Regards sur Micberth - Mot-clé - anarchiste de droiteCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearAnarchiste de droite, oui mais...urn:md5:8c82b50d72ff1230d07607d5456742012015-06-08T21:49:00+01:002021-08-26T08:08:19+01:00AMIci et làanarchisme de droiteanarchiste de droiteanarcho-aristocratieanarcho-droitisteanarcho-poujadisteAncien RégimeAudiardCéline (L.-F.)DrumontFrançois RichardGabinGeorges BernanosGobineauJacques LaurentLouis-Ferdinand CélineMaurice BiraudMicberthMirabeaunoblessenouvelle aristocratieRoger NimierSaint-Just <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">L’<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchisme_de_droite">anarchisme de droite</a>, mis à toutes les
sauces, est en passe de devenir un véritable brouet indigeste, bien éloigné de
la recette d’origine. Et si de nombreux blogs et sites sur Internet ajoutent
chaque jour <a href="https://anardedroite.wordpress.com/">de nouveaux personnages publics</a> censés appartenir à la grande
confrérie (acteurs, chanteurs et autres ludions), on s’éloigne de plus en plus
du <a href="http://www.amazon.fr/Lanarchisme-droite-dans-litt%C3%A9rature-contemporaine/dp/2130414087">travail universitaire de F. Richard</a> qui sert pourtant allègrement de référence. Si le terme « anarchistes de droite » désigne tous ceux
qui n’adhèrent pas à la pensée unique de l’idéologie dominante qu’ils dénoncent
avec violence, alors, oui, ils sont nombreux aujourd’hui. Mais le raccourci est
un peu simpliste. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">Dans un entretien (inédit) avec François
Richard, en 1992, Micberth, désigné comme l’un des principaux représentants de
ce courant « politico-philosophique », agacé par le bourdonnement
médiatique autour du sujet, apportait déjà quelques précisions utiles :</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Il
est vrai qu’il y a eu longtemps une confusion entre la noblesse d’un
anarcho-droitiste incarné par des écrivains de race, de grands indépendants et
la gouaille souvent piquante des singularités venues du spectacle du cinéma et
de la chanson. Hommes et femmes entiers, n’ayant pas peur des mots,
individualistes jusqu’à l’égoïsme et proférant des vérités de petits
boutiquiers.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Dans
l’acception du premier sens d’</span></em><span style="font-family:TimesNewRomanPS"><a href="http://fr.metapedia.org/wiki/Anarchisme_de_droite">anarchisme
de droite</a><em>, il y avait du parvenu, du fort
en gueule : on vitupérait le fisc, la fuite des valeurs morales, en se
grattant d’une main guerrière une sous-ventrière poisseuse, même si c’était
accoudé au bar d’un hôtel de passe. On refusait l’ordre établi, la société
républicaine, la démocratie, mais, fortune faite, on se sapait comme un milord,
on devenait propriétaire terrien et on dînait en tête à tête avec les plus
hauts magistrats du pays. L’équipe Audiard en est un exemple parfait, l’amer
Michel, dialoguiste du cumulard Moncorgé dit Gabin et ami intime du coco chic
Maurice Biraud. Paix aux âmes, cendres et charognes.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« L’</span></em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">anarchisme de droite<em> commença son chemin, sa carrière officielle, par un malentendu.
L’esprit simplificateur de la presse quotidienne, confusion aidant, fit le
reste.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« L’</span></em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">anarcho-poujadiste<em> est essentiellement amoral, à la différence de l’</em>anarchiste de
droite<em>. C’est un homme d’apparence. Il
est toujours issu d’un milieu populaire et a bénéficié d’une grande réussite
matérielle ou de la consécration des médias. Ce qui est rarement le cas de
l’anarchiste de droite qui est, certes, une référence culturelle mais souvent
maudite.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« L’anarcho-poujadiste,
même brillantissime, reste toute sa vie un épicier, l’anarchiste de droite est
un seigneur de naissance. </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> <img src="http://micberth.org/dotcl/public/.anar2_s.jpg" alt="anar2.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">S’il ne réfutait pas complètement
l’appellation paradoxale (ou encore « oxymore »), Micberth, néanmoins n'était pas convaincu par l’étiquette.
