Regards sur Micberth - Mot-clé - extrême centreCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearLe nouveau chaosurn:md5:0a4bd868facfa9ca614750e777c78c652016-11-13T13:26:00+00:002018-03-10T09:11:43+00:00AMIci et làAlfred de VignyautoritarismebarbariechaosCotydémocratieextrême centreHitlerKlaus BarbieMaoMicberthNapoléonnazismeStaline <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="text-indent: 18.9333px; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">En octobre 1984, paraissait le premier numéro de « <a href="http://data.bnf.fr/34384775/la_lettre_de_micberth/">La Lettre de Micberth</a> », avec en exergue une citation de <a href="http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/biographie-auteur/content/1817479-alfred-de-vigny-biographie">Vigny (Alfred de)</a> qui se révèle pleine de vérité aujourd'hui encore :</span><span style="text-indent: 18.9333px; font-family: TimesNewRomanPS; background: white;"> « La presse est une bouche forcée d'être toujours ouverte et de parler toujours. De là vient qu'elle dit mille fois plus qu'elle n'a à dire et qu'elle divague souvent et extravague. » Cette « Lettre » reprenait la tradition de la feuille pamphlétaire développée quelque temps plus tôt dans « Le Nouveau Pal » où « La volonté d'être unanimement exécrables nous animait de son feu scintillant. Le mépris des imbéciles fut souvent un bienfaisant réconfort et notre seul salaire ». </span><span style="background-color: white; font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333px;">Le texte livré ci-après est un extrait d'un article intitulé publié dans ce numéro. Il fait référence à un événement de cette année-là, que beaucoup auront oubliés. Mais il reste formidablement actuel dans l'analyse de notre monde qui, sous prétexte de mutation nécessaire, semble glisser avec bonheur vers le nouveau chaos tel que Micberth l'annonçait.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« On ne peut pas échapper à la grosse poussée bête de la raison commune, car l'Histoire nous dit que lorsqu'on y échappe par désespoir, désinvolture, dégoût ou passion, c'est pour tomber dans les pièges de l'autoritarisme de gauche comme de droite, pour, prurit calmé, pleurer sur les charniers de nos turpitudes et inventer des enfers, tant délicieusement racontés qu'ils charment nos petits-enfants. Napoléon, Hitler, Staline, Mao dorment suavement dans le coeur de millions de petits d'hommes. Et plus on fera étinceler les horreurs, plus on avancera l'échéance du nouveau chaos. Et la translation perdurera.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« La vérité est probablement marginale, anticonformiste et hostile
aux multitudes. Mais pour établir un mode de vie conforme à la vérité (enfin
identifiée et débarrassée des sophismes), il faudrait massacrer la
quasi-totalité des terriens ou les maintenir en esclavage, comme il a été,
comme il est et malheureusement comme il sera. </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« Et si par hypothèse, aucune vérité décrite et ainsi figée ne
vaut parce qu’elle est justement cette dynamique dans l’espace et dans le
temps, insaisissable sur l’instant, simplement mesurable, descriptible par sa
trajectoire historique, fruit de toutes les vérités et des expérimentations,
celui qui réussit à systématiser son idéologie et à organiser les hommes autour
d’elle, est tout à la fois un démon pour ses contemporains et une utilité pour
l’évolution morale, politique et sociale de l’homme. Voilà pourquoi la
condamnation </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">in aeternum</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;"> du tyran est une dangereuse sottise.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;"><!--[if !supportEmptyParas]--> </span></em><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« En brocardant, par exemple, constamment Hitler, on fait naître
dans la conscience de ceux qui n’ont pas connu l’horreur nazie, non pas l’aversion espérée mais un sentiment trouble, confus, qu’il n’est, bien sûr,
pas possible d’analyser exhaustivement ici mais dont on retrouve les traces
précises dans la vêture des Anges de la mort, les mouvements folkloriques
néo-nazis, les cercles de réhabilitation, les travaux d’un Faurisson, les
déclarations incongrues et élogieuses de tel ou tel leader politique, et
parfois même, traces plus imprécises mais d’autant plus dangereuses dans la
multitude de films, émissions télé, livres, articles, conférences consacrées à
la dernière guerre mondiale.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« Nier en morale politique l’utilité historique des systèmes mis
en place par un Napoléon I<sup>er</sup>, un Hitler, un Staline, etc., c’est
évidemment refuser la civilisation, l’idée que l’homme peut corriger ses
erreurs par l’expérience et la bonne connaissance de son passé.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« Hitler n’a jamais été plus dangereux qu’aujourd’hui. Sous la
plume des apprentis sorciers qui le couvrent d’immondices, il apparaît aux
nouvelles générations comme une sorte d’ange satanique blasphémé par les
penseurs épais du conformisme débilitant. Pour un peu, il deviendrait le
symbole d’un romantisme intemporel. L’homme ayant esthétisé sa cruauté
glacée : le courage absolu d’une solitude désespérée qui se domine, domine
