Cet art, fait pour la vive lumière ou les sommets étoilés, survit aujourd’hui difficilement dans les catacombes. » (Micberth <em>in Histoire locale</em>, printemps 1998)</span></p>
<p class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">POUVOIR</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="usercontent"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Le pouvoir est toujours immoral, arbitraire, dissimulateur, illégal. Et les ceusses qui s’indignent aujourd’hui ne s’ennuient pas de scrupules, les salauds. Ils oublient que leurs petites complicités par omission ou neutralité ont provoqué ce qui les dérange présentement. Il n’y a pas plus politique que le fait de prétendre l’ignorer. » (Micberth <em>in Actual-Hebdo</em>, 12 mai 1973)</span></span><span class="apple-converted-space"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: gray; mso-bidi-font-family: Tahoma"> </span></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: Tahoma; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 10pt"><o:p> </o:p></span><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">PR<span style="TEXT-TRANSFORM: uppercase">é</span>SIDENT DE <!--?xml:namespace prefix =" ""st1" /--><st1:personname w:st="on" productid="LA RéPUBLIQUE">LA R<span style="TEXT-TRANSFORM: uppercase">éP</span>UBLIQUE</st1:personname></span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Le président de <st1:personname w:st="on" productid="la République">la République</st1:personname> française est un imbécile. Il vient de le confirmer à l’occasion de sa courte prestation télévisée. » (Micberth <em>in Le Monde</em> du 22 septembre 1982)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">ROYER (Jean)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« Un petit malade répugnant, serré sur ses hémorroïdes. » (Micberth <em>in Dictionnaire des injures politiques, Le Crapouillot, </em>1977)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span></em><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">SARKOZY (Nicolas)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Je suis un Breton d'expression française, d'abord un Breton, ensuite un Français. J'ai publié <st1:metricconverter w:st="on" productid="5 000 livres">5 000 livres</st1:metricconverter> pour faire connaître mon pays d'adoption, ses racines. Je n'ai plus assez de temps pour reconstruire. Ma haine totale du peuple souverain, on la comprendra, ce soir. Ce pauvre Sarko a eu la grandeur de sa faiblesse. » (Micberth, 6 mai 2012)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><o:p> </o:p></span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">SOCIALISTE</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Le socialiste n’est pas un méchant garçon. C’est une manière de poète, une tendre évanescence, un impondérable, un ectoplasme ou un leurre. Il croit que le monde est bon et qu’il suffit de tirer les oreilles aux vilains profiteurs pour que ceux-ci, touchés par la grâce, acceptent de tomber à genoux devant l’autel de la convivialité. Le socialiste, dans sa grande candeur, croit à l’égalité. Il croit en un peuple grisé de rires et de chants, confortablement assisté de la naissance jusqu’à la mort. » (Micberth in « <em>Prout, caca, boudin ou l’Etat socialo-communiste</em> », allocution télévisée diffusée sur FR3, Tribune libre du 8 avril 1982)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: Tahoma; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 10pt"><o:p> </o:p></span><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">TAPIE (Bernard)</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« La fortune de Tapie me paraît de l’esbroufe, son esprit, prisonnier d’un silo en béton armé et sa beauté m’évoque le catalogue de <st1:personname w:st="on" productid="La Redoute">La Redoute</st1:personname> ou des Trois Suisses, rayon slips messieurs. Du look oui, mais du charisme point. Il y a du vulgaire en lui. » (Micberth <em>in <st1:personname w:st="on" productid="La Lettre">La Lettre</st1:personname></em>, avril 1985)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><o:p> </o:p></span><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">VIE</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Merde aux lois temporelles qui assèchent le coeur des hommes. Merde aux autorités qui détiennent, merde à la culture qui conditionne. La vie est multiforme avec plein de couleurs et de bruits jolis, plein d’émerveillements sous les pas. Le paradis, c’est ce que nous foulons sous nos semelles tous les jours. L’enfer c’est ce qu’en font les cons alentour, les gros majoritaires et même les petits contestataires merdeux. » (Micberth, <em>Le Pieu chauvache</em>, éd. 2002)</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><br /></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><em style="color: rgb(34, 34, 34); font-family: "Gill Sans MT"; font-size: 16.032px;">Pour retrouver les citations micberthiennes, cliquer sur <a href="http://micberth.org/dotcl/admin/post.php?id=146" style="color: rgb(104, 104, 103);">Dico</a>. </em></span></p>Le pamphlétaireurn:md5:734c6725399ec414f433bedc441ebdf12013-05-26T21:20:00+01:002016-02-07T20:19:14+00:00AMLe pamphlétaireActual-HebdoEric AsudamJean BoizeauJean Royerjournal MinuteL Anthologie du pamphletLe CrapouillotMicberthMichel EberhardtpamphlétaireRévolution 70style mèque <p style="TEXT-ALIGN: justify; mso-line-height-alt: 13.5pt" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">Les années </span></strong></span><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">1970</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; mso-line-height-alt: 13.5pt" class="MsoNormal"><strong><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">Révolution 70</span></em></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Le texte ci-dessous, paru en 1968, est certainement l’un des premiers écrits pamphlétaires de Micberth qui nous laisse quelques définitions fleuries convenant à merveille à nos « poulitichiens » d’aujourd’hui. Ce numéro déclencha l’ire des forces politiques locales (sur cinq départements), pouvoirs publics, francs-maçons, membres éminents du Lyon’s et du Rotary et obligea Micberth (inculpé d’outrage aux bonnes moeurs par voie de presse) et ses collaborateurs à quitter la ville.</span></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Il écrira : <em>« Nous étions considérés comme de véritables rebelles, aux principes « naturels », car nous avions refusé de jouer le jeu qu’on nous imposait. Dans nos correspondances et nos articles, nous avions dénoncé tous ceux qui avaient fait la gloire « scabreuse » de notre région depuis trente ans. »</em></span></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><!--?xml:namespace prefix =" ""o" /--><o:p> </o:p></span><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">Extrait de </span><em style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">Révolution 70</em><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)"> n° 4 du 2 juin 1968 :</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Puant le vrai conditionnement, puante la phénoménologie réifiante. Je me pue. Armes, crises, larmes, chevaux, popots, la belle lavallière, comte d’hier et du devenir humain. Crapules communistes et poireaux, oui poireaux, pire que poireaux. Ah ! les lâches, les peu-à-genoux, les guenilles chienliteuses, vestes à mille revers, syndicats casseroles et caramels, brûlés<span class="apple-converted-space"> </span><span class="textexposedshow">bien sûr ; leaders lie-de-vin, jaunes de pisse et de chinoiseries chiées, petits cris de bise anale, au cholédoque bouffé par la corrosive impuissance. Français, mes frères, vous vivez les vomissements agnostiques des particules reflets d’humain. Ne vous laissez plus enculer par des poulitichiens galeux, vrombisseurs honnis. Informez-vous travailleurs, ceux qui profitent de vos revendications légitimes pour leurs ambitions politiques ne doivent plus vous représenter... »</span></span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Cette édition de « Révolution 70 » portait le titre (stratégique) de « France Noire » pour tromper l’ennemi et éviter aux personnes qui distribuaient le journal à Tours de se faire lyncher. </span></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><o:p> </o:p></span><strong><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Actual-Hebdo ». Le style « mèque »</span></em></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">De décembre 1972 à janvier 1974, Micberth publie l’hebdomadaire pamphlétaire « Actual-Hebdo » qui aura pour objectif d’interpeller les consciences et bousculer les idées reçues. Il impose le « style mèque » et signe ses articles incendiaires sous le nom d’Eric Asudam, pseudonyme utilisé depuis les années 1960. Explication de l’intéressé : <em>« A 15 ans, on m’a fait dormir dans un camion de merde sur l’île d’Oléron. Les parois étaient tapissées d’affiches d’agences de voyage sur lesquelles s’étalait en grandes lettres capitales le titre : SUD AMERICA, d’où Eric Asudam. J’avais besoin d’un pseudonyme pour signer mes livraisons libres, érotiques et violentes, bref, mes cochonneries, à l’instar de Boris Vian qui avait choisi Vernon Sullivan pour « J’irai cracher sur vos tombes » ou « Les morts ont tous la même peau </em></span><em style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS;">»</em><em style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: TimesNewRomanPS;">, Frédéric Dard : San-Antonio pour les frasques de son célèbre commissaire et tant d’autres. » (Micberth, FB, 19 décembre 2012)</em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">Tous les textes de Micberth parus dans le « Actual-Hebdo » (ainsi que ceux de « Minute », « Le Quotidien de Paris », « Le Réfractaire », etc. ) ont été réunis dans un recueil intitulé « Les Vociférations d’un ange bariolé » à paraître prochainement. Micberth a rédigé un avant-propos où il raconte cette fabuleuse aventure éditoriale et la consécration qu’elle lui apporta.