A l’heure où le consensus se congratule devant les résultats du Téléthon 2014, les quelques voix qui s’inscrivent en faux contre cette grand’ messe détonnent. Je citerai par exemple les manifestants de Dijon, défenseurs des animaux qui affichaient : « 2 milliards de dons, zéro guérison mais vivisection ». Ils n’auront pas été les seuls à protester, encore faudrait-il que les médias relaient leur action.

Le 7 décembre 1987 avait lieu le premier Téléthon dans notre doux pays de France. Je ne résiste pas au plaisir de rapporter quelques formules micberthiennes à contrecourant : « Qui a laissé 1 centime pour cette nationale polissonnerie est un âne bâté. Ces milliards ne valaient pas l’humiliation. J’espère que les enfants myopathes intelligents étaient restés chez eux et avaient fermé leur récepteur TV. Société cruelle qui se donne bonne conscience dans l’étalage de sa générosité de pacotille. Moi, à dix ans, j’eusse préférer crever que d’être exposé à la pitié publique. »

Ou encore : « Après l’écoeurante prestation télévisée en faveur des enfants myopathes, Marjolaine, de Bordeaux, me propose la présidence d’honneur d’une association charitable destinée à envoyer en vacances des enfants qui en sont privés. Je déteste la charité. Je déteste plus encore les « bénévoles » de la charité. Effectivement, à peine avais-je envoyé la dame se faire mettre sous d’autres cieux qu’elle conchiait celui qui aurait pu devenir une heure avant le président d’honneur de son association utérine. C’est dire le sérieux de ce genre d’entreprise et la qualité profonde de son animatrice. »

A un correspondant qui demandait si le service télématique sur lequel sévissait Micberth ne pourrait pas participer à cette bonne action, il fut répondu : « Les enfants myopathes ne me tirent pas la moindre larme de l’oeil. Quand j’étais enfant, je piquais leur goûter et me sauvais en courant pour aller plus loin leur rouler un bras d’honneur... »

 (Micberth, Mimi sait tout, Le Roy’s Club, décembre 1987)