« Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté », comme le chante le poète. C’est ainsi que l’Ordre des médecins vient de radier le professeur Joyeux pour ses prises de position contre les vaccins qui pourraient « discréditer le mécanisme de vaccination préventive » (sic). Le discours alarmiste du médecin vilipendé me rappelle celui de Micberth dans les années 1970. Il s’insurgeait alors contre la vaccination obligatoire des enfants pouvant créer d’importants préjudices. Et il dénonçait la mainmise de l’industrie pharmaceutique sur la médecine. Dans le texte suivant, publié en 1973, il met les points sur les « i » et donne un point de vue marqué au coin du bon sens. On constatera que les choses n’ont guère évolué en quarante ans, si ce n’est la possibilité, pour tout un chacun, de se documenter sur la maladie, de poser des questions, de ne pas rester dans l’ignorance. Et cette démarche, Micberth la prônait, comme on pourra le constater dans cet article. Il souhaitait que chacun puisse avoir les connaissances médicales de base pour faire face à la maladie et mieux se battre. Je rappelle qu’en 1973 Internet n’existait pas et que, pour comprendre ses « bobos », le patient devait ouvrir les dictionnaires médicaux ou les magazines spécialisés. Frousse de mourir garantie !

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« La recherche médicale internationale est une vaste affaire commerciale, ni plus ni moins. L’intervention des chercheurs purs, honnêtes et isolés, ne signifie plus rien. Le coût de l’appareillage technologique qu’il faut aujourd’hui posséder pour avancer plus loin, ne peut être supporté que par des instituts de recherche de dimension nationale et internationale.

« Ainsi, ne comptez pas jouer vos Pasteur dans un laboratoire aménagé dans votre penderie. Vous vous gourreriez.

« Si un jour cela vous tente, je développerai plus à fond le problème avec des exemples. Aujourd’hui je me contenterai de vous énumérer ce qui me démange :

« 1. La recherche française est composée de centaines de jeunes couillons parfaitement incapables d’entreprendre des démarches sérieuses, tout juste bons à tenir des éprouvettes, et encore.

« 2. Le CNRS est embourbé dans un gauchisme impuissant et destructeur.

« 3. On favorise criminellement les sciences humaines, mode passagère, au détriment des sciences exactes ou naturelles.

« 4. Les laboratoires n’ont de respect que pour leurs intérêts et diffusent sur le marché des produits qui, certes, vous sortent rapidement de là, mais qui bousillent définitivement vos métabolismes, et mettent en danger votre descendance.

« D’autre part, toutes les saloperies virales et bactériennes se renforcent, deviennent résistantes aux antibiotiques. Ainsi à chaque fois que vous posez les pieds dans un hôpital pour vous faire réparer d’une affection bénigne, vous êtes en danger de mort.

« 5. La complicité criminelle des scientifiques et des médecins avec la production alimentaire, toujours pour des raisons de lucre, de plus en plus chargée de produits nocifs.

« 6. L’antibiothérapie à large spectre qui prend au col la maladie dans sa période d’incubation, avant même que le médecin ait pu en diagnostiquer les effets, maladie écrasée dans l’oeuf qui resurgit sous une autre forme, dans un autre endroit, pour vous régler votre compte définitivement. Organisation bourgeoise autocratique et débile de la médecine générale qui laisse aux seuls artisans le droit de disposer de votre vie.

« Prenons un exemple : si vous souffrez d’une affection vicieuse, allez vous faire ausculter par trois ou quatre médecins différents. Vous obtiendrez trois ou quatre diagnostics différents et trois ou quatre traitements antagonistes, etc., etc., etc.

« Nous pourrions en imprimer des pages entières. Ne croyez surtout pas que ces lignes révolteront les « bons médecins » – Il y en a. C’est souvent eux qui ont dénoncé toutes ces carences et ces ignominies. Mais la médecine s’exerce sous des schémas d’autorité moyenâgeux : le Conseil de l’Ordre tout puissant qui impose sa dictature, ou le patron d’hôpital qui fait supporter sa débilité des générations durant.