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><img style="MARGIN: 0 auto; DISPLAY: block" title="pamphlet_005.jpg, mai 2013" alt="pamphlet_005.jpg" src="http://micberth.org/dotcl/public/.pamphlet_005_m.jpg" /></span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Alors c’est dit. Je suis un gra</span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">nd pamphlétaire ! Même descendu des oeuvres complètes de P.L. Courie</span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">r, Barbey d’Aurevilly, Proudhon, Drumont, Bloy, Daudet, Jeanson, Matzneff, même à genoux dans le limon, même roulé en boule comme un vulgaire mouchoir en papier, même déjection séchée, je suis…</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Des anthologues éminents l’ont écrit, noir sur blanc, avec de beaux caractères artistiquement dessinés dans un journal exécuté sur papier couché. Ben, me voilà tout fier.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« La modestie est la dignité des imbéciles », disais-je. Trop soucieux de paraître savant et inquiet de me contredire, je goûte donc l’honneur qui m’est fait ou, plus exactement, la justice qui m’est rendue, avec la candeur des satisfaits vachement comblés. Meuh ! Ce n’est pas tant la considération d’un torche-cul qui me flatte, mais l’événement qu’a suscité le choix de ses collaborateurs. Enfin, soyons sérieux. Comment ce cacographe de Micberth-Asudam a-t-il pu s’introduire à la table des prestigieux faiseurs ? Par effraction assurément. Le bougre n’en est pas à sa première friponnerie…</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Désolé, mes sires, on m’y a traîné de force, presque contre mon gré et, autant que vous, j’ai été surpris de découvrir mon patronyme au beau milieu de ces potentats.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Je parle, pour le lecteur qui ne me suivrait que d’assez loin, du numéro anthologique du « Crapouillot », « L’Anthologie du pamphlet de <!--?xml:namespace prefix =" ""st1" /--><st1:personname productid="la Lib←ration" w:st="on">la Libération</st1:personname> à nos jours » qui fit en 1973 son impérissable grandeur en me présentant comme un maître plausible.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« J’entends d’ici les jaloux, ceux qui tètent les conduits des latrines, la main sur le coeur, affirmer doctement que « Le Crapouillot » n’est plus ce qu’il était, gnagnagna et que la charogne de Galtier-Boissière tressaute dans son sépulcre. Peut-être, mais les faits sont là.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Contents ou pas, ces drôles seront tout de même contraints de m’avaler jusqu’au bout et en poussant un peu leur gros cul pour que j’y mette le mien.</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Et puis, qu’on se rassure, mon règne aura été de courte durée. Dans un premier temps, le gouvernement Pompidou a « suicidé » mon journal, dynamité mon estrade qu’il prenait dans sa myopie d’indigent de la tête pour une tribune ; et enfin, le ministre de l’Intérieur de Giscard I<sup>er</sup>, parachevant l’oeuvre de ses illustres devanciers, m’a jeté en août 1974 dans un cul-de-basse-fosse. Fresnes, vous connaissez ? Depuis, je m’épuise en vindictes procédurières. »</span></em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><o:p> </o:p></span><strong><em><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; FONT-SIZE: 14pt; mso-bidi-font-family: Tahoma">« Le Crapouillot », « Minute »</span></em></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Dans son numéro 26 d’août-septembre 1973, <em>Le Crapouillot</em> publie « L’Anthologie du pamphlet de <st1:personname productid="la Lib←ration" w:st="on">la Libération</st1:personname> à nos jours ». Eric Asudam y figure en bonne place aux côtés d’Anouilh, Bernanos, Bloy, Céline, Daudet, etc. Il est l’un des plus jeunes pamphlétaires consacrés dans l’anthologie, avec Jean-Edern Hallier.