Regards sur Micberth - Mot-clé - livre d histoireCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearPatrimoine et histoire localeurn:md5:410032723cd21c0d38171383fa5d5c732017-09-19T17:46:00+01:002017-09-19T17:46:00+01:00AMIci et làCommission paritaireculturedématérialisationhistoire localelivre d histoiremicberthMonographies des villes et villages de Franceordre démocratiquepamphlétairepatrimoinepolice des idées <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em><span style=" background: white;">« Le décalage toujours croissant entre la France dite
profonde et les médias donne aujourd’hui un nauséeux vertige. On nous répète à
longueur de journée que nous avons bien de la chance de vivre dans un pays
protecteur des libertés et de l’égalité entre les hommes. Je regrette. Nous
vivons dans un pays où la police des idées impose sa loi. »</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style=" background: white;">Micberth écrit ces lignes en 1998 dans « Histoire locale »,
revue consacrée à l’histoire de notre pays. Las des incessantes poursuites judiciaires
dont il est l’objet pour ses textes, il a alors cessé d’écrire des pamphlets
pour se consacrer à son métier d’éditeur. C’est en 1986 qu’est née la
collection « <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Monographies_des_villes_et_villages_de_France">Monographies des villes et villages de France</a> » dédiée à
l’exhumation du patrimoine historique local, un projet (son <em>« Grand
Oeuvre »</em>, dira-t-il) qui lui tenait à coeur depuis pas mal d’années. <em>« L’Histoire
véritable est celle dont on retrouve les traces avant les faits, qui s’exprime
par les faits eux-mêmes et non, trente ans plus tard, par les élucubrations des
</em>écrivains appointés.<em> »</em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span style=" background: white;">Pourtant, là encore, il rencontrera quelques tracasseries. Il
écrit à propos des difficultés rencontrées par « Histoire locale »,
sage revue culturelle pourtant, où il aura l’occasion de s’exprimer</span><em style="text-indent: 18.9333px;"> </em><span style="text-indent: 14.2pt; background: white;">: </span><span class="textexposedshow" style="text-indent: 14.2pt;"><em><span style=" background: white;">« Il faudra bien qu’on nous
explique un jour clairement pourquoi une minorité de Français passe sa vie à
désespérer l’innocence et à tuer tout ce qui n’est pas conforme à la bêtise
ambiante. Parions que si cette revue avait été gauchisante, nihiliste, partisane,
misérabiliste, elle serait passée devant la <a href="http://www.cppap.fr/">Commission paritaire</a> comme une
lettre à la poste. Malheureusement pour elle, elle a pour simple ambition de
réconcilier les Français avec leur histoire locale, sans souci de mettre en
avant telle ou telle idéologie. »</span></em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt">Sa vie durant, Micberth
pratiquera le culte du passé, des racines, attachant une grande importance aux
archives qui laissent des traces, indispensables témoignages sur la vie des
hommes.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><em><span style=" background: white;">« Si, comme <a href="http://micberth.org/index.php?category/Le-pamphl%C3%A9taire">pamphlétaire</a>, je
n’ai guère été aimé au cours de ma vie, j’ai fait l’unanimité pour mon travail
de directeur de collections ou d’éditeur. 6 000 articles de presse ont salué
mon entreprise éditoriale : gauche, droite et parfois les extrêmes ont
reconnu mon utilité, applaudi mon courage, exalté mon honnêteté. Merci, n’en
jetez plus !</span></em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><em><span style=" background: white;">« J’ai simplement servi avec
opiniâtreté la cause extraordinaire de la connaissance ; chercher, trouver
et faire connaître au plus grand nombre.</span></em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em>« Avec acharnement
et sans me mettre en avant, j’ai cassé les angles réduits de la vision myope.
