Né au Mans le 6 juillet 1945, Yves Boulay, artiste plasticien, graphiste et éditeur, a quitté le monde des vivants ce jeudi 30 janvier 2020.

Au début des années 1960, élève de l'école Brassart à Tours où l'on apprend alors le dessin publicitaire et les arts graphiques, il côtoie Micberth qu'il rejoindra quelques années plus tard dans l'aventure de la Jeune Force poétique française. A cette époque (1964), le 33 rue Bernard Palissy (chez Micberth) est le lieu sacré où se réunit la jeunesse littéraire et artistique de Touraine. Poète dans l'âme, Yves Boulay retrouve là le romancier journaliste Alain Camille (futur A.D.G.), le dessinateur réalisateur Bernard Deyriès, le metteur en scène Patrick Collet, l'écrivain égérie Maguy Vautier, l'universitaire Gérard Lecha, la chanteuse Françoise Moreau et de nombreux artistes, intellectuels, enseignants. En 1965, devenu ami et collaborateur de Micberth, il se voit confier la direction technique des presses de la JFPF. A ce titre, il participera à la publication d'environ 2 000 poètes amateurs. En 1967, lorsque Micberth crée les « Dégagements autobusiaques », précurseurs du café-théâtre, Yves Boulay devient responsable du service des spectacles. De 1972 à 1974, il participera à l'aventure du journal pamphlétaire « Actual-Hebdo » dont il imprimera les 40 numéros.

En 1980, Yves Boulay fonde les éditions Jupilles. Parmi ses publications, citons entre autres les dessins de Serge Bihannic, les écorchés de « L'Autre Fragonard », et deux albums de Cabu dont il était particulièrement fier : « La révolution, ça vient ? » et « Armée, non ! ».

En 1987, il crée le Studio du Chêne avec son épouse (studio de créations graphiques). Il sera également directeur littéraire aux éditions Calmann-Lévy en 1988.

Artiste depuis toujours, pendant toutes ces années il n'a cessé de créer, tout d'abord en mettant les mots en scène. Il est ainsi l'auteur de nombreux « poèmes objets ». Il s'est ensuite tourné vers la photographie ancienne pour créer des « boîtes à mémoire », constituées à partir des matériaux les plus divers assemblés autour de portraits sépia, à la manière des anciens théâtres de marionnettes. On trouve peu de couleurs dans ses compositions où l'image se déforme « comme se déforment et deviennent imprécis les souvenirs ».

Qu'il repose en paix.

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