les autres et les extermine. Bref, la création par la destruction sublimée.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« L’illustration de ce qui précède se trouve dans le cas de
l’ex-obersturmfürher SS <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Klaus_Barbie">Klaus Barbie</a>.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« Le gouvernement socialo-communiste, pour des raisons assez sordides, il faut bien l'avouer, fait appliquer une loi aux effets rétroactifs (le chef hiérarchique de Barbie, le général Oberg, chef de la police en France, condamné à mort en 1954 pour crime de guerre par le tribunal militaire de Paris, a été en avril 1958 gracié par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Coty">Coty</a> et libéré avec son adjoint Knochen par de Gaulle en 1963). Il en va tout autrement pour celui que la presse appelle </span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« le boucher de Lyon</span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;"> </span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">»</span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">. L'article VII de la Déclaration des droits de l'homme inscrite au préambule de la Constitution dit : </span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« </span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">Nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée </span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">». La loi de 1964 introduit en droit français la notion de </span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« cri</span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">me contre l'humanité</span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;"> </span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">». Bravo, mille fois bravo ! Mais dans le cas de Barbie, ne bafouerait-t-on pas le</span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;"> </span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« principe fondamental de la non-rétroactivité de la loi pénale</span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;"> </span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">» ?</span></em><em style="text-indent: 18.9333px;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« Que signifie le refus de l’obligation morale du pardon ?
Quelle est cette apologie du bellicisme qui distingue les bonnes des mauvaises
guerres ? Les crimes utiles et pardonnables, des crimes odieux et
inexpiables ?</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« A-t-on le droit de fabriquer l’extradition d’un résident au
motif d’intérêts politiques, stratégiques et économiques ? (Le président
bolivien Hernan Siles Zuazo s’est, paraît-il, frotté les mains.)</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« A-t-on, enfin, le droit d’organiser une publicité outrancière à
la cruauté de l’homme et qui banalise ce qui devrait n’être qu’un repoussoir
universel ?</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« Beaucoup aujourd’hui renvoient dos à dos résistants et collabos,
gouvernement français et Barbie. Bataille de salauds…</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« Jolie nouaison à prévoir, dans une France à venir, sous la
maîtrise d’une nouvelle idéologie aussi écoeurante que le nazisme, éclosera une
foultitude de petits Barbie.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« J’en prends le pari.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« On me pardonnera cette longue digression. J’ai simplement voulu
dire que morale et intelligence ne faisaient pas forcément bon ménage.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">« Je crois que la démocratie, en raison de son système indirect,
n’a jamais été qu’une utopie fort dangereuse. En refusant de se donner les
moyens d’être vraiment démocratique, elle nous oblige à un perpétuel balancement
entre les extrêmes de gauche et de droite, pareillement détestables. En
omettant de prendre en compte les épiphénomènes les plus cruels de son
histoire, en utilisant négativement ses forces politiques comme tristes
exutoires occasionnels, elle perpétue la barbarie et freine l’évolution
intelligente des hommes. En s’embourbant dans un extrême centre (on me passera
la plaisanterie) elle désespère ses citoyens et les livre en pâture à toutes
les aventures rutilantes mais pernicieuses du destin. »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">(Micberth in </span><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white;">La Lettre</span></em><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333px;"> </span><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333px;">n° 1</span><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;">, </span></em><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); font-family: TimesNewRomanPS; text-indent: 18.9333px;">« Colère. Je n'aime pas l'extrême droite »,</span><em style="text-indent: 14.2pt;"><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;"> octobre 1984)</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; background: white; font-style: normal;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <img src="http://micberth.org/dotcl/public/.La_Lettre_003_m.jpg" alt="La_Lettre_003.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><!--[endif]--></span></em></p>