« Comme vous tous, j’ai eu dans ma famille des personnes sauvées par des médecins consciencieux et généreux ou par des chirurgiens désintéressés et habiles. Qu’ils soient remerciés et bénis.

« Mais tous les autres ? Cette cohorte de cons qui sont médecins parce que papa l’était, qui ont réussi leurs examens parce que de l’hypermnésie leur permettait de réciter par coeur le Vademecum. Tous ceux-là sont des dangers publics.

« Comprenons qu’il n’y a pas l’intelligence, mais des intelligences et qu’un prix Nobel peut être moins intelligent qu’un petit cordonnier de province. Tant qu’on ne se sera pas mis ça dans la tête, rien n’ira. Tout marchera de traviole.

« Notre médecine est pourrie : deux mecs arrivent, prêts à crever. Une seule chambre stérile, un seul rein artificiel, un choix à faire. Qui d’après vous sera choisi ? Le petit étudiant brillant ou le gros marchand de vaches ? Vous avez gagné, c’est le gros marchand de vaches. Le petit étudiant débile, fils de la maîtresse du professeur, ou le gros marchand de vaches ? Vous avez encore gagné, c’est le petit étudiant débile. Et ainsi de suite. (...)

« Solution pratique et non utopique : le professeur Monod envoie une circulaire à tous les chercheurs français, leur demandant d’interrompre immédiatement leurs activités. Il convoque dans une assemblée générale « les chercheux » et leur dit : « Asudam nous a donné la voie. A partir d’aujourd’hui nous serons honnêtes et ne travaillerons que dans l’intérêt du plus grand nombre. Chaque chercheur ayant prouvé sa bonne volonté, et capable d’envoyer un jet de salive à trois mètres au moins, sera gratifié de tant de millions et poursuivra librement ses travaux. Toute nouvelle découverte sera immédiatement communiquée à l’ensemble des chercheurs du monde entier. Aucun d’entre nous ne fournira ses travaux au monde des trusts. Aucun d’entre nous ne cautionnera les laboratoires privés ou les chaînes alimentaires. Périodiquement à la télévision nous expliquerons aux Français le fruit de nos recherches. Nous leur dirons ce qu’ils mangent, ce qu’ils respirent, ce qu’ils absorbent, soi-disant pour les guérir. Si le gouvernement nous contraint, nous demanderons au peuple français de changer de gouvernement. Nous éditerons à l’Imprimerie nationale, chaque jour, un organe dans lequel nous expliquerons comment mieux vivre grâce aux connaissances acquises. Cet organe sera distribué gratuitement par les pouvoirs publics. Dès l’école maternelle nous formerons scientifiquement les jeunes Français par les méthodes audiovisuelles. Nous leur apprendrons les symptômes essentiels et les médications d’urgence qui ne font courir aucun risque, l’art du diagnostic et des petites thérapies. Nous leur ferons pénétrer l’intérieur de leur corps et de leurs viscères, et nous ne chargerons pas M. Desgraupes de ce faire. Nous n’estimerons plus que les Français sont incapables d’entendre les lois et principes de la médecine générale. Nous sommes conscients que les sciences exactes peuvent être reçues par les plus cons – regardons-nous. Et nous leur sauverons la vie. Enfin, nous ne laisserons rien au hasard, réglant notre conscience sur la nécessité.

« Signé : Monod. »

« ça s’rait chouette, non ? Et puis si ça réalisait, vous m’enverriez des ronds. Je deviendrais riche. J’embaucherais Monod pour tondre ma pelouse. Je ferais exprès de tomber malade pour avoir le plaisir d’être guéri. Je m’offrirais un grand clystère. J’irais vous rendre visite, un par un, et vous prodiguerais mes soins attentifs et secrets.

« Bonne nuit les petits enfants. » (Micberth-Asudam in Actual-Hebdo n°22, samedi 12 mai 1973)