Regards sur Micberth - Mot-clé - années 70Ce site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearFrançois Masperourn:md5:e3c4bddfafdc2968f2c2b145eaa3db922015-04-19T19:45:00+01:002015-04-19T19:45:00+01:00AMIci et làannées 70droiteFrançois MasperoLe Nouveau PalLe Pieu chauvacheLouis AlthusserMicberthPaul NizanPierre-Vidal NaquetTahar Ben Jelloun <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">Editeur, écrivain, journaliste, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Maspero">François
Maspero</a> (décédé le 11 avril 2015) a « marqué la vie intellectuelle à
gauche », selon l’exccelllent journal <em><a href="http://www.liberation.fr/culture/2015/04/13/francois-maspero-editeur-ecrivain-et-journaliste-de-gauche_1240147">Libération</a>.</em>
Certes. Alors, me direz-vous, quel rapport avec Micberth, qui, lui, se plaçait
résolument à droite ? Rappelez-vous : <em>« </em></span></strong><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">La
droite est aristocratique, bougres d’ânes, fermée, hostile, sauvage, sûre
d’elle-même, ironique, égoïste ou généreuse selon son intérêt, savante,
aventurière, héroïque. Elle ne se reconnaît pas dans les bourgeois englués dans
la peur, dans les petits vieux frileux, les travailleurs chrétiens à l’esprit
civique, les militaires infantiles aux oripeaux chamarrés, oncques, mais dans
les fauves aux dents de granit, ceux qui bâfrent avec les dieux païens, qui
jonglent avec vie et mort pour l’honneur ou le plaisir, ceux qui ne composent
pas, qui ne renient rien, qui incarnent chaque jour la grandeur, la force, le
plaisir. »</span></em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333"> (Micberth <em>in Le Nouveau Pal</em>, n° 14, septembre-octobre
1982) </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">C’est
que <a href="http://www.humanite.fr/samir-amin-rend-hommage-francois-maspero-571528">Maspero</a>, qui créa une maison d’édition emblématique dans les années 70, fut
souvent victime d’un acharnement policier pour les idées qu’il défendait :
amendes, prison, suppression de ses droits civiques. Il fit l’objet de 17
condamnations, pas mal, non ? Certaines de ses publications furent
interdites. « J’ai des sentiments extrêmement simples de révolte et
d’indignation », déclarait-il. « Je crois donc à la lutte, sinon il
n’y a plus d’Histoire et peut-être plus d’humanité ».</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">Le
7 septembre 1972, Micberth lui envoie son manuscrit du <em><a href="http://www.histoire-locale.fr/livre/DIVERS-L230.html">Pieu chauvache</a></em>, en précisant dans la lettre d’accompagnement :
<em>« Je vous laisse le soin d’en fixer
le genre, j’ai dû moi-même y renoncer. »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">Le
27 octobre, François Maspero répond :</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">« Monsieur,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">« Je
vous prie de m’excuser d’avoir conservé si longtemps <em>Le Pieu chauvache</em>, que j’aurais pu vous retourner presque aussitôt.
Je publie très peu de textes dits littéraires et ne suis pas habilité à juger
le vôtre. Je sais seulement qu’il ne correspond pas du tout à ce que je
m’efforce de publier.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">« Bien
cordialement. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">On
peut comprendre. Maspero fut l’éditeur de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Althusser">Louis Althusser</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Vidal-Naquet">Pierre-Vidal Naquet</a>,
<a href="http://www.taharbenjelloun.org/">Tahar Ben Jelloun</a> ou encore <a href="http://www.paul-nizan.fr/paul-nizan-biographie/">Paul Nizan</a>...</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.maspero_m.jpg" alt="maspero.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">Micberth
lui répondra le 6 novembre 1972 :</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">« Cher Monsieur,</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">« J’ai bien reçu votre lettre
du 27 octobre et je vous en remercie.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">« Je vous avais fait parvenir </span></em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">Le
Pieu chauvache<em>, car vos confrères
éditeurs, bien que se félicitant de la qualité littéraire de ce bouquin,
n’avaient pas le courage d’affronter dame Justice pour le faire paraître.</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">« Je vous connaissais un peu
moins lâche que les autres ; voilà pourquoi je me suis permis de vous
importuner.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">« Votre refus ne met pas en
cause l’estime que je vous porte, soyez-en persuadé.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family:TimesNewRomanPS;
mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333">« Cordialement vôtre. »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">Conclusion : il y avait dans les années
70 des éditeurs courtois bien que de gôche.</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><strong style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;color:#222222;background:white;font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:bold">(Pour info : A propos du Pieu, lire ou relire les 2 articles <a href="http://micberth.org/index.php?post/2014/10/18/L%E2%80%99aventure-du-Pieu-%281%29"><em>L'aventure du Pieu chauvache</em> 1</a> et <a href="http://micberth.org/index.php?post/2014/11/16/L-aventure-du-Chauvache-%28suite-et-fin%29">2 ici</a>.)</span></strong></p>