Le 1er décembre 2010, Micberth écrit sur Facebook le texte qui suit.

« Petite émotion ce soir. Je classe encore mes bouquins et je tombe sur le « Dictionnaire de la colère » de Serge de Beketch qui est parti rejoindre, il y a quelques années, ses « chers anges ». Et je trouve sur la page de garde cet envoi affectueux qui me touche encore aujourd'hui : « À Michel-Georges Micberth d'Autremencourt qui fut "mon meilleur ennemi", mon rival et mon frère par A.D.G., en signe tardif de réconciliation et d'amitié. Avec mon admiration pour le magnifique combat qu'il mène pour notre patrimoine. Fraternellement. Serge. » Pour trouver les références des livres de Serge encore en vente, je vous renvoie à Google. Un excellent bouquin de lui aussi : « Catalogue des nuisibles », sorti en 2006. Prudence en revanche devant les « Mémoires inachevés », composés de bric et de broc et totalement mensonge. »

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« Mon meilleur ennemi », la formule est belle ! C’est qu’en effet, la relation entre les deux hommes fut pour le moins houleuse dans les années 1970. Micberth avait fait un passage remarqué à Minute en tant que chroniqueur polémiste. S. de Beketch était alors rédacteur en chef adjoint du journal. Nous étions en 1974. Il fallut attendre trente ans pour que naisse la grande amitié dont témoigne la dédicace ci-dessus.

En décembre 2004, lorsque Serge de Beketch rend hommage à A.D.G., qui vient de disparaître, il déclare : « A 16 ans déjà, Alain écrivait des choses très belles. Il composait des poèmes. Et, vers ses 16 ans, il a rencontré un personnage tout à fait exceptionnel qui s’appelle Michel-Georges Micberth1. C’est un colosse, avec un visage impressionnant, une gueule de lion, très impressionnant intellectuellement aussi, toujours entouré d’une petite cour. Il dirigeait alors un mouvement qui s’appelait Jeune Force poétique française. Alain l’a rencontré. Par goût de l’écriture, il est entré dans ce mouvement, ce qui lui a permis de rencontrer énormément de monde. Michel-Georges Micberth lui a ensuite confié la direction d’une collection : là, il a vraiment appris à lire, à sélectionner ses lectures, à écrire et à travailler son écriture. Il a découvert la littérature en soi, Balzac, Céline et tous les autres. Il a écrit des petits textes sous la signature d’Alain Dreux Gallou. » (Entretien avec Serge de Beketch in Les Epées, Décembre 2004 n°14)

 1. Petit-fils d’une cuisinière tourangelle qui inspira à Gaston Couté, du Chat Noir, sa fameuse « Complainte d’un gars qu’a mal tourné » et petit-neveu du propriétaire du château où George Sand écrivit « Les Maîtres sonneurs ». Micberth collabora à Minute et au Crapouillot sous le pseudonyme d’Eric Asudam.