AUTORITÉ

« L’autorité est nécessaire à toute action humaine. Il n’y a aucune honte à faire allégeance à la condition qu’on ait librement choisi son maître. Mais il est intolérable d’être contraint par une personne sans possibilité de s’échapper. » (Micberth, Mimi sait tout, Le Roy’s Club, octobre 1987)

cosmogonie

« J’admets que la cosmogonie est une science imprécise. Il ne m’est pas désagréable de songer aux terres lointaines, aux astres reculés, peuplés de délicieuses petites femmes vertes. Je reste coquin et ouvert à toutes nouvelles sensations, à tous nouveaux vertiges sensuels. Mais de là à accréditer systématiquement les fantaisies des prophètes clownesques des pseudo-sciences, il y a le Rubicon... dans l’eau duquel je me lave les quenottes et recrache mes poissons morts. » (Micberth in Minute, 20 au 26 mars 1974)

Écrire

« J’ai toujours affirmé qu’on ne pouvait pas vivre et écrire. Il est vrai que pour moi, écrire est un fastidieux labeur ; j’écris difficilement. Mon souci du mot juste fait de moi un gastéropode de la plume, je me traîne sur mon ventre gluant avec des lenteurs insupportables. Je fais aussi une bien grande différence entre l’oral et l’écrit. Le vigoureux et approximatif français parlé et le magnifique et somptueux français écrit. » (Micberth, Les Soliloques d’un vieux bandeur, 1991. Inédit)

gloire

« Il n’y a pas de gloire sans compromission, sans diarrhéique perversion de l’esprit. » (Micberth in Le Pet mou, juin 1975)

idÉal

« Accepter de vivre avec son chancre, se goberger d’icelui, c’est refuser hypocritement de représenter un idéal. Au mal tant pire pour les subjectivités, les milieux, les bornes, les éducations. Et vive les chancreux ! » (Micberth in Actual-Hebdo, 9 et 16 juin 1973)

interprÉtation (L’)

« L’interprétation : voilà un mot qui devrait terrifier tout homme doué de raison. Les moeurs politiques et historiques en fournissent quotidiennement l’illustration la plus navrante. Tel homme d’État, adulé par ses partisans, sera traîné dans la boue par un analyste adverse. Des démarches totalement antagonistes paraîtront, indépendamment, suivre une logique sans faille, preuves à l’appui. » (Micberth, Pardon de ne pas être mort le 15 août 1974, dactylogramme 1977)

patriotisme

« Parce que plus rien n’est juste, le patriotisme dépérit et devient désuet, moumou, caduque, le sentiment national dérisoire et débile. Partout s’infiltre le cancer progressiste qui broie et hache menu les plus petites de nos espérances. » (Micberth in Minute, 13-19 février 1974

pensÉe

« Il y a bien des petits marquis de la pensée avec leur vocabulaire, leur sophistication, leur profession de foi. Aux temps kinescopiques, certains portent beau derrière les écrans et sont même poudrés, perruques et bouts de nez, mais ceux-là sont des épiphénomènes, du folklore, des leurres, des vents de derrière parce que c’est plus joli à dire que des gaz intestinaux. » (Micberth, Les Soliloques d’un vieux bandeur, 1991. Inédit)

peur

« Les enfants redoutent, mais, contradictoirement, adorent la peur. Nous sommes restés de grands enfants, perpétuellement en quête de frissons. » (Micberth in Minute, 20 au 26 mars 1974)

publicitaire

« Le publicitaire qui veut cibler ses proies, les identifie par groupes de besoins. C’est ignoble ! On catégorise les différents acheteurs de papier hygiénique et on détruit ceux qui s’essuient avec des pétales d’edelweiss. » (Micberth in Histoire locale, Été 1998)

SÉrÉnitÉ

« Sérénité et intelligence ne font pas bon ménage. Il faut être une sorte d’intestin pensant pour vivre vraiment heureux. » (Micberth, Les Soliloques d’un vieux bandeur, 1991. Inédit)

SiÉcle

« Les siècles ne s’arrêtent pas d’un coup suivant l’arbitraire des calendriers, ils débordent. On peut situer la fin du XIXe siècle en 1915. » (Micberth, Les Soliloques d’un vieux bandeur, 1991. Inédit)

SINGULARItÉ

« Nous vivons dans un pays et sur un continent qui ont fait leur force par la singularité et la différence de leurs habitants. Or, ce qui est singulier est anachronique pour l’idée mondialiste d’aujourd’hui. On tond les moutons de Panurge, on ne bat pas monnaie avec des rebelles. » (Micberth in Histoire locale, Été 1998)

socialiste

« Le socialiste, dans sa grande candeur, croit à l’égalité. Il croit en un peuple grisé de rires et de chants, confortablement assisté de la naissance jusqu’à la mort. » (Micberth, Petite Somme contre les gentils, 1985)

sociÉtÉ

« La société elle est comme ça, pas compliquée pour deux ronds, pas bêcheuse. Elle se fout de ta vie ou de ta mort, l’important est que tu bouges et en bougeant que tu déplaces du pognon. » (Micberth in Actual-Hebdo, 14 juillet 1973)

solitude

« La solitude n’existe que pour ceux qui la cherchent ou pour ceux que leur sottise isole. » (Micberth, Mimi sait tout, Le Roy’s Club, octobre 1987)

usurpateurs

« Je hais, et qu’on m’entende bien, les usurpateurs, qu’ils se nomment Robespierre, Buonaparte ou Pompidou. Mêmes jocrisses. Près de deux siècles d’usurpation, de mensonge, de bourrage de crâne et  de mou, de laïcité puante, de démocratie débile. La liberté ne se prend pas. Elle se mérite. » (Micberth in Actual-Hebdo, 10 novembre 1973)