Sans doute en quête de filiation, le jeune président des Françaises et des Français ne jure plus que par Georges Pompidou (président de la République de 1969 à 1974) auquel il a rendu un hommage appuyé ce 20 juin. Pompidou ou « l'art d'être français ». Pompidou : « un réformateur inlassable qui fit de la France une avant-garde », etc., etc. Lire les déclarations.

Sauf que Georges Pompidou était atteint d'un grave lymphome et qu'invariablement les déclarations officielles prétextaient une grippe pour justifier son état physique, son boursouflement inexpliqué. Le 23 juin 1973, Micberth écrit dans « Actual-Hebdo » :

« Pompidou fait vendre les stocks de Vademecum en réserve chez Maloine. Chacun pronostique comme un grand Diafoirus. On potasse la nosologie à s'en faire péter l'âme. On pronostique. On dit qu'il passera pas l'été. Pompidou lui, dans sa graisse, renaude. Il en veut aux Français de tant d'obligeances. Il apprécie pas l'opinion qui le pousse à la tombe.

« De toute façon, que Pompidou happe son bulletin de naissance ou qu'il continue de jouer le club Méditerranée à Brégançon, on s'en tape allègrement le coquillard. Un Pompidou chassera l'autre, et ainsi de suite, jusqu'à ce que la terre devienne une grosse crotte d'humain. »

Excellente vision, n'est-il pas ? Et comme c'est l'été, je vous propose un petit « délire », extrait d'un article (signé Micberth-Asudam) paru le 10 novembre 1973 :

« Allez vous faire empaler, l'incapable Pompiduche ! Tant que le but d'une vie sera, sous votre autorité, le frigo, la voiture, le pavillon, ne comptez pas sur nous pour être gentillets avec vous, et encore moins respectueux ! Votre prince de ministre, M. Poniatowski (NDRL, depuis peu ministre de la Santé publique et de la Sécurité Sociale), nous interdira, paraît-il, l'alcool avant dix heures du matin. A ce compte, son successeur supprimera carrément les bistrots. Liberté, liberté chérie, ouaf, ouaf. Zip, tap, boum, pouët, dring. Pompidou vous êtes le roi des cons, tralalilalère, et votre armée de branquignolles ne suffira pas à nous faire taire. Oyez, oyez. Tap, tap. Mes amis à moi ne sont pas bien nombreux. Crac, tagadag. Une toute petite partie des 7% qui peuvent prétendre au titre d'homme. Turlututu. Mais nous possédons plus de force et d'espoir que la masse des couillons qui vous soutiennent et qui se prosternent à vos pieds, tsoin, tsoin. Naïveté des matineux. Poil au nœud.

« Asudam (à genoux, ses petites mains jointes) : « Seigneur, que j'oubliasse enfin vêture de reître et que je cousisse sur mon poitrail votre saint cœur vermillon ; que ceux d'Anjou, du Maine et des pays marins m'accompagnassent pour votre gloire au feu des loups ; que nos sangs inondassent bocages et guérets pour le bien de qui dût être et qui ne fut point. Que les doigts des hommes tannassent le mol et tissassent le floc sans cesse et retannassent et retissassent jusqu'à l'accomplissement des labeurs profanes ; que la vanité n'existât plus qu'au front des diables cornus au premier jour des mondes. Pour moi, il eût été doux.

« Le Seigneur (indifférent) : « L'blésmouti ? »

« Asudam (curieux) : « Labiscouti ? »

« Le Seigneur (dans sa grande sagesse) : « Si l'blésmou, labiscou. »

« Asudam (gêné et sur un autre ton) : « A la quinzaine prochaine. »

Concernant Georges Pompidou, lire ou relire « Ovni soit qui mal y pense », publié sur Regards le 28 juillet 2015.


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