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">Le rédacteur en chef, Michel Eberhardt, le présente ainsi : <em>« Approche la trentaine et passe volontiers pour un « ave<span class="textexposedshow">nturier ». Rédacteur en chef d’</span>« <span class="textexposedshow">Actual-Hebdo », publication incendiaire et « marginale », dont l’équipe est issue de la défunte Jeune Force poétique française. Bien que ses opinions puissent paraître d’extrême gauche, Eric Asudam avoue préférer la lecture de Maurras et de Céline à celle de Karl Marx. En tout cas, il ne fait pas de doute qu’il a su trouver un ton (le style « mèque » ou langage parlé) et qu’il ne s’empêtre point de convenances. En résumé, un représentant doué de la génération des « contestataires », qui choisit ses cibles dans tous les secteurs de l’actualité, ainsi que le démontre cette philippique débridée contre les fâcheuses incertitudes de la transplantation cardiaque. »</span></em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)"><img style="MARGIN: 0 auto; DISPLAY: block" title="pamphlet_002.jpg, mai 2013" alt="pamphlet_002.jpg" src="http://micberth.org/dotcl/public/.pamphlet_002_m.jpg" /></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma">En février 1974, Jean Boizeau, directeur de « Minute », confiait à Eric Asudam (Micberth) une chronique intitulée « La moutarde au nez ». La première de ces chroniques qui fut publiée dans le n° 618 de l’hebdomadaire (du 13 au 19 février 1974) était présentée ainsi : <em>« Eric Asudam, ce nom ne vous dit peut-être encore rien. Mais vous allez en entendre parler. Les fidèles du « Crapouillot » ont déjà<span class="textexposedshow">pu apprécier, dans « L’Anthologie du pamphlet », le talent au vitriol de ce jeune bretteur de plume – il n’a pas trente ans – qui fulmine contre notre triste époque comme son maître Céline. « Minute » à son tour est heureux de faire entendre à ses lecteurs cette voix nouvelle dans la polémique mais déjà vigoureusement timbrée.»</span></em></span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><span class="textexposedshow"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; BACKGROUND: white; COLOR: #333333; mso-bidi-font-family: Tahoma"><o:p> </o:p></span></span><span style="BACKGROUND-COLOR: white; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">Jean Boizeau projetait de donner à Micberth la responsabilité de plusieurs numéros du « Crapouillot ». Mais les relations se détériorèrent et la collaboration cessa quelques mois plus tard (en mai), lorsque « Minute » prit position pour Jean Royer, candidat à l’élection présidentielle, Micberth s'étant violemment opposé au maire de Tours pendant une dizaine d’années. Micberth écrira le 10 mai à Jean Boizeau : </span><em style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; COLOR: rgb(51,51,51)">« Il est vrai que j’ai été profondément attristé, voire heurté, par votre numéro clownesque consacré à Royer, panégyrique infantile, bourré d’erreurs journalistiques et procédant d’un enthousiasme plus que douteux. (...) Il aurait été grave, pour moi, de mêler mon nom à ces fantaisies de plume. Les quelques personnes qui me témoignent de l’estime ne m’auraient jamais pardonné cette bassesse. » (...) Je garderai un bon souvenir des petits gens de « Minute », de tous ceux qui n’ont pas la température du journal et savent. C’est d’ailleurs partiellement grâce à eux que j’ai perdu mes illusions. »</em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt"><br /></span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">Texte de Micberth signé Eric Asudam publié dans </span></strong><em><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">Actual-Hebdo </span></strong></em><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">n° 15, du 24 mars 1973 et repris dans « L’Anthologie du pamphlet » parue dans </span></strong><em><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">Le Crapouillot n° 26 </span></strong></em><strong><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS; FONT-SIZE: 11pt">d’août septembre 1973</span></strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="TEXT-INDENT: 14.2pt; FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« Je ne sais si vous vous rendez bien compte, mais je suis mort depuis vingt-quatre heures. « Tu l’aimes, toi, ton coeur ? », m’avait-on dit. « Bof, pas plus que ça ! », j’avais répondu. Un mot en entraînant un autre, « vingt-deux t’es pas cap’ », et moi je fus cap’. J’allai trouver un professeur, une belle tête et tout, avec de grands verres tout ronds qui dissimulaient à peine les immensités de son savoir.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Tiens donc !</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Oui, Monsieur. Le mien s’est usé à trop de passions vaines... Enfin, j’ai besoin d’une pompe toute neuve.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Vous avez des sous ?</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Un peu.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Bon.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je rigole comme ça, mais je suis mort depuis vingt-quatre heures…</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Vous êtes le 32 843<sup>e</sup> opéré, me dit une frétillante infirmière tout en palpant à l’intérieur de la poche de mon veston mon portefeuille, pour voir si j’étais solvable. </span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— J’en suis heureux, répondis-je avec d’infinies précautions pour ne point abîmer le gros tuyau en caoutchouc qu’un interne m’avait enfoncé dans la gorge.