« Ah, j'oublie de te dire que depuis quelques années déjà nous sommes en République. La République, c'est – comment te dire – heu, la monarchie des bourgeois. Étymologiquement, ça veut rien dire, mais je vois bien que tu me comprends. Avec la Monarchie, on savait au moins d'où les coups venaient et qui les donnait. Propre et franche elle était. Tu te disais : « Si je bouffe pas à ma faim, je sais ben pourquoué. » Tu suçais ta racine et tu fermais ta gueule pur éviter le pilori. Les nobles étaient cons et désuets ; les bourgeois sont rusés et mauvais. Tu vois d'ici la différence entre un mec couvert de dentelles et prout-ma-chère et un manouvrier sournois. Je te fais pas un dessin. Le bourgeois a inventé la démocratie dans le but de te faire avaler que tu deviendrais responsable de ton sort et de la destinée de ton pays. Désormais, un petzouille représenterait par le jeu des élections et sous le couvert d'une bannière politique quelconque, des centaines de milliers de cons comme toi, et disposerait de ton corps (service militaire) et de ton âme (propagande) par délégation de lois et décrets qui t'étrangleraient chaque jour davantage. C'est-y pas ça ? »

(Micberth-Asudam in Actual-Hebdo n° 29. Extrait de l'article paru le samedi 14 juillet 1973)


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