Regards sur Micberth - Mot-clé - Nelson MonfortCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearOvni soit qui mal y penseurn:md5:86e936bbbf30fd7f3f0d3015399ac04a2015-07-28T22:13:00+01:002015-07-28T22:13:00+01:00AMIci et làAsudamAuguste ComteClaude VillersextraterrestreGeorge SandJean-Claude BourretLa moutarde au nezmartienMicberthMinuteNelson MonfortovniPierre MessmerPompidousoucoupe volanteStephen Hawking <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Les extraterrestres ne seraient
pas une légende, selon <a href="http://tvmag.lefigaro.fr/le-scan-tele/insolite/2015/07/07/28009-20150707ARTFIG00176-nelson-monfort-j-ai-vu-un-ovni-en-1983.php">Nelson Monfort</a>. Il a vu un ovni en 1983 ! OK. Ne
discutons pas. C’était il y a longtemps et cela n’a fait de mal à personne. Et
puis, sa mémoire peut lui jouer des tours. Mais que <a href="http://www.lemonde.fr/cosmos/article/2015/07/20/stephen-hawking-lance-un-programme-pour-detecter-une-intelligence-extraterrestre_4691582_1650695.html">Stephen Hawking,</a>
« célèbre astrophysicien britannique », lance en 2015 un vaste
programme pour trouver une intelligence extraterrestre et dépense 100 millions
de dollars (soit 92 millions d’euros) pour ce faire, là, ça coince un peu.
Certes, il n’est pas le premier à creuser la question et le sujet est
récurrent. En 1974, Micberth dénonçait l’escroquerie dans l’hebdomadaire </em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Minute</span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> qui lui donnait alors une pleine
page pour s’exprimer. Le sujet est toujours d’actualité, quarante ans plus
tard. Précision d’importance : à l’époque, on écrivait
« extra-terrestre », alors qu’aujourd’hui il semble qu’on abandonne
le trait d’union. Va savoir pourquoi...</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;"><br /></span></p>
<p class="MsoNormal" align="center" style="text-align:center"><strong><span style="font-size: 13pt; font-family: TimesNewRomanPS;">Ovni
soit qui mal y pense</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;"> </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">« Tout commença pour moi,
par la sévère admonestation d’un instituteur de primaire cacochyme, et par le
châtiment qui s’ensuivit : conjuguer à tous les modes et temps le verbe</span><em style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;"> lancer dans la classe des objets volants,
non identifiés par l’enseigneur</em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">. Ô laïcité précieuse !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Objets non identifiés,
certes, car mes petits camarades, aussi roués que moi-même, escamotaient avant
que le maître ne les découvrît, mes projectiles de vaurien, gommes, règles,
taille-crayons, porte-plume et frondes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« J’étais cet enfant-là.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Plus tard, allongé sur
ma terre bretonne, le menton aux cépées, je lorgnais, au risque de m’énucléer,
les korrigans qui, pleins de la science du grand Vatsyayana, dauffaient les
sylphides avec la rage des lutins celtiques ; puis la nuit venue, j’étais
la proie consentante, la chose des succubes, et je m’abandonnais aux jeux de
ces diablesses jusqu’à ce qu’un panache d’écureuil me réveillât dans la rosée
salée du matin.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Puis, un jour, je devins
grand, et l’on me transforma tout de go, le feu Saint-Elme en électricité
statique, et les feux follets de <st1:personname productid="La Petite Fadette" w:st="on"><em>La Petite Fadette</em></st1:personname>
en loi biologique de la phosphorescence. C’était foutu, je ne rêvais
plus ; après <a href="http://www.georgesand.culture.fr/fr/index.htm">George Sand</a>, je découvrais... <a href="http://atheisme.free.fr/Biographies/Comte.htm">Auguste Comte</a>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Depuis belle lure,
résigné aux logiques glacées du scientisme et des technologies actuelles,
j’avais balayé de mon imagination les kyrielles de momeries qui, autrefois,
l’ensablaient. Or, par je ne sais quel caprice du sort, <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> – que dis-je – le
monde entier, se pique, aujourd’hui, d’observer et d’analyser des faits
baptisés <em>paranormaux</em>. Ouiche !