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN-LEFT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Vous n’avez aucune raison d’être heureux, persifla-t-elle, parce que tous vos prédécesseurs sont morts, sans exception.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">J’avais sollicité une anesthésie locale, soucieux de suivre seconde par seconde le déroulement de l’intervention. Journalisme oblige, que voulez-vous.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Scalpel glisse sur poitrine qui s’ouvre comme sexe d’une femme qui désire. Cage thoracique apparaît avec nonos et poumons. En tirant un peu sur le cou, je le voyais enfin ce coeur, ni trop beau ni trop moche, solide au poste, palpitant comme un oiseau blessé.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">A ce moment, je vous l’avoue, j’eus presque des regrets. Aussi j’exigeai qu’on m’apportât le coeur du donneur afin de le comparer au mien. On s’exécuta. C’était un coeur qui, ma foi, faisait bon an mal son affaire de coeur. Ni trop gros, ni trop petit, il avait, en plus d’une brillance particulière, un côté sympathique qui donnait au mien un aspect de betterave pourrie, et par surcroît quelque air de jeunesse qui me ravit du coup. Et puis en toute chose le changement a du bon !</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">— Allez-y ! ordonnai-je.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">On me brancha sur une grosse machine située à ma droite, une sorte de lave-vaisselle en plus compliqué, sur lequel je déchiffrai, inscrit en roumain : « Coeur, poumons artificiels ». J’oubliais de vous dire que je pratique, entre autres, le roumain, pour des raisons personnelles de communication. J’ai en effet pris conscience que parler le roumain ou le français à des tiers ne changeait pas grand-chose à la compréhension.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">La pompe électromécanique pompa, respira, pulsa, débita, tachycarda à ma place pendant que le chirurgien, professeur éminent, découpait avec allégresse et joie de vivre mon artère aorte, mes veines pulmonaires et tout le toutim. Lorsqu’il eut extirpé mon coeur, il le palpa, le renifla, goûta du bout de la langue, fit une mine franchement dégoûtée, le montra à ses assistants, rigola. Tous les autres rigolèrent, mais alors la franche rigolade !</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">« Bande de cons ! », murmurai-je entre mes tuyaux.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Puis dans un geste que n’eût point réfuté un grand orateur grec, il expédia le viscère dans une corbeille à papier. Une infirmière apporta sur un plateau de porphyre et de nacre incrustée le coeur du donneur. Il était temps, car mes bons soigneurs commençaient à patauger dans mon sang.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Le chirurgien fit glisser le greffon dans la plaie béante, et à l’aide d’une cuillère à soupe, récura proprement le plateau pour ne pas en laisser.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Le plus dur fut de bien disposer ce puzzle. Et que je te recommence vingt fois la même chose, les artères ne correspondant pas. Coups de ciseaux par-ci, coups de burin par-là. Je commençais à ne plus apprécier le spectacle. Mauvais spectateur j’étais.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je vis l’étoile filante qui traversa le regard du professeur, et je compris qu’il tenait enfin le bon bout. Comme il avait pris du retard, c’est avec une certaine rapidité, peut-être même avec négligence, qu’il recousit les artères aux artères, les veines aux veines, et ainsi de suite, sauf erreur. Il récura ses doigts sanglants sur les bords de la plaie, et après avoir soufflé dans le trou pour ne pas laisser de poussière, il me confia à l’agrafeuse.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Cette petite troupe se congratula, puis se dispersa, alors que j’étais entraîné vers la chambre stérile . Heureusement, là je retrouvai des figures connues : Pierre Desgraupes m’attendait avec 8 cameramen, 12 preneurs de son, 43 directeurs de la photographie, 5 producteurs, 12 ingénieurs du son, 667 scripts, 12 directeurs adjoints de la production, 7 ingénieurs vidéo, 23 perche-men, 22 claque-men, 5 ingénieurs aux effets spéciaux, 2 gag-men et la petite amie de Desgraupes.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Comme ces doux amis étaient déjà bien indisposés par l’étroitesse de la chambre stérile, on me laissa dans le couloir. Et c’est ainsi que je mourus, juste au moment où une script qui faisait office de maquilleuse pour qu’il n’y eût point trop de monde, me passait la houpette sur les tuyaux.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">Je vous l’ai toujours caché, maintenant que je suis mort cela n’a plus aucune importance, j’avais 60 ans, et j’étais mareyeur à Concarneau.</span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; TEXT-INDENT: 14.2pt" class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS">A côté de saint Pierre, quelques instants plus tard, j’entendis mon professeur dire que « l’expérience ne pouvait avoir de signification que si elle était reproduite fréquemment avec un grand nombre de personnes ». Eh bien, si j’avais su, je serais venu avec tous les copains ! » </span></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify" class="MsoNormal"> </p>
