Regards sur Micberth - Mot-clé - loi VeilCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearConsidérations sur l'avortementurn:md5:1fc3265101b13ee3002b57a3cd8789b22017-07-02T18:36:00+01:002017-07-02T18:36:00+01:00AMIci et làActual-Hebdo n° 30AsudamJean-Marie Le Ménél avortementla femmeloi VeilMicberth <p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">Une
« grande dame » vient de disparaître. D’aucuns l’encensent et veulent
l’envoyer au Panthéon, d’autres la vouent aux gémonies et alourdissent sa
conscience de nombreuses morts. L’Histoire tranchera. « Depuis 40 ans, sur
des centaines de ministres, pas un seul n’a osé exprimer son opposition à la
loi Veil qui, en cela, s’avère une victoire de son auteur éponyme. Il reste,
qu’on le veuille ou non, qu’« un pays qui tue ses enfants tue son
âme », comme disait le Pr Lejeune », lit-on sous la plume de
Jean-Marie Le Méné, magistrat opposé à l’avortement. Faut-il aller jusqu’à
cette conclusion ?</span></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">En
1973, Micberth écrivait un article sur le sujet, à contre-courant du consensus
de l’époque. Il peut choquer aujourd’hui encore, dans notre siècle en marche
vers l’obscurantisme. Il reste pourtant d’actualité. Intitulé
« L’avortement » dans l’article d’origine, il a été rebaptisé
« Les aiguilles à <em>tricuter</em> » pour une publication ultime. En
voici un extrait :</span></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;"><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.MGM1981_006_m.jpg" alt="MGM1981_006.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /><!--[endif]--></span></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Alors là, je ne me le pardonnerai jamais. Ça non !
Figurez-vous, braves pommes, que je ne vous ai point z’encore entretenus de
l’avortement libre.</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Freud, mon bon, à moi ! La censure de l’éducation,
couic, a châtré ma brave pulsion bien sympa, bien saine et a refoulé la
gaillarde dans le tréfonds de mon inconscient personnel, le </span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-transform: uppercase;">ç</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">a<em> pour les initiés. [...]</em></span></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Et qu’est-ce que ça te fait une pulsion refoulée dans ton </span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS; text-transform: uppercase;">ç</span><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">a<em> ? Ben, un gros
complexe velu, une sale bête répugnante qui lâche son pet mou tout au long de
ton </em>Surmoi<em> et qui explose sur les rivages de ton </em>conscient<em> avec
un joli nom de derrière les glossaires : le </em>complexe<em>.</em></span></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« CQFD. Je ne t’ai pas encore parlé de l’avortement libre,
mon grand, parce que tout connement je fais des complexes. </span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Ou plutôt, mes petites idées là-dessus vont à
contre-courant de l’histoire de l’évolution des moeurs, et je me trouve pour
une fois du côté des vieux cons. Pas exclusivement mais…</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Je n’aime pas la femme dite </span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">moderne<em>, elle me fait chier
et s’idéalise dans des combats vains et dérisoires. L’égalité est une connerie
propre à démoraliser le pauvre monde. Rien n’est égal. L’égalité implique une
notion de compétition du style : « Attends vouère que je te
rattrape ». Beurk, que c’est laid d’envier le sort de son prochain. Un
couple hétérosexuel se compose d’un homme et d’une femme ; pas de deux
bonshommes ou de deux bonnes femmes. La différence, voilà le mot, je le
lâche ; être différent.</em></span></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Les </span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">vraies<em> femmes ont toujours été libres. Il n’y a que les
coincées de la vulve pour brandir le poing contre le symbole phallique ;
les vraies de vrai aiment le mâle avec tout ce que cela implique de brutalité,
d’égoïsme, de truculence et de tendresse. [...]</em></span></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Le plaisir, dans la vie, passe par la contrainte et
l’effort. Si tu veux te chauffer, il faut ramasser les branches mortes et te
les coltiner jusqu’à ta cheminée. La société du moindre effort veut que nous
possédions tout sans lever le petit doigt. Pour ce faire, on saccage la nature,
pollue les rivières, etc. On appauvrit notre corps et notre volonté.</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Chier, pour beaucoup, est un acte d’hygiène méprisable. On
inventera des pilules qui transformeront les excréments en pistache ou tout
autre chose selon les goûts et on se sucera le troufignon pour se sustenter. Eh
bien, je regrette et voilez-vous la face, les délicats, un cul n’a de l’esprit
que parce qu’il sent la merde. La merde, c’est aussi la vie, le déchet des
aliments brûlés, le dynamisme. Vive la merde !</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Biologiquement, tuer un foetus ou un embryon, c’est tuer un
être humain en gestation. Pas de différence à faire entre une matronne qui
enfile l’aiguille à tricoter dans l’utérus d’une bonne femme et un militaire
qui tire à bout portant dans le crâne d’un prisonnier. Dans les deux cas, il y
a intention de supprimer sciemment la vie. L’intérêt supérieur de la patrie ou</span></em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;"> <em>l’intérêt supérieur de la
mère, c’est du kif-kif. Le même égoïsme puant. La même volonté de vivre à tout
prix. [...]</em></span></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« L’avortement est une décision qui doit être prise par les
intéressés eux-mêmes et en particulier par la femme. L’État n’a pas à y foutre
son gros nez rouge. Vous voyez la nuance. On peut être, comme mézigue, contre
l’avortement mais pour la liberté des femmes fécondées à jouer de l’aiguille.
Liberté de tuer si bon leur semble. M’en fous.</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Mais je ne veux plus les entendre divaguer sur les
bienfaits de l’avortement libre, je ne veux plus vouère les banderoles
sanguinolentes, je ne veux plus les regarder à la télé se vanter de leurs
forfaits.</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Ce qui me fait le plus mal au bide, c’est que toutes ces
connes sont pacifistes, hurlent contre les génocides, les injustices. Nous
vivons, mon grand, dans un monde complètement bouffon avec un gouvernement qui
lâche par petits bouts ce que le bon sens, merde oui, le bon sens, aurait dû
lui faire lâcher d’un seul coup et depuis belle lurette.</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Chaque femme a donc le droit librement de se faire avorter
mais qu’elle ferme sa gueule et qu’elle n’oublie jamais qu’elle tue un être
humain en ce faisant. Que ce meurtre lui est dicté par sa faiblesse de conne ou
son égoïsme de salope.</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Renfermons-nous dans notre dignité, mon grand, et laissons
pourrir au fil de l’histoire la beauté vitale des hommes.</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Les petits gauchos de mon trou du cul vont encore hurler,
en disant qu’Asudam est un sale fasciste et tout. Je vous emmerde les petits
gauchos et du haut de ma tour d’ivouère, je vous pisse au nez.</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent"><em><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">« Les autres, tous les autres, je les embrasse bien
fort. »</span></em></p>
<p class="MsoBodyTextIndent" style="line-height:150%"><span style="font-family: TimesNewRomanPS;">(Micberth-Asudam, extrait de l’article paru le 28
juillet 1973 in <em>Actual-Hebdo</em> n° 30) </span></p>