Regards sur Micberth - Mot-clé - Robert PesquetCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearLes petites misères des années 50urn:md5:dff60f5a73dec07b49b9e3dbbacd63712015-02-08T12:46:00+00:002016-03-28T18:42:00+01:00AMIci et làAbel DahuronAttentat du jardin de l ObservatoireFrançois MitterrandJean Grandmouginles années 50Mendès FranceMicberthRadio LuxembourgRobert Pesquet <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">On a beau dire
« c’était mieux avant », quand on retourne en arrière, on constate
que même avant Najad, les petits enfants des écoles n’étaient pas gâtés. En
témoigne cet extrait d’un inédit de Micberth qui évoque son enfance. </span><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">(NDRL : Attention ! Si tu es né
largement après 1950, tu peux pas comprendre ! Et si t’as jamais retourné
ton assiette pour manger ton dessert, passe ton chemin.)</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><br /></span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/MGM12_ans.bmp" alt="MGM12_ans.bmp" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">« Ma génération est née un peu avant,
pendant et un peu après la guerre. Dès les années 50, le nazisme fascinait à
nouveau mes camarades, tous et toutes fils et filles de victimes de la guerre. <st1:personname productid="La Quatrième République" w:st="on">La Quatrième République</st1:personname>
nous semblait si merdeusement conne, si faux-cul, si humaniste par devant et
voyoucrate belliciste par derrière avec l’Indochine et l’Algérie, que nous
regardions l’avortée tentative expansionniste allemande comme une oeuvre
légitime. Par goût de la provocation, j’ai gardé longtemps sur l’avant-bras
gauche la cicatrice d’une brûlure au fer rouge qui représentait un svastika. On
peut imaginer l’effet produit sur certains de mes profs qui revenaient de
déportation. Mais avions-nous la moindre idée de ce qui constituait les thèses
du <em>Nationalsozialistische Deutsche
Arbeiterpartei</em> (NDP) ? Absolument pas, pas plus que des thèses nazies qui
nous auraient fait bondir si nous les avions lues. Pas un d’entre nous n’avait
ouvert <em>Mein Kampf</em> qui, d’ailleurs,
quelques années plus tard, m’est tombé lourdement des mains. Non, ce que nous
combattions, c’était cette sordide médiocrité des années 50-60, cette société
sans panache, vide de sens. On a fait de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Mend%C3%A8s_France">Mendès</a> France une sorte de génie
politique, très méconnu et qui aurait joué de malchance à l’époque kinescopique
parce qu’affublé de sa repoussante trombinette de Juif errant. Voilà une
analyse bien simplette et vraiment antisémite. La tête de Mendès, on s’en
foutait complètement, qu’il soit juif aussi, nous ne le savions même pas et
même, parmi nous, il y avait plus de Juifs que de Celtes ; ce qui nous
révoltait, c’était l’assistanat paternaliste et bienveillant de ce politique,
par exemple, cette effroyable <a href="http://www.live2times.com/1954-pierre-mendes-france-annonce-la-distribution-quotidienne-de-lait-dans-les-ecoles-e--10963/">distribution de lait </a>et d’oranges dans les écoles
primaires.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">« Ceux qui n’ont pas connu le lait de
gavage obligatoire de <st1:personname productid="la République" w:st="on">la
République</st1:personname>, destiné à diminuer les excédents de production,
ne connaissent rien de l’humiliation ressentie par les gamins de notre chère
bonne vieille France de l’après-guerre.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt; background-color: white;">« Pensez ! On demandait un
certificat médical pour excuser les abstinents. Ceux qui n’étaient pas reconnus
médicalement allergiques ou intolérants devaient obligatoirement se soumettre à
cette répugnante cérémonie. Le lait tiède l’été, plus ou moins tourné, avec des
peaux qui vous mettaient l’anus au bord des lèvres, sous les menaces de
retenues et le navrant sadisme de ces minables instituteurs, lie ratée,
inculte, mauvaise et socialiste. Pouah ! La politique de Mendès commentée
par <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Grandmougin">Jean Grandmougin</a> sur les ondes de <a href="http://www.inaglobal.fr/radio/article/rtl-une-radio-populaire">Radio Luxembourg</a>, c’était pire que les
saints Evangiles lus par un petit giton au réfectoire.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">« A cette époque, François Mitterrand
faisait son apprentissage laborieux de bandit d’Etat. Avec mon cousin par
alliance, <a href="http://destins.notrejournal.info/MITTERRAND-OCTOBRE-1959-Le-FAUX">Abel Dahuron</a>, et <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Pesquet">le député poujadiste Pesquet</a> dont les filles sont
cousines aux miennes, Mitterrand préparait <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_de_l%27Observatoire">le faux attentat du jardin de
l’Observatoire.</a> Comme je n’ai aucune sympathie pour ces trois compères, je renvoie
le lecteur aux historiens qui ont traité cette affaire.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">« Des souvenirs d’enfance reviennent.
L’indignation de mes parents quand je restais, le cul collé à la chaise, seul
contre tous ces cons, raides comme des piquets devant les fanfares qui
massacraient <st1:personname productid="La Marseillaise. Déjà" w:st="on"><st1:personname productid="La Marseillaise." w:st="on"><em><a href="http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140514.OBS7071/les-paroles-de-la-marseillaise-n-ont-absolument-rien-de-raciste.html">La
Marseillaise</a></em>.</st1:personname> Déjà</st1:personname> le désir de me
singulariser ? D’afficher <em>l’unique</em> ?
Je ne sais. Mauvais texte, mauvaise musique, mauvaises intentions. Révolte
contre mes géniteurs ? Certainement pas. Dégoût prononcé pour ces humanoïdes
sans gloire qui, servilement, traditionnellement se levaient sans même rien
respecter, les <em>bébêtes à Panurge</em>,
malaise inouï.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">« Mes parents n’avaient aucune idée
de ce que représentait la république. Mon père avait bien tâté des études secondaires,
mais il ne lui en était resté qu’un peu d’anglais. L’ai-je seulement vu, une
fois, un livre à la main ? J’ai beau chercher... Ma mère, elle, lisait
beaucoup, mais des sous-produits de la littérature féminine, elle s’évadait.
Bref, ils n’avaient aucune culture historique et pas de culture du tout,
d’ailleurs. J’ai en mémoire que l’ensemble de mes « manières »
agaçaient mes géniteurs. Je parlais <em>pointu</em>,
c’est-à-dire que je m’efforçais d’exprimer mes idées le plus correctement
possible et j’avais du mérite dans un milieu où tout était approximatif, mais
ça donnait au petit père que j’étais une telle dimension de poseur que mes
parents en perdaient leurs billes. Et pire, la fameuse assiette retournée, la
fin du monde ! Pour économiser la vaisselle, l’eau, le produit nettoyant,
la fatigue de la maîtresse de maison, il était impératif de retourner
l’assiette pour recueillir le fromage blanc ou le dessert. Quelqu’un qui impose
ça à sa famille mérite la mort sur le champ, une balle dans la nuque, crachats
dans la gueule, défécation gluante sur la charogne exhumée tous les ans. Et
c’est doux. » (Micberth, extrait de « Les Soliloques d’un vieux
bandeur », inédit 1990-1991. Photo : Micberth à 12 ans. Archives M.-G. M)</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"><br /></span></span></p>