<p class="MsoNormal"><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span><span style="FONT-FAMILY: TimesNewRomanPS"> </span></p>Biographie sommaireurn:md5:fae32d88dc1dc8b2f982fb4d1cf91f2d2013-04-19T17:00:00+01:002023-03-14T09:18:41+00:00AMBiographieaffaire des chèques Pompidouanarchisme de droiteanthologueBob Denardchroniqueur polémistecréation littéraireenfant surdouéEurope 1histoire localeHubert WayaffehumourhypnothérapieJean Royerjeunesses gaullistesl imposture démocratiquelibelle télématiquemarginalismemaître à penserMicberthmouvement autobusiaquenouvelle droiteNouvelle Droite françaisenouvelle écriture minitelliennephilalèthephilosophie libertairepremier fanzinepremier magazine audiovisuelpresse nouvelleprécurseurpsychologue praticienpsychosexologierebelleredoutable pamphlétairerelaxerébellionstyle mèqueTours« Actual-Hebdo »« Apostrophe à la justice »« Choc »« droit à la différence »« l été de la nouvelle droite »« La Lettre de Micberth »« Le Crapouillot »« Le Nouveau Pal »« le Roy s club »« Les Meilleurs de nuit »« Minute »« Mégalo »« Nouvelle Elite Vidéomagazine »« Publi-Choc »« Révolution 70 »« Révolution droitiste »éditeur <p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">Michel-Georges Micberth (Berthe dit), né le 12 août 1945 à Tours d’un père breton et d’une mère angevine, s’est éteint à son domicile le mardi 19 mars 2013. Ecrivain, pamphlétaire, homme politique, chercheur, psychothérapeute, il voulait passer à la postérité pour son travail d’éditeur anthologue, qu’il menait depuis près de trente ans au service de l’histoire locale de notre pays. Mais ce serait occulter une grande partie de la vie bien remplie de cet homme aux multiples talents dont le nom restera à jamais attaché à l’anarchisme de droite comme principal représentant. Homme libre et rebelle, maniant l’humour avec un redoutable talent, il disait : « Ma rébellion, c’est ma vie. Un refus constant. » Philalèthe plutôt que philosophe, il se considérait comme « un boucanier des idées, un aventurier vivant dans un pays exotique. »</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><!--?xml:namespace prefix =" ""o" /--><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal">Le premier fanzine français</strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">Esprit libre et curieux, M.-G. Micberth s’est montré précurseur dans de nombreux domaines. Enfant surdoué, martyrisé par ses parents, il fréquente les voyous du « Canal » de Tours pour échapper à l’enfer familial. Il écrit ses premiers poèmes à l’âge de huit ans pour compenser la violence du monde. A 12 ans, il aborde Céline avec bonheur. A 13, il milite pour le retour du pouvoir du général de Gaulle et crée les Jeunesses gaullistes révolutionnaires. Après des études à l’école Brassart de Tours (cours supérieur d’arts graphiques) où il exerce ses talents de dessinateur et de créateur publicitaire, il publie au début des années 1960 le premier fanzine français, « Choc », suivi de « Publi-Choc », qui pose les jalons d’une forme de presse nouvelle. En 1963, Il fonde <!--?xml:namespace prefix =" ""st1" /--><st1:personname productid="la Jeune Force"><st1:personname productid="la Jeune">la Jeune</st1:personname> Force</st1:personname> poétique française (avec Louis Aragon pour président d’honneur), mouvement actif présent dans 40 pays qui publie livres, revues, anthologies (« Mille Poètes ce jour »), fait passer ses auteurs sur Europe 1 dans l’émission « Rendez-vous aux Champs-Elysées ». En 1964, il quitte le domicile de ses parents, avec <st1:metricconverter productid="1,80F">1,80F</st1:metricconverter> en poche. En 1967, Micberth lance le mouvement autobusiaque, nouveau mode de création littéraire qui se manifeste dans l’expression poétique et théâtrale (avec les « dégagements », qui annonceront l’humour du café-théâtre et le Splendid). Véritable maître à penser, il est alors entouré de nombreux élèves et collaborateurs qui l’accompagnent dans sa démarche pour une philosophie libertaire et dans son combat contre l’Etat républicain. On rencontre là Alain Camille (futur ADG, auteur phare de <st1:personname productid="la S←rie">la Série</st1:personname> noire), Bernard Deyriès (dessinateur, réalisateur notamment de « Ulysse 31 »), Gilles Cormery (poète et artiste peintre), Gérard Lecha (universitaire), etc. En 1968, il pressent le soulèvement à venir et en prévient (sans effet) Georges Pompidou. Il publie « Révolution 70 », brûlot d’une grande violence contre les édiles locaux. Jean Royer, alors maire de Tours, l’oblige à quitter la ville.