J’ai impitoyablement pourfendu l’entendu, le conventionnel, la pensée unique,
bref, j’ai déculotté les flics des idées. »</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt">Lorsqu’il a quitté ce bas monde, en 2013, la collection
« Monographies des villes et villages de France » comptait 3 220
titres, dont un grand nombre de publications possibles grâce à la collaboration
des conservateurs de bibliothèques et d’archives, des bibliophiles et
collectionneurs.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt">D’autres collections viendront enrichir le catalogue des livres publiés
par Micberth. Citons entre autres « Des faits et des hommes »,
« Histoire insolite », « Les grands méconnus »,
« Vieux parlers », collections résolument tournées vers le passé vu
par le petit bout de la lorgnette, dédiées à la découverte et la préservation
d’un patrimoine en voie de disparition.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.MGM_HL_1997_m.jpg" alt="MGM_HL_1997.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt">C’est avec tristesse qu’il vit s'éteindre au fil du temps de nombreux
lecteurs âgés. Ce seront les enfants ou les petits-enfants qui répondront à ses
mailings d’information sur les nouvelles parutions. Il écrit :</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em>« De 1988 à 1998,
nous avons perdu 10 000 de nos amis ; cela veut dire que ce lectorat,
amateur d’histoire et en particulier d’<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_locale">histoire locale</a>, n’a pas été renouvelé,
ni par ses enfants ni par les étrangers qui, paraît-il, ne rêvent que de
s’intégrer. C’est dramatique ! Nous disparaissons lentement mais sûrement,
il en va, dit-on, de la volonté divine et nous ne laissons derrière nous que
des bouffeurs d’images qui haïssent la culture comme nous méprisons leurs
gesticulations (pardon, leur art), leur bruit (pardon, leur musique). D’un
côté, nous mourons parce que le temps nous pousse et de l’autre, nous n’avons
pas su nous reproduire. »</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><em><span style=" background: white;">« Il m’est arrivé de publier
à quelques dizaines d’exemplaires des ouvrages introuvables. J’ai voulu les
mettre sur le marché à des prix défiant toute concurrence et qui sont ceux
pratiqués par mes confrères qui éditent leurs titres de sciences humaines à
plusieurs milliers d’exemplaires. Pari fou ? peut-être. Mais il est
paradoxal de demander à ceux qui terminent leur existence et dont les
ressources sont amputées de la moitié ou des 2/3, de dépenser des sommes folles
pour perpétuer l’histoire écrite de leur pays. On me rétorquera l’idée bateau
qui consiste à dire : « Oui, mais cher Monsieur, dans la vie active
contemporaine, on se doit de tout mettre en oeuvre pour assurer sa réussite,
faire vivre ses enfants, les mener le plus loin possible, leur laisser un
patrimoine, voire se maintenir tout bêtement à son poste. On attend la retraite
et son temps libre pour se consacrer à la lecture superflue. » C’est un
sophisme voire une couennerie. Le livre n’est pas un produit de consommation
comme un autre. On achète un livre de gare pour oublier un voyage pénible, se
détendre dans un transatlantique, aider à s’endormir le soir. A l’opposé, on
constitue une bibliothèque pour donner toutes ses chances à la circulation des
idées, à l’exhumation des connaissances. Peu importe qu’un livre d’histoire
dorme vingt ans dans des rayonnages, s’il doit être un jour ouvert pour être
lu, aimé ou critiqué.</span></em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><em><span style=" background: white;">« Il est incontestable
qu’une volonté organisée tente de nous détruire. La culture, c’est d’abord la
rébellion ; l’ordre démocratique, qui se veut la vérité et le bien, n’aime
pas les têtes qui dépassent et s’acharne à imposer la coupe réglée. Nous vivons
dans un pays et sur un continent qui ont fait leur force par la singularité et
la différence de leurs habitants. Or ce qui est singulier est anachronique pour
l’idée mondialiste d’aujourd’hui. On tond les moutons de Panurge, on ne bat pas
monnaie avec des rebelles.</span></em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><em><span style=" background: white;">« Le publicitaire qui veut
cibler ses proies, les identifie par groupe de besoins. C’est ignoble ! On
catégorise les différents acheteurs de papier hygiénique et on détruit ceux qui
s’essuient avec des pétales d’edelweiss. »</span></em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><em><span style=" background: white;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.Eglise_Autremencourt_m.jpg" alt="Eglise_Autremencourt.JPG" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /></span></em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt">En conclusion, à l’ère
du numérique et de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mat%C3%A9rialisation">dématérialisation</a> (Quel vilain mot !), préserver le
patrimoine est plus que jamais nécessaire pour lutter contre l’oubli et
restituer les vérités de l’Histoire.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><em>« A la beauté
brute des sites (...), il convient d’ajouter la grande richesse de notre
histoire locale. Chaque pierre nous invite contre l’oubli au voyage dans le
passé, chaque livre nous investit du pouvoir de conduire la machine à remonter
le temps.</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><em><span style=" background: white;">« Glaner jusqu’à
l’épuisement dans les vastes prairies du patrimoine historique, recomposer
patiemment chaque morceau de puzzle, rêver à ce qui nous a échappé et imaginer
tout ce qui nous manque pour préparer scrupuleusement un avenir intelligent ou
plus modestement, le moins bête possible...</span></em></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="background: white;"><em>« L’histoire donne des
leçons. Tant pis pour les esprits chagrins et les cuistres, il y a des</em> leçons de l’histoire<em> et elles nous sont bien utiles. »</em></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><em><span style=" background: white;"><!--[if !supportEmptyParas]--> </span></em></span><span style="background-color: white; text-indent: 14.2pt;">Source : Micberth in </span><em style="text-indent: 14.2pt;">Histoire
locale</em><span style="background-color: white; text-indent: 14.2pt;">, (Édito et rubrique
« Juste en passant ») 1997-1998</span><em style="text-indent: 14.2pt;">.</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style=" background: white;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style=" background: white;"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style=" background: white;"><!--[endif]--></span></span></p>