On le sait, Micberth fit ses premiers pas en poésie en 1953, à l’âge de huit ans. Il marquera de son empreinte la vie culturelle de sa bonne ville de Tours pendant une dizaine d’années. Surnommé « Le Baudelaire de la poésie moderne » par Pierre Jean Jouve, sa vie durant il sera sensible à la beauté du discours poétique, de Musset à Lamartine, de Verlaine à Rimbaud, de Prévert à Antoine Pol... Deux jours avant son départ, le 19 mars 2013, il récitait Marceline Desbordes-Valmore et faisait partager son émotion à ses proches : « N’écris pas. N’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes... » Doux souvenir...
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige,
Un coeur tendre, qui fait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857.