Régulièrement, la petite Nathalie, éditorialiste, responsable du service politique de France 2, sort de l’ombre. Ces dernières semaines, elle dénonçait « une radicalisation tous azimuts et une technique révolutionnaire bien or-ches-trée » de la CGT, qui « paralyse un pays malgré une base rabougrie... » Pas très adroit, même si la mode est à la radicalisation dans tous domaines chez les folliculaires qui usent et abusent du « concept ».

Rappelons que la petite fut traumatisée dans son enfance et qu’elle a des excuses. Un rappel des faits. Tout d’abord, il faut savoir qu’elle est la petite-fille de Jean Meunier, fondateur de « La Nouvelle République du Centre-Ouest », ex-député maire de Tours (1944-1947) et ancien ministre socialiste, chef historique de la Résistance régionale et que son papa, Jacques Saint-Cricq, est l'actuel président du conseil de surveillance de la « La Nouvelle République »

« Inadmissible ! » C’est ainsi que Jean Meunier qualifiait dans les colonnes de son quotidien l’humour noir de Micberth à propos d’Anne Frank dans le numéro 4 de « Révolution 70 », journal satirique et provocateur paru en juin 1968. Je cite les affreux humoristes : « Anne Frank, la petite martyre hollandaise nous écrit son inquiétude au sujet des derniers événements et demande à nos lecteurs de lui envoyer des caramels mous (si possible) et des illustrés qui adouciront, soyons-en sûrs, son triste sort. Envoyez vos dons à : Anne Frank, little tas de cendres, pied de la marguerite – Auschwitz. »

Il va sans dire que Micberth répondit violemment au grand-père dans le numéro suivant de « Révolution 70 », l’article de la NR ayant suscité de violentes réactions chez les bonnes âmes tourangelles et marqué le début de gros problèmes (inculpations d’outrages aux bonnes moeurs, entre autres) pour icelui et son équipe : « Tout est bon, maintenant, pour les Micberth et Cie... Inculpations, hontes publiques, dénonciations violences, perfidies commerciales. On nous montre du doigt (les inadmissibles), nous crache dessus. (...) L’inquisition démente avec, au bout, l’autodafé probable... » Micberth fit alors la promesse d’aller pisser et ch... sur la tombe de l’ex-ministre.

Pourquoi je raconte ça ? C’est que, quelques années plus tard, Gérard Lechacollaborateur et ami de Micberth, est invité à passer chez Mireille Saint-Cricq, fille de Jean Meunier, avec laquelle il suit des cours de sociologie à l’université de Tours. Il ressent alors un immense malaise, voire une certaine panique chez les enfants présents dans la maison, dont la petite Nathalie (née en 1960) et son frère Olivier. Il interroge Mireille, la maman, qui lui explique que le grand-père, Jean Meunier et son gendre, Jacques Saint-Cricq, le papa des petits, au lieu d’appeler le croque-mitaine quand ils n’étaient pas sages, les menaçaient de faire venir les « autobusiaques », les dangereux contestataires du mouvement littéraire et philosophique créé par Micberth en 1966. Or tout à coup, Gérard Lecha, lui-même poète autobusiaque patenté, l’un des représentants de ces monstres, apparaissait en chair en os. D’où l’angoisse pour les chers enfants...

Question : Nathalie a-t-elle toujours peur des autobusiaques ?

 nathalie_st-cricq.jpg