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal">Redoutable pamphlétaire</strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">En 1969, Micberth crée le Centre d’études et de recherches expérimentales du Plessis, véritable laboratoire d’idées pour une nouvelle forme de société et travaille sur l’hypnothérapie, le marginalisme, la psychosexologie... Pour prouver l’imposture démocratique, il se présente à l’élection présidentielle. En 1970, il pose sa candidature aux cantonales et s’attire la haine des pouvoirs en place par des tracts incendiaires. En 1971, il ouvre un cabinet de psychologue praticien et travaille en tant que clinicien des hôpitaux psychiatriques à Chezal-Benoît. En 1972, il rédige « Le Pieu chauvache », roman noir baroque. La même année paraît « Actual-Hebdo », journal qui permettra à Micberth de se tailler une réputation de redoutable pamphlétaire sous le pseudonyme d’Eric Asudam. Le titre lui est décerné dans « L’Anthologie du pamphlet de <st1:personname productid="la Lib←ration">la Libération</st1:personname> à nos jours » (aux côtés de Céline, Bloy, Daudet, Bernanos, etc.) publiée par « Le Crapouillot » en 1973, où il est également présenté comme le géniteur du style « mèque ». Il fonde <st1:personname productid="la Nouvelle Droite">la Nouvelle Droite</st1:personname> française, mouvement clandestin d’inspiration aristocratique qui sera rendu public en 1976. Un an plus tard, il entre comme chroniqueur polémiste à l’hebdomadaire « Minute » où il publie un article très remarqué sous le titre d’« Apostrophe à la justice ». Quelques mois plus tard, le journal s’apprêtant à soutenir la candidature de Jean Royer à la présidentielle, Micberth claque la porte. Le 15 août 1974, victime d’une machination politico-policière, il est arrêté et incarcéré 15 jours à Fresnes dans le cadre de l’affaire des chèques Pompidou. Il obtiendra sa relaxe après cinq ans de procédure judiciaire.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal">« Vers une nouvelle droite »</strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">En 1976, publie dans « Le Quotidien de Paris » un article prémonitoire intitulé : « Vers une nouvelle droite » où il prône le fameux « droit à la différence » qui fera florès. En 1977, il enregistre « Apologie de l’abstention » pour l’émission « Tribune libre » diffusée sur FR 3. L’année 1979 voit l’éclosion de « l’été de la nouvelle droite » dans les médias où M.-G. Micberth donne interviews, articles, communiqués. Il publie le manifeste « Révolution droitiste » l’année suivante, en collaboration avec François Richard. Il est réélu directeur du bureau politique de <st1:personname productid="la NDF">la NDF</st1:personname> et lance Radio Philalèthe (radio d’informations téléphonées) ainsi que le mensuel « Révolution droitiste ». En 1981, Micberth tourne NEV (Nouvelle Elite Vidédomagazine), premier magazine audiovisuel sur cassettes vidéo, réalisé par Bernard Deyriès. En 1982, il enregistre sa dernière allocution télévisée sur FR3, sous le titre : « Prout caca boudin ou l’Etat socialo-communiste » et publie le journal pamphlétaire « Le Nouveau Pal », qui exprime un aristocratisme sans concession. En 1983, les éditions Res Universalis (plus tard Res Universis) voient le jour. En 1985, <st1:personname productid="la Nouvelle Droite"><st1:personname productid="La Nouvelle">La Nouvelle</st1:personname> Droite</st1:personname> française cesse d’exister et paraît le journal pamphlétaire « <st1:personname productid="La Lettre">La Lettre</st1:personname> de Micberth ». En 1987, Micberth crée et développe le « Roy’s club », service télématique où une nouvelle forme de convivialité voit le jour soutenue par une nouvelle écriture minitellienne. « Mégalo », premier libelle télématique qui annonce blogs et autres publications en ligne, est lancé, avec chroniques, billets d’humeur, articles, courrier. </p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight: normal">Se consacrer à son activité d’éditeur</strong></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">En 1988 paraît aux PUF « L’Anarchisme de droite dans la littérature contemporaine », thèse de doctorat soutenue en Sorbonne par F. Richard, qui fait une large place à l’œuvre micberthienne. Trois ans plus tard, sortira un « Que sais-je ? » intitulé « Les Anarchistes de droite ». L’année 1988 marque le début de la collection <em style="mso-bidi-font-style: normal">Monographies des villes et villages de France</em>, qui a pour but l’exhumation du patrimoine historique local et qui compte en 2013 environ 3 300 titres. Utilisant les avantages de la reprographie, Micberth lui donne ses premières lettres de noblesse, en conférant aux ouvrages publiés une qualité d’impression identique à celle de l’imprimerie traditionnelle. Il ouvre alors la voie à l’impression numérique, révolutionnant ainsi le monde de l’édition. Passionné par le livre et l’écrit en général, Micberth s’est toujours donné, depuis 50 ans, les moyens techniques d’une structure d’impression autonome pouvant diffuser ses idées. En 1995, il participe activement à l’émission « Les Meilleurs de nuit » animée par Hubert Wayaffe, rencontré à Europe 1 trente ans plus tôt. En 1998, il se lie d’amitié avec Bob Denard, le mercenaire héros de son adolescence.