</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">A la question de François Richard : « Y
a-t-il donc, selon vous, une véritable galaxie anarcho-droitiste ? »,
Micberth répondit :</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Je
veux bien tenter d’expliquer la position de ces planètes. On vient de voir
« la gauche », si j’ose dire, de cette mouvance, qui sent un peu
l’urinoir public, le pastis et la sueur de fesses, mais qui est agréable à
écouter en raison de sa truculence, de ses effets verbaux et du spectacle
divertissant qu’elle a souvent offert à <st1:personname productid="la France" w:st="on">la France</st1:personname> d’après-guerre.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Au
centre, je placerai l’anarchisme de droite culturel, celui que vous avez
parfaitement défini dans vos ouvrages et dans votre thèse en Sorbonne. C’est,
disons, l’anarchisme de droite officiel. Vous en êtes le théoricien incontesté
et il suffit de se référer à vos ouvrages qui font autorité.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Très
à droite de ce fonds culturel, il existe un anarcho-fascisme dont je préfère ne
pas parler, tellement il m’est étranger. Rebatet aura été le plus illustre de
ses représentants. Style étincelant mais idées tout à fait « caséeuses »
du monde.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Et
puis, selon moi, au-dessus de tout ça, très en altitude, existe l’</span></em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">aristocratie libertaire<em> ou </em>anarcho-aristocratie<em>,
monde dans lequel je me situe et me sens parfaitement à l’aise. Je l’appellerai
la nouvelle aristocratie, encore eût-il fallu que l’ancienne existât, donc
appelons-la aristocratie tout court. (...)</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Dès
1789, les opposants aux idées dites nouvelles, à la canaille républicaine, ont
été baptisés « aristocrates ». L’emploi du mot est donc récent. Deux
siècles, pour moi, ce n’est rien, quatre fois mon âge.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Souvenez-vous,
l’abbé Maury, fils d’un savetier de Valréas situé dans les Etats du Pape, était
traité d’aristocrate alors que les membres de la noblesse, députés de gauche à
l’Assemblée constituante, ne l’étaient pas.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Ecoeurante
époque de notre histoire où Danton demandait à <st1:personname productid="la Convention" w:st="on">la Convention</st1:personname> nationale
que « les aristocrates de l’intérieur soient mis sous la pique des
sans-culottes » et un peu plus tard, cette saloperie à pattes de
Saint-Just exigeait que l’on déchaussât tous les aristos de Strasbourg pour
chausser dix mille fantassins nu-pieds de l’armée du Rhin.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Au
XIX<sup>e</sup> siècle, il y eut un glissement du sens et un emploi abusif du
mot « aristocrate ». On confondit noblesse et aristocratie. De nos
jours, pour le commun, est aristocrate le noble par ascendance qui possède au
moins une particule, une terre ou un château. C’est une parfaite couennerie,
une intox et une intolérable déviation imposée par l’usage républicain. Pire,
une aberration. (...)</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« Pour
nous, il faut être clair, l’aristocratie est une conception politique, une
manière de voir l’organisation de la cité, de la chose publique et un
aristocrate est simplement un adepte de cette manière de voir les choses. Rien
à voir avec la noblesse qui fut respectée et respectable mais qui ne représente
plus rien dans un pays qui, depuis deux siècles, a renversé l’Ancien Régime.
Noblesse embourgeoisée, illuminée, franc-maçonne, républicaine, belliciste
pendant la guerre 14-18, au nom de <st1:personname productid="la France" w:st="on">la
France</st1:personname>, oublieuse du massacre de l’Ouest par la canaille
révolutionnaire, heureuse de servir l’Etat républicain, complice du tout-pouvoir,
bradant ses terres, ses châteaux pour en faire des relais pour touristes
fortunés et aussi énarques, guerriers, fin de race vendant tout, endimanchée
pour conter ses histoires prestigieuses, immonde et inexplicable reliquat de ce
que fut l’honneur de porter un nom, d’être attaché à une terre, à une
exceptionnelle et merveilleuse tradition.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS">« La
noblesse d’aujourd’hui ne représente plus rien. Finie. Pas même les vertus
cardinales. Il y a de la pitrerie, chez elle, à vouloir ressembler au bourgeois
parvenu. On reçoit au château comme jadis recevait le riche meunier, avec des usages
de femme de chambre mariée au notaire du
village. La mesnie est morte, érodée par la dispersion des familles et laminée
par le désir de paraître, d’exister socialement en milieu républicain. Pour
continuer à ne rien faire, et jouir de petits privilèges, la noblesse est
devenue fonctionnaire. »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.anar1_s.jpg" alt="anar1.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS">François Richard, qui a réuni dans son
<a href="http://www.amazon.fr/Lanarchisme-droite-dans-litt%C3%A9rature-contemporaine/dp/2130414087">« Que sais-je ? »</a> des auteurs aussi différents que Gobineau,
Drumont, Bloy, Bernanos, Nimier, Laurent, Drumont, Céline, Daudet, Micberth,
etc., expliquait lors d'une interview qu’« un anarchiste de droite digne de ce nom ne se contente
pas d’émettre des borborygmes satiriques à la radio ou à la télévision,
d’écrire un article ou un livre incendiaire : il vit ses principes. Il
n’est pas le bouffon du pouvoir, le provocateur maison, le sémillant
putasson : il subit les tracasseries des pouvoirs publics, il est traîné
en justice, jeté en prison, traqué dans sa vie privée, diffamé, occulté,
paupérisé. Le seul homme de cette trempe, à ma connaissance, qui défende depuis
près de trente ans les mêmes principes, c’est Michel-Georges Micberth. » (<em>Eléments</em> n° 72, hiver 1991)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS"> </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 14.2pt;">Pas si simple d’être « anar de
droite » !</span></p>