Regards sur Micberth - Mot-clé - polémisteCe site est consacré à M.-G. Micberth (1945-2013) : sa vie, son œuvre, sa pensée.2024-03-18T20:50:19+01:00urn:md5:ac4b6ea9a30e8880b48c8c986eb72543DotclearApostrophe à la justiceurn:md5:28d16d0e632b58afb147d3acdcac05bf2013-09-30T19:23:00+01:002015-11-02T21:31:40+00:00AMIci et làadministration judiciairechroniqueurFresnesJean Boizeaujusticel intégrité des jugesMicberthMinutepolémiste<p><br _moz_editor_blogus_node="TRUE" _moz_dirty="" /></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt;font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:Tahoma;
color:#333333;background:white">En février 1974, Micberth entrait comme
chroniqueur polémiste à l’hebdomadaire <em>Minute</em>
pour y tenir une chronique intitulée « La moutarde au nez », signée sous le nom
d’Eric Asudam. La première de ces chroniques, « Apostrophe à la
justice », parut dans le n° 618 du journal (du 13 au 19 février 1974).
Jean Boizeau, le directeur de l’époque, précisait : <em>« <span class="textexposedshow">Les fidèles du </span></em><span class="textexposedshow">Crapouillot<em> ont
déjà pu apprécier, dans « L’Anthologie du pamphlet », le talent au vitriol de
ce jeune bretteur de plume – il n’a pas trente ans – qui fulmine contre notre
triste époque comme son maître Céline. </em>Minute<em> à son tour est heureux de faire entendre à ses lecteurs cette voix
nouvelle dans la polémique mais déjà vigoureusement timbrée. » </em></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-size:12pt;font-family:TimesNewRomanPS;
mso-bidi-font-family:Tahoma;color:#333333;background:white">Nous publions ici
un large extrait de cet article paru il y a 40 ans, histoire d’établir des
comparaisons entre la justice d’hier et d’aujourd’hui. Cet article fut
également pour Micberth un tremplin vers Fresnes, son port, sa plage.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white"><o:p><img src="http://micberth.org/dotcl/public/.30_sep_2013_m.jpg" alt="30_sep_2013.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /> </o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« ... L’intégrité des juges est
l’image très exacte de la qualité politique d’un pays. A mauvaise politique,
mauvais juges.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« Le grand torrent d’excréments qui
déferle depuis un demi-siècle sur nos moeurs occidentales, a tout empuanti,
tout souillé, y compris l’administration judiciaire. Nous vivons le temps des
coquins. Chaque roué, imprégné de code, peut à sa guise bafouer le bon ordre,
chahuter la morale, et réduire à sa convenance les us et lois qui déterminent
une vie équitable pour tous, dans une société donnée.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« C’est le siècle des pignoufs.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« Près de deux cents ans après son événement,
la république se cherche. Hirsutes sortis de l’ombre par les prérogatives
populaires, les petits chefs incultes, sans légitimité, se gaussent,
vitupèrent, ordonnent, règnent, modifient, appauvrissent et pourrissent post
mortem sous l’ombre de quelque cyprès. L’Histoire se fait, puis se défait.
Tristes pantins.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« La justice, elle, ondule,
minaude, esquive, feinte, trompe, meurt et renaît aussitôt de ses cendres,
imprégnée de sa pérennité ; pérennité d’ailleurs acquise par mille
lâchetés et reniements, mille entreprises serviles au service de l’inutile et
de l’inadmissible. Hormis la justice divine, bien contestable parce que
traduite par l’homme, il reste cette monstrueuse administration de la justice
humaine, cette manière ahurissante dont sont réglées les contestations ou punis
les comportements antisociaux des individus. La justice pue le pipi de <em>chat</em> (juge d’instruction en argot), le
lait caillé et la sueur du haut de la cuisse. Civile ou criminelle, elle montre
toujours sa vilaine trogne grimaçante à la bouche édentée déformée par le
sourire cynique de l’arbitraire.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« Nos prisons regorgent
d’innocents, au sens pathologique du terme, alors que les coupables jouissent à
l’extérieur d’une impunité quasi totale. Ecoeurée, assoiffée d’absolu, notre
jeunesse se réfugie dans le seul idéal qui lui paraisse sain et
convenable : le gauchisme. Cruelle et sordide illusion ! Parce que
plus rien n’est juste, le patriotisme
dépérit et devient désuet, moumou, caduque, le sentiment national dérisoire et
débile (eh oui !). Partout s’infiltre le cancer progressiste qui broie et
hache menu les plus petites de nos espérances.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« Si nous n’y veillons pas, un
jour, dès potron-minet, nous nous éveillerons vidés de toute substance, châtrés
couillons, dans une société au laïcisme suraigu, au matérialisme rigide. Nous
aurons perdu tout ce qu’il nous faut d’amour pour que notre génie rayonnât aux coeurs
des meilleurs hommes de la terre, et les contraignît à se dépasser, à aller
plus avant dans la quête exaltante du meilleur vivre, du meilleur respirer, du
meilleur aimer. Ce jour est peut-être proche, le lendemain du grand soir...</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« Et si j’ai mêlé politique et
justice dans une diatribe largue et longuette, c’est qu’il est impossible de
parler de l’une sans faire référence à l’autre, et comme dirait l’humoriste...
réciproquement.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« La société en gésine sue ses
derniers sangs. Et malgré nos admonestations, la gueuse enfantera un monstre à
la grosse tête mafflue, la créature matérialiste et jouisseuse qui détruit
l’effort, le courage et l’honneur.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« Entre le laudatif et
l’excrémentiel, il y a place pour la franche agressivité.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« Au bout de mon doigt, vous
les juges, sournois relaps qui préparez les ruines de demain, petits fonctionnaires
sans idéaux, incapables de briser vos chaînes et de vous élever au-dessus du
bourbier, jappant devant vos gamelles où refroidit la pâtée.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« Ouaf ! Ouaf ! chiens
dressés, vos cous portent la trace du tan des colliers. Vous devriez posséder
la majesté du lion, son rugissement superbe, mais vous n’émettez que les
braiments de l’âne. La ligne de votre vie devrait se référer au vol droit de
l’aigle, alors qu’elle ne trouve d’exemple que dans les rampements du répugnant
reptile. Vous ne parlez pas, vous clabaudez. Vous ne jugez pas, vous
déféquez...</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:14.2pt"><span class="textexposedshow"><span style="font-family:TimesNewRomanPS;mso-bidi-font-family:
Tahoma;color:#333333;background:white">« Seuls, parmi vous, quelques
égarés, pour vous saugrenus, sur des îlots très inconfortables, travaillent
pour le respect dû à l’histoire de votre fonction. Ces hommes admirables et
solitaires servent la justice sous vos ricanements et vos crachats. Ceux-là
pourtant méritent le respect de <st1:personname productid="La France" w:st="on">la
France</st1:personname> laborieuse et éternelle. A côté des grandiloquences,
ils besognent inlassablement pour que nous autres, pauvres justiciables,
puissions, tant bien que mal, guérir nos plaies et oublier nos
rancoeurs. » (Micberth-Asudam in <em>Minute</em>,
13-19 février 1974)</span></span></p>