rien que cela. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Sautant à deux gros
pieds joints sur la belle occase, <a href="http://www.franceinter.fr/personne-claude-villers">Claude Villers</a>, pape de la radiophonie
new-look, dans le cadre de son émission <em>Pas
de panique</em> (humour typiquement français), régale quotidiennement, avec la
complicité séraphique de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Bourret">Jean-Claude Bourret,</a> les fanas du désuet <em>fais-moi-peur-Simone</em> et les
inconditionnels du moderne <em>paramachinchose
vachement chiéchié</em>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Comprenne qui pourra,
moi j’y renonce.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Bien qu’heureux
propriétaire d’un esprit inexpugnable aux artifices et séductions de la gauche,
je dois avouer, humblement et à ma grande honte, que j’avais éprouvé de la
sympathie pour le grand talent de M. Villers. Il était un des derniers
producteurs qui ne prenait pas forcément l’auditeur pour une triple buse, et
avait su, pour le même tarif, créer un style d’émission fort séduisant.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Et paf ! la macrofbaffe
à travers la hure, les illusions perdues, tu vieillis fils !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« On passe sa chienne de
vie à toujours se réveiller de quelque chose. Et là, le réveil m’est
particulièrement odieux.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Répugnant le défilé des
pâles mythomanes, des paranoïaques systématisés et des petits délirants de tous
poils, (de quoi composer un traité de nosologie psychiatrique) ; infâmes
les montages des bandes magnétiques, collages composés pour l’exclusivité
émotive, un tantinet vicelarde ; écoeurants, les commentaires sirupeux des
deux commentateurs fripouilles ; ignoble, la complicité inexplicable des
hommes de science égarés dans cette galère ; exécrable, le ton pathétique,
et pourtant infatué, de l’énorme Cloco ; détestable, enfin, le succès
malsain, voyeuriste (curieux puisqu’il s’agit d’écoute) d’une pareille
cochonnerie radiophonique.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;"><br /><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.ovni_m.jpg" alt="ovni.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Soyons sérieux. Combien
de ballons-sondes pris, par des hommes naïfs, au coucher du soleil, pour des
objets volants non identifiés ? Combien de lumières physiologiques vertes,
bleues, rouges ou violettes, confondues avec les formes humanoïdes des supposés
extra-terrestres, personnages fantasmatiques que l’on trouve dans la sanie
verbeuse des romans de science-fiction à bon marché ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Me permettrez-vous une anecdote
personnelle, vite bâclée, en style télégraphique ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Quelques années déjà. Nuit très sombre. Jeunes hommes et
jeunes femmes regagnent la demeure, immense bâtisse froide. Clair de lune
faiblard. Soudain, apparaît forme lumineuse. Frayeur, puis débandade. Moi dans
bureau, doigts de pieds en éventail, je lis. Précipitation derrière porte. Toc
toc. « Entrez. » Collaborateur entre, essoufflé et terrorisé. « Asudam,
vite, vite ». Je lève sourcils interrogateurs. « Une forme dans parc,
immonde. Venez, vite ! » Je saute dans l’ombre. Tagadac. M’approche
de la forme. C’est vrai, aspect repoussant. Je shoote dedans. Toutes mes
forces, han. Patatrac. Bruits de poubelles. Jet d’immondices. Je pige. S’agit
des restes, en grande quantité, de poissons de mer. Le phosphore. C’est tout.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Voilà comment de jeunes
hommes robustes et des jeunes femmes saines tremblèrent devant les simples
restes de poissons pourris.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Cette anecdote est
strictement authentique. Parions que si je n’avais pas été présent, ces
déchets, avec le temps et l’imagination, seraient devenus dans l’esprit de ces
hommes et de ces femmes, un ovni de derrière les fagots.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Un peu de courage et un
minimum de connaissances suffisent pour ramener à de plus justes dimensions
l’onirisme puéril des témoignages humains. Tout repose, en fait, sur la mise en
condition. J’ai utilisé volontairement le style télégraphique pour ne point
succomber à la tentation du nouvelliste : tenir en haleine, faire
frissonner au cours d’un suspense longuet, puis annoncer la couleur en douche
froide, c’est-à-dire la chute habile, terre-à-terre et rationaliste.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Les enfants redoutent,
mais, contradictoirement, adorent la peur. Nous sommes restés de grands
enfants, perpétuellement en quête de frissons.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Je n’ai pas la
prétention, ici, d’expliquer l’inexplicable. Je reconnais que certains
témoignages sont troublants. J’admets que la cosmogonie est une science
imprécise. Il ne m’est pas désagréable de songer aux terres lointaines, aux
astres reculés, peuplés de délicieuses petites femmes vertes. Je reste coquin
et ouvert à toutes nouvelles sensations, à tous nouveaux vertiges sensuels.