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">Lassé des incessantes persécutions judiciaires engendrées par la violence de ses textes, il cesse d’écrire des pamphlets à la fin des années 1980, pour ne plus se consacrer qu’à son activité d’éditeur. « Si, comme pamphlétaire, je n’ai guère été aimé au cours de ma vie, écrit-il, j’ai fait l’unanimité pour mon travail de directeur de collections ou d’éditeur : 6 000 articles de presse ont salué mon entreprise éditoriale : gauche, droite et parfois les extrêmes ont reconnu mon activité, applaudi mon courage, exalté mon honnêteté. Avec acharnement et sans me mettre en avant, j’ai cassé les angles réduits de la vision myope. J’ai impitoyablement pourfendu l’entendu, le conventionnel, la pensée unique, bref, j’ai déculotté les flics des idées ». Ultime clin d’œil, Micberth venait de s’inscrire au Collège de ‘Pataphysique, rejoignant d’illustres devanciers.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">Ouvrages de Micberth :</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Pardon de ne pas être mort le 15 août 1974</em>, 1975.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Révolution droitiste</em>, 1980.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. </em><st1:personname productid="La Lettre"><em style="mso-bidi-font-style: normal">La Lettre</em></st1:personname>, 1986.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Les Gros Niqueurs </em>(en collaboration),1990.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Dix ans après Révolution droitiste, </em>en collaboration avec F. Richard, 1991.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Petite Somme contre les gentils, </em>1986<em style="mso-bidi-font-style: normal">-</em>1995.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Le Pieu chauvache</em>, 1990-2002.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Les Pensées de l’escalier, </em>1984<em style="mso-bidi-font-style: normal">-</em>2009.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">. <em>Histoire insolite des régions de France</em> (en collaboration), 2012</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">Ouvrages sous le pseudonyme de Mathurin Hémon :</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">Dans la collection <em style="mso-bidi-font-style: normal">Histoire insolite</em> : Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Picardie.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">Ouvrages de Micberth à paraître :</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Les Vociférations d’un ange bariolé.</em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Nouveau Pal et triques variées.</em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Mimi sait tout</em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Dictionnaire des citations micberthiennes</em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal">Ouvrages parus sur Micberth et son œuvre :</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Micberth et la pseudomicrocaulie, </em>1973.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. </em><st1:personname productid="La Mesnie"><em style="mso-bidi-font-style: normal">La Mesnie</em></st1:personname><em style="mso-bidi-font-style: normal"> micberthienne</em>, 1991.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Micberth et le théâtre en question, </em>1992.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. L’anarchisme de droite dans la littérature française, </em>1988.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Micberth anarchiste de droite</em>, 1992.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Micberth, repères biographiques, 1992.</em></p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Micberth ou la vie rebelle, les années 60</em>, 2013.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. Les anarchistes de droite </em>(Que sais-je ?), 1991 et 1997.</p>
<p style="TEXT-ALIGN: justify; MARGIN: 0cm 0cm 0" class="MsoNormal"><em style="mso-bidi-font-style: normal">. L’aristocratie libertaire chez Léautaud et Micberth, </em><span style="mso-bidi-font-style: italic">1996.</span></p>