Si Jean Royer, maire de Tours de 1959 à 1995, confia au Tourangeau Micberth une partie de l’animation culturelle de sa ville pour la saison 1967-1968, la situation se compliqua en 1968, année difficile pour l’équipe de la Jeune Force poétique française, association née en 1963 « qui va marquer fortement de son empreinte la vie culturelle tourangelle pendant une dizaine d’années » (Source : archives d’Indre-et-Loire). Micberth écrit : « C’est là, en fait, que se situent les premiers conflits violents qui m’opposèrent aux pouvoirs publics de mon pays et que commencent mes véritables ennuis. » Des conflits qui l’obligeront à quitter sa bonne ville pour s’installer un peu plus loin avec ses collaborateurs.

Micberth fit de Tours durant les années soixante un lieu sacré de la jeunesse artistique et littéraire de Touraine qui vit éclore de nombreux talents. Représentée dans environ quarante pays, la JFPF fut également un centre national et international de rencontres. Aussi, l’hommage rendu dans le Magazine de la ville de Tours au « virulent pamphlétaire » est-il un juste retour des choses. Gageons que Micberth ne l’aurait pas boudé.

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Michel-Georges Micberth (1945-2013). Le virulent pamphlétaire

« Michel-Georges Berthe, dit Micberth, a trouvé précocément dans les lettres un moyen de défier ses parents maltraitants. Pamphlétaire virulent, l’anarchiste libertaire était aussi l’amoureux des terroirs : il éditera près de 3 000 monographies portant sur des villes et villages de France. Soutenu par Jean Royer, il fonde en 1963 la Jeune Force poétique française présidée par Aragon. Le cinéaste Patrice Leconte, les dessinateurs Bernard Deyriès et Jean Chalopin, ou le romancier ADG ont adhéré. Anecdote : Jacques Villeret apprend l’éloquence au Conservatoire de Tours en récitant des poèmes de Micberth. » (Tours & Moi, n° 171, mai-juin 2015, p. 25 Forces vives).