Mais de là à accréditer systématiquement les fantaisies des prophètes
clownesques des pseudosciences, il y a le Rubicon... dans l’eau duquel je me
lave les quenottes et recrache mes poissons morts.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Je ne veux pas me
prendre pour plus mec dur, vrai de vrai, balafré, bat d’Af’, etc., que je ne
suis, mais j’ai la conviction que si je me trouvais devant une apparition
soudaine, par réflexe je foncerais dessus, ne serait-ce que pour enrichir ma
collection d’objets curieux ; une soucoupe volante dans mon salon serait
du meilleur effet, moi qui rêve depuis toujours d’un martien porte-coton...</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Mais non, c’est à croire
que nos petits amis de là-haut ne se livrent qu’aux débiles ou aux montagnards
solitaires. Nous pouvons, d’ores et déjà, craindre les effets du bon goût de
ces gens-là. Il nous faut reconnaître, sans complexe, que notre évolution
culturelle a été plus rapide que la leur.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Extraterrestres_s.jpg" alt="Extraterrestres.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Mais oui bon sang !
Mais c’est bien sûr ! Tout s’explique maintenant.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Il y a quelques mois,
nous avions un président de <st1:personname productid="la R←publique" w:st="on">la
République</st1:personname> dret, coquet, dynamique, un chouia playboy ;
et aujourd’hui, il nous reste une sorte de machin ovoïde, un peu flasque,
moumou, très peu ressemblant, en fait, au modèle d’origine. Voilà, ça y est,
j’ai compris. On nous a chauffé notre président de <st1:personname productid="la R←publique" w:st="on">la République</st1:personname>, pour le
remplacer par un extra-terrestre. Changer <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Messmer">Messmer</a> pour Messmer, par exemple,
voilà une chose des plus curieuses. C’est bien là la décision d’un
extra-terrestre programmé, décision hors de notre logique humaine.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Mais oui, c’est cela.
Vraiment. Pompidou est un martien</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: center; text-indent: 14.2pt;">*. </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Ce vaisseau spatial vu par de
multiples témoins – souvenez-vous –, une énorme boule, c’est bien cet engin
qu’il fallait pour contenir le premier des Français falsifié ? Comment avons-nous
pu, jusqu’à ce jour, nous laisser abuser par cette minable copie ?
Français, nous avons vraiment perdu, au fil des années, tout ressort.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Les grippes fréquentes
laissent à penser que l’organisme des martiens a du mal à s’accoutumer à notre
atmosphère, à nos microbes et virus. Dans l’analyse des discours présidentiels,
l’apparition des bourdes, lapsus, aberrations, impairs, boulettes, âneries,
incorrections, balourdises, sottises, énormités, démontre bien une langue
hâtivement assimilée sur quelque planète perdue. C’est ça. Un Pompidou factice
est venu sur terre pour préparer l’invasion de notre planète par les
extra-terrestres (...) »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">(Micberth-Asudam. Extrait de
l’article « Ovni soit qui mal y pense » paru dans <em>Minute</em> du 20 au 26 mars 1974, chronique
« La moutarde au nez »)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: center; text-indent: 18.9333324432373px;"><br /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-align: center; text-indent: 18.9333324432373px;">*</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">NDRL. Il serait inconvenant de
rapporter la situation décrite en 1974 à celle de 2015.</span></p>