Le magazine « Elle » fête son 70e
anniversaire. Happy birthday ! Créé par Hélène Lazareff et Marcelle
Auclair, s’inspirant du « Harper’s Bazaar », son premier numéro fut
publié le 21 novembre 1945 et eut, entre autres, pour rédactrice en chef
Françoise Giroud, de 1946 à 1953. Jusqu’ici tout va bien. Allez savoir
pourquoi, en voyant la couverture numéro collector (15 décembre 2015) qui fête
l’événement, j’ai eu l’envie soudaine de sortir un article de Micberth, paru
dans «
« Il y a quelques années, j’avais cru bien faire en abonnant mes filles au journal « Elle ».
« Je le voyais encore comme il se vendait dans les années 60, gentiment up to date, négligemment débile et provincial, bref, anodin et cucul avec pourtant le mérite de présenter à ses lectrices une mode piquante presque toujours féminine.
« C’était oublier que les morues qui le dirigent et le rédigent, à l’instar de leurs soeurs de mer, les gadidés, pourrissent d’abord par la tête.
« L’abonnement ne fut pas renouvelé et « Elle », oublié. Exit !
« Hier, j’ai trouvé sur le meuble des ouatères, posés là par la main d’une malheureuse créature, deux ou trois « Elle », dernières livraisons qui m’ont permis de constater la toujours lamentable dégradation progressive de ce magazine pour gonzesses.
« Après avoir bien ingurgité puis digéré la pourriture du fond et de la forme, j’ai tenté de caricaturer in petto le portrait type de la rédactrice de « Elle ».
« Voici les « fruits » de ma dégurgitation.
« J’ai d’abord vu un gros cul (allez savoir pourquoi ?) pustuleux, légèrement suitant, gluant de sueur nerveuse, très fortement caséeux. Cette grosse chose molle recouverte d’un pantalon de Jules en drap à la teinte sale, allant en fuseaux réguliers jusqu’aux chevilles oedémateuses et blanchâtres. Les pieds ont la consistance de la langue de veau oubliée en plein soleil sur l’étal d’un tripier malhonnête ; des doigts, des boudins devrais-je écrire, minuscules, ovoïdes et peinturlurés de carmin vernissé en sortent, comme les mauvais germes d’une solanacée à demi enterrée dans la boue chaude d’un pourrissoir. La vulve m’est apparue comme une pieuvre flasque et verruqueuse qui n’en finissait plus d’agoniser en expectorant dans des râles mousseux une coulée de mucus sanieux et glaireux dont le flot saponacé brûlait comme de l’acide l’entrejambe d’une pauvre petite culotte fantaisie, bien trop succincte pour éponger une pareille pollution.
« Je n’ai vu ni les seins, ni le buste ; un peu de cou grassouillet mais surtout les bras, très courts, cerclés de bijoux étonnamment beaux, mais qui, glissés là, faisaient penser aux anneaux de l’hyménée chus, par le hasard de quelque geste malheureux, dans une crotte liquide de chien.
« Des doigts des mains, rien à dire, car l’observateur attentif, en toute bonne foi, pouvait les confondre avec ceux des pieds.
« J’ai le souvenir d’une tignasse, désertée par la brosse, aux couleurs douteuses de garniture pour vieillard incontinent, d’un visage aussi, extrêmement mobile, dont l’expression des yeux évoquait l’éclat des enjoliveurs des camions à ordures. Une bouche, sorte d’anus artificiel mal ajusté, sorti de l’imagination d’un amateur de plaisirs scatologiques qui aurait, par rouerie et impécuniosité, cédé son brevet à un fabricant de WC chimiques. »
Pour conclure ce texte poétique, Micberth donnait
la parole à Georges Darien, dans un extrait de son livre «